Poulbots
A Montmartre, en 1905...
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Les petits éditeurs indépendants Paris
Au coeur de la butte Montmartre, nous suivons cinq enfants pauvres, petits poulbots qui vont avoir maille à partir avec un promoteur immobilier véreux bien décidé à les déloger de leur mare aux grenouilles. Cette fable urbaine, chronique d’un lieu et d’une époque en pleine mutation, prend le contrepied du Montmartre présent dans l’imaginaire collectif. Nous y croisons Poulbot, Steinlen, Bruant, Dorgeles, … ces artistes devenus emblématiques de Montmarte, quartier mis à l’honneur dans le récit, mais celui-ci met avant tout l’accent sur ces indigents qui évoluent en marge de la bohême, et dont la principale préoccupation est de survivre. Des familles sont expropriées faute de pouvoir payer leur loyer, notamment celle de l’un des protagonistes, ce à quoi nos poulbots comptent remédier en kidnappant le fils du promoteur immobilier pour demander une rançon. Le petit bourgeois va se retrouver immergé dans l’univers et le quotidien de ces miséreux. C’est un vrai choc culturel. Peu à peu, il va tisser des liens d’amitié avec eux. Jamais il n’aura été aussi heureux que parmi ces gamins. Cette histoire met en lumière la pauvreté qui régnait sur la butte à l’époque, mais de façon légère ; à travers les aventures de cinq enfants, que le dénuement a abimé mais pas brisé. Frondeurs et gouailleurs, ils luttent pour préserver le peu qu’ils ont : leur terrain de jeu, leur coin de paradis. A la fin, la guerre fait irruption sur le devant de la scène. Petites histoires sur fond de grande Histoire. La bataille a fauché bien des vies, enfants du Maquis comme privilégiés, tous logés à la même enseigne. La guerre balaie les différences de classe. (texte: Editions Margot)
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Date de parution | 24 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un album sympa, qui se laisse lire très agréablement, même s’il ne déclenche jamais l’enthousiasme. Le dessin de Prugne est, comme toujours, vraiment superbe. Même si je m’étais habitué à le voir magnifier les grands espaces nord-américains ces dernières années. J’avoue d’ailleurs préférer grandement ses paysages forestiers à ceux de cette zone montmartroise. Mais ne chipotons pas, son coup de pinceau est encore très chouette. Ses albums nord-américains, s’ils sont très beaux, souffrent très souvent d’un scénario bien trop léger. C’est aussi en partie le cas ici, car Prugne ne prend pas de risque, que ce soit pour l’intrigue elle-même, finalement classique et linéaire, ou pour les grandes lignes. Car ces aventures de gamins des rues sentent le déjà-vu. Même le « méchant », fossoyeur de la butte et père sans cœur, reste un personnage sans surprise et sous-exploité. La surprise vient surtout du fait que, si Poulbot apparaît bien dans l’album, il ne le fait que de façon accessoire, simple prétexte ou accompagnement à ces enfants des rues dont il fera un archétype dessiné. Pourquoi pas ? On a au moins là une certaine originalité (et peut-être une frustration, pour ceux qui espéraient en savoir plus sur l’artiste lui-même). Une lecture pas désagréable, mais qui manque un peu de densité et d’originalité. A emprunter à l’occasion.
Je trouve à la fois étonnant et original d’évoquer un artiste peintre en ne parlant ni de sa vie ni de son œuvre, mais en ne se focalisant que sur les enfants qui lui ont servi de modèles. Ҫa, c’est la grosse originalité du récit. Pour le reste, je pourrais faire un copier-coller de l’avis de Sloane tant je me retrouve dans celui-ci. Le dessin de Prugne est excellent, avec des trognes marquantes et des décors soignés. La colorisation adoucit et fond le trait dans un ensemble à l’esthétique irréprochable. C’est vraiment beau à voir. Côté scénario, dans le genre histoires de gamins des rues ce récit n’a vraiment rien d’exceptionnel. Il se laisse lire mais sans me prendre aux tripes, sans me faire rire, sans m’émouvoir… sans provoquer en moi l’étincelle d’émotion qu’un dessin d’une telle splendeur me laissait en droit d’espérer. Donc voilà, pas mal, mais l’évocation de l’artiste est très limitée (ne vous attendez surtout pas à lire une biographie de Poulbot) et le récit d’aventure de jeunes enfants laissés pour compte n’a rien de marquant ni d’original. Reste le dessin, superbe.
