Marvels
Will Eisner Award 1994 : Best Finite Series/Limited Series La genèse des héros de la Marvel revisitée par Ross et Busiek
Alex Ross Crossover Marvel New York Super-héros Univers des super-héros Marvel Will Eisner Awards
Bienvenue à New-York. Ici, des silhouettes enflammées survolent les rues, des hommes aux costumes hauts en couleurs réduisent en poussière le verre et le béton tandis que des créatures venues de l'espace menacent de dévorer notre planète. Bienvenue dans l'univers Marvel où l'ordinaire et l'extraordinaire se côtoient quotidiennement. Bienvenue dans le monde des miracles. assistez en témoins privilégié à l'avènement de ces êtres hors du communs. Pour la première fois, arpentez l'Univers Marvel à partir d'une nouvelle perspective... la vôtre.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Octobre 1997 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Mise en perspective d'une mythologie - Il s'agit d'un récit complet initialement paru en 1994. Les 11 premières pages retracent les origines de Human Torch (futur Jim Hammond) telles que parues dans Marvel Comics 1 (1939), accompagné du flux de pensées du personnage. Il s'agit d'un prologue paru initialement en tant qu'épisode 0. L'histoire proprement dite commence avec une poignée de journalistes qui attendent devant un bâtiment, pour couvrir la conférence de presse du professeur Phineas T. Horton qui va dévoiler à la presse sa créature synthétique : Human Torch. Parmi les journalistes, se trouvent Phil Sheldon et un très jeune J. Jonah Jameson. La conférence est une catastrophe. Peu de temps après, Doris (la fiancée de Phil Sheldon) lui raconte qu'elle a assisté à la première apparition d'un homme quasiment nu semblant vivre dans l'eau : Namor. Ce premier épisode raconte les affrontements entre ses 2 créatures surhumaines, vus et perçus par Phil Sheldon. La dernière partie est consacrée à l'émergence de Captain America et la formation des Invaders. La partie suivante se déroule dans les années 1960 où les superhéros sont encore une nouveauté, mais déjà plus nombreux. Ils sont la coqueluche des médias et le mariage de Reed Richards avec Susan Storm s'annonce comme l'événement médiatique majeur. Mais dans le même temps, une autre race d'êtres surhumains attisent la peur et la haine des gens normaux : les mutants. La troisième partie se déroule lors de la première venue de Galactus sur terre, et la dernière se focalise sur un événement tragique, publié à l'origine en 1974. Initialement, Alex Ross a l'ambition de recréer quelques scènes marquantes des dizaines d'années d'existence des superhéros Marvel. Il s'associe avec Kurt Busiek qui étoffe le projet pour le transformer en quelque chose de plus sophistiqué. Au final, le lecteur suit la vie de Phil Sheldon, photoreporter spécialisé dans les superhéros, sur une période allant de 1939 à 1974. Sheldon entretient une relation particulière avec ces individus. Ce n'est pas qu'il les connaît personnellement (même s'il en croise un ou deux dans leur identité civile sans le savoir), c'est plutôt qu'il assiste à leur première apparition (ou presque) et qu'il prend de l'âge en même temps que le phénomène prend de l'ampleur. Ses actions et ses reportages baignent donc l'évolution du rapport que Sheldon entretient avec ces individus dotés de superpouvoirs, qu'il a affublé du qualificatif de Merveilles (Marvels). Ce dispositif narratif a marqué son époque en racontant une histoire de superhéros du point de vue d'un individu normal qui est le témoin occasionnel de leurs conflits dans sa ville. Kurt Busiek reprendra le même dispositif pour sa série Astro City débutée en 1995 (par exemple Des ailes de plomb) dont Alex Ross assure la conception graphique des personnages. Mais Kurt Busiek a plus d'ambition que cette forme de narration, il souhaite également faire apparaître la cohérence de la structure de l'univers partagé Marvel, en citant de nombreuses aventures extraites des comics de l'époque. Cette édition comprend une page qui récapitule les références correspondantes en indiquant pour chaque événement le nom et le numéro de l'épisode d'origine (Fantastic Four 48 à 50 pour l'arrivée de Galactus, par exemple). le métier de Phil Sheldon le place tout près des actions les plus spectaculaires des superhéros. Sa vie privée lui fait côtoyer des personnages récurrents de l'univers Marvel comme J. Jonah Jameson, Ben Urich, Peter Parker, un jeune livreur de journaux du nom de Danny Ketch, etc. le lecteur a donc la sensation d'habiter