Le Sang de la vigne

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)

Avec Le Sang de la Vigne, Eric Corbeyran et Sandro adaptent le roman Mission à Haut-Brion, l'un des vingt-deux titres de la série de Jean-Pierre Alaux et Noel Balen mettant en scène le personnage de Benjamin Cooker.


Adaptations de romans en BD Bordeaux Bouffe et boisson Corbeyran Le vin Nouvelle Aquitaine Whodunit

Ce soir-là, Benjamin Cooker, oenologue fort réputé et connu dans le milieu, fête ses 50 ans avec sa femme et des amis. Il reçoit un coup de fil d'un de ses amis d'enfance, un certain Denis Massepain, le propriétaire du domaine des Moniales haut-Brion. Massepain est très inquiet et a besoin de l'aide de Cooker. Ce dernier lui promet d'être là le lendemain matin à la première heure. Au rendez-vous, Massepain lui parle de son problème. Quatre de ses fûts sont contaminés par des brettanomyces. Des bactéries qui risquent de lui faire perdre sa production. Avec l'aide de Virgile, un jeune chercheur qui devient son assistant, Cooker mène sa petite enquête qui les mène à la même conclusion : derrière tout cela, il y a un acte criminel...

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Octobre 2014
Statut histoire Une histoire par tome 3 tomes parus

Couverture de la série Le Sang de la vigne © Glénat 2014
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 5 avis)
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25/10/2014 | Erik
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L'avatar du posteur Agecanonix

Ces 2 albums m'ont bien plu, et certains vont sans doute croire que j'ai le coup de coeur parce que ça se passe dans ma région, aux portes de chez moi... c'est peut-être pas faux, en tout cas j'ignorais qu'il s'agissait d'une adaptation de série TV, je n'ai jamais vu cette série avec Arditi. Corbeyran replonge dans le vin, mais l'expérience acquise sur Châteaux Bordeaux lui permet de varier un peu son propos. Cette fois, il n'est plus question de suivre les affres d'une proprio d'exploitation viticole, c'est de l'investigation proche d'une enquête policière, avec toujours quelques détails techniques sans faille, ça en jette et ça rend crédible le scénario qui s'inspire de problèmes plausibles que peut rencontrer un exploitant. Cette fois, Corbeyran situe ses histoires dans d'autres cépages tout aussi prestigieux que le Médoc de Châteaux Bordeaux, puisqu'il s'agit des Graves, avec Haut-Brion, fleuron de ce cépage situé entre Bordeaux, Mérignac et Pessac, et du Sauternais, où le Yquem est probablement la Rolls Royce des vins liquoreux, et même de tous les vins de Bordeaux réunis (encore que le Pétrus n'est pas mal non plus) ; certains se damneraient pour un Yquem, je crois que c'est le vin le plus cher du monde, l'un des plus réputés en tout cas, avec sa fameuse "pourriture noble". Tout ceci m'est familier, je connais les lieux, j'ai donc pris un plaisir particulier à lire cette série qui opte pour une histoire par tome, ce qui oblige Corbeyran à condenser un peu plus son intrigue, à resserrer des trucs. Mais c'est suffisant pour capter l'attention , le tome 1 se révèle d'ailleurs un bon exercice avec une narration très linéaire, qui met bien en bouche si je puis m'exprimer ainsi, et pourvu de quelques personnages pittoresques comme ce sympathique ivrogne en péniche qui lors d'une scène assez longue, verse dans le discours ironique et réfractaire aux projets urbanistiques qui déforment le paysage ; j'ai bien apprécié ce passage où en plus, le héros oenologue se détraque l'estomac avec une vinasse en brique plastique. On se demande au départ ce que cette histoire de trumeau vient faire dans cette intrigue criminelle, pour s'apercevoir ensuite que c'est lié au fond du sujet, Corbeyran est donc très habile, tout en n'omettant pas de ci, de là de rappeler de petits détails pour typer la vie bordelaise, comme les cannelés ou les lamproies, 2 des spécialités culinaires de la ville. Comme l'a fait Espé sur Châteaux Bordeaux, Sandro (que j'avais d'ailleurs rencontré lors d'un petit festival BD axé sur le vin) a dû dessiner tous les lieux girondins d'après photos, que ce soit les rues bordelaises, avec le Noailles, l'un des restos les plus sélects de Bordeaux, les allées de Tourny, la base sous-marine, le château d'Yquem... tout est parfaitement reproduit (et même le célèbre pont Valentré de Cahors). Le château des Moniales Haut-Brion est cependant dessiné d'après un combiné de plusieurs châteaux bordelais, car je doute que ce domaine existe vraiment, Corbeyran évitant ainsi d'impliquer un vrai château. Du bon job graphique donc, dommage que sur la vue aérienne de la citadelle de Blaye, Sandro ait oublié la fameuse échauguette qui donne son nom au vignoble de l'Echauguette, mais on peut lui pardonner... L'essentiel est d'avoir une Bd au contexte crédible, avec des personnages intéressants, aux intrigues bien ficelées, et où tout est rondement mené, c'est très sympa, et je suis partant pour en lire d'autres dès qu'il y en aura, car là, la bibliothèque de Bordeaux est obligée de les avoir... mais je pourrai tout aussi bien les acheter.

18/04/2016 (modifier)