David Boring
Le jeune David Boring est amoureux d'une fille qui correspond exactement à son idéal féminin. Ils sortent ensemble quelques temps, avant qu'elle ne disparaisse brutalement, sans véritable explication...
Comix Cornélius Les petits éditeurs indépendants
Bien qu'il parvienne a attirer dans son lit des filles que d'autres jugeraient très attirantes, David Boring semble éternellement insatisfait par sa vie sexuelle. Il collectionne dans un album des photos et dessins de jeunes filles qui le font fantasmer. Un jour, il rencontre une étudiante qui ressemble comme une soeur à l'une des filles de son album, sa préférée. David tombe évidemment amoureux de la jeune fille, et va s'efforcer de la séduire.
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Date de parution | Mai 2002 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'amour transforme. - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Elle a fait l'objet d'une prépublication dans les épisodes 19 (acte I paru en 1998), 20 (acte II, en 1999) et 21 (acte III, en 2000) du comics Eightball. David Boring (20 ans) est en train de s'envoyer en l'air avec une superbe jeune femme à l'aube d'une carrière de modèle. Il rentre chez lui et rend compte à Dot Paar, sa meilleure amie qui est également sa colocataire et une lesbienne. Bien qu'étant non violent, il exerce le métier d'agent de sécurité. Il reçoit un coup de téléphone de Whitey Whitman, un ancien copain d'enfance, qui annonce qu'il vient s'inviter chez lui dès le lendemain. Après l'avoir récupéré à l'aéroport, David et Dot l'emmène prendre un verre dans un bar. Là Whitey drague une jeune femme avec qui il part. le lendemain il est mort. Alors que David se rend à son enterrement, il croise Wanda Kraml, l'incarnation de son idéal de la perfection féminine. Il en tombe amoureux. Pour cette histoire, Daniel Clowes (scénariste et dessinateur, cette BD est en noir & blanc, avec des niveaux de gris) a choisi une narration centrée sur le personnage de David Boring qui apparaît dans 95% des scènes. Il y a en plus des petites cellules de texte dans lesquelles le lecteur découvre la voix intérieure de David Boring. Ce personnage ne semble pas avoir d'ambition dans la vie. Il a une apparence très ordinaire, avec une belle raie sur le coté, et une musculature peu développée. Il fait preuve d'un talent certain pour emballer les poulettes. Ses 2 principaux objectifs sont de se tenir à l'écart de sa mère qui habite dans une petite ville de campagne éloignée, et de coucher avec des femmes dont l'apparence correspond à ses critères très arrêtés sur les canons de la beauté féminine. Pour le reste, Boring a un caractère plutôt passif, acceptant les événements comme ils viennent. Dot, sa colocataire, semble avoir pour seul objectif de trouver l'amour auprès d'une jolie femme, mais ses conquêtes ont toutes déjà un petit ami. L'histoire de David Boring se déroule dans une réalité proche de la notre, où le surnaturel n'existe pas. C'est tout juste si Clowes joue le temps de quelques cases avec l'idée d'une médaille porte-bonheur. Mais au final cet élément sert plutôt de leitmotiv que de ressort dramatique. C'est d'ailleurs l'une des composantes de l'histoire que de mettre en avant des leitmotivs dans la vie du personnage. Il y a en particulier son attirance pour une forme particulière de postérieur chez les femmes. Après que Dot en ait fait le constat au cours de la conversation, chaque fois que Clowes choisit un cadrage qui met au premier plan le derrière d'une femme, le lecteur fait immédiatement le lien avec cette attirance qui flirte avec une forme douce de fétichisme pour Boring. Il y a d'autres motifs visuels qui ne sont répétés que 2 fois, telle la femme se baignant dans la mer (page 33 et page 116). le lecteur en retire l'impression que la vie de David Boring s'inscrit dans une forme de prédestination, renforcée par l'apparition le temps d'une case de l’œil de Dieu (imaginé par Boring). Clowes indique par là que Boring est entièrement à la merci de son imagination d'auteur. La présence de l'auteur derrière les cases et les agissements des personnages se fait également ressentir dans les quelques événements arbitraires qui insufflent une tension dramatique similaire à celle d'un récit d'action tels qu'un coup de feu ou une mystérieuse épidémie. D'un coté il est possible d'y voir un artifice de l'auteur souhaitant insérer une forme d'énergie liée à l'action ; de l'autre il est possible d'y voir une volonté délibérée de la part de Clowes de faire ressortir la théâtralité de son récit pour que le lecteur ne se concentre plus que sur les états d'esprit du personnage principal. Quoi qu'il en soit, Daniel Clowes adopte un ton narratif le plus prosaïque possible, le plus terre à terre possible, en évitant