Les Ogres-Dieux
Du plus jeune et plus petit des Ogres, c'est toute l'histoire d'une famille et de ses membres qui est contée. Héritage, coutumes, tiraillements... Un superbe récit gothique autour du déterminisme familial.
Best of 2010-2019 Best-of des 20 ans du site Cannibalisme Géantes et Géants Hubert Il y a 10 ans... Les prix lecteurs BDTheque 2014 Soleil
Du plus jeune et plus petit des Ogres, c’est toute l’histoire d’une famille et de ses membres qui est contée. Héritage, coutumes, tiraillements... Un superbe récit gothique autour du déterminisme familial.
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Date de parution | 05 Décembre 2014 |
Statut histoire | Une histoire par tome 4 tomes parus |
Les avis
Etrange série -hélas abandonnée- que voila. Hubert semble avoir atteint ici une sorte de quintessence de son œuvre, un pinacle de ce qu'il aimait et faisait déjà en bande-dessinée. Ce qui laisse prédominer la sensation de regret au sortir du quatrième tome, le gout d'inachevé restant tenace face à ce qui s'apparentait à une minutieuse construction narrative. Un chef-d'oeuvre inachevé ... Si je suis dithyrambique, c'est parce que je sens, à travers les différents volumes, l'importance que Hubert à accordé à la narration d'un univers de toutes les manières possibles pour en faire jaillir les messages. C'est le genre de série qu'il faut prendre le temps d'apprécier, de savourer même, en lisant minutieusement ces albums qui ont été édités comme une chronique d'un temps ancien. Commençons déjà par cela : l'édition de qualité, aux couvertures épaisses et dorées, aux pleines pages de grande taille pour aller dans le thème, aux enluminures qui la parsèment et aux nombreuses pages entièrement rédigées, jouant sur la chronique dans le récit. Une édition prestigieuse et à la hauteur de l'intérieur, que j'ai la chance d'avoir dans son superbe coffret qui rehausse encore plus l'ensemble. Une qualité visuelle qui rajoute déjà à l'ensemble. Le dessin est un élément fort du récit. Cet encrage noir, ce sens du dessin grandiose, étalé sur des pleines planches et jouant sur les gros plans des personnages gigantesques, le contraste d'échelle, les jeux sur les nombreux plans, tout est fait pour jouer sur le ressenti du gigantisme de cette dynastie. Il faut noter aussi le plaisir visuel des architectures, qui rendent visuellement parfaitement l'ambiance. C'est une recherche esthétique permanente, qui envoie du lourd dans nos mirettes ! Mais c'est le scénario qui tient en haleine pendant les quatre tomes. Sur départ qui semble classique, sur une famille royale de géants qui dévorent des humains, Hubert développe une histoire qui lorgne vers la création d'univers. Hubert se veut démiurge et tisse les liens de ce qui peut s'apparenter à l'Histoire de son monde. Narrée successivement par différents personnages afin de croiser les regards comme un historien croiserait les sources, présentant successivement les points de vue opposés pour en tirer la contradiction de toute vie, Hubert cherche une histoire qui ne rejoint jamais le manichéisme. Il montre que tout peut s'opposer dans une société, que lutter contre l'oppression ne fait pas de nous des gentils, que de bons sentiments peuvent se révéler tout aussi mauvais pour les autres. De façon assez claire, sous les thèmes chers au scénariste, il y a un sous-texte de la complexité d'un monde. Croire que tout est facile et sera vite résolu est un doux mensonge que la violence de la BD met bien vite à mal. J'ai aimé cette lecture, prenante comme un bon livre d'Histoire qui tente (vainement) de montrer une situation donnée à l'aulne de chacun de ses protagonistes. Qui aimer, qui détester, qui rejeter, qui soutenir ? Hubert n'aime pas les évidences et nous le fait bien sentir. Que penser de cette femme, dans le volume 4, enfermée, retirée du monde, le comprenant à travers les livres et se rendant compte que la lecture ne suffit pas à le comprendre ? Qu'il faut le vivre ! Moi qui aime tant lire, je ne peux qu'apprécier ce message. C'est une lecture éprouvante, donc, une lecture riche et dense, dont on ne sort pas facilement. Une lecture frustrante par cette absence de fin, clairement la série est incomplète et se dirigeait vers quelque chose de plus riche encore. C'est tout un monde, tout un univers qui se déploie devant nous et nous invite à s'y plonger. Hubert et Gatignol se sont accordés merveilleusement bien pour nous proposer cette pépite littéraire que je découvre cette année. Une réussite totale, à mes yeux. Me croiriez-vous si je vous disais que j'ai aimé ?
