Revoir Paris

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 8 avis)

Schuiten et Peeters laissent exceptionnellement leurs Cités obscures de côté pour un futur ancré dans le réel, sans pour autant abandonner l’hommage appuyé aux utopistes et visionnaires de la fin du XIXe siècle dont ils se sont fait une spécialité.


Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Paris Schuiten

Février 2156. Kârinh est née dans l’Arche, une colonie spatiale créée par un groupe d’anciens Terriens qui a coupé tout lien avec sa planète d’origine. La jeune femme a toujours rêvé de cette Terre qu’elle n’a jamais vue, et tout particulièrement de Paris, ville découverte dans des livres miraculeusement préservés. Elle a donc sans hésiter accepté de diriger seule le Tube, un vaisseau en route vers la Terre, transportant une quinzaine de corps en hibernation. Mais les immersions, de plus en plus fréquentes, de Kârinh dans ses fantasmes de la ville ne vont-elles pas gêner la réalisation de sa mission ? Et surtout, une fois à destination, la Ville Lumière du XXIIe siècle sera-t-elle conforme à ses visions ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Novembre 2014
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Revoir Paris © Casterman 2014
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 8 avis)
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11/12/2014 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai trouvé la lecture de cette série d'un ennui mortel. La narration m'a paru tellement lourde et indigeste qu'il m'a fallu des litres de café pour avancer dans ma lecture. J'y ai vu une sorte d'Aldebaran à l'envers mais sans la vivacité et le tonus de Kim et Marc. J'ai donc abandonné ma lecture au milieu du T1. J'ai feuilleté le T2 pour le graphisme bien plus intéressant que dans le T1 qui se contente de nous présenter l'héroïne en apesanteur et en petite culotte. Paris est une ville que je connais très bien et la représentation donnée par Schuiten m'a paru géométrique et froide. Tout le contraire de l'histoire humaine que transpire chacune de ses pierres. J'ai eu l'impression de lire des croquis d'architectes techniquement aboutis mais sans âme. Une lecture décevante.

28/05/2024 (modifier)
Par Solo
Note: 2/5
L'avatar du posteur Solo

Après lecture de l'édition intégrale, il y a de très belles qualités graphiques mais je ne suis pas conquis du tout par le scénario. L'univers présenté est très beau, contemplatif. J'aurais moi aussi le nez en l'air à m'en faire un torticolis. On voit bien que le travail du dessinateur était très minutieux, détaillé, alors que le rendu final est tout à fait clair et aéré. En matière de voyage, j'ai apprécié me transporter au gré du chemin pris par Kârinh, l'héroïne un peu rebelle qui a quitté l'Arche pour effectuer une mission de prise de contact sur Terre, à Paris, et qui n'a aucune confiance envers ses supérieurs. Mais ce personnage ne m'a pas franchement plu. Faute aux dialogues, que je trouve assez figés et neutres. Et je pense la même chose sur les personnages, leurs expressions sont assez glaciales à mes yeux. Ainsi la sensibilité et la douceur de Kârinh ne me sont pas parvenues et je n'ai ressenti aucune empathie particulière. Quitte à aller jusqu'au bout de l'idée, elle m'a même fatigué à ne plus avoir de forces à chaque fois qu'elle marchait 100 mètres. Son regard porté sur le passé et sa vision idéalisée de Paris sont intéressants, tout comme ses rêves et ses problèmes de toxicomane, mais je n'arrive pas à m'y retrouver dans la manière dont cela a été exploité. Et puis l'intrigue en elle-même... La fin ne nous dit rien (un second cycle était prévu à la base?), le début prend une plombe, les péripéties m'apparaissent ennuyeuses, on ne sait rien ou presque de l'Arche, on apprend très peu de choses sur les origines du désastre sur Terre, le sujet parental est anecdotique et simpliste, les raccourcis s'enchaînent à foison (Mikhail), certaines scènes sont inexpliquées (comprendre: il fallait les expliquer). Et puis malgré tout l'espace-temps dans lequel on est envoyé, il y a trop de dialogues futiles qui gâchent le tempo et le relâchement. Une note sévère par rapport au dessin, mais une note en accord avec ma déception sur l'ensemble.

24/11/2021 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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2.5 Je suis déçu par cette série parce que j'aime bien ce que fait habituellement ce duo d'auteurs. Rien à dire contre le dessin qui est superbe. Schuiten est vraiment un des meilleurs pour ce qui est de l'architecture, quoique si vous voulez le voir rendre hommage à la ville de Paris, cela va prendre un peu de temps vu qu'on la voit surtout dans le tome 2. Un Paris qui est d'ailleurs intéressant je trouve. En tout cas, bien mieux que l'histoire de l’héroïne qui ne m'a pas touché et qui m'a paru un peu trop longue à démarrer. Il y a quelques bonnes idées, mais on est loin des meilleurs scénarios de Peeters. Ça se laisse lire, surtout parce que la narration est fluide, mais en dehors de la vision futuriste de la ville de Paris, il n'y a rien de vraiment mémorable dans le scénario. J'avoue ne pas avoir tout bien compris ce qui arrivait à l’héroïne, et disons que je m'en fous un peu en fait. Il faut dire que son histoire m'a tellement peu captivé que j’oubliais un peu facilement des détails de l'intrigue.

