Retour au Kosovo
Un auteur de bandes dessinées kosovar exilé en Espagne rentre au pays après la fin de la guerre
Aire Libre Auteurs argentins Documentaires [EX] Yougoslavie
Il y a une quinzaine d'années, le Kosovo est devenu le théâtre d'une guerre civile, aux franges de l'Europe. Kosovar, Gani Jakupi a quitté son pays en proie au conflit. Écrivain, journaliste, jazzman, dessinateur et scénariste, il a vécu en France et en Espagne, avant de revenir au Kosovo après la fin des combats en 1999, pour retrouver sa famille et pour témoigner. À la fois proche et lointain, ce conflit a ravivé des doutes et des blessures qu'on croyait oubliés. Comment dire l'après ? Gani Jakupi explore les douloureuses questions qui se posent quand les armes se taisent et que la vie doit reprendre ses droits.
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Date de parution | 03 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai bien aimé les premières pages d’introduction, illustrant des cauchemars de l’auteur à propos des « événements » se déroulant dans son ex-Yougoslavie natale : ces passages sont vraiment très beaux. J’ai été plus décontenancé par la suite, pas inintéressante, mais dont le rendu m’intriguait moins. Mais le côté graphique est quand même globalement réussi, assez chouette, malgré l’aspect « crayonnés vite recouverts de couleurs » de certaines planches. J’ai moins aimé par contre le travail à l’aquarelle, vers la fin. Pour ce qui est de « l’histoire », on a là plus un carnet où l’auteur développerait son ressenti par rapport au déchirement de la Yougoslavie, qu’un véritable documentaire. Du coup ça se laisse lire, mais c’est nettement moins captivant que ce que d’autres ont pu faire sur le même sujet en BD (Joe Sacco ou Joe Kubert, voire, dans une vision totalement poétique, Enki Bilal, avec Le Sommeil du Monstre). A noter qu’un petit dossier en fin d’album resitue le contexte (texte et photos). Un album à emprunter, à l’occasion, si le sujet vous intéresse.
J’ai avant tout lu cet album pour son dessin… j’imagine que le style ne plaira pas à tout le monde (je vous laisser admirer les planches dans la galerie), mais moi j’adore cette colorisation « éclatante » et volontairement approximative. J’ai passé beaucoup de temps à admirer les illustrations. L’histoire m’a un peu moins enthousiasmé. Il s’agit d’un carnet de voyage plutôt que d’un documentaire… l’auteur se promène, décrit ce qu’il voit… la narration est donc composée de courtes séquences pas forcément reliées entre elles, et du coup je trouve que leur impact est moindre. J’ai aussi eu un peu de mal avec certains enchainements pas toujours très clairs. Enfin, le dessin est certes magnifique, mais manque finalement de détails pour retranscrire certaines scènes… par exemple quand l’auteur parle de « maisons détruites », mais ces dernières sont simplement représentées par des rectangles de couleur unie. Bon, l’album propose quand même des témoignages intéressants, et une réflexion sur la guerre. Mais je ne l’ai pas trouvé aussi marquant que d’autres BD du même genre.
Un auteur de bandes dessinées a quitté son pays, le Kosovo du fait des combats entre la communauté kosovare et la communauté serbe, et il vit désormais en Espagne. Avec la fin des combats, il se décide enfin à repartir dans son pays d'origine pour juger de lui même de la situation. L'occasion de revivre ce conflit au travers des témoignages des uns et des autres, de constater de visu les destructions occasionnées par le conflit où règne un calme précaire, dû notamment à la présence des forces militaires de l'ONU. Et puis peu à peu le pays se reconstruit, tant physiquement que psychologiquement. Peu à peu la vie reprend son cours. La jeunesse reprend goût à la vie. Comme un symbole, Jakupi, qui est le scénariste de cette BD, revient montrer à ses parents restés au pays, son enfant né en Espagne. Jakupi n'a pas eu la force de dessiner lui même cette histoire, du fait de la charge émotionnelle trop forte. Voilà pourquoi il a demandé à Jorge Gonzales de s'en charger, grâce à son dessin si particulier réalisé sur ordinateur. L'ensemble donne naissance à un récit sobre, mais éclairant, évitant le pathos et la violence inutile. Une bonne photographie d'un conflit récent dans les Balkans qui a ensanglanté cette partie si sensible du continent européen.
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