Bételgeuse
2008 : Prix Tournesol pour le tome 5. La suite des aventures de Marc Sorensen, Kim Keller, Driss Shediac et de la belle Alexa Komarova, que l'on avait rencontrés dans le premier cycle : Aldébaran.
Auteurs brésiliens Les mondes d'Aldébaran Planet Fantasy Prix Tournesol
Le vaisseau parti coloniser la planète Bételgeuse n'a plus donné signe de vie depuis six ans. Les Terriens décident de suspendre la colonisation de Bètelgeuse, tant qu'ils n'auront pas de nouvelles du vaisseau. Kim sera accompagnée de deux militaires afin de tenter de prendre contact avec d'éventuels survivants et de comprendre les raisons de ce silence radio qui dure depuis maintenant six années. A leurs arrivée il trouveront un vaisseau transformé en congélateur géant... après leurs atterrissage mouvementé sur la planète, ils rencontreront les survivants, qui se sont répartis en deux clans farouchement opposé, et tenteront de comprendre ce qu'il est advenu 6 ans plus tôt. Mais nos trois compagnons ne sont pas au bout de leurs surprises, tant au niveau de la faune et de la flore de la planète Bételgeuse, qu'au niveau des rapports entre les colons...
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Janvier 2000 |
Statut histoire | Série terminée 5 tomes parus |
07/08/2001
| wayne shelton
Modifier
Les avis
Le deuxième cycle de Léo commence déjà à montrer les failles dont j'ai entendu parler vis-à-vis de l'auteur. Et c'est franchement dommage au vu du potentiel qu'avait le premier cycle et les interrogations que tout cet univers offre ! La première chose qui m'a sauté aux yeux, c'est que dans cette série commence à débarquer quelques détails qui agacent à la lecture. Déjà tout les hommes s'intéressent à Kim, de façon assez marqué d'ailleurs. On notera que les romances et le sexe sont présents, avec une tendance assez agaçante à déshabiller massivement ses personnages féminins. Ça fait plus tiquer aujourd'hui, sans doute. D'autre part le schéma est assez répétitif, ce qu'on constate déjà au deuxième cycle. Des personnages se ressemblent dans leurs fonctions, il y a la découverte de la planète et la question de survivre lorsque les colons sont coupés de la Terre, mais aussi les liens entre eux (notamment l'opposition militaire et scientifique). Je sais que c'était un trope assez courant pendant une période, mais je dois avouer qu'à la relecture ça pique un peu. D'autant que j'ai des doutes sur le fait que les femmes scientifiques se plient aussi vite (moins de 6 ans) à une règle les reléguant au statut de poules pondeuses... C'est dommage, parce que les pinaillages d'amourettes façon adolescent lassent vite et gâchent le ton du récit. Mais en dehors de ça, oui, c'est agréable à lire. Il y a des messages sympas sur l'homme colonisateur, sur la question de l'intelligence des espèces, sur la symbiose ou sur le vivant en général, avec un bestiaire toujours aussi agréable à regarder. L'histoire est moins manichéenne que dans Aldébaran, même si ces nuances ne changent pas fondamentalement la trame. Léo veut investir son récit d'humanité, notamment des femmes, et c'est tout à son honneur. Je ne dirais pas que c'est impeccable, mais ça a le mérite de déjà proposer. En fait, je pense que la série Bételgeuse se prend comme un divertissement avec quelques questionnements pas dégeu sur l'humain et son rapport au monde qui l'entoure. C'est simple, parfois un peu trop, mais ça passe. Les questions qu'on peut avoir (Pourquoi la Mantrisse donne une gélule à Maï Lan ? Pourquoi l'une veut s'en prendre spécifiquement à Kim et pas aux autres ? Pourquoi les Iums sont proches de Maï Lan ?) ne doivent pas à tout prix chercher une réponse. Faut se laisser porter par le récit et ça reste une lecture agréable. Et rien que pour ne pas relancer le débat, je ne dirais pas un mot sur le dessin de Léo !
