Love in Vain

Note: 4/5
(4/5 pour 10 avis)

2015 : Prix des Libraires de bande dessinée Figure mythique du blues, Robert Johnson est mort à 27 ans, sans doute empoisonné par un rival amoureux. Guitariste prodige, il aurait hérité de ses dons en vendant son âme au diable. De ce personnage énigmatique dont on ne connaît le visage qu’à travers deux photos retrouvées longtemps après sa mort, les auteurs dessinent un portrait fascinant qui explore son âme tourmentée et son existence sulfureuse.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Biographies Blues Club des 27 Format à l’italienne Glénat Musique One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Figure mythique du blues, Robert Johnson est mort à 27 ans, sans doute empoisonné par un rival amoureux. Guitariste prodige, il aurait hérité de ses dons en vendant son âme au diable. De ce personnage énigmatique dont on ne connaît le visage qu’à travers deux photos retrouvées longtemps après sa mort, les auteurs dessinent un portrait fascinant qui explore son âme tourmentée et son existence sulfureuse. Un hommage digne du culte phénoménal dont Robert Johnson est l’objet auprès des amateurs de blues et de rock. Non seulement pour son œuvre magistrale, mais aussi parce que son style a influencé plusieurs générations de musiciens, notamment les Rolling Stones, Eric Clapton, Bob Dylan, Led Zeppelin ou plus récemment les White Stripes. En filigrane de ce portrait de Robert Johnson, Love in Vain est également une chronique aussi poignante que truculente de la vie quotidienne des Noirs dans le Mississippi ségrégationniste des années 1930

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Septembre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Love in Vain © Glénat 2014
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 10 avis)
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15/12/2014 | Jetjet
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L'avatar du posteur Noirdésir

Cet album peut être considéré comme une biographie d’un grand musicien de blues, le guitariste et chanteur Robert Johnson. Mais il n’est pas nécessaire de connaître, ni même d’aimer ce style de musique pour apprécier à sa juste valeur ce « Love in vain ». Et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est bien sûr le superbe Noir et Blanc de Mezzo, toujours proche du trait de Charles Burns. Un grand nombre de planches « tiennent toutes seules » ! C’est à la fois très bon techniquement, très beau, et aussi complètement raccord avec le sujet, et l’ambiance de ce Sud raciste dans lequel les Noirs souffraient en silence – ou alors jouaient du blues. La seconde raison est justement ce décor, l’Amérique de la grande crise, le sud raciste, très bien rendu, et de manière enjouée, très dynamique, par Dupont. L’arrière-plan social est bien rendu et apporte une réelle auréole à la biographie de cet anti-saint, qui, comme la plupart des Noirs de l’époque et de la région, vivait l’enfer sur terre, et donc ne se souciait pas toujours de l’éviter pour l’au-delà. Alors, si en plus vous aimez le blues, vous ne pouvez qu’apprécier cet album, qui ajoute aux qualités précédemment citées une vision parfois drôle, ironique d’une vie menée tambour battant par un homme, dont le cœur battait au rythme des conquêtes féminines, de ses doigts sur la guitare, et de ses paroles à la fois très crues et pleines de vie. Une vraie réussite que je vous encourage à découvrir !

16/05/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Un album parfait ! :) Comment ça faut que j'développe ??? Rien à rajouter. Si ? Bon ok, ok... C'est juste du bonheur en barre, ou plutôt en pages. Enfin, pour ce qui concerne le lecteur... Car pour Robert Johnson ce fut tout autre chose. Un mot qui ne fait malheureusement pas partie de la gamme majeure... Rien que l'objet pour commencer. Glénat nous gratifie d'un magnifique format à l'italienne, que j'affectionne tant. Papier de qualité, présentation soignée : c'est déjà un plaisir que d'avoir cet album en main. Ensuite viennent nous sauter à la gueule les magnifiques planches en noir et blanc de Mezzo. C'est juste bluffant. J'avais eu la chance en ce début d'année de voir l'exposition de ces planches lors du Festival d'Angoulême, et j'avais déjà été subjugué par leur force. Moi qui étais déjà fan de son travail, je ne peux ici que m'incliner devant la qualité de son trait, de ses cadrages et des compositions, et de sa gestion des noirs. C'est d'une rare expressivité et d'une intensité qui rend hommage de la plus belle des façons à cette légende du blues. On est complètement plongé dans l'univers dur et impitoyable, surtout pour les noirs, de cette Amérique du début du XXe siècle, et l'on comprend aisément d'où le blues a pu tirer ses racines... Un album envoûtant graphiquement, et parfaitement réglé au niveau de la narration. Pas un instant ne nous traverse l'idée de poser cet album... On le dévore d'un bout à l'autre, jusqu'à cette conclusion bien amenée qui rend tout simplement hommage à la légende qui s'est construite autour de Johnson. Une perle dans un écrin de velours à ne surtout pas manquer.