04/03/2020 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
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Tome 1 Un album événement doublé d’une expo à la Cité de Chaillot qui marque pour notre plus grand plaisir le retour du duo Schuiten/Peeters, cinq ans après « Souvenirs de l’éternel présent », délaissant temporairement leurs « Cités obscures » pour un futur au conditionnel. Comme toujours, l’architecture tient une place centrale dans des histoires fantastiques caractérisées par des distorsions spatio-temporelles où passé et futur ne font qu’un. Pour cet album, Schuiten a opté pour la couleur dans des tonalités sobres qui viennent revêtir le trait réaliste et élégant qu’on lui connaît. Une fois encore, l’histoire met en scène une héroïne féminine, Kâhrin, en rébellion par rapport à l’ordre établi, le tout dans un univers onirique à la fois familier et inquiétant, où le gigantisme de l’architecture relègue l’humain au second plan. Le Paris évoqué dans cette première partie n’est que survolé, à l’instar de l’héroïne qui effectue des sortes de voyages astraux très brefs dans un Paris rétro-futuriste, mais on entrevoit vers la fin que la ville a bien changé. Si la plupart des monuments emblématiques sont restés debout, surplombés par des constructions vertigineuses, d’autres semblent avoir fait l’objet de transformations radicales. La jeune Kârinh semble déboussolée par la découverte de ce Paris qui n’est pas exactement celui qu’elle avait imaginé, s’accrochant à la réalité d’un « vrai Paris ». Pas franchement passionnant dans ce tome 1, le scénario parvient toutefois à intriguer le lecteur tout en posant pas mal de questions sur l’identité d’une ville. C’est donc avec une certaine impatience que l’on attend la conclusion de ce diptyque. ------------------------ Tome 2 : La nuit des constellations Avec cette seconde partie, Peeters et Schuiten poursuivent leur exploration d’un Paris futuriste et éclaté. Un projet dans lequel seuls les maîtres belges du neuvième art, toujours très portés sur l’architecture, pouvaient faire intervenir leur imagination avec autant de brio. Leur Paris de 2156 atteint une dimension quasi-onirique, presque irréelle au point d’en apparaître inquiétant, comme à travers un kaléïdoscope géant. Car pour préserver la ville lumière, ses défenseurs ont jugé bon de déplacer certains monuments pour les remplacer par des copies ! Ainsi, ce Paris n’apparaît plus que comme une parodie de lui-même, un gigantesque parc d’attractions, un Paris muséifié, fragilisé et un peu paranoïaque, surplombé par un immense dôme de verre destiné à le protéger des attaques terroristes, car la ville suscite de toutes parts – on ne saura pas exactement pourquoi - rancœur et haine. Une vision qui résonne étrangement avec le Paris d’aujourd’hui. Le dessin réaliste porte toujours la marque unique de Schuiten, avec son style à la fois figé et aérien, où les personnages apparaissent souvent comme désincarnés, évoluant dans un décor rétrofuturiste dans lequel tous les rêves verniens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle auraient trouvé leur accomplissement. Ici, les contours s’effacent derrière la couleur, caractérisée par une gamme chromatique tout en retenue. C’est élégant et délicat, et cet étrange Paris se révèle assez envoûtant, notamment avec les cadrages en plongée et ses prothèses architecturales qui permettent de redécouvrir la capitale sous un autre angle, étonnant celui-là, malgré son côté vaguement Disneyland… A côté de toutes ces qualités graphiques, le récit donne hélas l’impression de se diluer sous le flot de ces jolies cartes postales à la fois familières et insolites. Plus fasciné que véritablement captivé, le lecteur finit par oublier ce pour quoi la jeune héroïne est venue voir Paris, et pour tout dire, s’en moque un peu. C'est bien dommage, car Benoit Peeters a prouvé par le passé, à travers notamment « Les Cités obscures », qu’il savait construire de bonnes histoires. Ici, il semble juste avoir subi l’imposante aura de la ville lumière.

02/01/2015 (MAJ le 12/02/2017) (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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Bon, OK c'est beau, le dessin est superbe - encore qu'à mon goût il manque quelques envolées architecturales, donc picturales dont Schuiten a le secret. Tout est affaire de goût me direz-vous mais ici je suis un peu resté sur ma faim. Itou du côté du scénario. Certes le propos n'est pas de causer de cette fameuse arche mais j'aurais quand même aimé en savoir un petit peu plus. Par ailleurs, j'ai l'impression que l'histoire a du mal à démarrer, c'est un peu long à se mettre en place. Certains points m'ont semblé un peu rapides : quid, par exemple, de ces personnages en rouge qui arrivent au moment où nos héros débarquent à l'ascenseur spatial ? Les auteurs aiment nous perdre et Les Cités obscures en sont la preuve. Cependant, sur ce diptyque, j'aimerais assez que les choses soient moins absconses. Le potentiel, notamment graphique, est là pour nous laisser augurer d'un second tome en apothéose. J'y crois !