le même quartier que des personnages qui évoluent dans les mêmes pâtés de maison. Cette excellente histoire n'aurait sans doute pas eu le même impact si elle avait été illustrée par quelqu'un d'autre qu'Alex Ross. Il s'agit là de son premier travail de grande ampleur. Au vu du résultat extraordinaire, DC Comics l'embauchera juste après pour Kingdom Come (paru en 1996) écrit par Mark Waid. Qu'est ce qui fait la spécificité de cet illustrateur ? Pour commencer, il réalise ses planches à la peinture en mêlant plusieurs techniques (aquarelles, gouaches, acrylique, etc.). Ensuite, il a une obsession maniaque d'une certaine forme de réalisme. Il ne souhaite pas s'approcher au plus près d'un rendu photographique, mais il prend le temps nécessaire pour que chaque pose et chaque expression approchent au plus près ce qui est possible. Il travaille avec des modèles vivants qu'il fait poser pour rendre fidèlement leur attitude. Il a travaillé avec sa mère qui était modiste pour être fidèle à la mode de chaque époque. Il réalise un travail très minutieux sur la lumière et les éclairages. Comme il le dit lui-même, il lui a fallu plusieurs pages pour trouver le juste dosage dans ses illustrations. Pour toutes les scènes de la vie ordinaire, le lecteur se promène dans une Amérique légèrement édulcorée au milieu de personnes représentées comme nimbées d'un léger halo leur conférant une intemporalité. le travail préparatoire de Ross aboutit à des visages à chaque fois réalistes et différents. Il se sert de sa maîtrise pour insérer de ci, delà des célébrités comme Elizabeth Taylor lors de l'inauguration de l'exposition de peintures d'Alicia Masters, les Beatles lors de la cérémonie de mariage de Reed et Susan, etc. Cette forme de réalisme appliquée aux superhéros et aux supercriminels élimine l'effet comics aux couleurs criardes, pour les tirer vers un monde plus proche du nôtre. Mais ça ne les rend pas plus plausibles pour autant. Par exemple lors de la bataille contre Galactus à New York, ce dernier s'intègre parfaitement au milieu des gratte-ciels comme un être humain géant revêtu d'un costume étrange. Galactus ne gagne pas ne majesté ou en réalisme ; il perd même un peu en majesté et en aura de puissance. Par contraste, ce même traitement appliqué au Silver Surfer en fait un être vraiment métallique et extraterrestre. En fait ce mode de représentation accroît surtout le réalisme des superhéros de type Spiderman ou Luke Cage, et l'étrangeté des superhéros déjà très éloignés de l'être humain comme Human Torch lorsqu'il est enflammé. Alex Ross maîtrise un peu moins bien la consistance des décors et la cohérence de leur représentation. Comme pour les corps humains, il a effectué des recherches pour respecter l'exactitude historique. le lecteur a donc bien la sensation d'être dans un quartier populaire et résidentiel de New York dans les années 1930 au début du récit, ou dans une banlieue résidentielle bien proprette dans la dernière scène. Mais parfois la texture des matériaux de construction présente un aspect uniforme et trop lisse, parfois aussi Ross se contente de délimiter grossièrement les contours sans beaucoup de détails ce qui crée un hiatus par contraste avec les personnages beaucoup plus travaillés. Au final, les illustrations transportent le lecteur dans une vision peu éloignée du monde visible depuis sa fenêtre, mais légèrement édulcorée et fantasmée. le recours à la peinture ajoute également une forme de solennité au récit. Marvels est unique en son genre. Il s'agit d'un récit sur l'histoire du développement des superhéros de 1939 à 1974 dans l'univers Marvel vu par un homme qui est photojournaliste et qui partage son point de vue avec le lecteur sur ces surhommes et leur place dans la société. Il s'agit également d'une historisation structurée de cette même période qui comble le fan spécialiste de cet univers, et qui permet au novice d'ordonner les faits. Les illustrations en mettent plein la vue d'une manière plus nuancée que brutale. Ces éléments éloignent Marvels du récit de superhéros traditionnel vers un travail d'auteur assez personnel dans lequel l'action et les combats passent au second plan. Kurt Busiek a donné une suite à ce récit en reprenant le personnage de Phil Sheldon dans Marvels - L'œil de l'objectif, illustré par Jay Anacleto. Et il a essayé de consolider la continuité des Avengers dans Avengers Forever avec Carlos Pacheco, en référençant leurs principales aventures et en rétablissant une logique parfois malmenée.
