Thor - Au nom d'Asgard

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Contient les épisodes US Thor : For Asgard 1-6


Auteurs italiens Marvel Super-héros Thor Univers des super-héros Marvel

Si on ne devait garder qu’une mini-série consacrée au Dieu du Tonnerre, ce serait celle-ci ! Le terme le plus juste pour la qualifier est sans conteste le mot magnifique. Sans doute parce qu’elle est contée par Robert Rodi (Loki, Elektra). Très certainement aussi parce qu’elle est illustrée par Simone Bianchi (Wolverine), un demi-dieu dans le royaume des comics. Dans ce récit mythologique, Asgard est au bord de la guerre civile, Odin a disparu, Balder est mort et Thor est privé de son marteau Mjolnir. Un album immanquable. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Septembre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Thor - Au nom d'Asgard © Panini 2011
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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24/09/2014 | Gaston
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Jeu mythologique - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2010/2011. Il s'agit d'une histoire complète, indépendante de la continuité de Thor, et dépourvue de superhéros. Robert Rodi (scénario) et Simone Bianchi (illustrations) racontent une histoire se déroulant sur Asgard, avant que Thor ne devienne un superhéros, avant qu'Odin n'ait perdu son œil. Odin a délaissé son trône en Asgard pour accomplir un voyage dont le but sera révélé au cours du récit. Il a installé Thor sur le trône pour assurer l'intérim. Ce dernier doit faire face à des insurrections, au sein d'Asgard, des peuples des 8 autres mondes qui se rebellent contre le pouvoir central des Asgardiens. L'histoire commence avec le récit d'un combat contre des géants de Jontunheim. Pour gagner la partie, les Asgardiens doivent se résoudre à tuer des civils, acte qui entache fortement la victoire. de retour au palais royal, Thor se retrouve partagé entre les conseils de Tyr (dieu de la guerre) qui prône une répression armée, et ceux de Sif qui souhaite tout négocier. Il doit également statuer sur une solution au problème d'Idunn : les pommiers dont les fruits assurent l'immortalité des dieux ne fleurissent plus du fait de l'hiver sans fin qui s'est installé sur Asgard. Pendant son sommeil, Thor est visité par l'âme de Balder dont il n'arrive pas à saisir le message. Enfin il est devenu incapable de soulever Mjolnir. Après l'excellent Loki (en 2004, illustré par Esad Ribic), Robert Rodi écrit un deuxième récit pour Thor, cette fois-ci sans aucune référence à sa carrière superhéroïque. le pauvre Thor est donc à la tête de l'un des 9 mondes nordiques et il doit faire face à plusieurs formes de séditions, ainsi qu'à son obligation d'accomplir des actes peu héroïques pour maintenir l'ordre. Il a le soutien de Frandall, Hoggun et Volstagg qui ne jouent qu'un rôle très mineur dans ce récit. Balder est mort, tué par Holder (Höld) comme le veut la légende, du fait de la malice de Loki. Et un dieu non identifié sème la zizanie en catimini. Rodi embrasse sans retenue la mythologie nordique assaisonnée à une forme de société moyenâgeuse. le lecteur habitué des comics de Thor reconnaîtra aisément les dieux habituels. Toutefois l'approche graphique de Bianchi transforme ces personnages aux costumes colorés en des guerriers issus d'une culture brutale. Thor est habillé de son costume conçu par Jack Kirby (sans l'armure ajoutée par Olivier Coipel dans Thor renaissance). Mais sous le pinceau de Bianchi, le casque ailé est ornée d'une tête de mort finement ouvragée sur le devant, la boucle de ceinture devient énorme avec un masque hurlant, les bottes s'ornent de fourrure, la cape est également bordée de fourrure. Thor devient un guerrier viking à la musculature impressionnante, à la présence imposante, au port altier. Chaque Asgardien dispose d'une tenue particulière aux décorations