Tout est quasiment parfait ici pour moi. L’édition est magnifique, l’objet est superbe, la matière parfaite, l’impression excellente. Le scénario est subtil, raconté par petit à petit et il faut rester concentré de bout en bout. Le dessin est terrifiant, presque doux souvent et cruel pourtant, idéal en somme pour cette œuvre massive a plus d’un titre. Déjà lu et relu il sortira souvent de son étagère.
Se lancer dans la lecture des "Ogres-Dieux" c'est retrouver le plaisir ambigu des contes cruels de notre enfance. Et quel plaisir ici, tant l'univers proposé est riche, tant dans le contenu que dans la forme ! En effet, la collection "Métamorphose" de chez Soleil cultive l'art du bel objet, et cette série ne fait pas exception à la règle. Il n'est qu'à voir le format de ces albums ! Rien ne semble assez grand pour faire rentrer ces ogres-dieux dans les cases. Ensuite, le trait remarquable de Bertrand Gatignol et sa somptueuse gestion des noirs donne à cette série toute la force et la noirceur nécessaire pour parfaire ces sombres histoires. Enfin, le découpage narratif en chapitres entrecoupés de courts récits écrits nous relatant l'histoire ancienne de personnages ayant eu un rôle important dans cet univers apporte encore un plus à cette série en étoffant de manière originale l'histoire de ces ogres tout puissants. A ce jour deux tomes constituent cette saga dantesque. "Petit", le premier tome, piochait allègrement du côté du Petit Poucet avec l'histoire de ce fils d'ogre qui nait "tout petit" et dont le père veut se débarrasser. Tous les ingrédients sont déjà là, du graphisme soigné aux décors majestueux où s'égayent ces ogres-dieux consanguins tous plus ou moins dégénérés à la cruauté sans pareil. Après un tel premier tome, la suite se faisait forcément attendre au tournant, et "Demi-sang" relève allègrement le pari de faire encore plus fort que "Petit". En effet, on retrouve ces décors démesurés alliant baroque et gothique qui confère à cet univers toute la noirceur et la grandeur, tout en attachant encore plus d'importance à la psychologie des personnages que l'on découvre ici, notamment celle de Yori, le personnage principal. Si le scénario est à mon sens encore plus affuté que le premier, le dessin n'est pas en reste et gagne lui aussi en puissance. Tout cela conjugué nous donne au final une série d’une rare richesse et puissance graphique comme on en lit trop peu souvent à mon goût. Un "must have" qui frise à mes yeux la perfection ; si la suite prévue est du même tenant, cette série basculera sans aucun doute dans mon petit panthéon des séries cultes. *** tome 3 *** Et bien voilà ! L'attente fût longue mais en valait vraiment la peine ! Quelle claque encore mes amis ! Avec ce troisième tome "Le Grand Homme", Hubert et Gatignol confortent pour ma part l'immense talent qui est le leur. Construit sur le même principe que les deux tomes précédents en alternant des chapitres de planches introduits par quelques pages de texte à la façon d'un conte, ils nous emmènent cette fois sur traces de Lours, un personnage qui n'a pas été sans me rappeler sans trop savoir pourquoi le Grands-Pas du Seigneur des Anneaux. Coutelier itinérant à la tête d'un groupe de résistants, il s'impose par son abnégation et son sens de la stratégie. La chute de la dynastie des Ogres va bouleverser tout ce petit univers et obliger Lours à faire face aux démons de son passé et soumettre sa résilience à rude épreuve. J'ai littéralement été happé par cet album qui monte progressivement en puissance. A chaque chapitre l'intrigue révèle un nouveau pan de l'histoire qui prend une profondeur impressionnante et d'une rare richesse. Wow !!! Quel background ! Quelle claque ! Bertrand Gatignol est quant à lui au dessin de plus en plus à l'aise avec cet univers et nous régale de planches toujours aussi sublimes dans un noir et blanc d'une rare élégance. Voilà un duo qui maîtrise parfaitement son sujet et nous régale d'un troisième album des plus aboutit ! Une cinquième étoile des plus méritée ! Bravo messieurs ! (Et vivement la suite !!!)