2.5 Je me suis rendu compte récemment que je n'avais lu cette série alors que je pensais que c'était le cas et je viens de corrige ce trou dans ma culture comics. Le dessin ultraréaliste d'Alex Ross est vraiment très beau et c'est un régal pour les yeux. Cela dit c'est peut-être un trait mieux adapté pour de l'illustration que pour l'art séquentiel parce que c'est un peu figé lorsqu'il y a de l'action, mais j'ai déjà vu pire alors ce petit défaut ne m'a pas trop dérangé. Quant au scénario, Busiek rend hommage à Marvel en montrant les moments clés de cette univers des années 40 aux début des années 70. Les fans de Marvel vont reconnaitre les références aux vieux comics et vont apprécier. J'avais un peu peur que le scénario ne soit qu'une suite de référence, mais il y a un vrai scénario et le personnage principal est un peu attachant. Je trouve tout de même que le scénario a un problème majeur: c'est trop réaliste et comme le dit Cassidy le réaliste cela va mal avec les super-héros. Du coup, des trucs que je laisse passer dans des histoires Marvel 'normales' me font lever les sourcils ici: pourquoi New York ressemble au New York qu'on connait alors qu'il y a des grosses bagarres entre super-héros et super-vilain tous les jours ? Il y a pas de dommage permanant ? Pourquoi il y a juste les Quatre Fantastiques qui affrontent la grosse menace que représente Galactus ? Et je pourrais continuer longtemps ! Je pense que vu qu'on joue la carte du réaliste, en aurait pu essayer de créer un univers Marvel plus réaliste aussi. En tout cas, je trouve qu'à cause de ça, le récit est au final moyen même si j'ai aimé plusieurs scènes.
On a tout dit au sujet de la maitrise picturale de Alex Ross. Quelle chance on a qu'il ait eu, comme nous, le coup de foudre pour le genre et, par dessus le marché, une intelligence manifeste à l'analyser et le mettre en scène avec une fidélité miraculeuse dans son rendu, pourtant peint ! C'est qu'on les reconnait tous ! La page de garde de cette merveille est une véritable capsule temporelle dans son exécution, si précise, de toute une époque pleine de trouvailles graphiques et scénaristiques. Rien que l'attitude de Susan Storm, Franklin dans ses bras, et je me retrouve avec mon Nova ouvert sur les cuisses, perdu dans les difficultés conjugales et familiales des FF ! Mais la grande réussite de ce recueil est d'avoir pris le point de vue de ce reporter -le notre, donc : extérieur- pour chroniquer bien quarante ans des délires Marvel ayant frappé la ville de New York ! J'ai fais la visite de ma propre culture -rêvée- en parcourant ces pages superbes, composées des clichés -et instantanés- d'évènements qui ont, sans que je le sache ni ne le décide, formé mon goût pour le genre du super-héros (fiction extrêmement spécifique) comme filtre pour appréhender une réalité infiniment moins séduisante et qui, dans le même temps, m'ont ouvert l'esprit aux motivations des autres, en m'explicitant les raisons de leurs comportements au travers des affres personnelles de Spiderman et Cie. On ne se rend compte de ce que nous ont transmis les artistes -les bons !- que lors ce qu'il est trop tard pour revenir en arrière ; d'où l'intérêt (la nécessité) d'une exposition la plus large possible aux sources de création les plus variées. Pour l'amateur, Marvels emplit l'âme comme le ferait la clarté solaire et, si je frémis à la vue des Sentinelles survolant la ville, si mon coeur se serre au souvenir du destin de Gwen Stacy, je ne peux m'empêcher de rejoindre son point de vue poétique à l'invasion Atlante des rues de New-York ; et son ravissement m'accompagne alors que j'admire, positivement ébloui, l'éclat de lumière irisé sur l'épaule de Galactus, tout là-haut.
