Hard Melody
Lu Ming brillantissime jeune auteur pékinois nous parle du mal être des jeunes Chinois nés dans les années de la libéralisation de l'après Mao.
Chine Les petits éditeurs indépendants
Lu Ming brillantissime jeune auteur pékinois nous parle du mal être des jeunes Chinois nés dans les années de la libéralisation de l'après Mao. Plongés dans un monde sans repères, ces jeunes goûtent à la nouvelle liberté toujours très encadrée dans une Chine livrée à la folie du business. Ce récit témoignage d'une génération déboussolée est mené tambour battant par un fabuleux dessinateur qui n'hésite pas à dénoncer les dérives affairistes des nouveaux capitalistes chinois. Texte : Editeur.
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Date de parution | Août 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il y a 10 ans, j'avais lu la précédente série de cet auteur chinois Mélodie d'enfer qui mettait également en scène des rockeurs. Elle m'avait épaté par la qualité de son dessin. Eh bien avec Hard Melody, Lu Ming fait encore mieux en matière de graphisme. Les planches de cet album sont superbes. C'est un style proche du photo-réalisme mais avec une vraie composition des images, une superbe esthétique et un vrai dynamisme. C'est très beau et très classe, quoiqu'un peu triste du fait de tons sombres et des personnages désabusés. Sombre et désabusé, le récit l'est également. Il nous permet de découvrir une vision de l'intérieur de la Chine du début 21 siècle, de ressentir le mal-être d'une partie de la population qui ne se sent plus à sa place et aussi sur la fin le drame des expropriations pour construire de grands immeubles. Il y règne également un esprit rock avec ces trois héros au cœur rebelle qui ne veulent pas se laisser faire et sont prêts à se battre même en vain pour protéger leur vie et leurs proches. L'ennui, c'est que la narration n'est pas du tout à la hauteur de la beauté du graphisme et de la profondeur du ton du récit. Les trente premières pages sont très dures à suivre, avec des sauts chronologiques peu compréhensibles et des bouts de dialogues qui fusent dans tous les sens. C'est sensé servir d'introduction aux personnages et de mise en place de l'ambiance, mais la manière de raconter rend le tout très confus et pénible à lire. Par la suite, à quelques flash-back près, le récit devient plus linéaire et plus compréhensible. Cela rend la lecture plus agréable mais il y a toujours ce petit décalage entre la manière chinoise de raconter que j'ai retrouvé dans beaucoup de manhua et les habitudes d'un lecteur occidental qui font que ce n'est pas toujours très clair. Et la fin, toujours dans un esprit rock, ni dieu ni maître, rebelle jusqu'à la mort, ne m'a que moyennement convaincu. Donc c'est un album qui contient pas mal de défauts dans sa narration et je ne suis pas sûr que le déroulé de son scénario ne passionne beaucoup de monde. Par contre, son fond, qui permet de découvrir un certain état d'esprit dans la Chine moderne, est intéressant. Et surtout son graphisme est épatant et vaut la lecture à lui tout seul.
On nous présente cet ouvrage comme la lutte de trois jeunes Chinois contre un système corrompu et autoritaire qui dérive vers le capitalisme. Je n’ai guère ressenti cet aspect politique qui est plutôt un prétexte pour accrocher des lecteurs. J’ai assisté plutôt à la déchéance physique de ces jeunes qui aiment le rock et la drogue. Je n’ai guère été touché par les péripéties des personnages. Le propos était certainement trop décalé et mi-poétique dans une pseudo-philosophie libertaire de base. Maintenant, je pense qu’on ne gère pas un pays de plus d’un milliard d’habitants comme une pseudo-démocratie à l’occidentale. Certes, on se rend compte que la jeunesse chinoise peut être déboussolée comme le fut une certaine jeunesse ayant goûte aux joies du consumérisme. Moralité : il vaut mieux être pauvre ? Je ne suis guère de cet avis. Les caprices de la jeunesse passeront. Question graphique, c’est très beau. Les Chinois savent bien dessiner, on le sait désormais. Il y a une virtuosité technique à donner le tournis. Pour le reste, je ne suis guère convaincu par cette mélodie d’enfer malgré le concert de louanges.
Wow ! Une bonne claque graphique que nous colle là Ming Lu ! Attiré tout d'abord par les premières planches qui nous font monter sur scène avec les membres d'un groupe de rock, j'ai très rapidement plongé dans ce récit que nous livre l'auteur. D'une part parce que le graphisme est assez époustouflant, mais également parce que, loin de se cantonner à la banale histoire d'un groupe de rock, Ming Lu nous propose un regard incisif sur la société chinoise de la décennie passée. Revenons sur le graphisme d'abord. Ming Lu impose un noir & blanc à l'hyper réalisme impressionnant. Et moi qui suis d'habitude assez peu réceptif à ce style graphique, j'avoue être cette fois-ci tombé en admiration devant son talent. Car si souvent cette façon de dessiner me laisse de marbre, Ming Lu sait ici insuffler vie et inspiration à ses planches, que ce soit pour ses personnages, ses décors urbains ou sauvages. Chaque planche est un petit bijou en soi... presque un piège dans lequel on tomberait facilement en contemplation si l'on n'était pas tenu en haleine par une histoire accrocheuse. Car sans donner dans l'intensité et le suspense, l'auteur capte notre attention presque à notre insu, de bout en bout de l'album, jusqu'à son dénouement tragique. J'ai découvert une facette de la Chine que je ne connaissais pas, ou tout du moins que je devinais juste. A travers les trois membres de ce groupe de rock partis pour conquérir le monde et qui 10 ans plus tard baignent dans leurs désillusions, Ming Lu trace les contours d'une société chinoise où le libéralisme s'est taillé la part du lion. Le communisme de façade en prend pour son grade et nos protagonistes convergent inexorablement vers un destin qui ne semble pouvoir être évité. Celui d'un pays entier ? Un album puissant qui monte tranquillement mais résolument en intensité, servi par un dessin implacable.
Un album sombre qui, au travers la vie de 3 jeunes chinois, nous parle du malaise de toute une génération dans une Chine remplie de contradictions, et qui écrase les individus au prix du commerce et de la croissance. L’analyse est certes légère, mais le message reste intéressant, et il est toujours intéressant de découvrir « de l’intérieur » ce pays tellement secret. Le dessin ultra réaliste de Lu Ming est magnifique dans le genre, mais la narration est confuse par moments, surtout vers le début. Un album intéressant, qui a su retenir mon attention, mais qui aurait gagné à être un peu plus développé.
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