Un océan d'amour
Un message écologique accompagne cette histoire d'amour ou se mêlent prouesses graphiques et narratives pour mettre en scène plus de 200 pages muettes.
BD à offrir BD muette Bretagne La Pêche Les prix lecteurs BDTheque 2014 Mirages One-shots, le best-of
Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c'est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C'est le début d'un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes. Texte : Delcourt
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Date de parution | 29 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dessins superbes qui mettent en exergue une histoire simple mais pas simpliste, des petites choses qui nous touchent, des combats du quotidien loin d'être anodins. Le résultat est drôle et touchant, les personnages attachants. J'avais déjà été conquis par les précédents opus de Lupano et Panacionne, j'attendais naturellement beaucoup de celui-ci, et le moins que l'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu. Bravo et merci.
Un couple de bretons, lui marin pêcheur et elle au foyer, elle lui fait des crêpes. Les pages sont muettes, ils n’ont pas besoin de parler, on sent qu’une grande tendresse, appuyée par la force de l’habitude, les unit. Tout est dans le regard et l’attitude. Ils sont touchants et il pourrait ne pas y avoir d’histoire. Mais le hasard en a décidé autrement, notre marin pêcheur connaîtra toutes les vicissitudes de la vie en mer, les avaries, le naufrage, la surpêche industrielle, les pollutions des dégazages sauvages, le continent de plastique, ...Le message écologique est bien là mais ce n’est pas l’essentiel de l’histoire. La vraie héroïne est Madame, bigoudène pur jus, truculente à souhait… et sacrément pugnace ! Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver son homme qui n’est pas rentré au port. Elle consultera une voyante, parcourra la moitié de la Terre, subjuguera Fidel Castro himself, et fera tourbillonner la culture bretonne dans le monde, crêpes et dentelles en tête. Admirable. Je n’aime pas les histoires d’amour, c’est toujours cucul la praline et ça me gonfle. Là, c’est une histoire d’Amour, avec un grand A, et j’adore. Je n’imagine pas un autre dessin pour aller avec cette histoire. L’angoisse, la tristesse et l’humour également y transparaissent pleinement. Les trognes de notre couple sont à croquer. Et en bonus, j’aime bien la mouette aussi. C’est simple, j’ai couru l’acheter après l’avoir emprunté en bibli !
Un livre tout simplement magnifique ! Un vrai coup de cœur. Cette histoire sans texte est juste superbe. Les deux héros habitent en bretagne. Monsieur est pêcheur et disparait en mer. Sa femme va alors tout faire pour retrouver son mari. S'en suit alors une aventure extraordinaire sous couvert d'écologie et d'amour bien sur. Il y a de l'humour, des émotions, un message fort, bref un des meilleurs albums encore à ce jour.
J'apprécie toujours quand une bande dessinée nous offre de beaux dialogues mais il est pourtant très fréquent qu'une bonne bande dessinée atteigne pleinement le chef-d'oeuvre dans les moments où elle se passe de mots (le mieux étant quand l'auteur maîtrise les deux à fois, comme le fait Alain Ayroles, par exemple, les cases ou scènes muettes constituant des sommets narratifs au milieu des dialogues déjà brillants de Garulfo, De Cape et de Crocs, ou Les Indes fourbes). De même les dessins d'un Sempé oublient régulièrement les mots pour diffuser une grande poésie, un humour toujours fin voire une certaine émotion. Si je cite Sempé, ce n'est évidemment pas gratuit, car je trouve que Lupano s'approche régulièrement de la finesse de ce dernier (même si Sempé reste bien sûr inatteignable) dans Un Océan d'amour. Se passer de tout texte parlé, c'est donc le défi que s'est lancé l'auteur dans cette bande dessinée, et il l'a relevé avec brio ! Les personnages sont très typés, physiquement d'abord, mais Lupano réussit également, sans un seul mot, donc, à leur conférer un caractère très fort, bien marqué, parfois ridicule, mais toujours tempéré par la tendresse très communicative de l'auteur pour ses personnages. De même, sur le plan narratif, Lupano maîtrise a fond son récit, c'est même peut-être la BD que j'ai lue de lui que je préfère (enfin, à égalité avec Alim le tanneur). Les péripéties s'enchaînent de manière parfois rocambolesques mais toujours cohérente, les enjeux sont forts pour les personnages et suscitent une belle empathie du lecteur pour eux. Le plus beau, c'est qu'en même temps, Lupano en profite pour diffuser un message écologique, de façon assez subtile pour une fois, peut-être justement parce qu'il n'utilise que le pouvoir de l'image pour le rendre d'autant plus efficace. Depuis le début, je parle de Lupano, parce qu'il est le premier à féliciter pour la réussite du concept qu'il a mis en place, mais il est tout de même temps de rendre également hommage au talent incroyable de Grégory Panaccione. Ici, forcément, il est déterminant, et il partage à égalité le succès de l'œuvre. Sa patte graphique est vraiment très jolie. On retrouve toute l'atmosphère de la Bretagne, brumeuse et lumineuse, triste et pleine d'espoir à la fois, une ambiance fascinante parfaitement retransmise par le trait affûté du dessinateur. Les graphismes sont ronds, très expressifs, et donnent parfaitement vie aux personnages imaginés par Lupano. Il accentue à la fois le côté loufoque des péripéties, mais aussi l'humour, tantôt absurde, tantôt plein de délicatesse, et renforce grandement l'efficacité narrative par la force de son trait, nouvelle preuve du pouvoir de l'image, tour à tour ici comique, tragique, politique, poétique, très complète. En un mot, voilà ce qu'est Un Océan d'amour : une bande dessinée complète. On rit, on pleure, on réfléchit, on est ému, on est révolté... Bref, pendant 200 pages, on vit. On vit une aventure extérieure captivante et une odyssée intérieure non moins exceptionnelle, qui font définitivement de cette bande dessinée un incontournable à lire et relire sans trop de modération.
