Trillium
Science-fiction, voyage dans le temps et l'espace ou la rencontre de l'improbable.
Auteurs canadiens D'un monde à l'autre DC Comics Vertigo Voyages dans le temps
En 3797, la terre n'existe plus et la race humaine est à la recherche d'un lieu hors d'atteinte pour survivre. Nicka, scientifique essaie d'entrer en contact avec une race extraterrestre. William, soldat marqué par la première guerre mondiale explore la jungle. Existe-t-il un lien entre ces deux humains séparés par des milliers d'années ? L'espèce humaine pourra-t-elle survivre ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Traduction | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 24 Octobre 2014 |
Statut histoire | Série terminée 1 tome paru |
Les avis
Science-fiction, voyage dans le temps et amour impossible - Il s'agit d'un récit complet en 1 tome, indépendant de tout autre. Ce tome regroupe les 8 épisodes de la minisérie initiale, initialement parus en 2013/2014, écrits, dessinés et encrés par Jeff Lemire, avec une mise en couleurs réalisée par Lemire et José Villarrubia. En 3797, Nika Temsmith est docteur en xénobiologie Elle fait partie d'une petite colonie humaine sur une planète éloignée. Elle a pour mission de récupérer des fleurs de trille (trillium) qui contiennent une molécule qu'il n'est pas possible de synthétiser, et qui est le principe actif pour l'antidote contre une épidémie mortelle et dotée de conscience qui éradique l'humanité dans l'univers. Sur cette planète Atabithi, il a été détecté une grande concentration de trillium, mais les fleurs se trouvent au sein d'une ville extraterrestre retranchée derrière une enceinte impénétrable. Nika réussit à établir un contact avec ces extraterrestres, malgré la barrière de la langue. En 1921, William Pike (surnommé Billy) est un survivant de la grande guerre. Il fait partie d'une expédition de quelques hommes (menée par son frère Clayton Pike) pour trouver un temple inca en pleine jungle amazonienne. Il est régulièrement la proie de remontée de souvenirs sanglants des champs de bataille. Le petit groupe découvre un village en pleine forêt où les habitants ont été massacrés. Billy aperçoit une pyramide inca. Jeff Lemire est un auteur canadien qui avant d'écrire des superhéros DC (par exemple Green Arrow : machine à tuer ) s'est fait connaître par ses récits personnels : Essex County: Ontario, Canada, Sweet Tooth, Monsieur Personne, Jack Joseph, soudeur sous-marin. "Trillium" est une histoire de science-fiction dans laquelle l'humanité a colonisé de nombreuses planètes en dehors du système solaire, et peut-être même au-delà de la Voie Lactée. Jeff Lemire explique lui-même que sa manière de dessiner (un peu esquissée) n'est pas compatible avec une approche descriptive minutieuse des technologies d'anticipation. Il s'attache à transcrire l'impression que donnent des vaisseaux spatiaux, des combinaisons spatiales, des armes futuriste, plutôt que s'attacher aux détails qui pourraient faire croire à l'existence de ces éléments. Cette approche graphique ne nuit pas à l'immersion parce que ces éléments d'anticipation sont cohérents tout du long du récit, avec un degré de précision suffisant pour qu'ils ne ressemblent pas à de simples de toiles de fond, ou à des costumes en papier mâché de cosplayer fauché. Il est tout juste possible de s'agacer de ces casques de combinaison dessinés au compas (sans reflet sur le verre), formant malgré tout un cercle qui ne se referme pas sur lui-même. Jeff Lemire ne cherche pas à dessiner pour faire joli, il ne réalise pas des dessins bien léchés pour une séduction maximale. Il préfère conserver une impression de spontanéité, quitte à ce que les visages soient un peu anguleux, et que les arrières plans puissent donner l'impression de manquer de finition. Rapidement le lecteur constate qu'il s'agit uniquement d'une apparence. Les découpages de chaque page relèvent d'une conception réfléchie et rigoureuse en amont, en particulier le chapitre 5. Chaque page de ce dernier se décompose en 2 moitié, la moitié supérieure étant consacrée à Nika, la moitié inférieure à William, les 2 moitié étant disposées tête-bêche (= il faut retourner l'ouvrage pour pouvoir lire la moitié inférieure), avec un bel effet circulaire. Jeff Lemire a composé son intrigue sur la base d'une épidémie menaçant la survie de la race humaine, avec une résolution en bonne en due forme. Il y a ajouté des voyages dans le temps, pour que Nika de 3797 puisse rencontrer William de 1921, avec une histoire d'amour contrarié entre ces 2 personnages. Il prend le temps de développer leur histoire personnelle réciproque, même si leur personnalité n'est pas très affirmée. Ces composantes aboutissent à une histoire riche sans être complexe, avec plusieurs axes divertissants. En cours de route, le lecteur finit par prendre conscience que l'effet miroir entre 3797 et 1921 ne se limite pas à rapprocher Nika et William. Il y a également un effet miroir sur la société de 3797 (les femmes occupent les principaux postes de responsabilité) et sur celle de 1921 (encore essentiellement patriarcale). D'épisode en épisode, Jeff Lemire déroule son intrigue savamment composée, sans jamais perdre son lecteur, avec un bon niveau de divertissement sans que les nombreuses scènes de grande ampleur ne deviennent une excuse. Toutefois, il apparaît également que l'histoire d'amour reste à l'état de passion entre 2 individus qui ne se connaissent pas, se reposant un peu trop sur les stéréotypes du genre. De la même manière, le second niveau de lecture reste à l'état embryonnaire, et se limite à ce miroir entre les 2 types de sociétés. La fin apporte une résolution satisfaisante au récit. La dernière page exige une interprétation du lecteur, sans émergence d'un sens clair, car plusieurs possibilités existent, sans qu'il soit possible de déterminer avec certitude l'intention de l'auteur.
