La Mutation
Le destin d'un bureaucrate.
Les petits éditeurs indépendants Marc-Antoine Mathieu Patte de Mouche Tout petits albums Une image par page Utopies, Dystopies
Se déroulant dans le monde de la série "Julius Corentin Acquefacques", ce tout petit album nous raconte ce qui arriva à Monsieur Albert, bureaucrate très fier de sa réussite dûe à sa mémoire, et qui oublia un jour à quel dossier correspondait le numéro 8746685253...
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Date de parution | Janvier 1995 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nous sommes là en terrain connu: ces ministères qui contrôlent un univers urbain absurde, mélange de Brazil ou de Kafka. Un Noir et Blanc et une géométrie qui accentuent le côté froid de ce monde où les individus sont sans personnalité. La "descente aux enfers" de monsieur Albert est glaçante, même si la chute entretient surprise et suspens. c'est dans cette dernière page, au fond du fond des sous-sols, que se trouve la seule ouverture - improbable, source d'interrogations. Le format "Patte de Mouche" ne permet pas les développements des Julius Corentin Acquefacques, mais Marc Antoine Mathieu réussit quand même ici à bâtir un monde et ses rouages. C'est d'ailleurs plus "construit" que le poème planant du Le Coeur des ombres dans la même collection. A lire, en complément des "Julius"...
La mutation est un petit bouquin qui ne surprendra personne ayant eu le soin de lire les autres méfaits de Marc-Antoine Matthieu. On évolue clairement dans le milieu kafkaïen qui lui est propre et dont on serait presque tenté de dire qui lui sied comme un gant. Ici il ne s’agit à proprement parler pas d’une véritable bd mais plutôt d’un petit livre illustré au format réduit, pattes de mouches oblige de 24 pages avec à chaque fois un texte illustrant et accompagnant le dessin noir et blanc caractéristique de son auteur. La mutation porte bien son nom car est tout à fait interprétable sous les deux sens. Il s’agit déjà pour commencer de la mutation d’un fonctionnaire des plus hautes strates de sa hierarchie vers des niveaux moins élevés due à ses problèmes croissants de mémoire. Enfin Monsieur Albert, c’est son nom, subit également une mutation ou plutôt une « mue » puisqu’il s’octroie des espaces de liberté de plus en plus large, n’ayant plus usage de sa mémoire pour en oublier jusque son propre reflet. La fin de l’ouvrage s’arrête un peu trop brutalement avec une conclusion qui ne porte pas de jugement ou de morale et est laissée à l’appréciation du lecteur. Outre le format limité imposé par cette collection cette fin est peut être le point le plus regrettable de cette courte lecture de deux minutes qui ne déçoit peut être pas forcément mais coupe net l’herbe sous les pieds. Les dessins sont dans la tonalité de ce que M-A-M réussit de mieux, un noir et blanc indissociable de son texte juxtaposé malheureusement un peu trop réduit même si chaque dessin est représenté « pleine page » si j’ose m’exprimer dans ce si petit format. :) C’est peut être après lecture et à la réflexion lors de la rédaction du présent avis que je me rends compte de son impact comme si joliment résumé dans celui d’Alix. L’écho à des maladies comme Alzheimer ou l’autisme viennent directement en mémoire et si l’environnement d’Albert est dépressif, peut être est il libre dans sa tête et finalement heureux… Loin d’être indispensable, ce conte cruel prouve néanmoins que M-A-M sait s’adapter avec talent à n’importe quelle situation.
Dans ce minuscule album on retrouve effectivement ce qui caractérise tant les albums de Marc Antoine Matthieu, à commencer par un graphisme noir et blanc inimitable. Une nouvelle fois il nous plonge dans un bien étrange univers bureaucratique, dans lequel le personnage central sera rétrogradé au dernier sous-sol pour perte de mémoire. Cela rappelle énormément d'autres de ces albums où il utilise le même genre d'idée. Après 5 minutes de lecture (je suis moins rapide qu'Alix) je suis perplexe. Je n'ai absolument pas saisi le but de cette histoire, page après page notre héros est rétrogradé de sous-sol en sous-sol jusqu'à se retrouver au dernier. Tout ça pour quoi ? Je ne le saurai pas, je n'ai rien compris à la fin, mais y avait-il quelque chose à comprendre ? Vite lu, vite oublié. Ce n'était qu'avant-hier, mais je n'ai déjà plus de souvenirs de cette lecture. J'espère que cette erreur ne sera pas celle qui me conduira au dernier sous-sol...
