Ulysse 1781
L'Odyssée transposée dans les Etats-Unis de la fin du XVIII siècle juste après la guerre d'indépendance. Une libre adaptation entre mythologie, Histoire et fantastique.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Homère Il y a 10 ans... Lanfeust Mag Nouveau Monde
1781, Yorktown. La guerre d'indépendance américaine touche à sa fin. Victorieux, le fier capitaine Ulysse Mc Hendricks s'apprête à rentrer chez lui avec son fils Mack et ses hommes. Mais le retour se précipite lorsqu'il apprend que sa ville, New Itakee, est envahie par une compagnie d'infanterie anglaise. Sa femme, Penn, a été faite otage... Ça vous rappelle quelque chose ? Évidemment !
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Date de parution | 07 Janvier 2015 |
Statut histoire | Série abandonnée (un cycle -non conclusif- terminé) 2 tomes parus |
Les avis
Contrairement à d’autres, c’est le travail d’Hérenguel qui m’intéresse davantage que celui de Dorison. Ma réserve quant à son achat dénote de mon appréciation globale mais s’explique de la manière suivante : On se trouve devant un premier cycle qui doit en appeler d’autres. Comme la suite se fait attendre, je n’en conseille pas l’acquisition pour le moment. Par contre, l’ancrage de l’odyssée d’Ulysse à une période charnière de l’histoire naissante des USA est une idée intéressante et plutôt bien exploitée finalement. Le travail narratif, de qualité, souffre peu la critique. Le suspense et l’action sont au rendez-vous et mis en images par le trait nerveux et expressif d’Hérenguel. Malgré un petit côté brouillon, je trouve la lisibilité des planches satisfaisante. Bref, une bonne entrée en la matière mais qui, en l’état, reste un peu vaine. A noter que si suite il y a, elle se fera sans Herenguel.
Les mythes comme L’Odyssée d’Homère sont des récits intemporels et universels. D’autres auteurs se sont déjà essayés à une réécriture actualisée de la mythologie grecque, dramaturges comme romanciers. On pense à Dan Simmons et ses cycles SF Ilium et Olympos, et même en BD par exemple comme Valérie Mangin et sa série SF Le dernier Troyen. Alors, capter l’essence de cette épopée et la retranscrire dans le contexte historique de la fin de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, why not ? Ulysse 1781 mêle en résumé Fantasy historique et Fantasy mythologique. Cependant, bien que les chants composant L’Odyssée servent évidemment de référence de base au récit concocté par Xavier Dorison, il est important de mentionner l’autre source d’inspiration qu'est Ulysse 31. Ulysse 31 c’était cette série animée franco-japonaise pour enfants qui adaptait L’Odyssée dans un formidable décorum space-fantasy et où Ulysse, son fils Télémaque et Nono le robot vivaient toutes sortes d’aventures. Je pense qu’il est toujours plus facile de retranscrire les mythes dans des récits futuristes où il n’y a quasiment aucune contrainte, tandis que la principale difficulté d’Ulysse 1781 est qu’il s’inscrit dans un cadre historique bien connu et que par conséquent Dorison a dû aussi veiller à ce que son histoire paraisse crédible aux yeux des puristes. Au final, que conserve Xavier Dorison du voyage d’Ulysse ? Le nom des personnages, l’action, l’aventure, toute la tragédie et les exploits héroïques, bref tout ce qu’un lecteur d’aujourd’hui a envie de lire en uchronie fantasy. Le bestiaire et les divinités grecques sont adaptés au contexte américain et deviennent des esprits chamaniques indiens, le navire d’Ulysse ne navigue plus en Méditerranée mais sur les terres Appalaches, son nom l’Achéron est une référence sympa au fleuve sur lequel Charon navigue sa barque. Que veut-on ? De l’aventure ? Ulysse entame à peine son voyage sur le territoire indien Wishita là d’où nul homme blanc n’est jamais revenu, et si on connaît un peu L’Odyssée, on peut penser que le rythme va progressivement grimper en flèche. De l’action ? Une intro qui s’ouvre sur un pugilat entre le stratège Ulysse et le colosse Achilles, des iroquois hostiles, un duel « David contre Goliath ». Du drame, des trucs un peu plus profonds ? Penn seule à New Itakee contre une garnison d’anglais revanchards, la relation compliquée père-fils entre Ulysse et Mack, entre reproches, rancœur, amertume, devoir. De belles gonzesses ? Comme de coutume maintenant chez Dorison il y a dans ses histoires des personnages féminins au caractère bien trempé et au physique ravageur. Du fantastique ? L’Achéron serait inspiré du navire des terres et des mers du cycle d’Elric de Michael Moorcock que cela ne m’étonnerai pas (ou bien est-ce inspiré de l'Odyssée Verth de Philip José Farmer ?), qu’il ne soit pas crédible on s’en moque, le géant indien zombifié « cyclope ». Et patience, cela ne constitue que la première partie de la première histoire. Sans nul doute Ulysse se mettra à dos des divinités plus coriace. Je soupçonne la grand-mère vu dans les premières pages d’être l’équivalente de Poséidon vu que c’est elle qui donne au vie au cyclope. Quant au dessin d’Eric Herenquel, je l’apprécie beaucoup. Son trait est détaillé, minutieux, perfectionniste, les zones de flous au troisième plan ne me dérangent pas et j’aime bien le fait de donner à ses personnages des gueules un peu de travers. 64 pages pour un premier tome, c’est beaucoup d’heures de boulot pour un dessinateur dont on sait pas des plus rapide, il mérite davantage de succès. Il n’y a que sur la couleur de Sébastien Lamirand que je pourrai trouver matière à critiquer mais techniquement il n’y a rien à reprocher, du bon boulot encore une fois. Seulement je ne suis pas un amateur du travail avec Photoshop, les teintes manquent de naturel et j’ai l’impression que ça gâche le dessin, cela l’étouffe. Je sais qu’il existe une version en noir et blanc mais le prix affiché pour l’obtenir est assez dissuasif. Franchement je trouve que l’on juge ici bien sévèrement cet album qui n’est que la première moitié d'un premier diptyque d’une longue série à venir, je trouve plus de motifs à l’encourager que l’inverse. Peut être que certains s’attendaient à lire du James Joyce, mais non, dans l’idée on veut faire un Ulysse 31, et c'est réussi.
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