"Marvels" c'est dès le premier contact un dessin ultra-réaliste au rendu peinture. C'est très beau mais le rendu est dense, certaines pages paraissent très chargées. Le scénario revisite l'histoire des personnages Marvels au travers des yeux d'un journaliste photographe. L'intérêt réel de ce type de récit réside dans l'approche humains/super-héros. La relation complexe entre ces 2 communautés est bien retranscrite, elle est surtout abordée et non ignorée. Il manque des nuances dans cette approche parfois, les interprétations sont souvent radicales mais il est impossible de traiter tous les cas spécifiques, il faut s'en tenir à des généralités. L'expérience de cette lecture vaut le coup, le contenu est cohérent avec l'univers Marvel. Récemment, j'ai lu Les Vengeurs - Les plus grands héros de la Terre qui semblait jouxter ce récit. Ce comics transversal est donc cohérent et didactique pour les néophytes et apporte une vision des super-héros sous un angle différent pour tout le monde. Un agréable divertissement.
Je ne suis pas un grand fan de super héros en pyjama. Le seul comics que j'ai sur ce thème est d'ailleurs le Dark Knight de Miller. Après quelques avis élogieux ici et là (surtout "là" pour le coup ), je me suis finalement jeté à l'eau. Le concept est étonnant : l'arrivée des super héros Marvel est vécue par un journaliste qui nous relate leur relation, l'accueil (bon ou mauvais) du public, sans jamais avoir la vision propre de ces personnages hauts en couleurs (et en collant moule-burnes). On a donc du mal à suivre les alliances/ruptures entre super héros, puisqu'aucune raison n'est donnée, et qu'on subit tout, exactement comme le journaliste, en se posant des questions. Ceux qui connaissent un peu l'univers savent ce qu'il s'est passé à un moment donné de la vie de ces êtres supérieurs, mais il est intéressant de voir la réaction de personnes étrangères à tout ça. Mais tout ça donne une intrigue très décousue, où l'on ne fait que subir au fil des pages des aventures extérieures. C'est un poil dommage, et surtout (surtout !) : ça manque quand même cruellement de Batman................ Alors pourquoi le recommander si je le trouve si moyen ? Simplement car le dessin est majestueux. Rares sont les BD où chaque page est un vrai tableau de peinture. C'est beau, et c'est suffisant pour ne pas me faire regretter l'achat du livre.
