Frankenstein - Le monstre est vivant (Frankenstein Alive, Alive!)
Les pérégrinations de la créature juste après la fin du roman originel.
Frankenstein Futurs immanquables IDW Publishing Il y a 10 ans... Les meilleurs comics Soleil
La créature est réfugiée dans un cirque avec d'autres monstres. A l'occasion d'un flashback nous apprenons ce qui l'a fait arriver jusque la. La créature souhaitait mettre fin a ses jours car hantée par ses crimes et persécutée par le fantôme de son créateur, Victor Frankenstein. Se jetant dans un volcan elle est retrouvée plus tard par une expédition qui la ramène chez un vieil érudit en Allemagne. La créature est recouverte par une sorte de sarcophage de pierre. Lors d'une manipulation la créature sort de la gangue de pierre et est recueillit par le vieil érudit qui ne manifeste aucun dégoût face à elle. Tout au contraire il lui fait découvrir ses travaux et lui donne accès à sa bibliothèque. Dans la maison la créature n'a affaire qu'au vieux docteur, pourtant un jour, la femme de celui-ci le croise dans un couloir et s'évanouit d'horreur. Peu de temps après elle meurt mais la bon docteur a semble t'il des projets malsains pour la ramener à la vie. Le docteur souhaite utiliser le sang d'enfants morts nés pour ramener à la vie sa femme. Dans la même maison semble vivre une jeune femme enceinte, la créature se doute bien que le docteur risque d'utiliser le bébé à venir.. Révulsé par cette idée, la créature se sauve dans les bois.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 05 Novembre 2014 |
Statut histoire | Série terminée (voir description de l'intégrale) 1 tome paru |
Les avis
Testament de valeur - Ce tome contient une histoire complète mettant en scène la créature de Frankenstein, après les événements survenus dans le roman originel. Il comprend les 4 épisodes, initialement parus en 2012 (numéros 1 & 2), 2014 (numéro 3) et 2018 (numéro 4), coécrits par Steve Niles & Bernie Wrightson, dessins, encrés par Bernie Wrightson (pour les épisodes 1 à 3) qui a également appliqué les nuances de gris. Pour l'épisode 4, Wrightson a réalisé le découpage des planches 1 à 19, et réalisé les dessins et l'encrage des planches 1, 2, 8, 10 et 11. Kelley Jones a dessiné et encré les planches 3 à 7, 9, 12 à 19 pour compléter l'épisode après le décès de Bernie Wrightson (27/10/1948-18/03/2017). Cet ouvrage s'ouvre avec une introduction d'une page rédigée par Steve Niles expliquant que ce projet fait suite à leurs trois précédentes collaborations (Dead she said, The ghoul, Doc Macabre) regroupées dans The Monstrous Collection of Steve Niles and Bernie Wrightson en VO. Il indique que le sujet et l'intrigue sont l'œuvre de Bernie Wrightson et que ce dernier avait lui-même choisi Kelley Jones pour terminer le dernier épisode, quand il avait compris qu'il ne pourrait pas le faire lui-même. Il se termine avec 20 pages reprenant des pages préparatoires de Wrightson. Quelque part dans une zone rurale des États-Unis, à la fin du dix-neuvième siècle, ou peut-être au début du vingtième, le cirque Stenger's Funland s'est installé avec ses tentes, ses maisons, ses roulottes. Les curieux se pressent pour aller voir le monstre de Frankenstein dans l'une des tentes. La créature sait ce qui l'attend : dans un premier temps les curieux seront déçus car il ne ressemble pas à ce que la légende colporte sur son apparence. Il n'a pas de vis qui sorte du cou ou de la tête et cette dernière n'est pas plate. Déçu par son apparence, un gamin lui balance une tomate en pleine tête. La Créature sait qu'il est temps pour lui de réagir : il s'élance en avant, les bras grands écartés en poussant un cri. Tous les spectateurs sortent de la tente en hurlant, considérant qu'ils en ont eu pour leur argent, mais aussi réellement effrayés. Après la représentation, Frank (c'est ainsi que l'appellent les autres) rejoint ses collègues dans la grand tente. Ils l'ont accepté sans question, sans appréhension quant à son apparence. Il se souvient du moment où il se tenait dans le grand nord, sous la neige, devant un océan glacial, songeant à en