Opus
Un mangaka se retrouve dans son manga.
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Chikara Nagai est un mangaka qui peine à terminer sa série, Resonance, qui met en scène l’affrontement entre Satoko, une policière dotée de pouvoirs psychiques, et Le Masque, le gourou d’une secte. La veille de la remise des planches à l’imprimeur, alors que Chikara est sur le point d’achever ses dernières pages sur un autre de ses héros, le jeune Rin, son projet prend un tour inattendu lorsqu’il se retrouve aspiré dans son propre manga. Rin a compris que Chikara voulait le tuer, lui et le Masque, et décide de déjouer son destin. Mais son intervention risque de bouleverser le cours des choses... Texte: L'éditeur
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Date de parution | 06 Juin 2013 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
La construction de l’intrigue est assez prenante, et relativement surprenante au début. J’ai même un temps cru que ce diptyque était la suite d’une autre série, « Résonance » en lisant les deux/trois premières pages, jusqu’à ce que je comprenne que c’était une série du narrateur, mangaka, qui va se trouver embarquer dans sa propre série, côtoyant ses personnages, dans une mise en abime parfois renversée, puisque certains personnages virtuels viennent dans son monde réel. Le procédé est dynamique, et plutôt bien utilisé pour donner du rythme et de l’intérêt à l’intrigue. Heureusement, car l’histoire créée par le mangaka est peu intéressante. Mais elle dévie totalement pour se transformer en une course poursuite, une lutte pour la survie incluant l’auteur, voire une lutte pour sauver le monde ! Il y a quelques longueurs, et certaines scènes de baston sont un peu trop étirées (moins quand même que dans beaucoup de mangas). Le dessin est fluide, très lisible. Il fait la part belle aux personnages, mais ne s’encombre pas de détails (très peu de décors). Une lecture relativement rapide, mais globalement intéressante.
Quel sujet casse-gueule ! Mais le très regretté Satoshi Kon, fidèle à sa réputation d’extrémiste de la mise ne scène "alternative", n'hésite pas à aller jusqu'au bout de sa démonstration dans cette histoire où un Mangaka (double probable de lui-même) se retrouve confronté par ses propres personnages à la sanité de sa création. Plutôt réussi niveau dessin (simple mais efficace), les protagonistes évoluent au sein d'un univers très crédible, jusqu'à ce que le choc de leurs réalités respectives vienne bouleverser jusqu'aux lois les plus basiques de la physique. C'est alors une série de très jolies trouvailles picturales qui illustrent assez clairement l'effondrement de leurs perceptions "objectives". Et certaines scènes sont même très amusantes, simplement par leur décalage (le gamin qui s'extasie sur le Cosplay de l'héroïne, qui lui rétorque qu'elle est l'originale ! Etc...). J'imagine que c'est la première fois qu'une telle mise en perspective du métier fait l'objet d'une série dessinée entière, tant il est difficile pour un artiste de ne pas complètement ficher en l'air la validité de ses motivations en démontant les mécanismes à l'origine de ses choix créatifs. Il est plus habituel d'obtenir leur point de vue via quelques "encarts" glissés comme intrigues secondaires au beau milieu d'un récit principal -comme le fait, plutôt intelligemment, John Byrne dans Next-Men quand, après avoir présenté (à priori très fidèlement) la réalité de sa profession, il force l'éditeur Ben Horowitz à faire face -littéralement !- à la dinguerie de sa créativité si mercantile...! Brisant pas mal de cadres -pas uniquement ceux des planches...- Satoshi Kon plonge sans hésiter son doppelgänger au beau milieu de l'action et, plutôt que d'insister sur sa stupéfaction, le fait quasi immédiatement interagir de façon très concrète avec ses propres personnages, pourtant supposément fictifs. Proprement atomisé, le scénario prévu (et pré-vendu à l'éditeur...) part en farigoulette et, faisant décidément fi des conséquences franchement inextricables que risque de lui imposer sa volonté d'absolu, l'auteur va jusqu'à ramener les héros de papier dans la réalité "objective" de leur dessinateur ! À partir de là, une totale liberté lui est acquise quant aux pistes à explorer mais, pour des raisons probables de délais, sûrement dues à d'autres travaux en cours, le Mangaka (... Celui de NOTRE réalité, hein !) centre l'action autour du soucis de protection/pérennité des personnages. Enfin, le mystérieux (et dangereux) Masque parvient néanmoins à s'octroyer une certaine toute puissance dans le dernier tome, avant que la faillite de l'éditeur (réel !) de la série ne vienne interrompre la parution du Manga. Dommage : on allait attaquer du lourd, côté métaphysique... Une conclusion, juste croquée par Satoshi Kon et publiée dans ce recueil après son décès, offre une sorte de fin "officielle" à l'histoire : encore une fois, dans sa volonté d'absolu, il n'hésite pas à se mettre en scène, confronté à son tour par sa création et, encore et toujours généreux, laisse la porte grande ouverte aux spéculations les plus folles.
J'avoue qu'il y a manifestement de l'originalité dans ce scénario un peu fou qui mêle un mangaka à sa création. Il y a toujours un rapport particulier entre une oeuvre et son créateur. En l'espèce, cela sera poussé à son paroxysme entre le rêve et la réalité. Ce diptyque a d'ailleurs été largement récompensé en son temps. C'était sans doute fortement mérité. Malheureusement, l'auteur est décédé en 2010 a seulement 46 ans. On ne pourra que le regretter car je dois bien avouer qu'il faisait preuve d'un peu de génie dans ses créations et c'est fort bien dessiné. Opus est alors une oeuvre qui dépasse les frontières et qui permet au lecteur réfractaire au manga de s'y intéresser un peu. Oui, il y a parfois des perles. Je n'accorde toutefois pas les 4 étoiles car il y a des imperfections dans cette mise en abyme qui peut troubler un lecteur aguerri.
L'idée du manga dans le manga est très bonne et bien mise en scène. Où l'on découvre l'importance des détails et des décors pour le dessinateur! La thématique m'a fait penser à l'un des derniers épisodes de l'excellente (5/5 culte sans hésiter) série animée de Satoshi Kon, "Paranoia agent". Bon point: il n'y a que 2 tomes, ce qui permet d'entrer rapidement dans le vif du sujet. L'auteur est malheureusement mort avant de finir l'histoire mais l'éditeur a eu l'autorisation de publier les esquisses des dernières planches, ce qui rajoute encore une strate au concept.
J'aime beaucoup l'oeuvre de Satoshi Kon et c'est à cause de son nom que j'ai lu ce manga. Je ne savais pas qu'il avait aussi fait des mangas et je comprends qu'il ait choisi ce médium pour raconter cette histoire. En fait, un mangaka qui se retrouve dans son propre manga, cela aurait été moins intéressant en film d'animation. Il vaut mieux que cela soit fait en manga car l'auteur peut donc mieux jouer avec les codes de ce format. Au début, l'histoire est pas mal, mais j'avais un peu peur que cela soit au final une histoire décevante comme le film Paprika qui était excellent au niveau de l'animation, mais qui possède une histoire déjà vue. Lorsque j'ai vu que le mangaka réagissait de la même façon que tous les autres personnages qui tombent dans un autre univers, j'ai trouvé cela cliché. Heureusement, Kon exploite bien son idée et ça devient vite plus original. À partir de ce moment, l'histoire est captivante (j'ai lu les deux tomes d'un trait) et en plus j'aime bien les personnages. Kon fait preuve de beaucoup d'imagination et j'ai souvent été surpris. Je le conseille aux fans de Satoshi Kon sans problème.
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