Il fallait sans doute être un grand bavard pour se lancer dans une histoire totalement muette d'une telle ampleur. Exit donc Les Vieux Fourneaux et leurs dialogues savoureux. Bienvenue, découpage limpide et dessin expressif ! Ici tout doit passer par l'image, et tout passera ! Notre couple de bretons plus tout jeunes, dont on devine la tendresse sous les dehors un peu rugueux, va former les deux fils de cette histoire péripétique (1). En effet, parti comme chaque jour à la pêche, notre doux héros à la trogne que n'aurait pas renié un Mimile ou un Bébert, va se retrouver inexorablement entraîné dans une chaîne d'événements plus ou moins improbables. Et sa douce bigoudène de moitié également, qui, ne le voyant pas revenir, se lance à son secours. Ces péripéties, donc, nous emmèneront en particulier sur l'océan. L'occasion d'y croiser, outre des sardines et des mouettes, des thèmes tels que la surpêche, la pollution (dégazages), la pollution (plastique), la piraterie. L'air de rien et sous prétexte de rire, la promenade nous fera donc voir pas mal de choses. Car en effet, devant toutes ces situations farfelues ou improbables et devant ce dessin si expressif, on sourit et on rit. Une agréable surprise donc. Note réelle : 3,5 / 5. (1) Jusque-là, cet adjectif n'existait pas. C'est désormais chose faite.
Ah ah ah ! Un BD bretonne avec des bigoudènes et leurs fameuses coiffes traditionnelles ! Tu rajoutes quelques crêpes, un bateau de pêche, du crachin, l’océan et une histoire d’amour, et tu te fais harponner par le récit au point de ne plus lâcher l’album avant de connaitre la fin ! Que c’est bon. Visuellement c’est terrible. Et la prouesse réalisée par Wilfrid Lupano et par Grégory Panaccione est admirable. Il n’a aucun dialogue. Il faut du talent mesdames, messieurs, pour accomplir une aventure silencieuse sur presques 200 pages, tout en gardant le lecteur attentif et concentré. Beaucoup d’artifices ont été utilisés pour pallier aux dialogues. Des cases moins grandes par exemple et des personnages extrêmement expressifs bien évidemment. Et ça fonctionne à merveille ! On se laisse prendre dans les mailles du filet des auteurs. Le rythme est bon. Pas de temps mort. Enfin, beau clin d’œil à André Franquin avec la présence d’une mouette rieuse qui accompagnera notre marin solitaire dans sa quête de rallier la terre ferme. Entre les déchets plastiques, la pêche industrielle par des navires de plus en plus importants, et les dégazages des géants des mers, vous vous régalerez des aventures de ce matelot binoclard et de sa dulcinée partie à sa recherche.
Lupano réussit l’exploit de réaliser une BD de plus de 200 pages complètement muette, sans que la compréhension ne soit affectée… Une belle prouesse narrative, et une belle histoire, qui mélange aventure et humour loufoque avec talent. J’ai beaucoup aimé les péripéties de Monsieur, sa malchance cocasse et son amitié improbable avec la mouette. Le dessin est bien entendu clé dans ce genre d’exercice, et Grégory Panaccione réalise selon moi un sans-faute. Le style tout en rondeur est mignon au possible, et les couleurs (à l’aquarelle ?) parfaitement adaptées au récit. Voilà, un chouette album, mais pas vraiment marquant en ce qui me concerne. J’en attendais sans doute un peu trop au vu des avis. Un moment de lecture sympa.