Après ma relecture d’Aldébaran, je continue l’aventure avec Bételgeuse. Cinq albums qui permettent à Léo de dérouler une histoire plus complexe que pour Aldébaran, toujours aussi esthétique et malheureusement, toujours aussi décevante en ce qui concerne les visages peu expressifs. Il faut faire avec pour passer à la suite et profiter de l’histoire. J’ai trouvé l’intrigue plus travaillée que dans la première série, en particulier l’analyse de la société qui s’est construite sur Bételgeuse. Moins caricaturale (les très méchants et les très gentils). C’est plus subtil, Léo développe des arguments intéressants sur la notion de colonisation, de respect de la vie animale et de gouvernement en « état d’urgence » qui prive, sans aucun remord, les habitants de leurs libertés. On retrouve les personnages principaux d’Aldébaran qui continuent de se développer et auxquels viennent s’en ajouter d’autres. La Mantrisse est toujours là et son rôle se complexifie. Ce qui m’a vraiment lassée, ce sont les parties de drague et de confidences amoureuses complètement niaises et vraiment trop nombreuses. Les dessins à l’inverse sont toujours très beaux, les canyons verdoyants sont vertigineux et le bestiaire – avec les Iums – est superbe, un vrai régal. On change d’univers après Aldébaran, l’intrigue se densifie et apporte quelques réponses aux phénomènes étranges rencontrés dans la première série. Très envie de relire la suite…
Je continue mon exploration des planètes imaginées par Leo pour atterrir à Bételgeuse en compagnie de Kim. Je suis toujours très partagé sur cette vision de science-fiction qui reprend des thèmes des années 2000. Léo utilise le même schéma que pour Aldébaran, une série de cinq épisodes avec les mêmes personnages principaux (Kim, Marc, Alexa) et des personnages secondaires intéressants (le colonel Donovan, Steve, Sven, Mai Lan). On retrouve une expédition interstellaire qui tourne mal, des survivants, une structure autoritaire ultra-nataliste, une expédition dans la jungle, une rencontre avec la mantrisse, des bons qui arrivent pour claquer les méchants macho-religio-apprentis fachos soldats. Ce qui est nouveau ici, c'est que Léo introduit des contradictions au discours un peu convenu de Kim ou d'Alexa. La prise de becs avec la femme du village en est un bon exemple. La personnalité de Steve ou du colonel en est un autre exemple, j'aime bien cette complexité. J'ai toujours les mêmes réserves sur les visages figés peu expressifs ce qui oblige Kim à surjouer les colères. Par contre je trouve les dessins de jungle ou de cavernes très réussis. Les Iums apportent beaucoup, mais c'est bizarre de ne pas les considérer comme des extra-terrestres au même titre que Sven. Je les trouve d'ailleurs bien mieux imaginés que Sven avec son look à la Bruce Willis à nageoires. Il faut faire un effort pour le voir en extra-terrestre. Toujours un côté érotique appuyé mais bien sage et pas très excitant. Inutile de nous dire quels sont les fantasmes mammaires de l'auteur cela se voit tellement les femmes sont calibrées. C'est aussi une contradiction de la série qui se veut pro-féministe et qui n'arrête pas de nous vendre du corps féminin dénudé. Comme les pubs de motos ou de voitures, il y a quelques années. Lol Un moment agréable de lecture mais je n'en retiens pas grand-chose à part le bestiaire très réussi et les baignades (re lol).
Je pourrais recopier ici mon avis sur Aldébaran car je trouve que Bételgeuse est de qualité égale. Le niveau ne baisse pas. Les aficionados des créatures léoesques seront heureux car il me semple que Bételgeuse est le cycle qui en compte le plus. Cette fois, la planète explorée n’est pas couverte d’océans, ça change. Les immenses canyons végétaux magnifiques entourés de désert font rêver et invitent au voyage. J’aurais d’ailleurs aimé plus d’excursions au cœur de la jungle des canyons, à la manière des marais hostiles du tome 5 d’Aldébaran. Et puis toujours la marotte de Léo : comment vont se comporter, s’organiser des individus livrés à eux-mêmes sur une planète inconnue en étant complètement coupé de la Terre ? Ce cycle permet aussi d’avoir des réponses sur tout un tas de questions posées dans le premier cycle Aldébaran, notamment au sujet de la Mantrisse. Je viens d'identifier une des raisons pour lesquelles je trouvais les bd dessinées par Léo très chaleureuses, c’est qu’il met beaucoup de lumière dans son dessin, les corps humains, les créatures extra-terrestres, la végétation etc. brillent, tout brille ! Ses fins sont toujours réussies, Léo sait clôturer une histoire ; on sent qu’une page se tourne et en même temps il nous emmène déjà dans une autre direction.
