La Couleur de l'Air (Coup de sang)
Après Animal'z et Julia & Roem, voici enfin le troisième volet de la trilogie post apocalyptique signée Enki Bilal.
Après l'apocalypse... Enki Bilal
Dans un ciel sens dessus dessous ponctué d’immenses masses nuageuses aux allures menaçantes progresse le Zeppelin sinistré Garbage et son équipage incongru : un couple de passagers de hasard embarqués à Tanger, Anders Mikkeli et Esther Roblès, deux jumelles orphelines sujettes à de mystérieuses crises de citations littéraires, leur garde du corps et le cadavre démembré du pilote de l’appareil, suspendu à ce qui reste de sa nacelle détruite. Dans les soutes, un mélange de déchets nucléaires instables et d’armes atomiques en état de marche, indice probable des visées terroristes du Garbage. Balloté au gré de la violence des vents, ses équipements verrouillés sur navigateur automatique, l’aérostat semble totalement livré à lui-même, et pourtant… Pourtant quelque chose suggère qu’il y a peut-être là un dessein, une volonté, une direction. Car au même moment, nombre des personnages croisés au fil des deux précédents volumes de la trilogie – Ana et Lester, Bacon et son dauphin hybride, Julia, Roem et Lawrence, l’ex-aumonier militaire – se sont eux aussi mis en mouvement, comme mûs par un appel secret. Leur périple annonce-t-il le stade terminal du « coup de sang » planétaire ? S’agit-il des prémisses de la troisième guerre mondiale annoncée, qui mettra ainsi un point final à la crise environnementale généralisée ? Ou d’autre chose encore, divergeant de tout ce qu’on pouvait imaginer ?
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Date de parution | 22 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Carrément barré ce dernier album de la trilogie « Coup de sang » d’Enki Bilal ! Alors que le précédent opus « Julia et Roem » pouvait se lire indépendamment, « La Couleur de l’air » ne le permet pas car de nombreuses références sont issues des précédents récits… Du moins, il vaut mieux ne pas aborder cette bande dessinée sans avoir feuilleté les autres d’autant plus que les personnages sont difficilement identifiables au premier coup d’œil ! On est carrément dans un univers de science-fiction délirant avec « La Couleur de l’air » : des maisons qui se mettent à voler, des animaux hydrides, des continents qui se transforment en un clin d’œil, sans compter le dénouement complétement barjo ! Le résultat donne un album totalement utopique teinté de réflexions philosophiques mises par-ci par-là de façon désordonnée comme des cheveux dans la soupe… mais j’avoue que j’y ai déniché un certain charme à ce récit parce que le message écologique de l’auteur est -à mon avis- tout de même marquant avec ce côté « la terre n’a pas besoin de l’homme pour savoir quoi faire et pour survivre ». Graphiquement, on retrouve bien entendu le style atypique de l’auteur : on aime ou pas. Il faut bien reconnaitre que les tons employés sont en totale adéquation avec ce récit, ils servent l’histoire, ça n’a pas été mis comme ça par hasard juste pour faire beau (l’explosion de couleurs au dénouement comme pour nous faire ressentir un nouvel espoir…). Il faut avouer aussi que les personnages sont durs à identifier, ils ont pratiquement la même tronche et c’est donc pénible de « se battre » avec ça. Difficile de juger cet album finalement ! Il y a du bon et du moins bon. Pour ma part, j’ai été sensible par la poésie qui ressort de ce récit et par le message de l’auteur. Une lecture qui ne vous laissera pas indifférent dans le bon ou mauvais sens du terme…
J'ai beaucoup moins apprécié La Couleur de l'Air que Julia et Roem qui le précédait dans la suite de Coup de Sang. Le dessin reste à l'identique avec des personnages fins, racés et élégants. Du sombre au début de l'ouvrage qui se colorise au fur et à mesure que l'on s'approche du dénouement heureux. Je m'y perds un peu avec les visages des différents personnages et des différents groupes tous du même style. Je trouve ce long voyage dans les airs un brin ennuyeux comme ces citations philosophiques décousues avec lesquelles Bilal nous bombarde telles des particules ionisantes qui devraient stimuler notre pensée. Oups ! trop de citations nuit à la qualité du texte à mon avis. Bilal ne m'avait pas habitué à ce travers. C'est la conclusion de Coup de Sang, une sorte de revanche de la nature sur la folie des hommes. Une fable écologique et poétique un brin mystique. Je trouve la fin un peu simpliste qui choisit l'optimisme. Pas l'album que je préfère.
Encore une lecture aux forceps d'un titre de Enki Bilal. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans la tête de Bilal pour pondre un truc pareil. J'ai compris les grandes lignes du scénario mais pour arriver du point A au point B, il n'a pas pris la ligne droite, ni même une déviation, mais des méandres opiacés. Dès qu'il scénarise je perds pied, la Terre qui se régénère toute seule avec les volcans qui aspirent toute la pollution humaine, bon ok. Des baleines qui volent, encore ok. Mais la narration pseudo philosophique est rébarbative. Que ce fût difficile de venir à bout de cet album. Impossible d'accrocher à cette histoire et aux personnages qui manquent d'humanité. C'est comme réciter un poème sans intonation et ponctuation. Heureusement le dessin est toujours aussi beau avec une colorisation dans les tons gris/bleus qui nous plonge de plein fouet dans ce monde post-apocalyptique. Toujours le même reproche sur les visages, trop ressemblant. Pour les inconditionnels de Bilal .... et encore.
