Le Chant du Cygne
Le lieutenant Katz et ses soldats ne sont pas des lâches. Combattants aguerris, ils ont souvent surgi de leur tranchée pour charger sous la mitraille. Mais aujourd'hui, ils en ont assez.
1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Le Lombard Les meilleures séries terminées en 2016 Première Guerre mondiale Signé
Le lieutenant Katz et ses soldats ne sont pas des lâches. Combattants aguerris, ils ont souvent surgi de leur tranchée pour charger sous la mitraille. Mais aujourd'hui, ils en ont assez. L'incompétence criminelle de leurs officiers menace une fois de plus de les emmener au désastre. Ils décident de déserter. Pas pour fuir, pas pour se cacher. Ils se rendront ensemble à Paris pour déposer une pétition au parlement au nom de leurs frères de bataille. Commence alors le plus beau et le plus désespéré des périples...
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Date de parution | 29 Août 2014 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Un superbe diptyque, dont l’histoire est inspirée de la colère des soldats suite à la catastrophique attaque du Chemin des Dames, en 1917… inspirée seulement, car autant que je sache, il n’y avait pas eu de vraie mutinerie, et encore moins de pétition. Qu’importe, on suit l’échappée du lieutenant Katz et ses soldats avec intérêt… L’histoire, course poursuite assez sanglante, est surtout portée sur l’action. Les personnages sont charismatiques et attachants, et le dénouement m’a satisfait. La mise en image de Cédric Babouche (également réalisateur de films d’animation et directeur artistique de jeux vidéo) est superbe, même la lisibilité est parfois perfectible, notamment sur les scènes d’action et les plans rapprochés. Mais les planches sont vraiment jolies, quelles couleurs ! Un chouette diptyque.
Voici un album sur 14-18 qui se dénote des autres. Visuellement d’abord avec des couleurs plus chaleureuses (ocre, orange, rouge) qui tranche avec le gris des tranchées. Narrativement ensuite avec une bataille menée par des poilus, non pas sur la ligne de front, mais à travers la France. Je salue donc ces audaces mais je n’ai pas été aussi emballé qu’espéré. Tout d’abord, le trait est sympathique mais la composition des planches reste un peu trop brouillonne. Ensuite, l’histoire privilégie clairement l’action au détriment du fond. En fait, le récit peut se résumer très succinctement en usant d’une idée novatrice (la fameuse pétition). J’ai un peu l’impression de me retrouver devant un remake des 12 salopards adapté à la sauce 14-18 avec une infiltration dans les lignes "amies". Ça reste original mais pas marquant pour les raisons invoquées ci-avant. A lire …
Dorison est un scénariste prolifique, éclectique, mais très inégal. Il a pourtant réussi avec ce diptyque à créer une série intéressante et qui sort des sentiers passablement battus par les productions surfant sur le centenaire de la Grande guerre. L’action se situe dans un moment de rupture de cette guerre, en avril 1917, alors que les mutineries se succèdent suite aux massacres inutiles engendrés par les attaques aberrantes lancées par des chefs comme Nivelle. Voilà bien un type qui mériterait d’être jeté dans les poubelles de l’histoire, à l’heure où l’on parle de réhabiliter des mutins fusillés. Toujours est-il que la boucherie (les assauts eux-mêmes, de tranchées à tranchées) et que les bouchers comme Nivelle sont quasi absents de cette histoire, même s’ils en forment le décor et le ressort principal. La folle équipée de ces soldats, qui fuient l’horreur des tranchées pour porter une pétition à l’Assemblée, qui pourrait mettre fin à la carrière de Nivelle et aux attaques meurtrières est bien menée. Poursuivi par des « gendarmes », déjouant leur peur et leur destin, ils cherchent à mener à bien cette mission quasi sacrée. Un diptyque d’aventure, mais aussi dans lequel les relations humaines (avec toutes les ambiguïtés qui peuvent faire se mouvoir et s’émouvoir des hommes) jouent un rôle important. J’ajoute que j’ai plutôt bien aimé le dessin et la colorisation de Cédric Babouche. Un diptyque que je vous recommande (note réelle 3,5/5).