finir avec la vie. À ce moment-là il avait entendu la voix du Baron Victor Frankenstein, l'interpellant en jugeant que c'était une issue trop facile pour sa créature. Il avait fini par se coucher dans la neige, et se laisser recouvrir d'une gangue de glace, en repensant à la manière dont il avait pris conscience de sa nature monstrueuse. Des jours, des mois plus tard, sa tombe de glace avait fini par fondre et il avait repris conscience. Les morts qu'il avait causées lui pesaient toujours sur la conscience. Il avait repris sa marche, avec toujours l'idée d'en finir et le spectre de son créateur lui était apparu à nouveau. Cette fois-ci, la Créature s'approche d'un volcan en activité, tout en discutant avec son créateur de leurs échecs réciproques, l'un d'avoir donné la mort, l'autre de ne pas avoir réussi à créer un être parfait. Son corps finit recouvert par une coulée de boue qui forme une gangue protectrice autour de lui. Plusieurs mois plus tard, il est retrouvé par les membres d'une expédition et ramené dans la demeure du docteur Simon Ingles. Là, le docteur lui fait visiter toute une aile de son imposante demeure, et il y découvre une bibliothèque dont il va se plonger dans les ouvrages, profitant de cette hospitalité dépourvue de crainte. En 1983, l'éditeur Marvel publie une édition de Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818) par Mary W. Shelley, comprenant une cinquantaine d'illustrations réalisées par Bernie Wrightson, sous le titre Bernie Wrightson's Frankenstein. L'artiste indique qu'il a passé 7 ans à réaliser ces somptueuses illustrations s'inspirant de l'œuvre d'artistes comme Franklin Booth, J.C. Coll et Edwin Austin Abbey. Lorsque l'éditeur IDW annonce le présent projet, il précise qu'il s'agit d'une suite directe du roman de Shelley tel qu'illustré par Wrightson. Dans son introduction, Steve Niles précise qu'il s'agit du projet de Wrightson qu'il n'a fait qu'aider à réaliser. Les auteurs effectuent bien la liaison avec le roman, la Créature éprouvant un dégoût de lui-même et cherchant à en finir. Ils utilisent des motifs propres à faire ressortir sa dimension gothique comme la manifestation du spectre de Victor Frankenstein, les individus au corps difforme du cirque montrés comme des monstres, les éléments déchaînés comme la mer ou la neige, l'imposante demeure du docteur aux pièces innombrables présentant des dimensions plus expressionnistes que réalistes. Il donne au lecteur, l'accès aux pensées de la Créature, distillant un état d'esprit désabusé sur sa capacité à avoir un comportement moral, désabusé quant à sa condition et à la réaction des êtres humains vis-à-vis de lui. Pour autant, il ne transforme pas son monologue intérieur en une succession de jérémiades, ou en un soliloque dépressif. S'il a déjà lu des comics de Steve Niles, le lecteur sait qu'il va trouver une histoire linéaire simple, à l'intrigue légère. Au vu de ce qu'il découvre, il se dit que Bernie Wrightson a dû y contribuer car elle s'avère moins basique que du pur Steve Niles. Par contre, ils n'ont pas souhaité reprendre la structure de récits enchâssés du roman. Avec un peu de recul, le lecteur se dit que le premier épisode sert de transition entre le roman et l'histoire proprement dite de cette minisérie. Il s'agit d'établir l'état d'esprit du monstre et son évolution, ainsi que de montrer comment il passe de la falaise battue par la neige, à la demeure du docteur Simon Ingles. Il n'en reste pas moins que le lecteur est d'abord venu pour les dessins. S'il a suivi la carrière de Bernie Wrightson, il sait qu'il y a peu de chance qu'il retrouve les exquises illustrations de 1983 pour le roman. Il découvre la couverture sympathique et passe à la première page. La vue du ciel de l'installation du cirque montre des constructions assez simplifiées. Les 2 cases avec les gamins se précipitant vers la tente sont sympathiques, sans avoir le degré de détail obsessionnel des illustrations pour le roman. Les poses du présentateur sont assez convenues dans les 2 cases d'après. L'illustration suivante occupe une double page pour