Je me décide à écrire à un avis car je trouve les notes précédentes vraiment bien trop basses. Or il ne faudrait pas que le lecteur passe à côté de ce petit bijou : c'est bien simple, c'est certainement la meilleure BD que j'ai lue ces dernières années. Le tome 1 notamment, "Petit", est d'une ambition incroyable. Hubert a créé ici un univers formidablement riche, allant même jusqu'à nous raconter la généalogie des Ogres-Dieux entre chaque chapitre: pas avare le Hubert tant il y avait sûrement de quoi produire un tome supplémentaire pour chaque ancêtre. Le noir et blanc de Gatignol est somptueux, ce qui, ajouté au format et à la finition très travaillée de ces ouvrages, fait de chaque petit tome un bijou esthétique. Je suis parfois dubitatif sur le principe des collections tant elles regroupent parfois pépites et banalités mais force est de constater que les trois séries que j'ai lues de la collection Métamorphose (Billy Brouillard, Dans la forêt et donc "Les Ogres-Dieux") sont de franches réussites. Attention chef d'œuvre.
Wouha !! Encore un bel ouvrage. Un vrai emballage cadeau pour cette fin d'année. Superbe couverture. Lettres dorées sur un fond noir mat. Un bel objet. Joli coup de crayon de Gatignol, personnellement, les œuvres noires et blanches commençaient à m'ennuyer. Et là, je retrouve une vraie intensité dans les contrastes, un réel jeu d'ombres. C'est vraiment très beau. Un noir et blanc utile à l'histoire. La richesse des détails est également très réussie. Les décors sont gigantesques, l'architecture représentée est tout à fait dans le propos. Nous sommes vers le 16ème siècle. Le dessin de couverture devrait finir de vous convaincre et vous donner envie d'ouvrir cette BD. L'histoire est loin d'être un conte de fée, au contraire. A ne pas donner aux enfants, sous peine de les retrouver dans le lit de papa et maman. La famille des ogres est juste abominable, ils sont laids, ils n'ont pas inventé l'eau chaude, ils semblent dénués de toute sensibilité. Par dessus tout, ils sont cruels. Ils dévorent les humains, comme on mange des chips. Ambiance très sombre garantie. Au milieu de cette famille vit Desdée, matriarche charismatique rejetée par les siens. Elle incarne la raison et la sagesse. Elle essaiera de guider et protéger petit. On s'attache vite au héros, ce petit gars minuscule et fragile. Il doit grandir entre les humains et sa famille. Entre ces deux "populations", la haine est omniprésente. Il aura bien du mal à trouver sa place dans un monde visiblement pas fait pour lui (d'ailleurs fait pour personne...). Est-il réellement possible de se détacher de son héritage culturel, d'un patrimoine génétique trop lourd à assumer ? Quelles en seraient les conséquences ? L'histoire est entrecoupée par des focus sur différents personnages de l'histoire. Elle est bien écrite et les dessins qui illustrent ces protagonistes sont magnifiques. Le doré sur le noir rend l'ensemble superbe, c'est du plus bel effet. 2ème partie -Demi-sang- La maison d'édition continue de nous proposer un bel ouvrage, ces couvertures sont toujours aussi belles. Néanmoins, pour ce deuxième tome, il ne faut pas s'attendre à la suite du premier volume. Nous sommes bien toujours dans l'univers des ogres dieux où il règne une atmosphère classieuse, sombre et violente, et très gothique. Contrairement à petit qui est bien le fils d'une ogresse, cette fois-ci le héros principal est né de l'union d'un noble et d'une femme de plus basse extraction. Le titre prête donc à confusion... J'ai trouvé l'histoire moins originale que pour le premier, toute l'intrigue tourne autour de ce personnage qui ne cherche à servir qu'une seule chose : sa vengeance. Pour cela il usera de ruses politiques, de son habileté aux beaux discours et de son joli minois et sera prêt à s'oublier lui-même pour assouvir sa soif de pouvoir et d'estime en vue de sa vengeance. Il existe une relation complexe entre sa mère et lui, sa mère et son père qui rend par moment l'histoire trop dense psychologiquement. Nous en apprenons toujours un peu plus sur l'univers des ogres dieux et c'est appréciable. Les dessins sont toujours aussi beau, mais l'histoire est moins prenante, moins intense, moins rythmée. Ce qui faisait la beauté du premier s'est estompé par un scénario convenu où les surprises sont finalement peu nombreuses. Les ogres apparaissent peu, quelques liaisons avec "Petit" sont présentes pour maintenir le fil rouge de la série. L'album reste entrecoupé par la généalogie des ogres dieux, les textes m'ont semblé plus étoffés (un peu trop?), toujours bien écrit encadrés par de très beaux cartouches et de belles "enluminures". Est-ce que ce tome sert à immerger un peu plus le lecteur dans l'univers des ogres dieux ? Et-ce que le troisième volet sera à la hauteur du premier ? Beaucoup d'interrogation pour cette suite assez réussie mais pas à la hauteur de "Petit". Pour ce 2ème tome, je note 3,5/5 pour la richesse des dessins et de l'univers. Mais je reste sur ma faim quant au scénario. J'attendais vraiment de connaître la suite des aventures de "Petit". Petite déception...
