La Lune est blanche
2015 : Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage. Prix de la BD Maritime 2015 En 2011, Yves Frenot, le directeur de l’IPEV, l’institut polaire français, invite François et Emmanuel Lepage à rendre compte, dans un livre mêlant bande dessinée et photos, d’une mission scientifique sur la base française antarctique Dumont d’Urville, en terre Adélie.
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En 2011, Yves Frenot, le directeur de l’IPEV, l’institut polaire français, invite François et Emmanuel Lepage à rendre compte, dans un livre mêlant bande dessinée et photos, d’une mission scientifique sur la base française antarctique Dumont d’Urville, en terre Adélie. En outre, il leur propose de participer, comme chauffeurs, au raid de ravitaillement de la base Concordia, située au cœur du continent antarctique, à 1 200 km de Dumont d’Urville ! Le Raid, comme on l’appelle, est LA grande aventure polaire !
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Date de parution | 16 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un album d’Emmanuel Lepage sur le sud austral, c’est l’assurance de voir des paysages et des ambiances d’une force incroyable. Avec cet album, j’ai eu l’impression d’embarquer avec l’équipage et de descendre aux escales. Réussir à la fois à faire rêver le lecteur, à lui apporter foules d’informations sur ces rotations finalement peu connues et à lui faire partager cette aventure humaine et familiale avec ses attentes, ses doutes, ses déceptions face aux forces de la nature, c’est pour moi une vraie belle performance. Un gros coup de cœur pour les images pleine page et pour les photos froides et grises qui vous rappellent la dure réalité des mers australes. On en grelotterait presque…
On apprend beaucoup de choses sur les expéditions en Antarctique dans ce grand volume (plus de 200 pages) de François et Emmanuel Lepage. Il s'agit d'un photographe et d'un dessinateur qui décident de suivre "le raid", ce convoi qui, tous les six mois, livre des tonnes de matériel aux stations scientifiques du Pôle sud. C'est une tâche très difficile, et le froid met à l'épreuve autant les machines que les scientifiques. Au-delà de l'intérêt culturel, la BD est superbe, en niveaux de gris et parfois des couleurs pour les étapes importantes, mais aussi pour insister sur l'aspect hypnotisant des variantes infinies des motifs et des couleurs de la glace. Pas besoin d'en apprendre plus pour foncer sur ce qui est un coup de cœur de ma médiathèque, mais je détaille quand même: Emmanuel Lepage retrace donc la totalité du projet, depuis les premières rencontres jusqu'au raid en lui-même. Le début présente même un récapitulatif des conquêtes historiques de l'Antarctique. Certains équipages du XXème siècle sont restés plusieurs années piégés au milieu des glaces. Ces conquêtes se terminent sur un accord scientifique qui permet de geler les revendications territoriales. Avec des milliers de données partagées en temps réel entre plusieurs pays, c'est l'une des plus grandes collaborations scientifiques, et un exemple rare d'humanité, où les frontières ont été abolies pour un dessein plus vaste. L'aventure est éprouvante de bout en bout, ne serait-ce que l'attente d'un an à cause du projet retardé, mais aussi le mal de mer, la difficulté pour Emmanuel de dessiner par un climat glacial, mais aussi une intégration complexe. Le dessinateur a failli ne pas partir, car il est difficile de justifier la présence dans le raid de conducteurs qui ne sont pas parfaitement experts. Un dessinateur et un photographe sont un peu incongrus dans cette équipe de colosses, ils doivent faire leurs preuves. Emmanuel parvient tout de même à négocier sa place sur le raid et à dompter les machines. A la fin de la BD, le format se diversifie en interviews, dessins, photographies qui donnent plus d'informations sur la genèse du projet. Une douzaine de photographies en double page permettent de voir à quel point les frères Lepage se complètent artistiquement, et ont retranscrit la beauté hostile des lieux. Décidément j'aime beaucoup les BD-reportages (voir Jours de sable) et la diversité des formats, le mélange de photographies et de dessins.