A part des morts rapides et nombreuses, qui laissent peu de traces sur les protagonistes, et le fait que tous les hommes tombent amoureux de l'héroïne, ce deuxième cycle est à l'avenant du premier. C'est à dire que le dessin est toujours figé avec aucune impression de mouvement (nous sommes très loin du manga), les émotions des personnages étant retranscrites par la quantité importante de texte. L'histoire est toujours intéressante, oscillant encore entre enquête policière et découverte d'un nouveau monde, de nouveaux écosystèmes et de nouveau organismes parfois improbables mais souvent très esthétiques.
Les lecteurs d’Aldébaran ne sont pas dépaysés par ce nouveau cycle. En effet, s’il se déroule sur une autre planète, c’est encore Kim qui est à la baguette, cette fois officiellement (elle est devenue une femme mûre avec des responsabilités officielles). Comme pour le cycle précédent, Leo a su créer sur Bételgeuse une faune et une flore très riches et originales (je n’ai juste pas aimé et/ou trouvé « crédible » la bête avec son harpon, mais bon…). Et, comme pour le cycle précédent, Leo cherche à développer une intrigue humaniste, sans trop de Science-Fiction, l’aventure primant, dans des décors très colorés. Le débat porte ici sur la possibilité ou non pour les humains de coloniser cette planète (ceci dépendant de la présence ou non d’espèces intelligentes, et opposant clairement deux groupes aux idées et intérêts diamétralement opposés). Alors, c’est sûr, certains défauts entrevus dans Aldébaran se retrouvent ici (certains dialogues dispensables autour des amourettes ou soupirants de Kim – parfois venus de loin ! –, certains visages trop figés, un chouia de manichéisme, etc.). Mais j’ai pris le parti de les minorer, pour suivre cette aventure dépaysante. Il y a certaines redites par rapport au premier cycle, certes. Mais par contre, une intrigue jouant plus sur le mystère (certaines révélations ont enfin lieu sur la mantrisse) et moins sur les oppositions entre humains (comme c’était le cas dans une sorte de résistance contre la dictature du premier cycle). Cela reste encore une série intéressante, avec un univers assez personnel (la jungle doit sans doute beaucoup à la forêt dense brésilienne chère à l’auteur…).
Après Aldébaran, je me suis tout naturellement attaqué à Bételgeuse, le 2ème cycle de la grande saga de Léo. C’est une suite directe même si quelques années séparent les séries. On retrouve avec plaisir la plupart des personnages croisés dans Aldébaran, auxquels s’ajoutent de nouvelles têtes. Bételgeuse est également une réussite ! Tout d’abord Léo apporte beaucoup de réponses et d’éclaircissements sur le mystère de la mantrisse, élément central de l’intrigue du cycle précédent. L’univers des mondes d’Aldébaran gagne encore en richesse et en intérêt car l’auteur développe beaucoup de nouveaux éléments scénaristiques et étend encore son incroyable univers. L’intérêt de la série est continuellement renouvelé. Ensuite, le monde de Bételgeuse est visuellement magnifique ; plus encore que celui d’Aldébaran ! Une fois de plus, la faune, la flore et les paysages de la planète sont extrêmement originaux et soignés. La grande créativité de Léo comme inventeur de monde s’exprime pleinement. Les dessins font merveille pour animer cette nouvelle planète, même si l’on retrouve les mêmes défauts que précédemment, à savoir les expressions des personnages trop figées et une action souvent un peu molle. De même, les (nombreuses) histoires sentimentales un peu mièvres perdurent mais on finit par s’y faire, d’autant que ces défauts n’altèrent pas l’intérêt de la série. Bételgeuse est la digne suite d’Aldébaran. La géniale saga spatiale de Léo entre sans conteste dans le panthéon des meilleures séries de science-fiction.
