La Turquoise Maléfique
Malheur ou bonheur à ceux qui croisent sur leur route la Turquoise Maléfique.
Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Indiens d'amérique du nord Les années (A SUIVRE) Navajos, Hopis et Zunis
C'est un pendentif, des turquoises indiennes, qui constitue le fil conducteur de l'intrigue du Maléfice. Une intrigue qui juxtapose quatre récits, baladant le lecteur du Nouveau-Mexique au Nouveau-Mexique, en passant par la Floride et la Californie, et l'expédiant sans transition de 1926 à 1942, puis de 1942 à 1965, avant de le parachuter dans un très vraisemblable proche futur : 2027. Autant d'épisodes prétextes pour l'auteur à livrer une carte postale d'un lieu et d'une époque, un peu trop typiques pour être vrais : nourrie de références littéraires et cinématographiques, la reconstitution s'affiche pour ce qu'elle est. TEXTE CASTERMAN
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Date de parution | Août 1994 |
Statut histoire | One shot (4 récits qui forment un ensemble) 1 tome paru |
Les avis
L’album regroupe une série d’histoires courtes, que relie – parfois de façon un peu artificielle quand même – quelques fils rouges. Comme la présence récurrente (mais qui ne joue finalement pas un si grand rôle que ça) d’un pendentif amérindien – qui donne son titre à l’album donc, ou un personnage de comics (« Bullit Joe »). Les histoires sont assez frustrantes, car un peu courtes, et manquant de profondeur (peu de dialogues ou d’intrigue élaborée). Une ambiance de polar noir, mâtiné d’un peu de SF dans le dernière histoire (se situant en 2027). Mais dans ce domaine j’attendais autre chose (le titre me faisant penser à certains films de genre, du style « Faucon maltais »). Cela manque de liant entre les histoires censées former un tout cohérent. Max Ernst et Peggy Guggenheim apparaissent à un moment, sans que l’on sache vraiment ce que cela apporte à l’intrigue… Ça se laisse lire, j’ai globalement apprécié l’ambiance, les décors Zunis et Hopis, la colorisation et certains aspects du dessin. Mais le reste m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Je découvre Laurent Theureau avec cet album et je suis surpris qu'un tel dessinateur n'ait pas davantage fait parler du lui dans le monde de la BD. Il a une technique que je trouve très bonne. Son trait s'apparente à celui de Giraud/Moebius à mes yeux (les décors de mésas et déserts amérindiens y sont sûrement pour beaucoup). Je n'y ai vu clairement aucun défaut : c'est beau, artistiquement composé et très agréable à la lecture. En outre, les couleurs sont tout aussi réussies. Du beau boulot graphiquement parlant. Sur une telle base, j'aurais sincèrement voulu apprécier le récit lui aussi, mais c'est une autre paire de manches. Il part sur une base assez originale, plutôt inattendue. Nous allons suivre du début du 20e siècle jusqu'au premier quart du 21e siècle le périple d'un (ou plusieurs ?) pendentif indien qui semble attirer le malheur sur ceux qui le portent ou le convoitent. Le premier chapitre commence comme une banale chasse au trésor archéologique pour s'achever bizarrement en queue de poisson, avec une touche qui pourrait bien être du fantastique mais ne réapparaitra pas par la suite. Puis, de chapitres en chapitres, nous sommes transportés vers l'avenir, à différents moments charnières où on retrouve le pendentif et de nouveaux personnages, ou les mêmes quelques années plus tard. Le souci, c'est qu'il est bien difficile de s'y retrouver, de cerner la trame de la globalité de ce récit. Chaque chapitre forme une histoire souvent assez absconse ou, disons plutôt, vaine, se terminant presque à chaque fois en laissant le lecteur sur sa faim. Difficile en outre de voir le lien entre chaque chapitre, est-ce que ce sont bien les mêmes personnages qu'on retrouve ? Certains seraient-ils devenus immortels pour ne pas vieillir en tant d'années ? Ou alors ce sont d'autres ou leurs descendants qui leur ressemblent beaucoup ? Et quand on observe l'ensemble de l'album, il ne se dessine pas vraiment de fil narratif concret, juste un suivi. Bref, un très bon dessin à mon goût mais qui sert une histoire un peu sans queue ni tête, ou alors peut-être trop hermétique pour moi. Je la crois en fait tout simplement vaine, et c'est bien dommage.
Je n'ai pas été pris par ces 4 récits mystérieux, malgré toute l'originalité dont ils sont porteurs et le talent graphique de Theureau (quelque part entre Bilal et Giraud). L'ensemble est trop hermétique. Pourtant j'aime les récits qui ne se sufisent pas à eux-mêmes et permettent au lecteur de les interpreter de différentes manières. C'est pour cela que j'aime La Femme du magicien (de Boucq et Charyn) ou encore Trait de craie de Prado. Mais ici, a l'inverse de ces deux autres bd, j'ai eu l'impression d'être en face de quelque chose d'assez creux et la sensation que le mystère a été un peu cultivé de manière tout à fait gratuite. Par ailleurs, les personnages sont trop vite esquissés que pour m'y attacher. Une déception, en le feuilletant le dessin et l'ambiance particulière promettaient pourtant beaucoup.
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