Maxence

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

En 532 AC, Maxence, personnage au noble et dramatique passé, dresseur de fauves dans l'arène, met ses armes au service de l'Impératrice byzantine. Mais un complot œuvre dans l'ombre pour destituer l'empereur Justinien.


476 - 986 : Moyen-Âge, Francs, Mérovingiens, Carolingiens... Auteurs espagnols Proche et Moyen-Orient

À Constantinople, la vie politique et sociétale est bipartite. Deux factions s'affrontent : les Bleus et les Verts. À l'origine, simples clans de supporters qui rivalisaient le temps des courses de char, cette opposition s'est étendue à toute la société. En 532, au cours d'une course, les deux chars de la faction verte sont poussés à l'accident par les Bleus. Lors des troubles qui s'ensuivent, le leader politique des Bleus est assassiné. Les troubles menacent de basculer en révolution. Aussitôt, l'empereur Justinien fait convoquer au palais Maxence, chef de ses services secrets personnels. Il le charge d'enquêter sur l'assassinat... Sans perdre de temps car, en ville, les massacres ont déjà commencé...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Octobre 2014
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Maxence © Le Lombard 2014
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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11/12/2014 | Mac Arthur
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Voici un séduisant péplum écrit par Romain Sardou connu jusqu'ici que comme romancier historique. Il choisit de s'intéresser à une période de l'Antiquité moins connue et beaucoup moins explorée par les manuels scolaires : celle de l'Empire romain d'Orient ou Empire Byzantin. Moi-même, je n'ai pas trop étudié cette période et suis de fait, moins connaisseur, même si les figures de l'empereur Justinien Ier et de l'impératrice Théodora tous 2 arrivés au pouvoir en 527, m'étaient familières. Nourri de culture classique, exalté par les grands souvenirs du passé romain, autoritaire, adepte de la gloire et du faste, Justinien fit tout pour rétablir l'Empire dans son intégrité. L'idée de cette Bd est donc une bonne initiative, et il faut saluer le mérite du scénariste qui prend le risque d'aborder une période antique beaucoup moins captivante et moins fascinante que celle de la Rome des Césars. Cependant, il est quand même question de jeux du cirque avec Maxence, héros de ce récit, et qui se trouve être dresseur de fauves destinés à être massacrés devant le public de l'hippodrome de Constantinople. Il place ce personnage fictif au sein d'un fond historique méconnu, la sédition Nikka, grande révolte déclenchée en janvier 532 par les factions de l'hippodrome dites les Bleus et les Verts. Pendant 3 jours, la révolte fut maitresse de la capitale, et l'issue faillit être fatale à Justinien, dont Bélisaire, son vaillant général, parvint à écraser la rébellion. Cet épisode est donc bien réel, je me suis renseigné car je l'ignorais.. Seulement, il faut lire vite pour ne pas voir quelques défauts narratifs et graphiques. L'ensemble du récit est certes bien mené, avec des scènes sanglantes et un peu de romanesque, c'est très documenté, ça se sent, et l'on finit par s'intéresser à cette histoire joliment illustrée par la mise en page dynamique et le trait clair et précis de Duarte qui offre de belles images de cirque (qui peuvent rappeler la séquence des tigres dans Gladiator, ou la course de char de Ben-Hur) ainsi qu'une pleine page saisissante du massacre dans le grand hippodrome. D'un autre côté, voir le héros assis au beau milieu de ses fauves, ne semble pas très crédible, car dans tout ce que j'ai lu sur les jeux de cirque, il est précisé que les belluaires restaient toujours méfiants avec leurs animaux, ça restait des bêtes sauvages. Ce premier album présente donc un potentiel intéressant malgré un certain didactisme et des petites carences du scénariste-romancier emporté par sa passion historique et pas encore aguerri avec les codes narratifs d'une Bd ; il a la chance pour son entrée dans le monde de la BD d'être illustré par un bon dessinateur, et si ces menus défauts sont corrigés au tome 2, ça peut donner une grande série. Attendons de voir...

31/08/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Une série historique de plus, serais-je tenté de dire. En tous les cas, elle ne m’a pas marqué plus que cela, malgré un dessin agréable et une narration assez fluide. Le problème est qu’elle m’a été présentée comme conseillée par Historia (gage de rigueur historique, en principe). Alors, voir notre héros se balader avec un tigre laisse quand même quelque peu pantois. Un guépard, à la limite, j’aurais dit « oui ». Mais un tigre !! A ce train-là, Corentin sera vite lui aussi conseillé par Historia pour sa rigueur historique. Et c’est d’autant plus regrettable que l’univers byzantin mis ici à l’honneur me sortait de ma routine. Le cadre, en effet, est, je trouve, très intéressant, de prime abord. Par ailleurs, il y a dans le récit quelques grosses facilités (notre héros parvient par exemple à neutraliser une bonne dizaine de personnes en deux cases : sur la première, il surgit devant eux en tuant un garde – sur la deuxième, il s’en va et tous ses ennemis sont attachés… Ahhhhhhhh, elle est belle, l’ellipse !!) J'ai également été surpris par la présentation des clans qui s'opposent. Cela se résume à deux couleurs : les Bleus d'un côté (proches de Justinien) et les Verts de l'autre. Cette présentation m'est apparue aussi schématique qu'étrange. Historiquement, elle est peut-être juste (sûrement, même) mais j'aurais aimé que les auteurs nous les présentent non comme deux clubs de supporters mais bien comme deux couches sociales (les Bleus étant les nantis proches du pouvoir et les Verts regroupant le petit peuple et les artisans). Avec de telles incongruités, il m’est difficile de faire la part entre réalité historique et fiction. La série perd donc de sa crédibilité à mes yeux même si elle semble reposer sur des faits historiques réels. Le personnage central n’est plus qu’un héros de péplum basique et je tourne les pages avec une certaine déception. Je pense cependant qu’un autre lecteur, plus jeune et qui cherche avant tout le divertissement, trouvera au contraire la série bien foutue. Erreur de casting donc pour ma pomme mais le soin accordé à l’album justifie quand même un (petit) 3/5.

11/12/2014 (modifier)