la révélation de la Créature devant le public. L'artiste s'est appliqué mais il n'a pas retrouvé la finesse des traits, ni même la richesse des compositions. le lecteur revoit ses attentes à la baisse et se laisse porter par une narration visuelle efficace à raison de 3 ou 4 cases par pages, avec une Créature pas vraiment monstrueuse. Il établit tout de même la comparaison de ces dessins avec ceux de l'épisode 4 réalisés par Kelley Jones et il constate que Wrightson s'est plus investi dans les détails. Dès la quatrième page de bande dessinée, le lecteur retrouve la sensation des pages de bande dessinée de Bernie Wrightson datant des années 1970/1980. le choc de l'horreur visuelle est moins efficace, mais le goût de l'artiste pour les monstres reste évident. Puis la page 7 le transporte au bon vieux temps, avec la Créature de dos contemplant la mer agitée. Sans retrouver la myriade de petits traits fins, ou l'élégance des aplats de noir, le lecteur voit une composition saisissante : le positionnement des grandes masses et le rendu des textures, ainsi que l'attention portée à chaque centimètre carré de la page. Cette qualité se retrouve sur les 5 pages de la séquence. Bernie Wrightson change un peu sa manière de dessiner, ou plutôt de peaufiner ses cases dans les pages suivantes avec l'évocation du passé de la Créature. Là le lecteur retrouve la méticulosité du grand Wrightson donnant une consistance extraordinaire à chaque élément au point que le lecteur ressent l'impression d'être en train de les toucher. Il ne s'agit pas d'une séquence miraculée, car les compositions en double page dans l'intérieur de la demeure du docteur sont tout aussi somptueuses. le rendu est un peu différent des illustrations du roman, car Wrightson fait usage de nuances de gris, mais aucunement pour cacher la misère. Les deux tiers des épisodes 2 & 3 ramènent ainsi le lecteur au bon vieux temps, mais plus simplement le projette avec une force de conviction remarquable dans ces endroits portant la marque des obsessions de son propriétaire. Les autres séquences de ces 3 épisodes bénéficient d'une narration directe, avec des dessins qui restent dans le registre de ces compositions en double page, même s'ils ne présentent pas le même degré de méticulosité. Avec le quatrième épisode, le lecteur regrette bien sûr que sa santé n'ait pas permis à l'artiste de terminer son œuvre. Il se rappelle que l'influence de Bernie Wrightson était manifeste dans les premiers comics cde Kelley Jones au point d'y voir son fils spirituel sur le plan artistique. Jones s'appuie plus sur les nuances de gris pour finir les dessins. Il respecte l'esprit des croquis de Wrightson, sans y apporter le fini de l'artiste. du coup, le lecteur prête plus d'attention à la structure des pages, à la manière dont Wrightson agence les cases et les prises de vue pour raconter son histoire. Il peut ainsi constater comment le positionnement et les postures des personnages participent à guider l'œil d'une case à l'autre, pour une lecture très fluide. Ainsi absorbé par la narration visuelle, il en vient presqu'à oublier l'intrigue. Wrightson sait doser les éléments réalistes et les éléments bénéficiant de la licence artistique pour renforcer les ambiances, souligner l'état d'esprit d'un personnage, jouer sur les émotions du lecteur. Sans être très originale, l'intrigue réserve quelques surprises et joue sur la dualité humain/monstre, et la relativité de ces deux conditions. Pas forcément complètement confiant de la qualité de l'ouvrage, le lecteur ne peut résister à la tentation de retrouver ou de découvrir la Créature de Frankenstein mise en scène par Bernie Wrightson, maître de l'horreur gothique. Si l'entrée en matière peut lui sembler convenue et en deçà de ses espérances esthétiques, il découvre de fort belles pages de Bernie Wrightson, certainement pas venu pour cachetonner, mais totalement impliqué pour donner vie à sa vision de la Créature, pour opposer une forme de pragmatisme à l'avidité, et pour réaliser des planches habitées par une vision créatrice à la personnalité intacte.