tout sensationnalisme. Cette volonté est apparente dans les illustrations. Clowes utilise un style à la fois réaliste et simplifié pour que chaque image puisse être assimilée immédiatement à la lecture. Pour autant, chaque case contient des informations visuelles qui rendent chaque personnage unique, chaque lieu spécifique. Dès la deuxième case, alors que Boring est en train d'avoir un rapport sexuel avec cette jeune femme, le lecteur peut se promener avec les yeux dans cette chambre : une lampe de chevet au style vieillot, quelques vêtements par terre, une commode sur laquelle est posé un vase, les rideaux, la silhouette de quelques immeubles. En une seule image, Clowes sait décrire tout un lieu qui donne des informations sur la personnalité de son propriétaire. Son travail sur le langage corporel et sur les expressions proscrit toute exagération ou comportement outré. La finesse de ses traits lui permet de faire passer toute sorte de sentiments et de sensations par le jeu des acteurs. Il y a également de savants découpages de séquences (certaines muettes) qui décrivent une action, tout en transcrivant avec aisance la tension entre les personnages ou leur état d'esprit. Par exemple, Boring se lance à peloter les fesses de sa conquête du moment, tous les 2 allongés sur un lit. le lecteur perçoit toute son hésitation, sa tension intérieure, l'intensité dans la retenue de ses mouvements. Par le biais de la vie étrange de David Boring (à la fois active et passive), Daniel Clowes s'amuse à mettre en scène la vie intérieure de son personnage, et à dresser un portrait psychologique sophistiqué et nuancé. Il joue avec le thème du complexe d’œdipe, sans en dire le nom, Boring cherchant un sens dans le dernier objet laissé par son père (un comics de superhéros). Il s'amuse à tester les limites des dispositifs narratifs en attirant l'attention du lecteur sur le caractère arbitraire des événements exceptionnels. Il décortique une forme douce de narcissisme, avec une expression de la force vitale sous la forme d'une sexualité peu sublimée. Sous des dehors de chronique de la vie d'un personnage falot et égocentrique, Daniel Clowes met en scène des principes psychologiques, sans jamais recourir au vocabulaire propre à la psychanalyse. Il préfère montrer plutôt que d'expliquer. Il aboutit à un récit hypnotique peuplé de personnages à fortes personnalités, attachants malgré leur caractère bizarre.
Je pense être passé en partie à côté de cette histoire. Qui possède des qualités, certes, mais que j’ai trouvé un peu trop hésitante, « errante », et pour tout dire trop froide. La froideur est en partie inerrante au dessin de Clowes, avec des personnages quelque peu figés, même si j’aime bien son Noir et Blanc. Il a quelques accointances avec celui de Burns, même s’il possède moins de nuance et de force. C’est surtout l’histoire à laquelle j’ai eu du mal à accrocher. Clowes y développe certains de ses thèmes récurrents. Comme un certain spleen amoureux, la recherche, quasi infinie et sans cible ni succès clair (comme si Zenon guidait ses fantasmes). Ainsi David, éternel insatisfait (alors même qu’il accumule quelques succès féminins), se cherche, cherche LA femme (un carnet de croquis collecte ses fantasmes et des portraits de femmes idéalisées ou conquises). La seule qui aurait pu correspondre à ses désirs lui échappe brusquement… On a du mal à concevoir de l’empathie pour David et ses atermoiements. Il est d’ailleurs presque asocial – seule sa copine et colocataire Dot, lesbienne, semble le supporter (dans tous les sens du terme d’ailleurs !). Pour le reste, les passages sur l’île à l’écart du monde, les aspects vaguement thriller (qui ne livrent pas au final leurs secrets), peinent à dynamiser une intrigue qui se traine trop je trouve. La vision de l’amour y est en plus très triste… Bref, un album lu sans trop de passion, et qui m’a laissé un peu sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
L'album de Daniel Clowes qui m'a le moins enthousiasmé jusqu'à présent. Je dois reconnaître que l'auteur a un certain talent car il a bien représenté le comportement d'un type névrosé qui est complètement détaché de tout et qui ne montre pas beaucoup d'émotions. Le problème c'est que la narration est aussi sans émotion et je me suis vite ennuyé, même lorsqu'il y a enfin des trucs incroyables qui arrivent dans la deuxième partie (je n'ai lu que quelques pages de la troisième partie avant d’arrêter). Il semblerait que la fin du monde arrive et le héros s'en fout ? Et ben moi aussi ! J'ai rarement vu une BD qui porte aussi bien son nom. Bref, je ne suis jamais rentré dans cette BD qui fait parti des dizaines de BD que la majorité des lecteurs aiment pour des raisons que je ne comprends pas. Cet auteur ne doit pas être pour moi.