Pour ma 300ème bande dessinée franco-belge avisée sur mon site internet préféré, je suis heureux que cela tombe sur « Un océan d'amour ». Heureux car cet album est différent de tous ceux que j'ai lus au fil des années. Différent car muet, mais pas seulement. Wilfrid Lupano réussit ici une prouesse scénaristique mêlant habilement poésie, humour, aventure et critique de notre gestion des océans. Le ton est d'ailleurs donné par une couverture aux allures de boîte de sardines, indiquant les ingrédients qui composent l'histoire, notamment 0,5 pour cent de Che Guevara (composition correcte !). En lisant ce pavé de plus de 220 pages, vous suivrez les pérégrinations d'un couple breton. Lui est marin, elle femme au foyer. Un jour ordinaire, il part pêcher sur son petit bateau et se retrouve pris dans les filets d'un gigantesque navire de pêche industrielle. S'en suit un enchaînement de situations plus où moins cocasses qui le verront affronter mouettes, pollution plastique, pirates, gardes frontières et autres dangers maritimes. Pendant ce temps, Madame affronte vents, marées, voyantes, malbouffe, fashion victimes et même un régime dictatorial pour retrouver son cher et tendre. Personnage attachant, elle est la bouffée d'oxygène de cette histoire et lui permet de rester drôle et légère. La relation de ce couple est à la fois distante, dans une forme de prude retenue, mais puissante et emprunte d'une vraie complicité. Je l'ai trouvée touchante. Le tout est servi par un dessin d'une grande qualité et qui permet de comprendre le scénario dans les moindre détails. La bande dessinée muette donne parfois l'impression que seul l'auteur saisit vraiment tous les événements. Ici tout est clair, compréhensible et illustré avec talent. Les tons sont plutôt tristes, surtout lorsque l'on suit les galères de Monsieur sur l'océan, mais étrangement, l'ensemble reste bienveillant et positif. « Un océan d'amour » est une belle découverte et conservera une place de choix dans ma bibliothèque. Note réelle : 4.25/5
En voilà un bel album original, poétique, qui donne le sourire. Pourtant, ce dont parle Lupano ici n'a rien de réjouissant. La pollution, la surpêche, la violence sur les mers... Mais c'est fait avec tant de douceur qu'on ne peut pas ne pas sourire. On suit les aventures d'un marin pêcheur breton, qui prend le large plein de boites de sardines à l'huile à bord (généreusement données par sa bien aimée), et à qui il va arriver tout un tas de péripéties. Il s'échouera, se trouvera perdu en pleine mer, arrêté, sauvé par des pirates sanguinaires, etc. Et tout ça sans texte, dans une bd totalement muette. On prend donc le temps de s'attarder sur les dessins, sur les personnages ultra expressifs de Grégory Panaccione, sur la différence entre le tout petit bateau du héros et les énormes rafiots pollueurs ou pécheurs intensifs. Et surtout, on prend le temps de s'attarder sur la mer, cette grande mer tantôt déchainée, tantôt reconnaissante, tantôt ingrate et tantôt souillée, dévastée par l'Homme. Car si il n'y a pas de texte, Lupano fait bel et bien passer son message. La mer est grande, la mer est belle, la mer est l'aventure, mais la mer est aussi en danger. La mer est aussi pleine de plastique, pleine de pétrole et pleine de carcasses de poissons. On sort donc de cette bd avec l'envie de préserver la mer, mais aussi de prendre le large, de partir à l'aventure. Car "Un Océan d'amour" est un grand récit d'aventure. L'aventure de notre petit pécheur breton, puis celle, encore plus rocambolesque, de sa femme, bretonne à la coiffe bigoudène, qui devient une star mondiale, après être partie à la recherche de son mari disparu, sur les conseils d'une voyante. J'ai un peu moins accroché avec cette partie du récit, même si c'est quand même assez rigolo. Et puis Panaccione se régale à dessiner cette grosse bretonne joufflue et pleine de vie et ce petit marin chétif et grognon, ça se voit. C'est un coup de cœur pour moi, et la deuxième bd sans texte que j'apprécie grandement après Betty Boop. Pas la dernière, j'espère.
Belle surprise que ce volumineux album ! L’odyssée de ces deux petits vieux bretons est à la fois drôle et passionnante à suivre. Le choix de la BD muette est audacieux et original, surtout pour un ouvrage aussi long, et le moins que l’on puisse dire c’est que ce parti pris narratif donne beaucoup de personnalité au récit et renforce encore l’expressivité des magnifiques dessins de Panaccione. L’histoire est moins légère qu’il n’y parait avec beaucoup de thèmes abordés comme l’écologie et la sauvegarde des océans, la critique de la société de consommation ou la satire politique de régimes autoritaires. Tout cela est finement intégré en arrière-plan des multiples aventures rocambolesques de nos deux héros. Le ton est rafraichissant et l’humour, omniprésent, fait souvent mouche. Un Océan d’amour est un très bel album.
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