Il faut sans doute assez bien connaître les classiques de Marvel pour apprécier cette BD mais moi-même qui en ai lu juste quelques-uns, j'ai ressenti une part de la nostalgie et de la qualité de l'hommage qui se dégage des pages de Marvels. Car cette BD repose sur deux idées : celle de rendre hommage aux grands héros classiques de l'univers Marvel d'une part, mais aussi celle de les présenter non plus vus à leur côté mais par les yeux des êtres humaines normaux, ceux de la rue, qui les voient évoluer au-dessus d'eux comme des dieux ou des démons. Une manière de revivre des évènements cruciaux de la saga Marvel d'une nouvelle façon, leur donnant au passage une nouvelle vie et plus de profondeur. Le dessin est parfait pour ce type d'oeuvre. A la fois superbe (talent d'Alex Ross oblige), il est en outre tellement réaliste qu'on croirait voir des photos aux effets spéciaux impressionnants. Giant Man ou Galactus vus par les yeux d'hommes au niveau du sol a quelque chose de vraiment fort. Et les autres héros sont tout aussi réussis. Je pense par exemple à la Torche Humaine (l'androïde premier du nom) et la superbe manière dont Ross donne l'impression qu'il irradie sa propre lumière, ou encore Spider-man dont les plis réalistes dans le costume rappellent qu'il n'est finalement qu'un jeune homme qui n'a pas de quoi se payer le superbe costume ultra-design qu'on voit dans les films récents. Alors on peut ne pas apprécier ce type de dessin, ce photoréalisme un peu grandiloquent et un peu figé, mais non seulement le talent est pour moi indéniable mais en plus je trouve qu'il colle parfaitement avec l'ambition de Marvels. Quant au récit, j'avoue que je craignais les hommages mièvres et superficiels que le même Alex Ross avait rendus avec Paul Dini aux héros DC Superman / Batman / Wonder Woman.... Mais ici le récit, sans être pour autant vraiment profond, est nettement plus intéressant et plus prenant. Et comme dit plus haut, il permet de découvrir ou redécouvrir avec un oeil nouveau des moments cruciaux de l'histoire de Marvel, l'évènement le plus marquant pour moi étant la première arrivée de Galactus. Autant j'avais trouvé le récit original de Stan Lee et jack Kirby un peu désuet quand je l'ai découvert il y a peu de temps seulement, autant le revoir ainsi interprété et vu par des yeux totalement différents y ajoute beaucoup de force et d'intérêt. Bref, une très bonne lecture, un très bon dessin et un excellent hommage même s'il ne convaincra sûrement pas ceux qui ne sont pas ne serait-ce que légèrement amateurs de super-héros et de l'univers Marvel classique.
Oui il s'agit d'une oeuvre à part dans l'univers des comics, comme Alex Ross à l'art de savoir en créer (souvent avec son comparse Busiek d'ailleurs). Et il n'y a pas de mal à dire qu'il faut la lire au second degré : peu importe que l'on tente de se placer du point de vue de monsieur-tout-le-monde, il s'agit d'une histoire de super-héros nom d'un chien ! On ne fera pas de Spider-Man Jean Valjean, ni de Hulk Le Comte de Monte-Cristo ! Ce n'est pas de la littérature classique, ni même une histoire se voulant réaliste. Le truc est de se laisser guider par les superbes planches de Mr Ross et le fil conducteur, certes un peu "facile", de Mr Busiek. Ce qui pourrait rebuter certains lecteurs est : - le style hyper-réaliste de Ross : moi, j'adore, et c'est véritablement U-N-I-Q-U-E dans le monde des comics, et même de la BD, croyez-moi ! - le côté un peu "lent" de la narration, qui éloigne cette histoire des classiques "BLAM ! CRUNCH ! KA-BOOM !" habituels des comics...