Lemire est un auteur intriguant. C’est inégal, mais ses séries sont assez originales pour que je m’intéresse à ce qu’il produit – hormis les univers super-héros dont je ne raffole pas. En tout cas, cet album SF est une bonne surprise. J’ai avant tout apprécié l’ambiance générale, le rythme lent, l’impression de traverser une sorte de rêve. Ce n’est pas de la SF testostéronée, avec moult vaisseaux spatiaux et entités extraterrestres menaçantes. Je n’ai pas été frustré par la fin ouverte, et le fait que beaucoup de choses restent inexpliquées – cela participe de l’ambiance décrite plus haut. Mais il ne faut pas être réfractaire à ce genre d’univers. Autre point que j’ai aimé, le dessin, fragile – comme toujours chez Lemire. Simple, agréable, faussement brouillon (la colorisation accentue cette impression). La fragilité est d’ailleurs sans doute le terme qui me parait le mieux résumer ce qu’illustrent beaucoup des séries et des personnages de Lemire. Et là, dans une ambiance de « fin du monde » (les derniers humains sont menacés de disparaitre), cette fragilité est encore mise en lumière, avec le personnage de Nika. J’ai été perturbé par les pages à l’envers, ne comprenant qu’au bout d’un moment ce que je devais faire (ce n’est pas toujours clairement indiqué) et devant donc reprendre la lecture d’un chapitre. Une fois cela compris ça va, mais je trouve au final le procédé inutile, un peu artificiel. Mais bon, ça reste quand même un album agréable à lire, une SF relativement originale à découvrir. Note réelle 3,5/5.
J’ai hésité à investir dans la superbe « Deluxe Edition » de cette histoire de Jeff Lemire, malgré l’adoration que je porte à son travail, la faute aux avis existants pas vraiment positifs. Mais la magie a une nouvelle fois opéré, et je ressors ravi de ma lecture. L’histoire mélange des éléments de science-fiction avec une histoire d’amour improbable entre deux protagonistes d’époques différentes. Elle est nébuleuse, mais reste parfaitement compréhensible. La narration est claire et fluide. Contrairement à d’autres posteurs, la trouvaille narrative qui consiste à avoir certaines planches (ou parties de planche) à l’envers pour représenter les deux univers ne m’a pas du tout dérangé. Je me demande d’ailleurs si les lecteurs en question ont bien compris la marche à suivre : il faut d’abord lire toutes le cases/planches à l’endroit, PUIS tourner l’album. C’est particulièrement flagrant dans le 5ème chapitre, où il faut lire la partie haute de TOUTES les pages du chapitre, PUIS tourner l’album et lire les parties basses à reculons. On ne tourne donc l’album pas si souvent que ça. La mise en image est superbe, et dans la lignée des autres œuvres de cet auteur. L’histoire m’a intéressé voire captivé par moment, et la fin ouverte m’a beaucoup plu. Un excellent moment de lecture en ce qui me concerne.