27/05/2015 (MAJ le 27/05/2015) (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Sans un être spécialement fan de Peeters et Schuiten, l'imagerie de leur monde m'a bercé depuis ma jeunesse ; des reproductions de certaines planches décoraient le salon des parents de mon meilleur ami et m'avaient toujours fascinées sans savoir d'où étaient tirées ces planches. J'ai eu depuis tout le loisir de m'immerger dans leur univers et sans être un inconditionnel, j'ai un faible pour les mondes qu'ils déploient et la qualité du graphisme de François Schuiten. Ici, on sort du maintenant classique cycle des "Cités obscures" pour une diptyque sur Paris. Sauf qu'en fait, de Paris on ne verra pas grand chose dans ce premier tome, ce qui est quand même un peu frustrant quand on connait le talent de François Schuiten du point de vue architectural. Alors si, oui, on en a bien quelques beaux aperçus, mais sur les 64 planches qui composent cet album, c'est un peu maigre. Car j'ai trouvé l'introduction un peu trop longue ; la mise en place se fait un peu laborieusement autour du personnage central de Kârinh et de ses trips qui lui permettent de voler dans un Paris imaginé/imaginaire, (on ne sait pas trop) pour retrouver la trace de ses parents qu'elle n'a pas connu. A cela vient s'ajouter un véritable voyage spatial vers la Terre et Paris. Ces deux visions se télescopent et posent les questions de la perception, de la mémoire et de la quête identitaire. On est bien dans les schémas déjà développés par nos deux auteurs. Mais c'est ce que je trouve un peu dommage : Sortir de leur cycle des "Cités obscures" pour retomber un peu sur les mêmes thématiques. Le graphisme quant à lui reste remarquable, avec des planches magnifiques et de très bonnes idées (j'adore la conception du vaisseau spatial, et le bateau que Kârinh emprunte pour rejoindre Paris pas voie fluviale). Reste à voir ce que nous proposera le deuxième tome de conclusion pour nous étonner encore et, je l'espère, nous donner de Paris une vision toute Schuitenienne que nous attendons tous. Mais peut-être en attendons nous justement un peu trop ?

16/05/2015 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'étais optimiste à l'idée de lire un album des auteurs des Cités obscures orienté sur Paris dans un cadre de science-fiction. Je m'attendais à de superbes planches de Paris dans le style très esthétique de Schuiten et à une histoire peut-être pas très prenante mais au moins envoûtante. Mais j'ai été un petit peu déçu. Déçu d'abord parce que l'histoire de ce premier tome est très loin de se dérouler dans Paris, à part quelques courtes visions fantasmées issues de vieilles gravures du 19ème siècle mais pas très fascinantes. Au lieu de ça, on a droit à une trop lente introduction, un long voyage ennuyeux dans un vaisseau qui n'a d'intéressant que sa bizarre architecture intérieure et sa serre. On a droit surtout à une héroïne que j'ai trouvée très peu attachante, voire même antipathique. Puis enfin on a une intrigue qui manque de clarté et qui devient encore plus bizarre à l'arrivée du vaisseau. Pour compenser cette intrigue et cette héroïne qui ne m'ont pas convaincu, il y a le beau graphisme de Schuiten et une vision d'une Terre futuriste assez jolie et un peu intrigante. Pour la beauté de l'album, je conseillerais sa lecture. Et parce qu'on y retrouve un peu du charme des Cités Obscures. Mais un peu seulement, et pour le reste, je ne suis pas envoûté et je n'ai que moyennement apprécié de suivre le parcours de Kârinh.

15/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Un premier tome très introspectif dont je n’ai pu réellement deviner les intentions profondes. Le duo bien connu demeure cependant dans son domaine de prédilection avec cette esthétique urbaine rétro-futuriste (même si, ici, le futuriste prend le pas sur le rétro) et une thématique qui devrait tourner autour de la perte des illusions liée au retour aux origines. Ce tome se concentre principalement sur l’héroïne, et la narration à la première personne accentue encore le sentiment pour le lecteur d’entrer dans l’intimité de Kârinh (l’héroïne en question). Son profil de rebelle fragile nous la rend attachante… mais il n’est guère original. Jusqu’ici, j’ai trouvé ce récit spécial, déroutant mais bien mené, bien illustré. Par contre Paris n’est finalement que très peu visible jusqu’ici. De ce point de vue, cette première partie est donc quelque peu frustrante. Je lirai certainement la suite mais je reste quand même quelque peu dans l’expectative. J’attends donc de lire la seconde partie avant de conseiller ou non l’achat (mais si vous êtes fans des auteurs, vous n’attendrez certainement pas mon jugement).

11/12/2014 (modifier)