Tout d’abord un grand merci à Sloane pour m’avoir prêté cet album car je vous l’avoue, la catégorie fantastique ce n’est pas trop ma tasse de thé. Et il a bien fait de parfaire mon éducation BD car ce Frankenstein là est une vraie claque visuelle. Je préfère les albums avec des couleurs chaudes et chatoyantes. Là pas de pot … c’est que du noir et blanc. Et c’est pourtant juste magnifique. Le monstre est bien vivant sous le trait de Bernie Wrightson. La gestion des noirs est parfaite. Avec un bonus pour les lecteurs, des planches qui ressemblent à des fresques avec une quantité de détails époustouflants. Quelle précision ! Et cette profusion de détails ne nuit nullement à la lisibilité des illustrations. Je me suis délecté visuellement de ces doubles pages avec une profondeur de champ remarquable. Ce qui me plaît particulièrement, c’est que le monstre est rendu poignant au point que son côté hideux disparait pour laisser la place à ses tourments. C’est admirable. Chaud devant ! Ceci est un chef d’œuvre.
Après avoir lu deux albums moyens avec Bernie Wrightson au dessin, je suis bien content de lire ce récit passionnant. J'ai toujours aimé le Frankenstein de Mary Shelley et d'ailleurs je trouve ce monstre plus intéressant dans le roman où il est plus intelligent et apprend à parler et donc je trouve que faire une suite au roman est intéressant. Le dessin de Wrightson est excellent comme d'habitude et il sait comment créer une atmosphère glauque. C'est une vrai claque visuelle ! Le scénario est pas mal même si les thématiques abordées sont au final peu originales. J'ai trouvé que la psychologie du monstre de Frankenstein était bien utilisée et que son développement était cohérent avec le roman original. Le seul défaut est que le premier tome se termine sur un cliffhanger et qu'il n'y a pas eu de suite depuis 4 ans. Apparemment, le récit vient de se terminer aux États-Unis et j'espère donc que la fin va sortir en français un jour.
Frankenstein n'a jamais été un personnage que j'ai beaucoup aimé, pas plus que l'histoire que Mary Shelley a imaginé autour de lui. Mais pour commencer, ce comics raconte non pas l'histoire classique du personnage mais bien une suite, se déroulant des années plus tard, une fois la créature libérée de sa gangue de glace puis d'une autre gangue de lave solidifiée. Et ensuite et surtout, c'est Bernie Wrightson qui est au dessin ici, et son graphisme est proprement superbe. Ce sont de grandes planches très soignées, très maîtrisées, fourmillant de détails. C'est beau. L'histoire, pour sa part, est sympathique... sans plus. On y retrouve la thématique classique et les réflexions habituelles tournant autour de la créature de Frankenstein, monstre qui n'a pas mauvais fond mais qui est rejeté par les hommes et peut faire preuve de violence en retour. Le récit de ce premier tome se lit bien mais m'a laissé sur ma faim. Et arrivé à la fin de cet album qui date déjà d'il y a presque 4 ans, j'ai sérieusement cru que la série était abandonnée suite à la mort de Bernie Wrightson il y a un an. Mais non, après une rapide recherche, j'ai constaté que le 4e et dernier chapitre (les albums français en contenant chacun 2) venait tout juste de se terminer aux Etats-Unis, avec un autre dessinateur, Steve Niles, pour achever l'oeuvre de Wrightson. Il y aura donc bien une fin, en espérant que Soleil la publiera.
