Punk rock Jesus
Un réality show qui tourne au délire mystique, puis au punk déjanté
DC Comics Le Rock Vertigo
Une scientifique idéaliste se voit demander de réaliser un clone de Jésus Christ et par dessus le marché de faire vivre cet enfant sous les yeux des téléspectateurs, dans le cadre d'un réality show dantesque. Le magnat cynique qui invente ce pitch a pour nom Rick Slate. Les fondamentalistes chrétiens s'en mêlent, l'enfant n'est pas celui qu'on croit, le garde du corps, ancien de l'IRA perd pied, l'adolescent jésus s'enfuit de sa cage dorée... espérant ruiner le magnat sans scrupule. Il prend la tête d'un groupe de punk rock où il fustige le monde médiatico-scientifique et récuse son statut de fils de Dieu. Comment peut bien finir cette affaire ? Sans doute pas au mieux pour Rick Slate...
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Date de parution | Septembre 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ça c'est du punk dans l'âme, dans le corps et dans la musique ! J'ai vraiment aimé cette BD et arrivé à la moitié je savais que j'aimerai quelle que soit la fin. La BD m'a beaucoup fait penser à Transmetropolitan dans l'âme : c'est une BD violente et sans concession qui brocarde l'Amérique catholique et ses valeurs pourries, tout en proposant une vraie réflexion sur la foi et sur ses problématiques. L'histoire aborde de nombreux sujets, que ce soit la téléréalité déviante, l'industrie du divertissement, la foi comme arme politique (surtout en Amérique), la violence sociétale, le punk et son message contestataire, le changement climatique (la BD date de 2013 quand même !) ... A travers la vie de Chris, alias le Jésus ressuscité, c’est tout une vision de l'Amérique qui est brocardée dans les grandes largeurs. Le message est le cœur de la BD, qui se permet d'être parfois très simpliste sur d'autres choses. Les personnages obéissent à des archétypes, ainsi Slate est un grand patron de boite méchant (même si un dialogue le montre surtout comme un ultra-capitaliste qui espère faire profit de tout quitte à flinguer la vie d'autrui), Thomas est un Punisher au grand cœur qui doit remettre en question sa foi ... Mais en même temps, Gwen est une bonne représentation de jeune femme pas très éduquée, prête à faire quelque chose d'assez énorme pour un peu d'argent sans se rendre compte des conséquences. Sarah Epstein est la scientifique prête à vendre son âme au diable pour pouvoir faire ses recherches qui vont aider le monde (ici, c'est la lutte contre le réchauffement climatique qui est en jeu). Sous couvert de simplicité, chaque personnage est un archétype qui permet d'explorer une thématique que l'auteur ne se prive pas d'approfondir de façon parfois surprenante. J'ai été surpris que Slate sort du méchant caractériel pendant quelques pages pour devenir un type qui se pose des vrais questions. L'humain transparait derrière la caricature. Je dis caricature et le terme n'est pas galvaudé. L'ensemble reste léger et simple dans sa narration : Thomas est trop fort pour tout ce qui est de la bagarre (gros muscles, engins puissants et gros pistolets), Sarah est une prix Nobel donc sait tout sur tout ... C'est un artifice que j'accepte puisque c'est un outil narratif pour le reste. De la même façon, et malgré l'amour de l'auteur pour le punk, je sens que ce style est choisi pour son opposition virulente au système capitaliste. Mais cette caricature n'est pas une facilité, et la fin volontairement violente met bien en lumière son propos, athéiste et sociétal : si on ne croit pas en Dieu, au Paradis et à l'Enfer, il ne reste plus que nous pour punir les salauds ... Sous couvert d'une BD provocatrice, athée et nihiliste, "Punk rock Jesus" est un pamphlet contre le capitalisme, les industries du divertissement et toute forme de croyance religieuse. Il y a une histoire truculente qui sert d'exutoire à un auteur qui se lâche dans son commentaire, faisant de son héros Chris le véhicule de ses idées, et j'avoue que je les aime beaucoup. C'est une BD qui se veut violente et iconoclaste, sans demi-mesure, et c'est parfait comme ça.