Faire un résumé de cette histoire au scénario tortueux relève du défi. Et je confesse mon manque de motivation pour m’y atteler. D’ailleurs, rien que le nom du héros éponyme, ou plus exactement antihéros, montre clairement qu’on n’est pas là pour s’éclater. Il est fort probable que Daniel Clowes se soit inspiré de sa propre expérience, misant à fond sur l’analyse introspective, et du même coup, sur la patience du lecteur. L’histoire est lisible, assez réaliste par rapport à ce que j’ai pu lire du même auteur (par exemple Comme un gant de velours pris dans la fonte, sorte de folie hallucinée mise en images), encore faut-il se souvenir des nombreux personnages, mais là n’est pas la question. Les digressions et autres états d’âme de Clowes sont bien trop nombreux à mon sens pour faire en sorte que « David Boring » (l’œuvre) fasse ressortir quelque chose de vraiment marquant. On ne retiendra que quelques images fugaces sans arriver vraiment à savoir où l’auteur a voulu en venir, si ce n’est évoquer de façon erratique ces thèmes éternels que sont la quête de l’âme sœur et du désespoir amoureux. Dans cette narration très clinique et dépourvue d’émotion, avec des personnages figés et en proie à leurs névroses, il y est fait allusion à des attentats bactériologiques alors que le pays semble en état de guerre larvée contre un ennemi invisible, sans que l’on sache exactement de quoi il retourne. Plusieurs meurtres émaillent le récit, renforçant cette atmosphère vaguement inquiétante, sans volonté d’accentuer l’aspect « thriller » mais au contraire en les banalisant. David Boring lui-même échappera miraculeusement à une tentative d’assassinat, dont on ne connaîtra ni l’auteur ni le mobile. De plus, le sexe y est décrit comme triste et l’amour comme source de jalousie hystérique. Bref, si vous souhaitez avoir des réponses sur le sujet, c’est raté, vous n’aurez que des questionnements en plus. Et n’espérez pas mieux goûter la vie après une telle lecture, seuls les éternels insatisfaits ou les désenchantés seront comblés ! Sauf peut-être à la dernière page où émerge une touche d’apaisement, presque trop tard, presque incongrue. En cela l’œuvre s’inscrit sans aucun doute dans le genre alternatif, ce que vient renforcer cette ligne claire en noir et blanc bien trop sage et bien trop cérébrale pour n’avoir pas quelque chose à cacher. Pour résumer, David Boring serait une sorte de Woody Allen jeune sans l’humour.
Comme tant d'autres bouquins, cela faisait longtemps qu'un exemplaire de David Boring trônait dans ma collection avec cette même volonté pour ma part de le l'engloutir très rapidement et de le repousser en même temps par peur d'en être déçu ou exclu. Il faut dire qu'avec un titre pareil évoquant à la fois le leader des Naive New Beaters, celui de David Bowie (dont les consonances orales résonnent comme un miroir) ou tout simplement de l'ennui dont Boring est l'exacte traduction et une couverture peu engageante, je me doutais d'une certaine prise de risques. Daniel Clowes est un de ces auteurs discrets et ô combien talentueux sachant utiliser l'ordinaire de toute situation pour en faire ressortir quelques souvenirs enfouis en chacun de nous. Reste à percevoir quelle sensibilité remonte le plus à la surface après analyse et ce n'est pas forcément ce qui nous honore le plus. David Boring c'est exactement cela, une couverture donc représentant le visage du "héros", à la coiffure classique impeccable, moue triste, deux visages de femmes contrariées, deux flingues pointant vers le lecteur et une ombre ou un fantôme nous représentant une inconnue de dos. Tout est un peu résumé dans cette couverture. Il n'est peut être pas dès lors indispensable d'aller plus loin si elle nous place dans une situation anxiogène car ce sera le cas le long des 3 actes suivants. Et pourtant j'ai trouvé plutôt plaisant le premier acte nous narrant les déboires amoureux d'un jeune homme maigrelet, pas totalement attirant ni sur de lui et partageant ses expériences sexuelles avec sa colocataire lesbienne Dot, la seule personne qui lui sera fidèle d'un bout à l'autre du récit. Sa quête de la femme ultime, David Boring, puisque c'est bien de lui dont on suit les traces, va la trouver dans les premières pages de ce premier acte en la présence de Wanda, une jeune fille à la coiffure d'un autre temps et au postérieur jugé trop imposant selon ses dires. Son départ précipité et sans explications sera donc le point de départ d'une recherche de David Boring, perdu entre une mère trop possessive qu'il fuit et le souvenir d'un père, auteur de sombres comics sans succès, qu'il n'aura pas