Wow ! Quelle claque graphique ! Moi qui ne connaissais rien du travail de Bernie Wrightson, j'avoue en avoir pris plein les mirettes ! Et le scénario concocté par Steve Niles n'est pas en reste. Car s'attaquer à un personnage aussi emblématique du genre, c'est forcément prendre le risque de se faire taper sur les doigts si la potion se contente d'être amère... Mais là rien de tout ça, c'est même du petit lait qu'on nous sert ! Moi qui suis un grand amateur de fantastique et surtout de ses prémices qu'ont su nous pondre Poe, Shelley ou encore Stoker, j'ai tout de suite accroché. Tous les ingrédients sont là pour nous plonger dans cette ambiance si particulière de la fin du XIXe, où science et sciences occultes étaient encore plus ou moins liées, laissant pour le coup la part belle au fantastique. Et Bernie Wrightson est juste magistral pour nous retranscrire ces ambiances sombres et inquiétantes. Sa gestion du noir est blanc est tout simplement fabuleuse, et son soin et soucis du détail juste hallucinante ! (Je vous renvoie aux planches de la bibliothèque et du laboratoire du docteur qui accueillera notre Frankenstein). C'est donc avec impatiente que j'attends la suite et fin de cette série que je ne peux que chaudement vous recommander, surtout pour les amateurs du genre !
Bernie Wrightson a toujours fait pour moi l'objet d'une admiration sans limite, ce gars a le crayon magique, il est très doué, a subi l'influence de grands maîtres comme Frazetta ou Ingels, et s'est très vite dirigé vers le domaine du fantastique, le pur, le seul, l'unique, celui qui vous fait frémir, qui vous prend aux tripes ou vous procure des sueurs froides, bref c'est tout à fait ce que j'aime. Vers 1984, fasciné par le roman de Mary Shelley, il en illustre une transposition graphique sous forme d'une cinquantaine d'illustrations, intitulée "Frankenstein ou le Prométhée des temps modernes", qui avait été alors remarquée et même considérée comme un chef-d'oeuvre ; les dessins de Wrightson dans un noir et blanc rappelant les belles gravures du XIXème siècle, dans un style très gothique, dramatique, transcendé par les contrastes et un travail éblouissant sur les hachures, m'avaient vivement impressionné, lorsque j'avais eu l'occasion de le feuilleter en bibliothèque il y a quelques années. Et voila que cet auteur génial, toujours hanté par Frankenstein, décide de revenir sur le sujet 30 ans après, alors que je le croyais passé en mode arrêt ; en fait il était en stand-by et se réservait pour trouver un scénariste capable de lui écrire un récit solide : il le trouve en la personne de Steve Niles, un spécialiste de l'horreur, et on sent bien ici qu'ils sont en parfaite osmose pour réussir à faire revivre la Créature. Mais cette fois, ce n'est plus un livre illustré, Wrightson réalise une véritable bande dessinée. Le résultat est proprement époustouflant au niveau graphique, je ne peux cacher mon admiration amplement justifiée pour ce gars qui n'a rien perdu de son coup de crayon pour vous créer une ambiance et des pleines pages ahurissantes, spécialement dans le détail et la finesse des contours, dans un déluge de noir et blanc, et de lavis grisé qui sont d'une incroyable force esthétique. Niles et Wrightson ne cherchent pas à refaire une nouvelle adaptation du roman, ils imaginent une histoire différente qui n'est en fait que sa suite, en racontant ce qui est arrivé à la Créature après la fin du roman, son créateur Victor Frankenstein étant laissé pour mort. Ensevelie dans les glaces de l'Arctique, la Créature a survécu et va à nouveau côtoyer l'espèce humaine bien ingrate... un nouveau départ donc mais sans jamais perdre l'esprit du roman. C'est prodigieux, mirifique, sublimissime, courez l'acheter ou lisez-le en bibliothèque, mais n'hésitez pas... Je ne trouve pas les mots, je suis à court d'arguments, je ne sais comment convaincre les amateurs de fantastique pour les inciter à lire cette Bd, mais j'en ai dit assez... je n'ajouterai que ceci : c'est du grand art !
