Coup d'oeil
Histoire fantastique publiée en 1984. Album cartonné 60 pages
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Allemagne
En Allemagne à la fin des années 30 et pendant la montée du nazisme, un peintre découvre qu'il va perdre la vue sous peu. Décidant de mettre un terme à sa carrière, c'est le moment que choisit une jeune femme pour l'inciter à continuer et à la prendre pour modèle. Mis a la rue par sa logeuse le peintre doit retourner vivre chez sa tante, vieille femme à l'éducation rigide, qui vit seule depuis la mort de son mari ancien officier dans un château non loin de la frontière polonaise. Les rapports entre la tante et le neveu se dégradent très vite. Présenté par son modèle, à la haute société du coin ainsi qu'aux dignitaires du nouveau régime nazi en place, le peintre rencontre un médecin ophtalmologue qui lui dit pouvoir le guérir de se cécité prochaine. L'ambiance n'en finit pas de se dégrader entre la tante et le neveu, notamment du fait des nombreuse cuites que prends celui ci avec la bienveillance du seul serviteur du château qui se trouve être l'ancienne ordonnance du mari défunt. Au cours d'une dispute plus violente que les autres, aidé par le serviteur, le peintre tue sa tante à coup de hache. Appelant à la rescousse le médecin, celui ci propose de prendre les yeux de la tante assassinée pour expérimenter une greffe sur le neveu. L'opération se passe bien et le peintre se remets d'arrache pied au travail. Il souffre cependant d'hallucinations et des tous les gestes quotidien il se remémore son acte meurtrier. Invité à un vernissage de ses oeuvres, il provoque un scandale qui le met au ban de la société. Toujours victime d'hallucinations, il est persécuté par un oiseau qu'il poursuit sous la neige dans le parc du château... Dévoiler les cinq dernières pages serait gravement spoiler!
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| Date de parution | Octobre 1984 |
| Statut histoire | One shot 1 tome paru |
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Un artiste peintre voit sa vue décliner. Sur fond de IIIe Reich naissant, l'éthique devient secondaire et tout est permis en matière d'innovation scientifique. Ainsi, une greffe pourrait être envisagée malgré la méthode peu orthodoxe pour obtenir les greffons. La limite entre le bien et le mal devient aussi floue que celle qui existe entre le courage et la résignation, entre l'inconscience et la folie. Le duo Dupa & Éric fonctionne bien dans cette collection d'histoires fantastiques.
Voila un récit qui se révèle plutôt intéressant, son ambiance fantastique est sous jacente et s'exprime peu dans les actes mais plus dans une certaine atmosphère délétère qui règne dans ce château où le héros peintre se retrouve presque prisonnier. On peut y voir une parenté assez proche avec certaines histoires de la Quatrième dimension et avec certaines nouvelles fantastiques d'Edgar Poe, à cela s'ajoute la montée inquiétante du nazisme. Mais ce qui dessert un peu ce récit, c'est qu'il s'égare un peu trop vers plusieurs pistes, sans doute est-ce dû au fait que le scénario soit signé Dupa, auteur qu'on n'attend absolument pas dans ce genre fantastique, puisqu'il est plus connu pour ses séries humoristiques comme Cubitus. Malgré ça, ce récit reste de bonne facture et il ne m'a pas vraiment ennuyé, je l'ai même préféré à Le Verrou, qui verra encore l'association Dupa-Eric 3 ans plus tard, récit qui était beaucoup plus étouffant. On voit quand même que Dupa n'est pas dans son élément avec ce genre de bande, alors qu'Eric lui, est parfaitement à l'aise ; j'ai particulièrement apprécié son dessin ici qui est bien maîtrisé et proche de ce qu'il fera peu après dans Le Maître des brumes, alors que j'aimais pas trop son dessin à ses débuts dans Tetfol et Wen, ça prouve qu'il s'est grandement amélioré. Un bon récit issu de cette collection Histoires Fantastiques de chez Dargaud qui a souvent fourni d'autres bons albums.
Pas d'achat conseillé car cette bande de 1984 ne doit plus être disponible que dans quelques librairies d'occasions. Voilà une histoire sympa qui se lit assez vite et où l'aspect fantastique ne fait son apparition qu'assez tardivement. Nous suivons les affres de l'inspiration chez un peintre alcoolique en même temps que la montée du parti nazi en Allemagne. Sous-jacent à cela un petit discours mais qui n'est pas trop "chiant" sur la liberté de l'artiste face au politiquement correct. L'affrontement du peintre et de sa tante, grande bourgeoise prussienne, est assez convenu, mais trouve parfaitement sa place dans le propos du récit. Ma note relativement basse est essentiellement due au fait que cette BD brasse trop de thèmes et n'arrive pas à approfondir chacun alors que cela aurait pu donner quelque chose de bien. On oscille constamment: la montée du nazisme, des réflexions (succinctes) sur la création artistique, une montée de la tension entre deux êtres, le serviteur plus sombre qu'il n'y paraît, et la pincée de fantastique. Le dessin est bon, les couleurs sont cependant assez ternes, très 80. Au bout du compte cela donne un truc pas désagréable mais dispensable. Mon "pas mal", tire vers le "Bof sans plus"
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