Pour la troisième fois, Emmanuel Lepage (et son frère François, photographe!) n'en finit pas d'émerveiller. Cap sur l'Antarctique. Alors qu'il compile et publie cette BD après coup, c'est comme si nous étions en train de vivre l'itinéraire à ses côtés. J'exagère, mais le sentiment d'impression est hyper présent, c'est tout à fait jouissif en soi. J'ai eu bonheur à lire Un printemps à Tchernobyl ou encore (et surtout) Voyage aux îles de la Désolation. Là encore, je ne peux que sortir émerveillé de ce que j'ai parcouru. Cette-fois, je trouve que l'auteur a concentré son "ressenti" sur l'organisation et la collectivité humaine plutôt que sur l'environnement. Les dessins parlent d'eux-mêmes bien sûr et l'Antarctique se trouve à chaque planche, mais disons que le texte ou les pensées de l'auteur tendaient plus vers les personnes accompagnantes ou vers ses propres réflexions plutôt que sur la notion d'observation contemplative. Comme si ce continent immaculé, absent de flore et de faune avaient altéré la narration de l'auteur (en comparaison à mes deux lecture citées plus haut) Et vous savez quoi ? Ca ne change en rien ma satisfaction! On découvre des choses, on saisit le pragmatisme propre au carnet de voyage, on "ressent" les sentiments de l'auteur, on s'extasie devant les dessins. L'ensemble est d'une homogénéité sans égal. Et l'évolution reste peu ou prou la même vis-à-vis de mes précédentes lectures: Emmanuel présente factuellement le voyage et ses préparations, les membres de la communauté scientifique qui l'entourent. Il nous fait part de ses doutes, de ses appréhensions et idées reçues. Et puis peu à peu, il se laisse aller, il saute le pas pour vivre l'aventure comme il la perçoit tout en gardant le rôle de ce pour quoi il intègre le Raid. Les rappels historiques (systématiquement inscrits dans chacun des récits de l'auteur) peuvent sembler anecdotiques. Pourtant ils créent une cohérence en fer forgé entre le lointain passé et le présent. C'est tout de même vertigineux de penser qu'il y a plus de 100 ans, des êtres humains ont pu atteindre une terre si lointaine alors que les morts accidentels durant les raids sont encore d'actualité de nos jours. Personnellement, je comprends l'attrait mais j'hésite entre être époustouflé ou apeuré par la curiosité humaine... Jusqu'où irons-nous pour comprendre l'origine de toute chose? Cette question n'est qu'un exemple de toutes celles qui sont posées par l'auteur, volontairement ou malgré lui. Ce genre de roman graphique est un puit sans fond, où chacun peut s'arrêter un instant sur une planche plutôt que sur une autre. Par contre, nous nous arrêterons tous sur les illustrations pleines pages d'Emmanuel Lepage, ou sur les superbes instants d'éternités saisis par son frère, François. Les photographies sont à couper le souffle! Dans ma critique d'un printemps à Tchernobyl, j'ai fais un rapprochement que je pensais douteux entre Emmanuel Lepage et Vincent Munier (photographe animalier), mais je suis en fait doublement convaincu de mon approche maintenant que son frère a collaboré à l'élaboration de cette œuvre: il y a définitivement quelque chose d'éternel derrière ces planches, quelque chose d'aussi puissant que la photographie. Je ne sais pas quel est le niveau de popularité d'Emmanuel Lepage, mais il mérite bien plus que ça. BD à offrir, à lire et à relire sans cesse. Encore une bouffée d'oxygène qui permet de garder espoir.
Vous ne savez pas quelle bande dessinée offrir à vos proches pour Noel ?? En voilà une qui ravira les petits comme les grands. Les fréros Lepage frappent fort avec cet album composé de planches somptueuses mais aussi de nombreuses photographies magnifiques. Du grand art visuel. Une découverte merveilleuse à partager. Vous rajoutez une narration envoutante, qui vous transportera dans ce monde des extrêmes. Tout est réuni dans cette BD grandiose mi aventure humaine mi historique mi climatolo scientifique. Que c’est bon. Pas besoin d’être amoureux des pingouins pour tomber sous le charme de cette aventure poignante. Une seule envie … aller dans le Grand Sud sur la base Dumont d’Urville pour éprouver - pour de vrai - les émotions ressenties à la lecture de cet album. Ce qui est dingue, c’est qu’Emmanuel Lepage n’est pas à son coup d’essai. « Ar-men » ou encore « Voyage aux îles de la Désolation » sont au diapason. Magic Lepage ! Son graphisme si réaliste est éblouissant. Chaque planche est un tableau. Du grand art. Un fabuleux voyage vous attend. L’évasion est instantanée. Vous serez embarqués dans un monde presque inconnu. Je recommande vivement cet ouvrage familial hors norme. Il est remarquable. Plus qu’un livre, c’est un témoignage. Je crois bien que j’ai frissonné comme jamais sur une BD.