J'interviens ici pour défendre cet ouvrage qui est l'un de mes préférés et que je trouve fort sévèrement jugé. Les dessins : Bon, les goûts et les couleurs, n'est-ce pas. Au delà, c'est vrai que si vous appréciez les silhouettes mal proportionnées, les visages inexpressifs et les couleurs criardes caractéristiques de la majorité des comics, vous risquez d'être déçu. Le dessin est bien maîtrisé, les couleurs sobres sans être fades, les super-héros ne sont pas fluos et il ressemble à des hommes. Et c'est pas plus mal vu que la plupart sont quand même censés être (à tout le moins) des humanoïdes ! Bref, c'est mieux dessiné que la plupart des comics. Faut aimer le style réaliste, c'est sur, mais de la à dire que Ross ne sait pas dessiner, y a un pas que vous ne franchirez pas chez moi. Le scénario : Alors, c'est sur que ça manque de coups de poing dans la g..., de damned !, de je-vais-te-paralyser-avec-mon-pouvoir-nucléaire. Alors oui, les superhéros s'agitent en arrière-plan (quoique tout le livre ne parle que d'eux) et c'est bien sur l'idée géniale du scénario : présenter les agissements des super-héros du point de vue de l'homme de la rue, lequel, coincé dans le métro, les voit se battre dans le ciel sans rien comprendre à ce qui se passe. On voit ici la population de la ville totalement dépendante de la venue des êtres supérieurs, sauveurs autoproclamés, pour assurer sa survie. On voit les hommes "normaux" incapables de se défendre seuls mais également incapables de comprendre leurs défenseurs, leurs motivations, leurs agissements (les 4 fantastiques vont-ils arriver pour empêcher Galactus de détruire la ville ? Personne ne sait. Marnor est-il bon ? Personne ne sait non plus. La population est dans l'ignorance des plans des super-héros qui la défendent), totalement infantilisés, passant de l'admiration béate à la haine irrationnelle et vice-versa. Bref, entre la population de New York et les super-héros se dessinent des rapports dominants/dominés éminemment pervers. Evidemment, ce n'est pas du niveau de Spiderman vs Rhino... La réflexion sur l'idéologie du super-héros (et l'infantilisation résultante du reste de la population) est une des clés du scénario et, perso, j'ai trouvé ça génial. Si l'homme ne sait plus assurer sa survie qu'en s'en remettant à des êtres supérieurs qui, pas plus que les super-vilains, ne daignent lui faire part de leurs motivations ni de leurs plans et n'ont de compte à rendre à personne, alors l'homme est mal barré. En gros : méfions-nous des sauveurs auto-proclamés ! Le perso principal est ronchon ? Oui et tellement humain, à mille lieux des persos hyper-positifs ou hyper-négatifs mais sans profondeur psychologique des histoires classiques. Ca peut déplaire, c'est sur, Loïs Lane ou Lex Luthor sont plus faciles à comprendre. Le perso se répète ? Disons qu'il se pose des questions, évoluant de la fascination à la répulsion sans jamais trouver de réponses. Au lecteur de se faire une opinion. Les invraisemblances ? Il y en a ? Quoi ? Captain America est de la partie et Hitler ne se fait pas ramasser en 42 (mais peut-être a-t-il trouvé la lance de Longinus) ? Quoi ? On ne voit pas la reconstruction de immeubles détruits par les combats ? Franchement, veut-on vraiment parler des invraisemblances qui émaille le genre super-héros ? Comment fait le bouffon vert pour voler sur son aile minuscule ? Comment Superman respire-t-il dans l'espace ? Vous le savez, vous ? En résumé, pour moi, Marvels est une fantastique histoire sur le thème des super-héros, pas une histoire de super-héros, faut pas se tromper ! Alors, pour citer l'un des critiques précédents, si vous cherchez un Marvel du style : "Ferme ta gueule, réfléchis pas trop, regarde-les faire, et sois fasciné", passez votre chemin mais si vous voulez lire une histoire qui dynamite intelligemment le mythe, allez-y. Vous ne serez pas déçu. Et après, allez lire Powers, Superman - For All Seasons et Gotham Central, c'est pas mal non plus. Notez que, comme Kingdom Come (l'une des mauvaises idées de DC, parait-il), Marvels a reçu le prix Eisner qui récompense les meilleures bd de l'autre côté de l'Atlantique...