Les comics US c'est pas mon délire d'ordinaire, mais bon, on me l'a prêté et on m'a juré que c'était incroyable. C'est parti pour un tour donc et en VO s'il vous plait. Le thèmes abordés sont assez classiques pour de la BD d'anticipation américaine: la télé réalité à n'importe quel prix, le big corpo cynique et evil à souhait, les fondamentalistes catholiques fou de Jesus... La petite subtilité ici c'est le clonage du messi à partir du Saint Suaire comme point de départ, une petite dose d'écologie et d'anarchie en plus, du rock punk bien sur, et pas mal de baston bien bourrin. Pour shématiser, c'est un peu Jesus, le retour qui serait dans le Truman Show avec Schwartzenegger qui joue les baby sitters. Les persos sont plutot bien définis dans leurs rôles mais on a du mal à accrocher à leur développement. La romance entre Thomas et Gwen s'arrete aussi vite qu'elle a commencé. Ensuite Thomas passe 15 ans aux cotés de Chris et fait office de père de substitution mais il n'y a jamais de vraie connexion qui s'établit entre eux. C'est le plus gros problème que j'ai eu avec cette BD du coup: on n'arrive jamais à adhérer complètement aux personnages et donc à ce qui leur arrive, et les événements s'enchainent finalement de façon assez rapide et parfois même un peu confuse. Tom est le sensé être le héros de cette histoire, on a droit à toute sa "background story", mais n'a que peu de place dans le récit au fur à mesure que l'histoire progresse. C'est un vrai problème parce qu'on a finalement du mal à s'attacher à lui, d'autant qu'il est tout en muscle et en punch lines, donc pas l'archétype de la subtilité. Coté dessin par contre, c'est en effet une grosse claque. C'est très fort tant sur les personnages tous très bien définis, les corps, les visages, les expressions. Très fort sur les véhicules et les armes aussi. On sent le gros kiffe de Sean Murphy sur les planches les plus "action". Le noir et blanc rend ce futur dystopique tres oppressant et visuellement encore une fois très cohérent. Le découpage est ultra dynamique mais parfois un peu fouilli. Bref ça se lit bien mais c'est un peu long et un peu indigeste au final. Un peu comme dans un bon vieux blockbuster hollywoodien finalement.
Je vais faire travailler ma mémoire sur ce qui aura été mon premier Comic US. Je n'aurais jamais lu cette BD de mon propre chef si je ne l'avais pas vu posée, isolée, dans la bibliothèque d'un pote. Et le résultat était satisfaisant, sans que cela soit un vrai plaisir. J'avais plutôt aimé le dessin au style très vif, qui donne une représentation plutôt convenue de l'ambiance punk. Grâce à cela, les personnages avaient des caractères aux expressions exacerbées qui permettent de donner beaucoup d'intensité aux dialogues et aux images. On pouvait rencontrer des cases (et pleine page il me semble) vraiment riches et détaillées, dans le genre spectaculaire et éclatant. Les individus ici sont foncièrement vivants et, avec le récit, le dessin montre à quel point tout le monde exprime ses idées à fond. Il y a plusieurs thèmes abordés isolément de façon tout à fait classique, sauf qu'ils s'imbriquent entre eux et c'est ce qui fait l'originalité générale du récit : religion et icône, anarchisme, les travers de la télé-réalité, mouvement punk et désobéissance civile, etc. Je présente ça pêle-mêle, mais en réalité le récit évolue avec cohérence. Le seul truc, c'est qu'à mes yeux, l'auteur n'a pas vraiment créé d'égalité entre les thèmes abordés. La religion sert d'artifice au récit mais ne m'apparaît pas traitée comme je l'aurais aimé. Cela reste un récit à découvrir par l'emprunt, et qui peut certainement entraîner l'achat pour quelques groupes de lecteurs.
Avec Punk rock Jésus vous embarquerez dans le tourbillon de la téléréalité américaine malsaine prête à tout pour le sacro-saint Dieu audimat. C’est cette perversité qui fait toute la qualité de cette série. Les excès sont nombreux. Nous sommes dans la démesure outrancière avec ce clone de Jésus via le suaire de Turin. Que le spectacle commence ! Le casting des personnages est formidable. Slate le directeur sans foi ni loi de J2, Sarah Epstein la caution scientifique de cette nouvelle émission de téléréalité, Thomas McKeal le charismatique garde du corps de (Jésus) Christ et de Gwen la mère porteuse vierge pure et naïve. Tous ont un rôle important dans ce récit. J’allais oublier aussi les chrétiens fondamentalistes qui organisent la fronde devant les studios de télévision pour l’arrêt immédiat de cette imposture. Les dessins sont fantastiques. Du noir et blanc. Enfin plus du noir que de blanc. Pas trop ma tasse de thé mais là je dois dire que ça envoie du lourd. C’est menaçant, c’est sinistre, c’est cynique, et c’est par moment effrayant. C’est en un mot, admirable. Jésus Christ fait sa petite crise d’ado et il devient punk pour dénoncer toute cette mascarade. C’est du tonnerre ! Un régal ce scénario. Il n’y a pas de pause pour le lecteur. Tout s’emballe. La religion, la science, et même l’IRA se mélangent dans un tourbillon jubilatoire, avec en bonus, du gros son proposé par Sean Murphy en début de chaque chapitre. Wahou, je marche sur l’eau. Voilà donc une série très punk, très rock et très Jésus qui dégage de l’énergie positive avec le sentiment de rajeunir de quelques années. Mais pas que. Avec ce récit vous aurez de la matière à réfléchir sur les mœurs de notre monde et de ses dérives. Une réussite assurément.