Par rapport à son précédent ouvrage Voyage aux îles de la Désolation, l'auteur a fait encore plus fort ! Il aborde en terre Antarctique et se rend au cœur du continent! Rien qu'arriver là-bas est toute une aventure, que la lecture de l'ouvrage vous permettra d'apprécier, et le bateau était à deux doigts de revenir à son point de départ pour impossibilité d'approche au vu des conditions de l'océan austral. La BD nous raconte aussi l’histoire de la découverte de ce continent par les différents explorateurs avec leur réussite parfois douloureuse pour atteindre le pôle (l'expédition britannique menée par Robert Scott n'a pu terminer son retour du pôle et a été congelée sur place). Emmanuel Lepage et son frère finissent par arriver sur le continent blanc, et seront pilotes d'un engin polaire dans un convoi de ravitaillement vers une base reculée à un millier de kilomètres. Ce périple est tout simplement alunissant ; car en ce qui concerne le paysage, l'on est bien davantage sur la lune que sur la terre. Ici, comme dit le titre, la lune est blanche, blanche à s'en brûler les yeux, blanche de cette unique couleur réfléchissante quel que soit le regard porté à l'horizon, et avec des températures bassement mortelles. Accompagné de son frère photographe, de temps à autres, nous avons dans le récit une photographie en double page ; à la lecture, cela ne choque pas, au contraire, la photo renforce le réalisme du récit. Aventure hors du commun et découverte d'un milieu aussi dangereux et inhabituel qu'une randonnée sur mars ou la lune. Epoustouflant !
Un voyage vers les Pôles, et plus encore vers l'immensité vide de l'Antarctique, c'est bien quelque chose qui me fait rêver. Et y être transporté avec le superbe dessin, les superbes peintures, d'Emmanuel Lepage, je dis oui. Il m'avait déjà convaincu avec son voyages vers les îles australes dans Voyage aux îles de la Désolation, alors là j'étais directement conquis à l'idée d'avoir droit au voyage vers l'Antarctique elle-même. D'autant plus que là, l'auteur n'y est pas seulement passager et résident immobile dans une base. En effet, lui et son frère photographe avaient été enrôlés comme chauffeurs pour le Raid, convoi de matériel et de vivres traversant en une dizaine de jours la distance séparant la base Dumont d'Urville, sur la côte, de celle de Concordia, au coeur du continent. Comme pour ses autres récits de voyage, Lepage s'attache avant tout à raconter ce qu'il ressent. Sa préparation au voyage, ses discussions avec les gens avant de partir, ses émotions et ses craintes, puis les gens qu'il rencontre en chemin et enfin le voyage lui-même. Je l'avoue c'est surtout cette dernière partie qui me motive avant tout, même si apprendre qui sont les gens qui vont là-bas, ce qu'ils font et comment ils vivent cette aventure est instructif et permet de découvrir les choses de l'intérieur. Mais ces eaux turquoises, ces paysages blancs et infinis, ce sentiment de bout du monde hostile et pur, ça, ça me touche et les planches de Lepage sont superbes. Je regrette un petit peu son choix d'avoir réalisé la majorité de ses dessins en teintes de gris au détriment de ceux en couleurs, plus rares mais tellement plus beaux. J'ai aussi le sentiment qu'il y aurait pu avoir un peu plus de photos de son frère inclus dans l'album, là encore car j'aime à voir les vraies couleurs et la vraie lumière. Cela me transporte davantage. Mais je pinaille car j'ai vécu le dépaysement et j'ai été transporté avec cet album sur l'Astrolabe, à Dumont d'Urville et dans l'aventure exceptionnelle du Raid. Merci aux auteurs et merci à ceux qui leur ont permis de vivre cela et de nous le transmettre.