Sortie l’année du centenaire de la première guerre mondiale, Le Chant du Cygne se distingue des autres bd sorties au même moment car il s’agit plus d’une fiction faisant la part belle à l’action plutôt qu’un fidèle récit historique assommant, quand bien même les scénaristes s’appuient sur un postulat de départ on ne peut plus réel, à savoir les mutineries de 1917. L’association Xavier Dorison – Emmanuel Herzet fonctionne à merveille. Herzet apportant sa crédibilité d’historien (en plus d’être un scénariste reconnu) et la réputation de Dorison comme « scrip doctor » et maître du genre n’est plus à faire. Ils nous mitonnent une formidable aventure humaine pleine de tragédie et de sincérité avec cette section de poilus qui se retrouvent bon gré mal gré à faire route sur Paris et l’Assemblée Nationale dans le but de remettre une pétition réclamant un commandement plus soucieux de la vie des soldats, après la débâcle du Chemin des Dames en avril 1917. Contrairement à ce qu’on a l’habitude de lire, l’ennemi principal ne se situe pas chez les boches cette fois-ci mais dans le propre camp de nos poilus révoltés qui se retrouvent pourchassés par les hauts-gradés et politiciens opportunistes qui ne souhaitent pas que les français s’alarment des conditions de vie atroces de leurs soldats. Toute l’absurdité de cette guerre est résumée ici : de petits hommes dictés par leurs petites raisons, leurs petits actes aveugles aux conséquences, servis par l’égoïsme, la négligence, l’incompétence, la stupidité et les basses méthodes. Face à ces crevures, Dorison et Herzet brossent le portrait de mecs « vrais » comme le sergent Sabiane droit comme un « i », le lieutenant Katzinski qui prend parti pour ses hommes plutôt que pour sa hiérarchie, Le Boeuf toujours du côté des copains, La Tiff qui aimerait bien rentré chez lui et revoir sa femme et sa gosse, Larzac l’anarchiste qui est le plus lucide et s’est pertinemment que la guerre est l’apanage des ambitions des riches et la tombe des pauvres, et enfin le bleu-bite La Science. Des gars dépassés par les événements qui se retrouvent par la force des choses à devoir accomplir l’impossible. Une échappé originalement mise en image par Cédric Babouche au graphisme hyper immersif, surtout au niveau des couleurs façon aquarelle où lorsque l’on est sur le champ de bataille il utilise une palette très chaude avec un mélange de marron et de rouge donnant un aspect très crade dès la scène d’ouverture ; puis quelque chose de plus bleu-grisâtre après l’horreur au moment où des soldats prennent la relève et où on enterre les morts, conférant une ambiance brumeuse à la scène ; et aussi des passages plus colorés dans les rares moments champêtres et joyeux. Une colorisation très réfléchies donc, bien embellie par un dessin accrocheur. Il me fait penser à celui d’Alex Alice sur Le Château des étoiles, avec peu d’encrage, et des personnages aux visages arrondis évoquant des types sortis d’un film d’Hayao Miyazaki, ce qui apporte la légère touche d’humour qu’il faut. Les bad guy ne sont pas en reste comme le colonel d’Anjou qui fait penser à un vilain crapaud, ou encore le commandant Morvan, une vraie « gueule cassée ». Mes avis que Dorison a dû puiser dans son autre série Les Sentinelles pour composer pas mal de ces personnages classiques. Vraiment j’ai absolument tout aimé dans ce diptyque rempli de séquences de bravoures, de rages, d’injustice, etc. Tout le spectre des émotions humaines y passe. Ce n’est certes pas le scénario qui marquera son époque mais pourquoi bouder son plaisir quand les auteurs savent ce qu’ils font, où ils vont, et que le spectacle est au rendez-vous ? En plus si cela peut donner envie de s’intéresser au sujet de manière plus sérieuse, on peut considérer la bd comme une réussite.
Je remarque que la plupart du temps je trouve les séries de Dorison sympathiques, mais pas mémorables. C'est encore le cas ici. Le problème est que si je trouve que le scénario possède de bonnes idées et des dialogues savoureux, les personnages me laissent de marbre. Je ne suis pas attaché émotionnellement à eux. Ils pourraient tous mourir et cela ne me ferait pas pleurer ! Ce qui est dommage car le mélange sérieux et humoristique est bien dosé. Le dessin est pas mal quoique sur certaines cases j'avais de la difficulté à comprendre ce qui se passait. J'aime bien les couleurs.
Encore un récit sur la Première Guerre Mondiale avec toutes ses atrocités. Normal car ce fut l'année du centenaire de ce tragique conflit ayant endeuillé tant de familles. Le sujet ne semble pas tarit puisqu'on suit les aventures d'une patrouille voulant remettre une pétition afin de faire tomber le gouvernement et changer peut-être le cours de la guerre. Le colonel d'Anjou est méprisable comme tout ces militaires qui ont envoyé volontairement ces soldats à l'abattoir sans la moindre considération d'humanité. C'est un véritable scandale qui nous pousse à comprendre les exactions de ce groupe de soldat obligé de déserter. Cela nous touche et nous interpelle quelque part. Le scénariste Xavier Dorison s'exerce à un genre plus réaliste après ses récits fantastiques. Je n'ai pas trop aimé ce graphisme d'un premier abord puis je me suis progressivement habitué pour l'accepter. Je note néanmoins une très bonne utilisation des couleurs. L'effet d'encrage est très réussi. Au final, ce chant du cygne ne sera pas aussi mélodieux qu'on l'entendrait.
