Petites coupures à Shioguni

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Angoulême 2015 : Fauve Polar SNCF Enquête à Tokyo.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Les meilleurs mangas policiers Les petits éditeurs indépendants

Il était tard. Un petit restaurant sans client. Trois gangsters de carte postale, le costard ébène et les lunettes opaques. Oui, Kenji avait emprunté du fric aux mauvaises personnes et non, il ne pouvait pas le rendre. La nuit devait mal se passer.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Novembre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Petites coupures à Shioguni © Editions Philippe Picquier 2014
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

03/01/2015 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai emprunté cet album après l’avoir laissé de côté plusieurs fois, rebuté par une couverture que je n’aime pas, et craignant d’y trouver une esthétique manga à laquelle je n’accroche pas du tout. Mais finalement j’ai franchi le pas et ai lu cet album, essentiellement poussé par la récompense qu’il avait obtenue à Angoulême. Et je me demande après lecture ce qui a bien pu motiver cette récompense. Sans doute le jury a-t-il été davantage sensible à la construction, à l’esthétique qu’à l’histoire proprement dite : en effet, tout est « déconstruit », nous suivons, lisons les comptes-rendus de l’enquête, annotés, avec des bouts de papiers, les témoignages des protagonistes (et, en parallèle, nous suivons les événements qui donneront ensuite lieu aux interrogatoires). Je ne sais pas si je suis clair. De toute façon, ça ne l’est pas à la lecture. En effet, le choix de construction hache un peu la lecture, et le dessin – que je n’aime pas trop (même s’il possède de réelles qualités) – ne rend pas les choses très claires. Surtout que le texte, placé un peu partout sur la page – que ce soit de rares dialogues ou des commentaires off, n’est pas toujours très lisible. Bref, l’album mise tout sur la mise en scène, l’habillage (construction de l’intrigue et dessin original), mais cela ne masque pas une histoire on ne peut plus banale et succincte. Au départ, j’ai cru avoir affaire à une histoire comme celle du très bon dessin animé « La véritable histoire du Petit Chaperon rouge », mais ici il n’y a pas assez d’idées, d’humour pour relever le plat, et l’éclatement de l’intrigue ne la fait pas paraître moins creuse. A lire essentiellement pour la construction – relativement originale (mais aussi si vous êtes plus réceptif que moi au dessin – mais là c’est affaire de goût) : c’est cet aspect qui me fait arrondir aux trois étoiles. Note réelle 2,5/5.

06/12/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 C'est clair que la mise en scène est la première chose que l'on remarque lorsqu'on commence la lecture de cet album! En effet, l'auteur nous montre son histoire de manière assez originale. La narration est fluide et j'aime bien le dessin. En revanche, il a fallu que je relise certaines scènes afin d'être sur d'avoir bien compris car l'intrigue n'est pas très évidente au début et puis lorsque j'ai totalement compris je me suis rendu compte que c'était un peu banal et de plus l'histoire ne m'a pas trop passionné. C'est donc un beau livre avec un scénario moyen.

05/04/2016 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur karibou79

Florent est gaijin (comme moi) mais j'ai fait un bond de 10,000 kms en lisant ce livre. C'est le Japon: des lumières partuit la nuit, on mange, on parle, c'est le bordel mais on reste poli. Même la couverture cartonnée et carrée renvoit aux livres d'autrefois. Une histoire à tiroirs vraiment maligne qui rend la relecture obligatoire (qui raconte, c'est quoi ce panda...). Et puis, les couleurs de ses crayons sont si chaudes. Prix du Polar totalement justifié.

29/01/2016 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 2/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Que voilà un curieux objet graphique ! Difficilement identifiable, il l’est, et c’est cette originalité qui attire l’œil. La mise en page est totalement libre, alternant pleines pages, gaufriers, avec ou sans cases, et feuilles tirées du carnet de bord (annotations comprises) de l’enquêteur, dont on ne sait jamais bien qui il est, mais sert au moins à rappeler qu’on est bien dans un polar. Le dessin semi-réaliste et le traitement de la couleur se conjuguent à merveille pour rendre de splendides ambiances urbaines et nocturnes au Pays du soleil levant, à la fois sombres et chamarrées. Un vrai plaisir des yeux ! Il n’en va pas tout à fait de même pour la lecture, et c’est une vraie déception ! La déstructuration de la mise en page semble s’être répercutée sur la narration, et malgré les efforts perceptibles de l’auteur en faveur d’une certaine fluidité, le lecteur est souvent obligé – moi en tous cas – de revenir quelques pages en arrière pour ne pas se perdre, d’autant que la multiplication des noms japonais ne facilite pas toujours la tâche. De même le choix d’une police de caractères sans doute un peu trop stylisée n’est pas réellement justifié, et ne fait que renforcer ce manque de fluidité. La concentration est donc requise au risque de devoir effectuer une seconde lecture ou alors carrément d’abandonner en cours de route. De plus, l’histoire n’est pas franchement palpitante, et ce ne sont pas ces personnages dépourvus de caractère qui vont sauver la mise. Pour résumer, « Petites Coupures à Shioguni » se caractérise par un graphisme splendide hélas lesté d’un scénario assez banal et trop fouillis. On aurait été en droit d’en attendre plus de la part du Prix polar d’Angoulême 2015 !