« La lune est blanche » est la poursuite du voyage et du travail commencé avec Voyage aux îles de la Désolation. Mais j’y ai retrouvé aussi les mêmes qualités déjà pointées dans son très beau documentaire Un printemps à Tchernobyl. D’abord, et c’est évidemment ce qui saute aux yeux, l’aspect graphique. L’excellent coup de crayon d’Emmanuel Lepage (que ce soit à l’aquarelle ou au crayon gras), qui fait passer dans ses dessins l’immensité désolée des paysages, mais aussi son empathie pour les chercheurs qui, tels des moines modernes, s’isolent pour servir la connaissance. Ajoutons que les photos de son frangin, François, sont elles aussi superbes. On a là une sorte de livre d’art vraiment réussi. Mais, comme dans ses autres documentaires, Emmanuel Lepage insuffle beaucoup d’humain dans son projet. Dans sa manière de présenter et de se présenter aux membres de l’expédition (même si c’est un travail de commande et que, parfois, cela se sent – mais pas trop !). Dans sa manière de se présenter tout court d’ailleurs aussi ! En effet, on devine rapidement – et quelques moments de tension le rappellent, lorsque cela ne se déroule pas comme espéré – que cette expédition est importante pour Emmanuel Lepage et son frère, qu’elle met en jeu, tout en la revigorant (quoi de mieux qu’un vent glacé par moins trente degré pour cela ?), une amitié qui transcende les liens familiaux. Enfin, autre réussite de cet album, par ailleurs plus personnel qu’il n’y paraît, ce sont les rappels historiques des diverses expéditions ayant marqué la douloureuse conquête de cette Terra Incognita (mention spéciale à Shackleton, dont Emmanuel Lepage semble partager les valeurs). Un bel album, épais et séduisant, à lire et à offrir. Ou à se faire offrir…
Magnifique ! Il faudrait être semi-aveugle ou semi-inculte pour ne pas le percevoir. Il est vrai que la beauté ne peut être perçue que par un minimum de personnes ayant la sensibilité nécessaire. La Terre a néanmoins besoin de tout pour faire un monde. J'accepte la diversité. Emmanuel Lepage réitère l'exploit du Voyage aux îles de la Désolation ou de Un printemps à Tchernobyl mais il arrive à faire mieux pour nous faire ressentir l'étrange pureté du 6ème continent. Il nous émerveille par cette aventure humaine hors du commun. Des BD sur les découvreurs de l'Antarctique, il y en a plein mais pas une sur le devenir actuel de ce monde de l'extrême. Le sujet est bien évidemment passionnant. On ne lâche pas une case tant c'est intéressant à tous les points de vue. Et puis, nous avons ici une véritable expédition humaine avec ses innombrables dangers mortels. Je viens de lire l'une des meilleures BD documentaires de ces dernières années. Alors, j'ai juste envie de remercier les frères Lepage pour ce bon moment de lecture.
Superbe, prenant, envoutant, le moins que l'on puisse dire c'est que cette BD nous emporte en un lieu magique. Hormis le fait d'être un fabuleux carnet de voyage, cet ouvrage est un formidable documentaire sur l'histoire de l’Antarctique et toutes les expéditions depuis l'origine, qui s'y sont déroulées. Au delà du reportage c'est un très beau témoignage sur des individus, je pense au "raideurs" qui à 12 km/h avancent dans des conditions extrêmes, unis dans une sorte de fraternité humaine qui fait plaisir à voir et instille un peu d'espoir en l'être humain. Même si je reconnais un réel talent aux photographies j'ai beaucoup plus apprécié le dessin d'Emmanuel Lepage qui arrive en quelques traits à nous restituer l'atmosphère et l'ambiance des ces paysages lunaires mais aussi les moments plus conviviaux entre les êtres. Voila donc une magnifique œuvre à tous points de vue que je risque fort de m'empresser d'acquérir.
Bon ben je ne partage pas l'enthousiasme des deux autres posteurs. L'ennui avec le genre documentaire c'est que si le sujet ne m'intéresse pas trop, il y a peu de chance pour que je trouve ce documentaire passionnant. C'est le cas ici avec Lepage qui a participé à une mission en Antarctique. Or, l'Antarctique ne m'a jamais intéressé. C'est sympa de voir comment les gens peuvent vivre dans ce désert de glace, mais rapidement je me suis lassé. Les seules scènes où j'ai été passionné sont celles qui racontent les expéditions pour conquérir l'Antarctique. Le dessin de Lepage est formidable et j'ai eu du plaisir à le regarder. C'est pour cela que je mets 3/5 et je pense que j'aurais mieux fait de regarder uniquement les dessins sans lire le texte !
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