Je craignais que cette série ne surfe sur le thème du conflit de 14-18 dont nous célébrons le centenaire et n'offre qu'une histoire basique et déjà-vu dénonçant la guerre et racontant la désertion de quelques soldats. Mais, tout en traitant ces thèmes soit dit en passant, elle raconte une histoire originale et surtout menée de main de maître. Le graphisme est plein de personnalité avec des couleurs lumineuses qui tranchent avec l'habituelle ambiance sinistre des représentations de tranchées. Il est beau et agréable à lire, donnant une vraie vie à ses personnages. L'histoire est à la fois historiquement réaliste et prenante comme un vrai récit d'aventure humaine. Il y a à la fois une part de dénonciation très sérieuse et une part d'humour et de légèreté du ton. Il y a de l'action, de bons dialogues, des personnages intéressants, une bonne intrigue, des rebondissements inattendus et un scénario dense. Bref, tout pour donner une très bonne série d'aventure et d'Histoire.
Je n'avais pas acheté cet album car le dessin de Babouche ne m'attirait guère avec style trop proche du "manga", à mon goût. Quelle erreur j'avais faite ! A l'occasion d'un passage à la médiathèque, je suis tombé sur cet opus et je l'ai littéralement lu d'une traite, tant cette aventure co-signée par Dorison & Herzet m'a bluffé. Je m'étais pourtant juré de ne plus lire de bandes dessinées sur la période 14/18, vu l'overdose de sorties sur ce sujet depuis un moment. En suivant les mésaventures de cette section de soldats, j'en oublie mes a priori, c'est-à-dire le dessin. Au fil des pages, je me suis mis à apprécier les planches de Cédric Babouche, ainsi que les couleurs employées. Une bonne histoire sur les stupides et inutiles assauts de la période Nivelle, avant qu'il ne soit remplacé par le Général Pétain. C'est intelligent, avec une galerie de personnages (de l'imposant sergent Sabiane au petit lieutenant Katz ) qui sont fort bien campés, le tout sans oublier la violence de la guerre.
J’avais un peu peur de tomber sur un album de circonstance. Centenaire du début de la première guerre mondiale oblige, cette année 2014 a en effet vu surgir un peu partout des albums consacrés à la der des ders. Et chaque nouvel album doit alors se confronter aux grandes œuvres du genre déjà parues, à l’image de monuments tels que « C'était la guerre des tranchées » de Tardi. Heureusement, de comparaison, il n’est pas vraiment question ici puisque l’œuvre prend un ton assez personnel qui le démarque de la plupart des productions du genre. Certes, nous retrouvons des éléments bien connus tels que l’opposition entre le trouffion de base et les gradés/planqués ou l’incohérence d’ordres donnés menant au massacre mais cet album, grâce à son approche graphique et au ton donné, se démarque des récits à vocation principalement historique. Dans le cas présent, l’aventure prend le dessus sous la forme d’une mutinerie désespérée ayant tendance à se transformer en un improbable road-movie. N’allez cependant pas croire que cet album est pure fantaisie. Il s’appuie sur des faits historiques solides, et Emmanuel Herzet, ancien professeur d’histoire, peut ainsi laisser libre court à ses connaissances en la matière. Xavier Dorison, venu l’épauler pour la circonstance, apporte sans doute une part de dynamisme et d’explosivité au script. En fait, je ne sais trop comment les deux auteurs se sont réparti la tâche mais le fait est que ça fonctionne très bien. Le récit est vivant, dynamique, peuplé de personnages dignes d’intérêt et ne cesse d’évoluer. Le dessin de Cédric Babouche, enfin, est à la fois le point fort et le point faible du récit. - Point fort car la colorisation et le dynamisme du trait ont fait que, directement, j’ai eu envie de lire cet album. Et au fil des pages, je ne peux que confirmer cet a priori : c’est fichtrement bien foutu ! - Point faible car deux personnages ont tendance à beaucoup se ressembler et je me suis parfois demandé ce que l’un faisait là avant de me rendre compte qu’il s’agissait de l’autre. C’est une erreur de casting mineure… mais ces confusions ont tout de même été sources d’embarras pour moi. Malgré cette petite remarque négative, j’ai donc vraiment bien apprécié ce premier volet d’un diptyque plus que prometteur. Franchement pas mal du tout !
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