J’aime bien, de temps en temps, lire un « patte de mouche » d’un auteur que j’apprécie par ailleurs pour ses œuvres plus « grand public ». Par exemple je trouvais intéressant de voir ce que le génie derrière Julius Corentin Acquefacques pouvait accomplir avec ces petits formats tellement rapide à lire. « La mutation » décrit l’effet qu’a la perte de la mémoire sur la carrière professionnelle d’un individu, mais aussi la façon dont cette perte influe sur sa perception du monde, du temps qui passe, du passé, du présent et du futur. C’est certes limité (format oblige), mais je ne peux m’empêcher d’y voir une parabole avec ce que de nombreuses victimes de maladies dégénératives peuvent endurer. Je ne sais pas si c’est ce que l’auteur avait en tête, mais moi, j’ai trouvé ce parallèle intéressant. La fin m’a un peu déconcerté, je ne l’ai pas vraiment comprise. Mais j’ai quand même passé deux (;)) excellentes minutes de lecture.
Je reste globalement sur ma fin, le support étant peu adapté à la créativité de MAM. En général, c'est en jouant sur le support qu'il apporte son originalité. L'histoire est classique quand on connaît l'univers de MAM et le dessin clair-Obscur toujours de mise. Globalement, et l'on peut s'en douter, je trouve ce projet trop petit, l'ensemble demandait plus de développement, mais les contraintes de cette collection ne sont les mêmes pour tous les auteurs...
Bon, le format des "Patte de mouche" ne permet pas d'écrire et dessiner des BD très développées. En voici un exemple flagrant. L'idée de départ de MA Matthieu est bonne, et mériterait d'être développée sur un format plus grand (ce qu'il fera par la suite, heureusement). Parce que là, même si c'est pas mal écrit, si le dessin est agréable, mais sans plus, c'est frustrant de brièveté.
On voit encore une fois le faible intérêt que peu avoir le format Patte de Mouche pour développer une histoire intéressante. C'est bien trop court même si en soi l'idée de Matthieu est plutôt adaptée au nombre de pages, je ne vois pas l'intérêt d'en faire un truc beaucoup plus long sur la même idée. Malgré toute l'admiration pour le travail de Matthieu ce format restera d'un intérêt inférieur au milieu de son oeuvre.
Et bien moi, je la trouve bien sympathique, cette petite BD, à l'inverse des posteurs précédents. Tout simplement parceque dans si peut de page, j'ai retrouvé un condensé de ce que j'aime chez Marc Antoine Mathieu : - Son style graphique Noir et Blanc pur, léché, que je trouve irréprochable, et ce, depuis la couverture. L'ombre et la lumière y sont représentés avec un contraste évident, et l'ambiance qui se dégage de ce dessin, tendance "étrange obscure", me plait particulièrement. - Une idée de base simple mais efficace. Bien entendu, on n'a pas la place dans un "pattes de mouche" de développer une trame scénaristique digne d'un album de 48 pages. Encore faut-il utiliser au mieux l'espace alloué à la créativité, ce que MAM fait parfaitement. Au final, j'ai adoré, entre autre parceque pour moi, la relation entre l'oeuvre de cet auteur et "Les cités obscures" est évidente : même climat complètement obscurantiste, même délire léger... Ca ne plaira pas à tout le monde, j'en suis persuadé. Mais il serait dommage de ne pas tenter la lecture de ce petit bijou...
Pas vraiment un album, "La Mutation" est un récit en marge, écrit et illustré par Marc-Antoine Matthieu. Le dessin est propre, soigné. Concernant l’histoire, il est question de la déchéance inexorable d’un fonctionnaire perdant petit à petit la mémoire. Rien d’exceptionnel en soi mais le final suscite intérêt et réflexion. Que dire d’autre si ce n’est que ce Patte de Mouche s’accorde bien à l'esprit de cette collection dont le contenu étonne toujours autant par sa très grande diversité de genre et de styles. A lire.
En un mot : décevant . Certes, le format "Pattes de mouche" et les moyens financiers de L'Association ne permettent pas la même inventivité qu'un album paru chez Delcourt, mais, là, même le scénario est ramené à sa plus simple expression : l'inexorable déchéance d'un homme qui, perdant la mémoire, se retrouve dans les profondeurs (au propre comme au figuré) de la hiérarchie bureaucratique. L'idée de la fin est intéressante mais elle n'est qu'effleurée. Quant au dessin, c'est du Marc-Antoine Matthieu.
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