Secrets - Heureuse vie, heureux combats

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Le père de Marianne Duvivier était au coeur des luttes des indépendances africaines. Engagé en particulier aux côtés de Patrice Lumumba au Congo, puis des syndicats algériens, c'est aussi un homme qui n'a pas su trouver sa place au sein de sa propre famille. Marianne, la cadette, est devenue le pilier, celle qui soigne les blessures de l'âme, avant de trouver sa liberté dans l'amour et la création.


Autobiographie Denis Lapière La BD au féminin Secrets de famille...

Le père de Marianne Duvivier était au coeur des luttes des indépendances africaines. Engagé en particulier aux côtés de Patrice Lumumba au Congo, puis des syndicats algériens, c'est aussi un homme qui n'a pas su trouver sa place au sein de sa propre famille. Marianne, la cadette, est devenue le pilier, celle qui soigne les blessures de l'âme, avant de trouver sa liberté dans l'amour et la création. Le titre "heureuse vie ! Heureux combats! " est extrait d'une dédicace, comme un ordre de vie du père à sa fille...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Août 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Secrets - Heureuse vie, heureux combats © Dupuis 2014
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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01/09/2014 | Ro
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Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Qu’est-ce qu’on a pu critiquer Marianne Duvivier sur ce site à tort ou à raison ! J’ai toujours été indulgent avec des titres comme « L’écharde », « Pâques avant les rameux » ou encore « La corde » dans cette fabuleuse collection initiée par Frank Giroud. On découvre avec ce dernier titre de la collection Secrets sa propre histoire faite de de mensonges familiaux, de maladie et de suicides douloureux. On ne peut alors s’empêcher d’éprouver de la compassion, ce qui n’était manifestement pas voulu par l’auteur. Au-delà de cet aspect personnel, on comprend mieux la construction de cette collection dont certains titres ont été des petits bijoux. Il est vrai qu’il n’y avait pas mieux pour clôturer une fin de série. Certains passages demeurent un peu superficiels. Je me suis demandé comment on pouvait passer d’un homme à l’autre pour bâtir une famille tout au cours d’une vie. J’en ai compté 3 au moins : sic ! J’ai bien compris que ce n’était pas le propos ou l’axe focalisateur. En s’exposant ainsi pour témoigner d’une expérience de vie, l’auteur pourrait également prendre des retours de bâtons. C’est toujours dangereux de dévoiler son intimité, sa vie privée. Cependant, j’ai compris son désir de tout extirper comme pour chasser le démon ou faire la paix avec les fantômes du passé. Le secret de famille ne fera pas dans le sensationnel. Cela pourrait presque apparaître comme banal mais il demeure authentique. Non, ce qui va nous marquer c’est l’émotion qui ressort de l’auteur. J’avoue avoir été un peu en phase surtout lorsqu’on traverse des moments difficiles. Chacun de nous n’a pas une existence de rêve. Il y a cette part qui demeure cachée de peur qu’elle nous absorbe totalement. Heureuse vie, heureux combat constitue une émouvante renaissance. C'est en tout cas un témoignage très sincère.

15/10/2015 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

A l'origine de la mini-collection Secrets parue chez Dupuis, il y avait une discussion entre Frank Giroud et Marianne Duvivier au cours de laquelle cette dernière racontait sa vie familiale compliquée. C'est ensuite que ces deux auteurs ont écrit la première série de cette collection, Secrets : L'écharde puis que la machine a été lancée. Avec ce gros album de 112 pages, Heureuse vie Heureux combats, Marianne Duvivier vient apporter la touche finale à cette collection, comme une catharsis racontant cette fois pour de bon sa véritable histoire, l'histoire de sa famille, de sa grande complexité et de ses traumatismes dramatiques. Des années 50 à 70, Marianne, sa mère et ses sœurs ont été ballottées au gré des mouvements de leur père trop absent et volage. Successivement engagé politique au Congo Belge auprès de Patrice Lumumba, puis aux côtés des syndicats algériens, et enfin en France, il les aura fait déménager régulièrement sans leur apporter de joie en contrepartie. Une mère désespérée par l'indifférence et les tromperies du père, une sœur épileptique, une autre dépressive, Marianne n'aura n'a pas eu une jeunesse heureuse et on comprend qu'elle ait cherché à prendre ses distances quand elle en a eu l'occasion. Et puis ensuite viennent les drames, les morts successives d'une grande partie de ses proches. Quand, à cela, vient s'ajouter un secret de famille révélé une fois adulte, ce dernier passe quasiment inaperçu. On comprend le besoin pour l'auteure d'exorciser la part sombre de ses souvenirs par le biais d'une telle autobiographie, aidée en cela par Denis Lapière qui scénarisera l'ensemble pour l'adapter au format de la bande dessinée. Je n'aime pas le dessin de Marianne Duvivier. Néanmoins, même si les véhicules et les perspectives sont toujours ratés à mes yeux, je trouve le graphisme globalement plus réussi que sur les précédentes œuvres que j'avais lues de la même auteure. Les personnages ne me plaisent toujours pas mais aucun ne m'a franchement rebuté comme ça avait été le cas dans Secrets : Pâques avant les Rameaux notamment. Bref, même si ce n'est pas ma tasse de thé au niveau graphique, cet aspect a su se faire oublier au profit d'un récit assez bien menée. L'histoire, quant à elle, est assez édifiante. Une vie comme celle de la jeune Marianne, de sa mère et de ses sœurs, apparaît bien désespérante malgré le mouvement qui aura animé sa famille durant des années, comme une fuite en avant jusqu'à ce qu'elle puisse enfin s'en émanciper. On comprend franchement le traumatisme qu'elle a pu subir et le besoin de l'exorciser. Il se dégage une triste sincérité de ce récit. Aussi bien construit qu'il soit, j'ai cependant éprouvé une certaine distance vis-à-vis d'un récit que j'ai ressenti comme étant de l'ordre de l'intime pour l'auteure. J'ai eu l'impression d'une catharsis personnelle de sa part mais que je n'aurais pas forcément eu envie de partager en tant que lecteur. En fait, si cette histoire m'a un peu plombé par sa tristesse malgré une conclusion sous forme de libération pour l'auteure, elle m'aura aussi légèrement ennuyé. Les personnages ne sont pas rendus attachants, certains passages sont survolés et donnent l'impression d'être de l'ordre du privé donc interdits aux lecteurs, et dans l'ensemble ce n'est pas un type de récit en bande dessinée que j'apprécie de lire. En définitive, je salue la sincérité de cette autobiographie, la bonne tenue de sa mise en scène et l'originale complexité dramatique de la vie qui nous y est racontée, mais ce n'est pas un album que je relirai.

01/09/2014 (modifier)