Thérèse Dragon
De la Révolution française à la Grande Armée, le tumultueux destin de la seule femme-soldat ayant reçu le grade de « Dragon » et habitée par la mythologie grecque. Un one-shot historique, d’après une biographie réelle.
1789 - 1799 : La Révolution Française Rêves
A la fin du XVIIIème siècle, Thérèse Figueur tue sa mère en venant au monde. Son père, plutôt royaliste, se remarie avec une femme infidèle. Thérèse vit alors dans le souvenir fantasmé de cette mère qui n’aura jamais pu lui lire les récits de mythologie grecque qu’elle avait gardés pour elle. Elle tombe amoureuse de Clément Sutter, un enfant de son âge, avec lequel elle signe un pacte d’amour : désormais, ils seront comme attachés par un fil d’Ariane. A la mort de son père, Thérèse est emmenée de force par son oncle, jusque Avignon. Là-bas, elle combat aux côtés des chouans contre les forces républicaines et elle montre un sacré courage. Mais lors d’un assaut sanglant, son oncle est tué et elle est arrêtée. Elle échappe de peu au poteau d’exécution, à la faveur d’un général de la convention qui la recycle au sein de l’armée républicaine. Le 21 messidor de l’an I, elle est incorporée au sein de la Grande Armée, puis suit une instruction militaire poussée et passe brillamment ses galons de « dragon ». Sa fougue, tout autant que sa gouaille, lui valent alors le surnom de « Sans-Gêne ». Cette formation terminée, elle rejoint le général Dugommier et ses 30 000 hommes pour faire le siège du port de Toulon alors occupé par les anglais. Elle côtoie alors un certain général Bonaparte…
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Date de parution | 22 Janvier 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Encore du Napoléon, oui mais vu sous un éclairage original, d'ailleurs on l'aperçoit à peine, lors du siège de Toulon surtout. Mais le personnage de Thérèse Figueur sera souvent dans son sillage. On a peine à croire qu'une femme ait été militaire à cette époque, et pourtant c'est vrai. Je trouve ceci un peu idiot, et là-dessus, je rejoins l'avis d'Erik lorsqu'il dit que la guerre est une affaire d'hommes ; les femmes il est vrai, ont bien trop de charme pour tremper dans le sang et la boue. En tout cas, je savais que des femmes lors des campagnes napoléoniennes, occupaient des postes de cantinières, mais j'ignorais le cas de l'héroïne de cette histoire. Sinon, ce récit est un mélange de page historique (les batailles) et d'allégorie (le Minotaure), je n'ai pas trop aimé cette vision, surtout qu'elle est très récurrente tout au long de l'album. Je constate un peu amusé que les auteurs de BD ne peuvent s'empêcher de resservir les idées reçues, encore ici avec la bataille des Pyramides où la scénariste ne résiste pas à l'envie de placer dans la bouche de Bonaparte la harangue fameuse "Songez que du haut de ces pyramides, 40 siècles vous contemplent", alors que cette phrase est très probablement apocryphe.. mais bon ça fait toujours plaisir les légendes.. D'autre part, j'ai constaté une erreur grossière pendant la bataille de Trafalgar, au moment où des marins anglais clament " God save the queen" ; or en 1805, l'Angleterre avait un roi (et non une reine) en la personne de George III, le fameux roi fou. Le bon libellé était donc "God save the king ", ce genre d'erreur ne devrait pas avoir lieu dans une Bd historique réaliste. Au niveau graphique, j'ai trouvé le dessin très beau, fin et délicat, rappelant par moments celui de Torton dans le journal Tintin (mais au naturel), alors qu'ici, le recours à un dessin informatisé, donne par endroits des teintes sombres. Une lecture intéressante mais qui ne m'a pas emballé autant que je l'aurais cru, on peut la lire aisément en bibliothèque..
Je ne peux pas dire que je garderais un souvenir impérissable de cette BD. Il semble que cette femme à réellement existé, si c'est le cas alors quelle vie! En effet engagée chez les dragons de l'empire, à la pointe du combat, voilà qu'elle participe à toutes les campagnes de Napoléon quand celui ci n'est encore que commandant puis général, etc... Si cela à un petit côté plaisant sur la longueur c'est un peu lassant de voir notre héroïne toujours la quand il faut et s'en sortant quasi miraculeusement. Si les séquences de rêve, de sommeil sont plutôt bien rendues elles sont quand même un peu lourdes. Vraiment je ne sais quoi trop penser de ma lecture, et heureusement que le dessin est là car il offre de belles planches. Non certains aspects sont trop évidents, faciles et pas assez creusés pour remporter une adhésion plus grande de ma part. Je conseille plutôt un emprunt.
Thérèse Dragon est une femme qui s’est engagée dans les armées napoléoniennes et qui a combattu avec beaucoup de courage. Il s’agissait d’un garçon manqué qui aimait faire la guerre. C’est un peu elle qui a préfiguré la place des femmes dans l’armée. Oui, elle est une figure de progrès et méritait une bd qui s’intéresse à sa vie. Cela pour la vitrine de présentation ! Maintenant, on peut avoir un autre avis sur la question. La guerre est stupide par essence. C’était une affaire d’hommes. On appréciait les femmes pour leur grâce. En faire des combattantes ne me parait pas un progrès louable pour l’humanité. Cela me rappelle un peu la chanson de Renaud sur Margaret Thatcher. Au-delà de ce débat théorique, nous avons une bd qui fleure l’onirisme et le rêve lorsque Thérèse perd connaissance ou s’endort. Elle voit toujours l’image de ce minotaure de la mythologie grecque qui la terrasse. Par ailleurs, elle court depuis des années après un garçon ayant marqué son enfance. L’intérêt de l’intrigue est de savoir si elle le retrouvera. Certaines planches sont magnifiques. Elles sont baignées par un jeu de lumière qui met en perspective certains aspects. On dirait presque des tableaux impressionnistes. Il est dommage que cette colorisation informatique ne soit pas uniforme. Pour le reste, cela ne m’a pas plus marqué que cela. Je reste assez dubitatif.
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