S'il ne fallait émettre un avis que sur la prestation artistique, en d'autres termes le dessin, nul doute que ma note aurait été supérieure. De ce côté rien à dire les dessins, ou plutôt les aquarelles de Patrick Prugne sont un modèle de finesse et d'expressivité. C'est vrai que l'on s'attarde avec plaisir sur ses planches lumineuses à souhait quel que soit le décor qui est proposé. Hormis cela je n'ai pas été très réceptif à ce récit qui nous montre la vie de misère de ces poulbots en butte à l'appétit des promoteurs. C'est frais, naïf, l'atmosphère est gentiment bucolique, je ne me suis pas ennuyé mais de justesse. Alors une fois encore pour le dessin oui mais le scénario n'est pas des plus palpitants et ne s'attache du coup que très peu au peintre Francisque Poulbot. Quant aux aventures de ces mômes, ben bof quoi.
J'ai découvert assez récemment ce quartier de Paris qu'est Montmartre. Je dois bien avouer que c'est devenu à sa découverte mon lieu préféré dans la capitale. Certes, il y a le côté assez touristique des lieux mais il y a également une âme. Cette colline désormais recouverte de bâtiments est le point culminant de Paris avec ses 130 mètres. Que dire également de ces nombreux artistes, peintres ou poètes qui y ont trouvé beaucoup d'inspiration ? On va se replonger en arrière et plus précisément en 1905 à une époque où ce n'était qu'une sorte de village au milieu des champs où s'entassait une population fragile chassée de la capitale. Difficile de croire que Paris a connu également des bidonvilles. Et pourtant... J'ai bien aimé cette ballade bucolique dans le passé où l'on croise un certain Poulbot, illustrateur et peintre, qui défendait jadis des enfants des rues. Le dessin de Prugne avec ses couleurs douces est toujours aussi magique. J'ai retrouvé tout le charme de Paris, un peu comme ce qu'avait apporté le film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. Ce monde a malheureusement disparu et on ne peut que le regretter à la fin de l'ouvrage. C'est comme cette jeunesse qui va être sacrifiée sur l'autel de la Première Guerre Mondiale. La nostalgie de l'enfance mais également d'un des plus beaux quartiers de Paris.
Après les superbes Canoë Bay, Frenchman et Pawnee, Patrick Prugne nous emmène dans un cadre inattendu, celui de la capitale française d'il y a un siècle, et plus précisément sur la butte Montmartre. C'est l'époque où le peintre Francisque Poulbot, natif du quartier, déambulait dans ses rues en pente, et croquait en particulier les enfants livrés à eux-mêmes, que l'on appellera par la suite des poulbots. C'est eux qui sont au centre de l'intrigue, une petite chronique douce-amère sur la société de l'époque, entre petits-bourgeois prêts à tout pour développer l'immobilier, et extrême pauvreté qui ne rime pas forcément avec malheur. On se prend vite d'affection pour ces poulbots, ces titis parisiens à la gouaille inimitable et aux bouilles inoubliables qui vivent de petites rapines et de menus larcins. Une chronique gentillette, qui semble avoir moins d'ampleur que dans ses précédents albums, mais qui s'attache à raconter par le petit bout de la lorgnette une période méconnue de la ville de Paris. Quant au dessin, c'est toujours aussi beau. Les aquarelles de Prugne ne sont bien sûr pas dans les mêmes tons que dans Frenchman et Pawnee, mais je vous invite à bien observer les différentes ambiances proposées par l'auteur, c'est assez incroyable. Encore un bel album de 60 pages, + 20 pages de croquis.
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