Bon, je ne suis pas un spécialiste de Marvel, ni de l'univers des super-héros non plus, même si j'ai quelques notions héritées de lointaines lectures de Strange et autres Titans. Je ne suis donc pas à même de juger avec le maximum de clés en mains cet ouvrage qui ressemble à un OVNI. Cependant je peux quand même un peu en parler, vu qu'on me l'a prêté (merci Enclume) et que je lis tout ce qui me passe entre les mains. Bon, trêve de bavardage et passons aux spookysmes. J'avoue qu'avec la couverture de l'édition Semic, je n'avais aucune idée de l'identité des auteurs de "Marvels". J'ai commencé la lecture sans m'en soucier. Et puis le dessin me disant vaguement quelque chose, je me suis arrêté pour vérifier : Alex Ross ! Okay, le gars qui fait des fantastiques couvertures et de beaux "art-of". J'aime beaucoup ce qu'il fait en général (enfin, le peu que j'en ai vu me reste gravé dans la mémoire). Ici il a un style très particulier, assez photoréaliste, accompagné de couleurs très claires. Au final, j'ai été un peu déçu par ce dessin. En effet celui-ci ne me semble pas vraiment dynamique. J'ai eu un peu l'impression de voir une suite de tableaux, et donc d'images figées. Or, la caractéristique des comics des super héros est au contraire le choix d'être toujours en mouvement. Cette impression est renforcée par le scénario de Kurt Busiek, ou plutôt son orientation artistique, car ce terme n'est pas galvaudé ici. "Marvels" est en effet une suite de passages obligés des grands évènements de l'univers Marvel (énumérés par mes camarades, donc je n'y reviens pas), avec pour seul liant une vague histoire de journaliste passionné par cette émergence et persistance de super héros et mutants. Le gars est chiant, passe son temps à se lamenter sans réellement agir. La passivité est donc le maître mot de ce comics. Raté. Au final, j'ai donc pris un peu plus de plaisir à essayer de reconnaître Daredevil ou les X-Men au cours d'un vernissage qu'à vraiment m'intéresser à l'histoire, qui n'offre aucune originalité, même pour un semi-néophyte comme votre serviteur. Ils auraient dû mettre Stan Lee, tiens, ça aurait été rigolo. Note finale : 2,5/5.
Voilà une bd un peu atypique dans son genre. La première chose qui frappe ce sont les dessins. Au delà du fait qu’ils sont totalement différents de ceux qu’on peut rencontrer dans ce type de bd, ils sont vraiment très très jolis. La lumière est parfaite et le style réaliste appliqué aux Marvels leurs donne une autre dimension. Plus ancré dans notre monde. De plus, j’ai trouvé l’approche originale, voir ces super héros par les yeux d’un humain spectateur de tout ça est franchement intéressant. Du coup, les problématiques propres aux Marvels qui sont les sujets des comics en général, nous est totalement invisible : ce n’est pas le sujet de cette bd. Ici, on nous montre comment un humain ordinaire vit et perçoit un monde peuplé d’être aux pouvoirs extraordinaires. Après on partage ou non son point de vue et ses idées, ça c’est subjectif. Le problème est qu’en adoptant un style hyper réaliste, on s’attend à quelque chose qui tient la route niveau cohérence du scénario par rapport au cadre ou sont placés les personnages. Et c’est là que le bas blesse. Avec la pléiade de super héros présents, placés dans un contexte historique et réel, étalé sur une cinquantaine d’années, on a vite fait de créer quelques invraisemblances. Mais on ne s’y attache pas dans un comics, pourquoi s’y attacher ici ? Par ailleurs, si on n’a pas une culture Marvels et comics assez conséquente, on passe à côté de beaucoup de choses, et pour un non initié, l’histoire peut être très dure à suivre en fonction des événements majeurs de la vie des super héros, dont la trame n’est pas détaillée, puisque vu d’un point de vue d’un spectateur ignorant tout de la vie « intime » de ces héros. A lire pour les dessins superbes et cette approche originale, mais il faut s'affranchir d'une petite culture Marvel auparavant pour ne pas être débarqué.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site