Je m'y perds dans les parutions de Bilal de ces dix dernières années que je confonds un peu toutes, et ce n'est qu'à la lecture de cet album que j'ai découvert qu'il s'agissait de la suite de deux autres aux histoires pourtant à priori indépendantes, Animal'z et Julia & Roem. De ces deux là, je n'ai lu que le premier, qui ne m'a pas déplu sans plus. L'absence de lecture du second ne m'a pas plus dérangé que cela pour lire La Couleur de l'Air. Nous y sommes placés sur une Terre en plein bouleversement post-apocalyptique, où la Nature semble devenue folle et modifie autant les sols que les êtres vivants dans une sorte de mise en place d'un nouvel ordre mondial dictée par une Gaïa aux pouvoirs divins. Nous suivons 4 groupes de personnes évoluant en parallèle, deux issus d'Animal'z, un issu de Julia & Roem et un dernier créé spécifiquement pour l'album. Tandis qu'ils sont ballottés par les événements et les forces de la Nature, on devine qu'ils se dirigent tous sans le vouloir vers un même point de rendez-vous mystérieux. Le graphisme, pour la majorité de l'album, est le même que pour Animal'z, avec le trait si reconnaissable de Bilal mais sans les couleurs. Ce ton gris et terne est peu engageant et peut décevoir mais il s'avère que c'est un choix volontaire puisque la couleur refait son apparition vers la fin de la BD. Et il n'y a pas à dire, le dessin de Bilal avec les couleurs de Bilal, c'est toujours sacrément beau. Seul regret, à quel point les visages de ses personnages se ressemblent : il est trop facile de confondre ses protagonistes masculins et ses protagonistes féminines. S'il s'agit là aussi d'un choix, je ne l'apprécie pas. L'histoire est plus claire et linéaire que les autres albums récents de Bilal. J'y ai donc davantage accroché. La fin, par contre, tourne au délire mystique de science-fiction, avec une sorte de Nouvel Eden peu crédible. Ça ressemble trop à un Deus ex Natura trop facile et un peu halluciné. Moyennement convaincu donc, mais heureux de voir que Bilal est toujours aussi doué pour la couleur.
« La Couleur de l’Air » s’inscrit dans le même univers post-apocalyptique que les précédents Animal'z et Julia & Roem. Même si ça se présente comme trois one shots, on retrouve dans cet album une partie de ce qu’on avait déjà rencontré dans les deux albums précédents. Des personnages d’abord, puisqu’on y croise ceux qui avaient traversé les deux albums séparément – et qui ici se retrouvent, au final d’une trajectoire planante et peu dynamique. Les dialogues (ponctués parfois de citations – même si elles sont moins abondantes que dans Animal'z) peinent parfois à relayer une action vraiment au point mort. En effet, si j’avais plutôt aimé Animal'z, j’avais été moins convaincu par Julia & Roem, et cette Couleur de l’Air reste sur la même dynamique descendante. C’est un peu poussif, et, là où Bilal réussissait par des fulgurances à relancer « Le Sommeil du monstre », et bien, ici, c’est un peu plus pauvre. Alors, c’est sûr, ça se laisse lire, mais comme j’attends beaucoup de Bilal, dont j’apprécie beaucoup le travail, je reste sur ma faim. Reste le côté graphique ! C’est sans doute lui qui me rend plus indulgent et me fait monter aux trois étoiles. En effet, certaines planches sont vraiment superbes (par exemple la première et la dernière !) et c’est plus là que dans les dialogues ou l’intrigue que réside l’intérêt de la lecture de cet album, à réserver donc aux fans de l’auteur (dont je fais partie).
En fait, cette trilogie (bien que non définie comme telle) ne peut laisser indifférent. On adore ou on déteste. Vous l'aurez compris à ma note, j'ai adoré ! Alors oui, les planches sont sombres, l'histoire n'avance pas vite, les personnages sont parfois à l'ouest, l'ensemble est complètement barré.... mais c'est justement ce que j'ai apprécié ! Plus de norme, plus de règles, plus de repères... de quoi être complètement transporté... ailleurs ! Comme pour mes commentaires concernant Animal'z et "La couleur de l'air", je dis OUI pour l'achat MAIS seulement si l'on a lu les 2 autres !
La couleur de l’air est le nouvel album d’Enki Bilal et celui-ci se passe dans le même univers que ses 2 albums précédents, à savoir Animal'z et Julia & Roem. Ce tome fait même office de conclusion. L’action prend donc place dans un décor post apocalyptique où la nature a fait des siennes. Un coup de sang phénoménal qui a bouleversé l’équilibre de tout l’écosystème terrestre. Il ne reste que quelques groupes de survivants humains et animaux. C’est dans ce contexte qu’on va suivre des petits groupes, composés entre autres par les personnages des albums précédents. Graphiquement on reconnait tout de suite le style de l’auteur. C’est dommage que la palette de couleurs ne soit quasiment composée que de gris et de quelques variantes de couleurs sombres. Cela colle tout à fait à l’histoire, c’est parfaitement voulu et justifié, mais cela ne met pas toujours en avant le dessin et à la longue c’est triste. Coté scénario les aventures des protagonistes sont loin d’être palpitantes, ça n’avance pas vite. Entre les personnages qui ne parlent que par citations, ceux qui perdent progressivement la parole, ou ceux qui côtoient des dauphins volants, sans parler des différents caprices de mère nature… l’univers imaginé par Bilal est quand même sacrément barré. Tout ça donne une histoire pas passionnante à laquelle il n’est pas facile d’adhérer. Il y a certes un coté poétique assez réussi ou encore quelques bonnes trouvailles, comme souvent, mais disséminées au fil de l’album, c’est trop peu pour moi. Par contre je dois dire que j’ai trouvé la dernière planche géniale…
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