Solo (Martin)
Un récit de survie dans un monde post-apocalyptique quelque part entre Blacksad, Gladiator et Mad Max.
Après l'apocalypse... Auteurs espagnols Baston Sociétés animales
Ravagée par les armes nucléaires et chimiques, la Terre a muté et de nombreuses espèces animales ont développé une taille et une intelligence semblables à celle des humains. Pour faciliter la vie de sa famille, Solo, un jeune rat, décide de prendre la route. Dans ce monde hostile fait de prédateurs, de cannibales, de monstres ou de pirates, Solo va devoir devenir le meilleur guerrier pour survivre. (texte: Delcourt)
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Date de parution | 10 Septembre 2014 |
Statut histoire | Série en cours - cycle(s) terminé(s) (un cycle de 3 tomes terminé) 6 tomes parus |
Les avis
Quand la Bd était sortie en 2014, je ne pensais pas m'y intéresser, et puis finalement au vu des dessins en feuilletant par curiosité en bibli, je me suis lancé dans cette aventure, et j'ai bien fait. On est quasiment immergé dans cet univers animalier post-apocalyptique, sombre, chaotique, impitoyable et dangereux grâce à un scénario parfaitement conduit à défaut d'une grande originalité. Car en fait, j'y ai retrouvé un ton, des situations et un univers assez semblable à celui de Conan, lorsqu'il erre en quête de gloire et de richesses ; la différence ici c'est que Solo et la plupart des autres espèces animalières errent dans ce monde détruit à la recherche de nourriture, sinon on se fait bouffer. Je vois à droite à gauche que c'est un Mad Max animalier, un univers à la Mad Max... je dirais oui et non, il n'y a pas ici de quête pour l'essence, c'est seulement pour bouffer, de plus dans les Mad Max, du moins dans le 1er film, il n'y a que des humains d'une part, et le monde ne semble pas encore complètement détruit d'autre part, il est sauvage mais il y a encore une once de civilisation, c'est dans l'opus 2 que ça devient plus sauvage et plus apocalyptique, on sent que les hommes ont fait péter la planète. Chez Solo, il y a aussi des humains, mais les animaux anthropoïdes sont plutôt dominants et ne cessent de se battre, soit pour assurer leur survie, soit en arène comme des gladiateurs. A cela s'ajoute une petit côté fantasy dans cet univers, surtout marqué par les silhouettes de gros bourrins des personnages, les armes blanches qu'ils emploient, et leurs techniques de combat, même le décor dévasté et désertique rappelle un peu le genre fantasy. En tout cas, ce monde a beau être désertique, il est très riche et dense au niveau background. Le héros a beau être un personnage badass, il est très attachant, et c'est pourquoi on ressort triste et un peu dépité je l'avoue à la lecture du tome 3 car l'auteur n'hésite pas à le tuer, clôturant un cycle exceptionnel nourri d'un mélange d'action et de réflexion, soutenu par un dessin hors norme d'un dynamisme rare. Parlons-en de ce dessin justement : Oscar Martin est un dessinateur très talentueux, décidément ces dessinateurs espagnols ne cesseront de m'émerveiller. Sa technique anthropomorphique est poussée au maximum avec un grand brio, comme chez son compatriote Guarnido, croquant des personnages hyper musclés et très expressifs, on les reconnait tous ; son trait est rugueux, épais, puissant, et possède en même temps un petit air disneyen, la colorisation dans des tons de beige, de gris et de couleurs approchantes est bien dosée, ses cadrages et ses dessins en pleine-page ont aussi un impact énorme, dommage que le format d'album choisi soit petit, ces dessins se seraient peut-être senti moins à l'étroit dans un format d'album normal, je sais pas ; l'auteur compense le format par le nombre de pages qui est conséquent. En tout cas, j'adore ce dessin, c'est une belle claque graphique. J'en viens à présent au gros défaut qui m'empêche de noter 5/5 : la voix off qui permet à Solo d'exprimer ses pensées sur la difficulté de construire son identité quand on doit tuer pour exister ; l'idée est bonne, mais ça aurait été cent fois mieux à petite dose, là on a un dialogue intérieur en texte narratif trop envahissant, trop verbeux, qui tend à ralentir la lecture et qui devient vite pénible. C'est dommage. Maintenant, est-ce que la série aurait dû s'en tenir à ce cycle de 3 albums qui se termine par la mort stupide de Solo ? Je répond oui, pour moi ça aurait pu rentrer parmi les Bd exceptionnelles par sa dimension rare. Vouloir continuer est certes concevable, je le comprend, d'autant que le nouveau cycle qui démarre avec Legatus, fils spirituel de Solo, se révèle plus psychologique, renouvelant le concept tout en gardant un lien avec le premier cycle car l'ombre de Solo plane dessus, tout au moins avec le tome 4 qui est encore d'un bon niveau. Le premier cycle était sans doute plus brut de décoffrage, avec une succession de bastons, de massacres et d'étripages qui revenaient un peu trop souvent, mais le fond était d'une richesse inouïe ; on y décelait même de l'amour et de l'humanisme, un vrai paradoxe avec ces personnages animaliers. Dans ce second cycle, il y a un peu moins d'action, plus d'introspection, mais au final, ça finit par répéter un peu le premier cycle, je l'ai trouvé moins attractif, sans trop de renouvellement, d'ailleurs je n'ai pas vraiment apprécié le tome 5. Je garde quand même un excellent moment de lecture, la série (et surtout son premier cycle) est une totale réussite.
