Le Chercheur fantôme
La Fondation pour l'étude des systèmes complexes et dynamiques accueille vingt-quatre chercheurs en résidence et leur fournit des moyens illimités pour mener à bien leurs travaux. Un soir, trois chercheurs, Louise, Stéphane et Vilhem, découvrent qu'il y a dans leur bâtiment un quatrième résident que personne n'a jamais vu. Il travaillait sur le « problème P=NP ».
Coupés du monde... Les petits éditeurs indépendants
- C'est quoi au juste P=NP ? - C'est un problème de la théorie de complexité algorithmique. La plupart des mathématiciens pensent que P est différent de NP. Ça pose une limite théorique à la capacité des ordinateurs... - Et si on prouve que P et NP sont égaux ? - Ça révolutionnerait les mathématiques modernes, ça bouleverserait la recherche scientifique. - Ah.
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Date de parution | 03 Mai 2013 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne sais pas trop quoi penser de cet album... Autant je le trouve fascinant par son ambiance, ce côté huis-clos, ces personnages un brin autistes qui essaient de résoudre une énigme dont ils sont eux-mêmes une portion, ce lieu qui visiblement a été dessiné dans un but bien précis... Autant j'ai trouvé la conclusion... frustrante, non pas parce qu'elle ne donne pas une réponse claire, nette et précise à l'énigme, mais plutôt dans le sens où il me semble qu'il manque des choses, des éléments, des données pour qu'on la résolve soi-même, enfin si on a comme moi une intelligence relative... Côté dessin Robin Cousin a un style naïf, simpliste, qui permet de se concentrer sur le sujet, mais n'en est pas moins agréable à l'oeil. Bref, une petite frustration pour un album non identifié...
Je ne suis pas du tout scientifique – dans l’âme ou dans la pratique – mais cet album, où tous les personnages sont des scientifiques, et qui baigne dans les théories scientifiques m’a quand même plu. Il est publié par une petite (mais excellente !) maison d’édition – connue surtout pour les publications de ses fondateurs Otto T et Grégory Jarry. Mais à côté de ça (et d’une flopée de très bons flip books), elle publie aussi d’autres œuvres, généralement atypiques, comme celle-ci. Le dessin de Robin Cousin (dont je découvre ici le travail) est très statique, avec des personnages peu expressifs – proches des bonhommes rondouillards de De Poortere, des décors simples et eux-aussi assez minimalistes, géométriques. Il faut dire que l’intrigue se déroule dans une « fondation », un lieu très isolé, une sorte de super campus, avec des bâtiments éloignés les uns des autres, des espaces végétaux, le tout totalement désert (le vide est vraiment omniprésent), les occupants (tous des scientifiques de diverses spécialités, dont les arrivées successives s’échelonnent sur plusieurs mois) travaillant leurs expériences dans leur coin. Peu à peu on découvre qu’ils font aussi partie d’une méga expérience, analysant, tentant de modéliser les réactions de chacun (devenu cobaye), leur inter-agissements, etc (la « modélisation » prévoit qu’au bout de 7 ans, le chaos s’installe parmi ces scientifiques…). Et, lorsque l’un d’entre eux disparaît, plusieurs scientifiques logés dans le même immeuble (dont le dernier arrivé, un botaniste) cherchent à comprendre ce qu’il est devenu, « ce qui se passe » : cette ambiance thriller se développe d’autant plus vite que le décor (endroit isolé et froid, secret des recherches, personnages « invisibles » et/ou asociaux) a déjà prédisposé le lecteur à être réceptif à une ambiance gênante, oppressante. La colorisation, où les tons sombres dominent, renforce le côté angoissant – même si je trouve plusieurs cases (surtout dans des scènes de nuit, vers la fin) un peu trop sombres, avec un texte qui est du coup difficile à déchiffrer. J’aurais été sûrement plus généreux dans ma notation si la fin ne m’avait quelque peu déçu. En effet, j’ai l’impression d’avoir été laissé en plan sans les clés de compréhension, sans une réelle conclusion. Mais la lecture globale s’est quand même avérée sympathique.
Le Chercheur fantôme est une sorte de grand huis-clos mettant en scène une fondation de chercheurs un peu coupés du monde. C'est une sorte d'utopie scientifique mise en place par on ne sait qui, un grand campus où 24 scientifiques seulement vont vivre durant 1 à 7 années suivant leur ordre d'arrivée. C'est aussi une grande expérience à ciel ouvert destinée à étudier la théorie du Chaos dans un système défini, celui de la fondation elle-même et de ses occupants. Car c'est scientifiquement inévitable : au cours de la 7e année d'existence de la fondation, les choses deviendront de plus en plus chaotique jusqu'à l'explosion finale. J'aime ce type d'ambiance où des personnages se retrouvent dans un grand espace ouvert mais quasiment vide, où ils essaient d'avoir des relations les uns avec les autres et de comprendre les mécanismes mystérieux du monde qui les entoure. Ici, tout tourne autour de la science et plus précisément de la recherche systémique sur laquelle la quasi totalité des scientifiques réunis travaille, chacun dans son domaine, certains s'attachant aux mathématiques pures, d'autres à la robotique, à l'astrophysique, au langage ou à la biologie. Mine de rien, les sujets abordés au cours du récit sont très intéressants. Je ne sais pas si l'auteur a fait des études scientifiques lui-même, mais en tout cas il semble s'être plutôt passionné pour le sujet. Et pourtant le récit se révèle plutôt prendre la forme d'un thriller ou d'une histoire d'aventure au final. Car les événements tournent autour de la disparition d'un des chercheurs. Les trois scientifiques qui logeaient dans le même bâtiment sans jamais l'avoir rencontré essaient de comprendre qui il était, pourquoi il a disparu, s'il est mort et ce sur quoi il travaillait. En parallèle, comme prévu par les organisateurs de la fondation, les choses deviennent de plus en plus chaotiques sur le campus. C'est un récit assez prenant où l'on a envie de comprendre le mystère qui enveloppe ces lieux et ces événements. Il est mis en image dans un style épuré un peu simpliste mais efficace. Je regrette une petite chose au niveau de la colorisation, c'est l'abus de couleurs grisées et sombres pour représenter les zones à l'ombre ou la nuit. Ces parties de planches manquent trop de contraste et certaines cases se retrouvent un peu difficiles à lire sans avoir le bon éclairage. Je dois également dire qu'autant j'étais vraiment pris par le scénario et curieux de connaître son dénouement, autant celui-ci est malheureusement un peu décevant à mes yeux. Trop peu d'explications, trop de mystère restant en suspens, et une conclusion malheureusement en queue de poisson à mes yeux, presque hors-sujet. J'en ressors frustré.
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