différentes. C'est un plaisir à chaque page que de détailler chaque personnage et son accoutrement. le lecteur découvre des individus plus grands que nature, empreints de majesté. Certains sont emportés par des combats brutaux et chevaleresques ; d'autres se sont lancés dans une quête épique, sur un chemin semé d'embuches fantastiques. Les qualités d'illustrateur de Simone Bianchi sautent également aux yeux pour chaque décor. En plus de l'encrage traditionnel délimitant les contours des formes et figurant l'ombrage, il utilise des lavis pour donner de la texture à chaque surface. Il est aidé dans cette phase du dessin par Andrea Silvestri pour les épisodes 3 à 6. Cette technique transforme les illustrations en leur donnant une densité peu commune, sans pour autant les surcharger. le travail de mise en couleurs de Simone Peruzzi utilise une palette éloignée des couleurs vives des comics pour tons plus chauds et plus sombres, avec une accentuation de la lumière mordorée qui baigne Asgard. Chaque lieu baigne dans cette lumière qui transforme l'atmosphère en lui conférant un soupçon d'irréalité parfaitement adapté à ce royaume des dieux nordiques. Bianchi dépeint avec minutie les aménagements d'Asgard en s'attardant aussi bien sur l'architecture du palis et des bâtiments, que sur les matériaux utilisés pour édifier ces constructions. le hall de célébration de Valhalla est aussi imposant que chaleureux. Et il illustre avec la même intelligence les scènes en décor naturel, avec des forêts fleurant bon l'abondance de l'été, ou les pleines enneigées en proie à la rigueur de l'hiver. L'implication et la conscience professionnelle de Bianchi s'étend également à tous les accessoires qui bénéficient du même degré de personnalisation que le reste, qu'il s'agisse du trône de Thor, de la table d'une taverne, des armes ouvragées, ou même d'un simple gobelet. Et pour parfaire le tout, le niveau de qualité des illustrations est identique du premier au dernier épisode. Bianchi, Silvestri et Peruzzi gardent le même niveau d'implication et de qualité du début jusqu'à la fin. Il semble que Robert Rodi ait une affinité toute particulière avec les récits mythologiques. Il sait entortiller le lecteur autour de la notion de changement à la fois inéluctable, et à la fois révocable car tout reviendra à son état habituel de manière cyclique. Encore que dans ce récit, le lecteur n'apprend finalement pas l'identité de celui qui sème la zizanie, et il n'assiste pas non plus au retour d'Odin sur le trône. Il s'amuse avec le fait que les mythes se présentent dans plusieurs versions du fait de leurs sources disparates ; c'est ainsi qu'Odin fait observer que Jord est également connue sous les noms de Gaea et Erda, sans que l'un ou l'autre soit plus exact que les autres. Finalement Rodi indique clairement que l'enjeu du récit ne se trouve pas dans sa résolution puisque tous ces changements s'inscrivent dans des cycles revenant à l'état intérieur. du coup la narration de Robert Rodi est à prendre au second degré pour sa capacité à mettre en scène les composantes de la mythologie nordique et à leur insuffler de la vie. Il s'empare de ces récits pour faire vivre les personnages en respectant leur histoire, et en effectuant des observations aussi bien sur le droit des minorités, les différences culturelles et l'intérêt commun. Or le plus fort, c'est qu'au premier degré les péripéties, les affrontements et les enjeux sont également prenants et divertissants. Robert Rodi et Simone Bianchi proposent une aventure de Thor avant qu'il ne devienne superhéros, mais déjà à l'âge adulte, bien enracinée dans la mythologie nordique, avec des visuels magnifiques, une intrigue pleine de suspense (qui laisse quelques questions en suspens à la fin) et des réflexions sur la nature même de la mythologie. Robert Rodi continue de jouer avec Thor et Asgard dans Les retrouvailles (2011), puis dans La saga des Déviants (2012).

01/08/2024 (modifier)