connu. Cette recherche d'identité sexuelle et de valeurs familiales trouvera une pause vers le refuge d'une petite île vers le second acte où les protagonistes vont se déchirer tel un récit d'Agatha Christie avant de revenir vers le troisième et dernier acte où nombre de questions trouveront leur réponse, pas nécessairement celles que le lecteur attend mais celles que l'on peut trouver soi même dans notre propre vécu avec une part de réflexion ou d'introspection. Aucun des personnages n'est réellement attachant ou fascinant. David Boring subit plus qu'il ne contrôle sa propre existence, portant un regard triste et passif sur son vécu. La voix off qu'il anime lui même permet d'introduire une bonne dose d'humour noir et quelques renvois sur des pages précédentes, des personnages apparaissant ici ou là comme des fantômes pour ne revenir que bien des pages plus tardivement comme les hasards de notre propre existence. La menace d'une invasion terroriste renvoie curieusement à un souffle d'apocalypse. Écrit à la fin des années 1990 et curieusement en avance sur les tristes événements du 11 septembre 2001, Daniel Clowes a simplement posé sur papier les préoccupations toujours légitimes d'ailleurs d'une époque pas si lointaine et d'ailleurs le passage à l'an 2000 se passe bien dans les dernières pages de son David Boring presque comme par défaut sans aucun autre bouleversement. Daniel Clowes, l'air de rien, maitrise toutes les situations de son récit. Son dessin en noir et blanc, juste magnifique, est une succession de regards fuyants comme sa couverture l'évoquait déjà. Ses personnages semblent raides et dénués de vie mais ce n'est pas la faute à son coup de crayon. Sa ligne claire est aussi puissante que celle d'un Burns dont il partage également l'hommage au maitre Hergé (l'arrivée sur l'ile est un clin d’œil à la couverture de l'ile mystérieuse sans aucun doute). On ressort de ce David Boring complètement abasourdi, pas le cœur léger tellement certaines situations renvoient au vécu d'un chacun je suppose. La construction en trois actes complètement différents perturbe un récit se faisant l'hommage de l'ennui, sentiment que je n'ai jamais retrouvé à la lecture tant je m'y suis finalement appliqué à le lire en une seule traite avec plaisir et effectivement il s'agit typiquement d'une lecture pouvant diviser comme rassembler. Assurément David Boring est une grande œuvre de notre époque malheureusement par ailleurs car ses réponses sont ailleurs. A ne pas louper pour le meilleur comme pour le pire.
Une amie m'a fait découvrir les Bd de cet auteur dont je n'ai pas tout apprécié. Pour moi, c'est du comics expérimental, en marge des gros comics violents ou de super-héros que j'ai pu lire jusqu'ici, bref des trucs que je ne lisais jamais avant et que je n'aurais sans doute jamais lus si on ne m'y avait invité. Daniel Clowes passe son temps à explorer les tourments intérieurs de ses personnages ; leur incertitude, leur désarroi, leur questionnement les empêchent toujours de grandir ou de s'extérioriser. David Boring, cet étrange garçon obsédé par sa quête de l'idéal féminin et se réfugiant dans un univers de fantasmes, est de ceux-là. Ce récit qui provoque une curieuse et peut-être malsaine sensation, emprisonne le lecteur dans les méandres psychologiques du héros, en déroulant des images parfois assez glauques, mais en utilisant un bon dialogue. A ma grande surprise, j'ai finalement bien réagi devant cet album qui est une démonstration réaliste d'un cas d'asocial torturé psychologiquement et assez minable. Je n'aurais jamais cru pouvoir apprécier ce genre d'histoire. Mais attention, je n'en raffole pas pour autant et je n'ai pas envie de l'acheter pour l'avoir dans ma bdthèque ; lire un récit de ce type, c'est une chose, en lire plus souvent, je ne crois pas que je pourrais parce qu'au bout d'un moment, ça me saoulerait. Mais je suis en fin de compte assez satisfait d'avoir essayé ce genre de comics marginal, ne serait-ce déjà que pour damer le pion à cette amie qui me jugeait trop exclusif dans mes choix. Bon après tout, chacun son truc... Ce qui m'a intéressé dans ce comics, c'est le personnage de Boring complètement détaché de tout, qui ne s'offusque pas à la vue de certains événements, il y a là-dedans une dose de surréalisme assez étrange, avec un type déconnecté de la réalité. Tout ceci est accentué par le dessin de Clowes, au noir et blanc d'une froideur élégante, que je compare à celui d'Adrian Tomine, leurs styles graphiques étant très proches. Un comics original et dérangeant, avec une vraie profondeur, même si c'est quand même pas ma tasse de thé.