Je n'ai pas accroché à ce comics et pourtant je trouvais que l'idée de départ avait un bon potentiel pour faire une critique acide de la société américaine. C'est ce que j'ai retrouvé dans cette histoire, mais je n'ai pas trouvé cela drôle ou passionnant à lire. J'ai trouvé le scénario long. Durant une bonne partie de l'album j'ai entendu la scène qui allait enfin me faire embarquer dans le délire de l'auteur et ce moment n'est jamais arrivé. Cela prends un peu trop de temps à Jésus pour se rebeller et lorsque cela arrive enfin je commençais à en avoir plus rien à foutre de cet album. Le dessin est correct.
Sean Murphy dont j'avais découvert le savoir-faire avec The Wake, nous avait déjà sorti un peu plus tôt un album en solo très rock’n roll avec ce « Punk Rock Jesus ». Une couverture accrocheuse et bien réussie ; un titre qui, pour tout amateur de bon gros rock et de punk, vous titille forcément ; une bande son d’ambiance proposée pour chaque chapitre ; voilà déjà de quoi me donner très envie de pousser plus loin ! Et c’est ma fois plutôt bien foutu ! Malgré quelques poncifs un peu poussés dès qu’on s’attaque à la religion, aux médias ou encore à l’IRA (oui ça va chercher large), Sean Murphy arrive à tirer son épingle du jeu grâce à des personnages charismatiques et une narration soutenue. Que ce soit Chris (le clone de Jésus), son garde du corps (ex membre de l’IRA), ou même le salopard à l’origine de ce projet de téléréalité, on a affaire à des personnages entiers, au caractère fort, mais qui finissent par révéler leur faiblesses et rendre tout ce petit monde moins manichéen qu’il n’y parait au départ. Sean Murphy, comme il le dit lui-même dans sa post face, s’est personnellement posé pas mal de question sur la foi et la religion. On sent bien qu’à travers cet album il tente de faire passer toutes ces interrogations (plus que des réponses d’ailleurs) en se servant d’un scénario lancé pleine balle sur des rails, mais avec une loco sans freins… Ça commence doucement, pour monter en puissance et en tension jusqu’à un final inévitable. Tout cela est par ailleurs merveilleusement servi par un dessin tout en noir et blanc que j’ai beaucoup apprécié. C’est nerveux, tranché, mais très bien construit et Sean Murphy nous gratifie de quelques planches vraiment magnifiques. Son style graphique sert parfaitement son histoire et renforce cette énergie primitive et sauvage que le punk subodore.
A noter que cette BD a reçu le Prix des Utopiales en 2014. Jésus cloné d'après de l'ADN recueilli sur le Saint suaire voit sa vie mise en images dans le cadre d'un reality show planétaire. Nous suivons ici son enfance, son éducation loin de toutes influences "néfastes", les rapports forcément conflictuels avec sa mère porteuse. Bref l’œil des caméras est partout. Jésus suite aux événements va se rebeller, devenir le forcément charismatique chanteur d'un groupe punk et créer un monstrueux bordel à l'échelle du monde. L'idée est bien sur originale, la BD aborde d'ailleurs avec plus ou moins de finesse les différentes problématiques liées à ce clonage somme toute exceptionnel. Là où cela pêche c'est que la plupart du temps l'ensemble en devient vite assez touffu et osons le dire un brin bourrin. Oui, car je n'ai pas tout dit, pour corser l'affaire notre Jésus est affublé d'un garde du corps ancien de l'IRA et des services secrets de sa Majesté qui cherche ici une sorte de rédemption, ce qui ne l'empêche pas de donner de grands coups de lattes à quiconque s'en prend à son Jésus. Les poncifs sont au rendez vous, le méchant est vraiment infâme et les extrémistes de tout poils, ben vraiment extrémistes. On sent bien que Sean Murphy a quelques comptes à régler avec la télé américaine, riche en jeux de télé réalité et prédicateurs du Dimanche, mais ici malheureusement le message est édulcoré. A trop vouloir en montrer il est possible de passer à quelque chose de plus essentiel, du moins de le brouiller. Le dessin est dynamique, assez anguleux, haché et reste lisible même si certaines cases auraient mérité un meilleur traitement. Si l'achat n'est pas forcément conseillé la lecture peut être plaisante et mon oui a plus de valeur pour un emprunt.
Un magnat de la télévision invente un scénario de reality-show censé lui rapporter un audimat monstrueux : il paye une scientifique pour réaliser un clone de Jésus qu'il va faire vivre sous les caméras de télévision... Mais l'enfant s'avère être une fille, on la remplace dans le plus grand secret par un autre bébé (rien ne nous est expliqué sur sa provenance). Et c'est l'aventure de cette forfaiture au long court qui nous est contée. Le faux Jésus finit par mordre la main qui le nourrit et se lancer dans une carrière de rocker punk qui dénonce un système absurde. Sa mère d'adoption est droguée par le magnat, son garde du corps, ancien de l'IRA, pète les plombs, la vraie clône s'en mêle, bref c'est la foire d'empoigne... Un dessin un peu brouillon et violent à la fois, en noir et blanc, avec des visages proches du manga. Mais quel est le message ? américain, technophile finalement, et religieux toujours. Un scénario bien tordu et révoltant de A à Z pour un européen, mais qui réussit un certain suspens.
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