23/11/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Non, cela ne le fait pas ! Petites coupures à Shioguni m'a donné un mal de tête à reconstituer l'ensemble de ce puzzle récit autour d'un crime dans un Japon urbain. Il y a des fois où la mise en scène est vraiment difficile. Cela plaira sans doute à des amateurs mais le récit éclaté n'est guère mon genre de prédilection. Par ailleurs, il y a de véritables documents d'enquêtes insérés ce qui rend le tout assez brouillon dans le style. Le fait qu'il soit sélectionné à Angoulême en 2015 n'est pas une référence poussant à la curiosité de découverte. Graphiquement, c'est beau et cela attire avec cette colorisation très chaleureuse. Mais bon, j'ai été plutôt très déçu par le reste.

01/05/2015 (modifier)

Florent Chavouet avait déjà montré qu’il aimait le Japon avec ses carnets de voyage Tokyo Sanpo et Manabé Shima où il se mettait en scène. Il a maintenant passé le cap de la découverte du pays et s'est suffisamment imprégné du Japon pour raconter une histoire qui s'y passe sans chercher à "juste" faire un récit de voyage. Petites coupures à Shioguni est un « polar ». Pas un roman noir rempli de meurtres sanglants mais un livre qui préfère la description d’un quotidien perturbé. Tout est dans l’ambiance de ce quartier parfaitement retranscrit. Jamais l’impression n'est donnée d’un Japon fantasmé par un occidental. Tout paraît juste. Sans cliché. Petites coupures à Shioguni narre plusieurs faits divers se déroulant dans un quartier japonais durant quelques heures d'une nuit. Toutes les histoires se croisent et s'entrecroisent. La trame prend la forme d'un dossier d'enquête où chaque protagoniste raconte sa version de cette nuit. L'intérêt repose sur le fait que, comme dans une enquête de police, la vérité de l'un n'est pas celle d'un autre. L'histoire ne suit pas un ordre chronologique et, selon les intervenants du récit, le spectateur migrera dans le temps à un moment donné de la nuit. La trame, éclatée, rappelle Pulp fiction. Le lecteur est quasi dans le rôle de l’enquêteur et doit lui-même démêler ce puzzle au cours des différents interrogatoires. Ce jeu de fausses pistes, plutôt drôle, est renforcé par la mise en page de l’ouvrage. Formellement, c’est très fort. Le livre alterne cartes de quartier, coupures de presses, notes de dossier, rapports de police, illustrations et bande dessinée. Le dessin est semi-caricatural et les couleurs flashy ne plairont pas à tout le monde, mais cela sort de l’ordinaire. Florent Chavouet explose le format BD habituel, recourant rarement à des cases et des bandes. En feuilletant rapidement le livre, on pourrait croire à tort qu’il s’agit d’un récit illustré. Les magnifiques pleines pages sautent aux yeux. Pourtant, l’art séquentiel est bien en place. Chaque détail a son importance et, souvent, seuls un indice en arrière-plan, un mot dans un carnet ou un article de journal permettent de faire le lien entre les différents événements narrés. Un retour en arrière peut s'avérer nécessaire pour tout bien appréhender. Le superbe boulot des éditions Philippe Picquier est à saluer: le livre est de toute beauté avec son format cartonné et une belle couverture résumant parfaitement l’ouvrage. Par contre, tout ce qui est beau se paie et les 21,50 € à débourser en rebuteront malheureusement plus d'un. Espérons toutefois que le prix du polar obtenu à Angoulême remette en tête de gondole ce livre passé relativement inaperçu lors de sa sortie.

23/02/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Sympa ce one-shot à la sauce nippone. Florent Chavouet, à l'oeuvre complètement dévouée au pays du Soleil levant, propose donc une enquête policière déstructurée, non linéaire, ponctuée de rapports -typographiés ou simplement écrits à la main- de la police ou les notes d'un journaliste... Le montage est très original, ne répondant pas forcément à une logique, sinon celle de servir le récit, l'expressivité des personnages, la fluidité de l'action. On se retrouve ainsi avec des pages très différentes, une qualité certaine pour ne pas perdre le lecteur, car l'intrigue, une fois remise dans l'ordre, se révèle assez basique, et finalement banale. Comme quoi la façon de raconter peut tout changer. Seul petit bémol, le choix d'écrire à la plume, comme si l'écriture latine était semblable aux kanji; c'est parfois un peu ardu... A lire pour la mise en scène si particulière.

03/01/2015 (modifier)