Oulala, c’est très "boring", en effet. Y a pas à dire, David porte bien son nom. En plus d’être ennuyeux, il est froid, indifférent et distant. David Boring relate sa vie comme s’il était étranger aux événements vécus, un peu à la manière d’un journaliste rapportant un fait divers. Et ce qu’il vit est plutôt spécial. Il y est question d’amour, de mort et de fin du monde. Le dessin est propre et précis mais manque de souplesse. Non, ce qui m’a bloqué, outre la bizarrerie de l’histoire, c’est le ton monocorde du protagoniste principal qui accentue le détachement à ce qu’il vit. A souligner l’excellente qualité d’édition. Si je viens de lire le meilleur de Daniel Clowes, je crois que je vais en rester là avec cet auteur.
Etrange et déroutante BD que ce "David Boring" de Daniel Clowes... Mais loin de m'avoir rebuté, j'ai finalement apprécié cette immersion dans un univers qui n'est pas sans rappeler celui de Charles Burns ou la série Le Roi des Mouches de Mezzo et Pirus. David Boring n'a rien pour lui, mais il va pourtant réussir par un jeu de focales et d'événements à titiller notre curiosité de façon constante. Clowes maîtrise bien sa narration et pousse son récit dans des recoins pas toujours reluisants, mais qui étayent parfaitement son histoire. Ajoutez à cela un dessin noir & blanc très particulier mais complètement maitrisé, et vous obtenez une BD de la plus belle facture, comme savent si bien le faire les éditions Cornélius (Encore faut-il adhérer à ce graphisme, j'en conviens.). Alors, si un récit un peu sordide et ce genre de graphisme très proche de Charles Burns ne vous rebute pas, ce "David Boring" devrait vous plaire !
Avec Clowes, on sort des sentiers battus. Certes il y a des thèmes récurrents mais l'ensemble se révèle toujours être original. On dirait une histoire pour adolescents mais l'auteur vire rapidement dans le trash avec des morts, du sexe, de l'inceste, etc... L'univers est peu reluisant, le personnage principal est un anti-héros mou et peu charismatique. Pourtant il lui arrive énormément de choses. Il y a un décalage entre l'image qu'il véhicule et les évènements qu'il vit. C'est agréable à lire mais j'ai trouvé le troisième acte décevant. Les deux premiers étaient trop riches pour que l'on ait un final complet. Le dessin est bon, stylisé. Il faut avoir l'esprit ouvert avant de s'attaquer à ce volumineux one shot au risque d'être dérangé par des passages sans concessions. Une bonne lecture mais sans plus à cause d'une fin en dessous.
C’est un bien étrange roman graphique que celui-ci. On ne s’attache pas du tout au héros mais on le suit bien volontiers dans ses aventures sexuelles. La narration est volontairement détachée à l’image de ce David Boring qui paraît bien étrange dans ses réactions. C’est à la fois un récit intimiste et légèrement décalé. Il y a une atmosphère de fin du monde où l’on se demande ce que les protagonistes font là. Ce mélange a un peu du mal à passer. Il y a trois parties et j’avoue nettement avoir préféré la première. Il est question également d’assassinat et de tentative de meurtre. On aura droit à des explications ; cependant des ombres demeurent. Les interrogations demeurent… Le scénario est torturé à souhait et les intrigues se multiplient. On aurait aimé plus de linéarité bien que cela soit tout à fait abordable. Néanmoins, je dois bien avouer que ma lecture a été quand même agréable. Les dialogues ne sont pas insipides et il y a suffisamment de mystère pour nous captiver. Et surtout une authenticité dans les relations entre les personnages qui fait du bien. On était un peu en manque de tout cela. La conclusion n’est pas vraiment à la hauteur de cette œuvre originale ou peut-être à contre-courant de ce qu’on pouvait en attendre. Le dessin reste également figé. Cependant, on pourra essayer pour se faire une idée.
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