2.5 Une histoire d'amour entre deux individus qui possède des idées intéressantes, mais qui n'arrive pas à me passionner. Durant ma lecture je trouvais qu'il y avait des bonnes scènes, des bons dialogues, des bons personnages, etc. sauf que ce n'était jamais au point où je voulais lire le tout du début jusqu'à la fin sans m’arrêter. Il faut dire que certains passages sont convenus (je pense notamment à la méchante supérieure de Nicka). En plus, si j'aime bien le procédé de mettre des pages à l'envers, cela aurait été bien de faire en sorte que je n'ai pas besoin de retourner l'album pour pouvoir lire les bulles. À la longue ça devient chiant. Pour ce qui est du dessin, je le trouve sympathique et j'aime son coté un peu vieillot.
C'est dans la cadre d'un jury de lecteurs que je découvre cette BD. J'avoue que sans cela je ne l'aurais sans doute pas lue. Le dessin: il parait que l'auteur Jeff Lemire est une pointure, soit, mais son dessin naïf n'est vraiment pas mon truc et je n'y trouve aucune poésie. Franchement l'on dirait un dessin d'enfant ou de ces vieilles BD de SF qui nous présentaient des vaisseaux, des armes et des tenues spatiales qui sont aujourd'hui pleines de charmes sans doute mais surtout kitchissimes. Au demeurant le scénario n'est pas inintéressant sur cette histoire d'amour entre deux êtres que séparent l'espace et le temps. Par le biais d'une autre civilisation ils se trouvent, se perdent, se retrouvent et finalement se perdent à deux. Clair? Pas forcément mais c'est un peu le lot de ces histoires qui jouent sur les décalages temporels. Mais le principal de cette BD n'est pas vraiment là. Pour rajouter un peu de fun sans doute, l'auteur a construit son histoire en inversant des pages ou plutôt en les présentant à l'envers, ou doublant les pages: le haut dans le bon sens et le bas à l'envers. Cela provoque une gymnastique certes amusante, mais au début seulement. Alité avec un bras dans le plâtre, oubliez!, mission impossible. A ma connaissance le procédé est unique en son genre sur toute une histoire, c'est au moins original et par la même veut sans doute rendre compte de la notion de boucle du temps, etc, etc. Personnellement j'ai peu apprécié d'avoir à retourner ce livre toutes les quatre ou cinq pages. Au final donc une histoire peu originale, un dessin moyen et ce livre qui tourne, qui tourne, qui tourne... ad libitum.
Ici, Jeff Lemire, auteur canadien de Essex County s'attaque à un autre genre, la science-fiction. Je n'ai pas lu Sweet Tooth du même auteur, mais je peux affirmer que ce livre est une réussite. Associer le thème de l'exploration spatio-temporelle au mythe des "amants maudits" n'est peut être pas forcément nouveau mais l'idée reste néanmoins intéressante et la narration est véritablement originale. Aussi bien roman graphique qu'expérience visuelle avec une présentation inversée par moments, mais qui transpose remarquablement bien l'atmosphère dégagée par l'histoire. Je me suis immergée dans les pages, en retournant le livre parfois, selon les besoins de l'histoire. La narration est exigeante mais permet de garder une impression tenace après la lecture du fait du temps passé à la déchiffrer. Conte ésotérique à la sauce space opéra, la rencontre improbable de deux êtres que tout sépare est ici prenante. Le voyage dans le temps s'associe au trou noir et aux mondes parallèles ou inversés. [spoiler] Bien que compliqué et dénué d'explications techniques, j'ai quand même un petit coup de cœur pour ce roman graphique. Le dessin est dans le pure style Jeff Lemire, donc pas toujours facile à aborder mais dégageant cette atmosphère à la Jeff Lemire, si vous voyez ce que je veux dire..... La civilisation extraterrestre est peu développée mais la langue des Athabitian est expliquée par un alphabet, je me mettrais à la traduction des textes en langue originale dès que j'aurai un peu de temps..... Au titre des regrets, j'aurais aimé en savoir plus sur cette étrange civilisation et ce qui pousse les humains à fuir toujours plus avant, mais ces aspects ne sont pas développés (et ne sont pas non plus l'intérêt de l'histoire pour être honnête, nous sommes épargnés d'une explication probablement peu originale...) Et puis bien sûr, j'aime autant la conclusion poétique qu'elle me frustre mais soyons clair, c'est tout simplement parce que j'aurai aimé continuer à suivre les aventures de ces deux âmes perdues plus que par véritable dépit. En fin de compte, voilà un très beau conte moderne à la sauce science fiction. Quant à ma note, et bien elle s'explique du fait que la lecture est exigeante, globalement dépourvue d'action et comporte une grande part de poésie et de métaphysique, tout le monde n'apprécieras pas donc. Ce dont je suis sûre c'est que cette histoire restera un moment dans mon esprit et que j'ai eu un pincement de cœur en refermant le livre.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site