Après lecture des 4 premiers tomes. Le style narratif de l’auteur arrive à faire passer des émotions sur la famille, le couple, l’amour, la fratrie, la communauté, la solitude, l’asservissement, la cruauté, la perte d’êtres chers, la transmission, la nécessité d’apprendre à se battre dans un monde hostile, la souffrance, la tristesse, la mort etc. Cette série est étonnante, parce que très prosaïque, bien écrite, même philosophique par moment pour une histoire à finalement 95% d’actions et de bastons. Il s’agit de survivre dans monde apocalyptique rempli de prédateurs, hommes, animaux & monstres mutants ou génétiquement modifiés, qui essaient tous de se bouffer les uns les autres vu que les humains ont détruit la planète et qu’il n’y a plus de nourriture naturelle disponible. C’est un univers qui m’a rappelé Mad Max mais en version animalière. Les héros Solo (3 premiers tomes) et surtout Legatus (tome 4) très messianique, de par leur état d’esprit et leur comportement me font penser à des guerriers obéissant au code du bushido, un peu comme des maîtres en arts martiaux. Dans sa première partie de vie, le parcours initiatique de Solo a des similitudes sympathiques avec celui de Conan le Cimmérien. Le tome 4 Legatus a parfaitement renouvelé la série tout en conservant l'héritage du premier tryptique Solo. J’aime bien le dessin leste, dynamique, tout en rondeur et les camaïeux de beige et gris. Bref, agréablement surpris, je pensais que ce n’était qu’un comics de baston, au final c’est plus que ça et c’est plaisant à lire, les pages se tournent facilement, du coup même si ma note est plutôt 3.7, j’ai vraiment envie de lui mettre 4. J’ai hâte de lire le tome 5.
C'est cru (l'hémoglobine gicle à tout va). C'est séquentiel (l'on passe successivement d'aventures en aventures sans qu'il y ait vraiment une arche entre-elles dans le récit). C'est binaire (bouffer son prochain ou être bouffé par son prochain, telle est la question ... de survie). Et pourtant, l'histoire est paradoxalement humaniste (éloge des liens familiaux, du dévouement dans l'amour filial et matrimonial, le rejet de situations de dominance, de l'injustice, et du racisme, ode à la liberté individuelle et au travail d'équipe, etc...). Je suis directement totalement entré dans l'histoire. Et me suis très vite puissamment attaché au personnage principal, tant c'est bien narré. Et quelle claque graphiquement ! Une oeuvre qui détonne, un feu d'artifice haut en couleurs, cruel, tribal, et à la fois humaniste (c'est particulier d'employer ce vocable pour des personnages animaliers), magnifiquement croqué sur le papier, qui part dans tous les sens, et dont moi lecteur, ai été immédiatement enchaîné au récit, ... et été bien triste quand il s'est achevé au troisième tome. Une expérience !
L'ouvrage est beau, les dessins sont beaux. L'image est dynamique, les couleurs agréables mais le vrai plus de cet ouvrage, c'est l'immersion dans la tête du personnage. On croirait un peu suivre rorschach dans watchmen. Il nous livre ses pensées les plus profondes, nous fait partager jusqu'à ses sensations et c'est très bien écrit, les mots sont bien choisit, les phrases sont belles, mi philosophiques, mi poétique les mots se laissent avaler tous seuls par le lecteur. On souffle peu dans cette BD. Juste le temps de prendre sa respiration : On entre dans la peau de Solo, on devient solo. C'est palpitant de vie et d’énergie. Un album à déguster
Solo est la bonne surprise de la rentrée, Oscar Martin dessinateur espagnol réalise seul une BD d’excellente facture. L’histoire se déroule dans un monde post-apocalyptique où les espèces animales survivantes possèdent des caractéristiques physiques parfois proches de celles des hommes. Solo rat philosophe très habile et courageux tente de survivre dans ce monde effroyable et agressif, la règle essentielle de survie étant la méfiance. Solo a un charisme fou, un incroyable don pour gérer l’essentiel dans les situations difficiles, une intelligence très affûtée et une volonté de survivre sans faille. Le scénario est prenant et bien rythmé. Solo, héros de haut vol, donne le cachet nécessaire pour placer cette BD dans les incontournables de cette rentrée (à mon humble avis). Le dessin très bien travaillé est agréable et dynamique. Oscar Martin exprime ici tout son talent.
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