J'avais été grandement interpellé par l'avis de SKamby sur cette magnifique bd arrivée de nulle part jamais entendu parler de ces auteurs) et je me suis donc empressé d'écrire une lettre recommandée au père noël qui a réussi à choper le dernier tome qui restait quelques jours avant Noël. Enfin terminée la lecture et c'est superbe ! Tout comme les 2 avis précédents j'ai tout d'abord été emballé par l'originalité du concept (un superbe album noir et blanc, ou plutôt avec niveaux de gris informatisés du plus bel effet, des intermèdes sous formes de textes nous présentant l'arbre généalogiques des terribles ogres...). Et puis surtout par la magnificence de ce décor de châteaux gigantesques type mont Saint Michel mais reconstitué au fur et à mesure des dimensions variables des générations d'ogres. Enfin non, le truc qui m'a emballé tout de suite c'est bien sûr cette histoire féerique type conte de fée avec une bonne louche horrifique (je parle bien sûr de l'aspect cannibale et horrible des ogres passant leur temps à festoyer ou à grignoter des troncs humains). Ils ont vraiment des mines terrifiantes (hormis les 2 ogresses ) et tout cela nous rappelle la nature profondément cruelle et horrible du mythe de l'ogre. L'ogre, le vrai, celui qui dévore les humains qu'on avait tendance à oublier dans nombre de récits l'humanisant le plus souvent. Bref sur cet aspect c'est réussi à 200%. Le dessinateur joue merveilleusement bien avec les différences de tailles, certains ogres étant nettement plus grands que d'autres. Donc les visages et les membres sont parfois énormes (et donc plus blancs et immaculés) que certains autres personnages ou architectures plus détaillés, sombres et fouillés. En revanche j'ai eu une micro-déception en refermant les pages de cet album que j'ai tout de même dévoré. Je m'attendais à plus d'aventures, une fin encore meilleure ou que cet album ne s'arrête pas tellement j'étais bien dans cet univers. J'en voulais beaucoup plus. C'est finalement un tout petit peu convenu dans les péripéties. Presque Disney (la mine du héros et de sa " princesse"). Mais je pinaille et du Disney avec des ogres terrifiants qui dévorent des troncs humains dans un labyrinthe de châteaux et d'églises gigantesques j'en veux bien tous les jours ^^
Fabuleux! A l'heure du numérique, de photo shop, des colorisations par ordinateur, cette BD nous montre que oui, définitivement oui, la bande dessinée est un art. Avant d'en venir à l'oeuvre même, juste un petit mot pour dire que souvent sur ce site nous avons vilipendé les Editions Soleil, alors ici remercions les pour le travail d'édition et la présentation de l'ouvrage qui est tout bonnement magnifique dans ce noir et gris où le titre ressort en lettres d'or. 174 pages de pur bonheur pictural et scénaristique. Je n'ai pas peur de dire que chaque planche est une oeuvre en soit. Au premier abord l'on se dit que le trait est simple, mais c'est justement ce qui fait sa force. Une ligne claire mais juste et avec un souci du détail phénoménal. Admirez les boiseries du lit dans lequel dort Petit à la page 34, les architectures, les colonnes et leurs encorbellements, le drapé des tissus. Ce dessin offre un aspect ancien tel qu'il pouvait être utilisé au XIXème siècle dans les illustrations des livres de prix. Mais attention il n'y a pas ici la moindre afféterie et le côté un peu empesé que l'on trouvait parfois à cette époque est ici absent. La couleur, ou plutôt les couleurs car il n'y a pas ici un simple noir et blanc; comme chez Soulage, il y a des dégradés de noir, des perspectives, remarquables, qui accentuent ces effets. Bref, la mise en page, le graphisme (voir cette scène ou la reine se fait habiller), non c'est juste beau! Et l'histoire me direz vous? Elle n'est rien moins que véritablement originale, en effet les ogres sont méchants, il était sans doute bon de le rappeler. Ils mangent des humains, ils sont un peu benêts et totalement consanguins, ceci expliquant cela, et vivent en dehors du temps et du reste du monde. Mon prédécesseur a résumé l'histoire, j'ajouterais juste que l'idée de présenter en "prose" les protagonistes principaux de cette histoire est excellente. Peut être est il un peu tard pour le placer sous le sapin, (les étrennes arrivent!), mais ce livre est véritablement à posséder dans sa bibliothèque.
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