Il n’y a pas grand-chose à redire à ce « sequel comics » qui se laissera lire très volontiers par quiconque aura apprécié comme moi le roman de Mary Shelley. Vieux routier de la BD d’horreur U.S., Bernie Wrightson réussit à nous éblouir pas son trait au fusain noir et blanc, qui compense un certain académisme grand guignol par un luxe de détails impressionnant. Sa patte « comics » respecte plutôt bien l’esprit du roman et son ambiance sombre et inquiétante. Les pleines pages représentant la bibliothèque et surtout le laboratoire du docteur Ingles sont littéralement époustouflantes, un laboratoire dantesque et poussiéreux surchargé de monstres empaillés, squelettes menaçants, embryons difformes en bocaux, totems primitifs et autres piles de crânes humains. Du grand art. Quant à l’histoire, elle est assez prenante même si dans cette première partie Steve Niles semble reprendre plus ou moins la trame de l’original. Le docteur Frankenstein, tenu pour mort, est remplacé ici par le docteur Ingles, qui, comme son prédécesseur, s’est pris de passion pour les arcanes de l’alchimie et de la création. L’originalité réside au début du récit dans le nouveau statut du monstre en tant que bête de foire au sein du cirque lui servant de refuge, avec certaines scènes évoquant « Freaks ». Si l’on pressent que la situation tournera mal, il faudra attendre le tome 2 pour en avoir confirmation, l’auteur passant dès la page sept en mode flashback, imaginant le prolongement immédiat du roman de Shelley. De la même façon, la tonalité littéraire du texte s’accorde bien avec le récit original. Si cette production n’a certes rien de révolutionnaire, il m’est impossible de nier le talent de son auteur, moi qui en plus ne suis pas versé dans les comics US. Il y a même un côté désuet qui ne fait que contribuer au charme de cette histoire. Comme pour la cuisine, on peut être à l’affut de recettes innovantes, mais on peut parfois prendre le plus grand plaisir à déguster un plat traditionnel.
Bernie Wrightson donc, alors que dire? Magnifique! vraiment magnifique, ce gars a tout simplement de l'or dans ses doigts. Cet album en noir et blanc lui offre une nouvelle fois la possibilité de donner libre cours à son talent dans un style où il excelle, un style dans lequel on peut dire qu'il fait partie des maitres. Au début de cette histoire nous retrouvons la créature créée par le Baron Victor Frankenstein dans un cirque du genre de Barnum and Bailey. C'est tout l'univers du film de Tod Browning "Freaks", la parade des monstres, que Wrightson nous dépeint. Au delà d'une galerie de monstres le dessinateur nous montre en quelques cases hallucinantes, la joie de vivre mais aussi la profonde solitude de personnages fracassés par la vie, des difformes, l'homme grenouille, le garçon crapaud. Au scénario Steve Niles, auteur de Big foot, 28 jours plus tard, etc..., il offre ici une suite intelligente au Frankenstein originel. La créature souffre, consciente de sa condition, elle sait que le monde dans lequel l'a propulsé son créateur n'est pas fait pour elle, mais même la mort ne veut pas d'elle. C'est donc à un enfer sur la terre qu'elle est condamnée. Dans cette vie non choisie, il existe quelques moments de répit et grâce à un médecin qui l'a recueilli, le monstre découvre le savoir, la connaissance. Mais l'on sait d'avance que cet état ne peut durer, le monstre attire le malheur, en tout cas d'autres monstruosités. Les nombreuse scènes qui se déroulent dans la maison du docteur, sorte d'immense cabinet de curiosité, donne l'occasion à Wrightson de nous donner des doubles pages proprement hallucinantes, vertigineuses. Observez les détails, les perspectives et surtout le travail sur les ombres! Alors oui le dessin est une oeuvre d'art à part entière, mais comme je le disais il y a aussi un scénario malin qui pose quelques questions sur la condition humaine, mais surtout l'Autre. L'autre différent, celui qui nous dérange. Ici le propos est poussé à son paroxysme, mais le message est là, emballé dans les codes propres a ce type d'histoire, mais tout de même évident et rudement efficace. Si vous croisez la route de cet album il ne faut surtout pas hésiter, Wrightson est un très grand artiste finalement assez rare par chez nous, il a ici un scénariste à la hauteur de son talent. Grande oeuvre dont j'attends la suite avec impatience.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site