Gauguin - Loin de la route

C’est un Gauguin de son temps qui nous est présenté ici, c’est-à-dire non pas le reclus aux confins d’un monde dont il se désintéresserait (puisque l’album ne s’intéresse qu’à l’ultime période de la vie de l’artiste, en Polynésie), mais au contraire un être engagé, entier (c’est-à-dire avec ses défauts aussi), loin de la vision quelque peu consensuelle et édulcorée que la postérité a pu garder de lui. Nous découvrons donc un Gauguin irascible, anticlérical, anticolonial, mais aussi militant pour la libération de la femme (en même temps que Victor Segalen, arrivé quelque temps après la mort du peintre, et qui rencontre des « témoins » de la vie atypique de Gauguin aux Marquises). Bref, un homme qui s’est mis à dos les autorités coloniales, ecclésiastiques, etc. Il y a un côté « artiste maudit » dans ce peintre que l’on voit se décomposé physiquement, maintenu en vie par son œuvre en cours et sa volonté émancipatrice. C’est sûrement l’aspect le plus intéressant de Gauguin que cet album nous révèle. La scandaleuse oraison funèbre prononcée par un prêtre sur sa tombe (reprise en fin d’album) est en fait à lire en miroir : la réalité est inverse. Jusque dans sa noirceur, Gauguin est un homme intriguant, dont la personnalité mériterait d’échapper aux clichés, de les dépasser : recouverte par son œuvre, sa personnalité est encore à découvrir, et cet album peut nous y aider. J’ai bien aimé la narration, tout aussi saccadée, hachée que la vie de l’artiste. Et le dessin convient très bien à cette histoire et à cet homme. Quant à ses relations avec les femmes, elles ne devaient pas être beaucoup plus claires que ce que nous retranscrit cet album, cela participe de cette personnalité, en tout point située « loin de la route », pour reprendre le sous-titre : Gauguin sort des sentiers battus par son œuvre et par sa vie, ses idées.

02/04/2020 (modifier)

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Cette bd se concentre sur les toutes dernières années de Paul Gauguin en Polynésie, à Hiva Voa. Nous avons ici un Gauguin tourmenté, qui a envie de profiter de la vie, des femmes, et qui fait un peu "artiste maudit", un mec qui se bat pour les locaux et que ceux-ci trouvent un peu bizarre mais aiment bien. En parallèle, on voit que les représentants de l'autorité, les blancs, qui étaient proches de lui au début, s'en détachent en le prenant pour un sauvage. Cette bande dessinée se laisse tout à fait lire, il n'y a rien de passionnant mais rien de rédhibitoire non plus. On voit Gauguin en train de réaliser ses oeuvres, en train de faire la fête, en train de souffrir de sa jambe... Bref, ce sont les dernières années de la vie d'un artiste pas ordinaire par un auteur qui, visiblement, l'admire. Car c'est bien cela, cette bd : un hommage, tant dans le propos que dans le style graphique. Le dessin colle bien parce qu'il rappelle un peu le style de Gauguin. On a l'impression de voir de petites peintures et pas vraiment des cases de bd. Une conséquence directe à cela : ce n'est pas hyper dynamique, les personnages sont un peu trop figés. Mais ça reste agréable à regarder. En bref, il s'agit d'une bd qui se lit plutôt bien, mais possède quelques petits défauts (histoires avec les femmes de Gauguin pas toujours très claires, etc.) qui font qu'il ne s'agit pas d'un indispensable. A feuilleter si vous en avez l'occasion.

05/01/2020 (modifier)

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Décidément, le scénariste Maximilien Le Roy aime écrire des biographies. Ici, c'est le peintre Gauguin dont j'avais déjà lu une biographie en bande dessinée et cela ne m'avait pas trop passionné. J'ai trouvé cet album bien mieux quoique encore une fois il manque quelque chose pour que je me passionne pour la vie de Gauguin. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotion et je trouve que cela tournait parfois un peu en rond vers la fin. Heureusement, la narration est fluide et je ne me suis pas ennuyé. J'ai bien aimé le dessin et les couleurs sont bien choisies.

10/10/2014 (modifier)

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