Après la planète maritime Aldébaran, nous voici donc logiquement partis pour une planète des sables, Bételgeuse, ou plus exactement Bételgeuse-6. Principe simple au départ, mais heureusement tout de suite compensé par une particularité : les longs et profonds canyons verdoyants qui sillonnent la planète, peuplés d’une faune toujours aussi originale et mystérieuse. Dans ce second cycle, la Mantrisse semble, de prime abord, passer au second plan, et c’est évidemment bienvenu pour éviter une sensation de redite avec le premier cycle. On s’intéresse davantage aux Iums, des espèces d’ours/pandas arboricoles, dénués de bouche, qui semblent utiliser une pile énergétique organique placée sur leur ventre et posséder une forme d’intelligence, sans avoir toutefois développé la moindre technologie. Et c’est là que réside une partie du problème. Parmi les premiers colons arrivés sur Bételgeuse, certains soutiennent que les Iums sont une espèce intelligente, ce qui, selon la charte de l’ONU, interdit la colonisation. Un autre groupe, bien sûr, soutient le contraire et défend la colonisation. Ce n’est peut-être pas la première fois qu’une telle thématique est exploitée, mais cela fonctionne fort bien. Dans ce second cycle, on s’intéresse donc davantage aux relations de deux groupes d’humains entre eux, même si la découverte de la faune et de la flore de cette nouvelle planète gardent une place centrale. Au départ, il y a clairement un groupe qui est sympathique et l’autre non ; mais heureusement, la situation est finalement un peu plus nuancée que cela. J’apprécie que ce second cycle commence par bien installer de nouveaux personnages, avant de faire rentrer en scène ceux du premier cycle. Cela lui permet d’avoir sa singularité, tout en maintenant la continuité. Qu'on ne s'y trompe pas : cela reste de l'aventure, avec notamment l'exploration d'un environnement nettement plus hostile que dans Aldébaran. On ne s'ennuie pas une seconde et chaque tome, là encore, apporte son lot de découvertes. Les révélations de la fin ne m’avaient pas plu en première lecture. En le relisant, c’est finalement assez logique, et ça ne m’a pas dérangé outre mesure. Mais globalement, la fin est un tout petit peu moins réussie que celle du premier cycle, et c’est peut-être pour cela que je mettrai une étoile de moins. En tout cas, on reste encore dans le très bon. Si vous avez aimé Aldébaran, ne vous privez pas de cette excellente suite.
Ecosystème perturbé, créatures étranges, paysages majestueux, aspect humaniste et écolo, pouvoir totalitaire, expédition pleine de dangers, un peu de sexe... Les ingrédients sont les mêmes que dans Aldébaran puisque la saga continue avec cette seconde partie où l'on retrouve Kim Keller encore plus épanouie et plus mûre. Il y a un côté exploration en nature hostile qui est plus passionnant que dans Aldébaran, j'adore les récits de jungle depuis mon enfance, et ici j'y trouve mon compte. Ce second cycle en lui-même apporte quelques réponses mais n'est pas absolument capital pour faire avancer l'histoire, il est juste agréable et procure de très bons moments, l'intérêt est indéniablement plus fort que dans le premier volet, en dépit du fait qu'il y a beaucoup de verbiage, mais ça sert aussi à étoffer les personnages, dont je regrette que certains disparaissent quand ils sont sympas, tel Steve. Les scènes de nu ne sont peut-être pas obligatoires mais elles ne ralentissent pas la narration et apportent un petit plus qui détend entre deux situations plus sérieuses. En tout cas, même si Aldébaran était nécessaire pour installer l'univers voulu par Léo, j'ai nettement préféré ce segment qui joue sur l'atout du mystère, du danger et de l'inconnu avec plus de brio. D'un trait simple, sans prouesses graphiques, Léo construit encore un monde fantastique crédible et attachant. Une vraie réussite donc, pleine de fraîcheur, qui m'incite à aller voir sur Antarès.
Un cran en dessous de la série mère, j'ai tout de même pris pas mal de plaisir à suivre à nouveau les aventures de Kim Keller. Cette nouvelle série met en scène de nouveaux personnages secondaires intéressants. L'univers créé est riche et on en sait finalement un peu plus sur la Mantrisse. Le dessin et les couleurs sont dans la lignée d'Aldébaran: c'est en général réussi bien qu'encore une fois je constate que les expressions, faciales surtout, sont figées. Bref, c'est pas mal mais la surprise n'y est plus trop...
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site