18/04/2015 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Pour moi « Love in Vain » fut d’abord un coup de cœur graphique… un coup de foudre même. L’album est classieux, élégant avec sa belle couverture et son format à l’italienne… un bref feuilletage en librairie, et hop, l’affaire était pliée. Le dessin en noir et blanc est absolument magistral. Il fourmille de détails sans pour autant perdre en lisibilité. Certaines planches « pleine page » sont vraiment magnifiques. L’histoire est assez classique, certes, et le ton très « Dixie » du début de 20eme siècle : racisme, pauvreté, débauche, blues… la vie de Robert Johnson, légende du Blues mort très jeune et n’ayant jamais connu le succès de son vivant, est banale au possible, mais racontée avec talent. Les épreuves endurées par le chanteur ajoutent un poids terrible aux paroles de ses chansons, que je me suis empressé d’écouter en refermant l’album. Un album enivrant, remarquablement écrit et mis en image. Un coup de cœur en ce qui me concerne !

12/02/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

De cette légende du blues Robert Johnson, je ne connaissais rien mais je suis de près l’actualité du dessinateur Mezzo pour qui j’ai une admiration sans limites. Malgré mes réticences habituelles en termes de biopic (qu’il s’agisse de livres comme de films, les libres interprétations de personnes mortes ou vivantes ne m’ont jamais franchement attiré), j’avoue avoir acquis cet ouvrage sur le seul nom de son auteur. Et bien m’en a pris puisqu’outre l’élégance inhabituelle de ce joli ouvrage à l’italienne que vous pouvez vous offrir pour moins de 20 euros se cache un récit si prenant qu’il est difficile de lâcher prise avant la dernière page. Malgré une courte existence, Robert Johnson est connu et reconnu comme étant une des influences majeures des Rolling Stones ou de Led Zeppelin. La légende précise qu’en vagabondant au fil des routes du Mississippi, ce guitariste aurait croisé la route du Diable et lui aurait vendu son âme pour un talent encore aujourd’hui incontestable. Le rock diabolique serait ainsi né. Outre la légende, les auteurs dressent un portrait passionnant de l’Amérique des années 1930 proche de l’univers de John Steinbeck que j’affectionne également. En effet l’existence romancée ou pas du jeune Robert est plutôt riche en évènements heureux ou malheureux, d’une enfance ballotée d’un foyer vers un autre à des rencontres artistiques faites des petits hasards de la vie, Robert Johnson se promène tel un poète entre apprentissage et désillusions d’une ville à une autre non sans noyer sa mélancolie dans l’alcool et les couches de femmes mariées et fortunées loin d’être indifférentes au charme de ce séducteur invétéré. Mezzo est un choix de tout premier ordre pour illustrer par des vignettes de toute beauté cette vie de bohème. On peut s’arrêter devant chaque vignette plusieurs minutes et la détailler (j’aime particulièrement celle où l’artiste gamin joue contre un mur sur une guitare de fortune). Le noir et blanc met particulièrement en valeur le trait charbonneux si caractéristique de l’auteur. Pour la narration, cela se passe exclusivement en voix off par des vignettes reprenant un peu la trame narrative du « Roi des Mouches », le narrateur ne sera d’ailleurs connu qu’à la toute dernière vignette réservant ou pas une dernière surprise. Comme déjà indiqué plus haut, il est particulièrement difficile de refermer le livre sans le lire d’une traite. Même si on se doute de l’issue (Robert Johnson meurt dans des conditions mystérieuses assez jeune et après avoir enregistré quelques chansons dont son mythique « Love in Vain » qui donne le titre à cette œuvre), cette vie de bohème est surtout un bel exemple pour représenter la dure vie d’une Amérique du XXème siècle déjà en proie à la crise, au racisme et à une certaine ode à la liberté identitaire. A noter que le livre dispose de quelques bonus intéressants comme les paroles de quelques-unes de ses chansons (et leur traduction), que la qualité du papier fait honneur aux dessins qui y sont couchés et que cela m’a permis de connaitre une figure emblématique des chansons que j’écoute aujourd’hui et dont on peut percevoir la beauté en les écoutant sur le net ou ailleurs. Une belle œuvre singulière et probablement une des plus belles découvertes de cette année 2014. Les festivaliers d’Angoulême ne s’y sont pas trompés en sélectionnant cet album pour 2015 et il serait fort injuste que Love in Vain en ressorte sans une ou plusieurs récompenses rendant justice au fantastique travail de Mezzo et Jean-Michel Dupont. En tous cas, primé ou pas ne passez pas à côté de ce petit bijou.

15/12/2014 (modifier)