La Machine à influencer (The Influencing Machine)

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

Roman graphique documentaire sur l’histoire des médias, le livre passionnant de la journaliste Brooke Gladstone et du dessinateur Josh Neufeld, évoque avec intelligence et une profusion d’informations les rapports entre les médias et les politiques.


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Pourquoi le chiffre de 50 000 victimes revient-il aussi souvent dans les médias américains ? Les journalistes devraient-ils annoncer leurs intentions de vote ? Internet radicalise t-il nos opinions ? Ce sont quelques-unes des questions soulevées par Brooke Gladstone, journaliste spécialiste des médias pour la radio publique américaine NPR. Avec l’aide du dessinateur de bande dessinée documentaire Josh Neufeld, elle retrace dans La Machine à influencer l’évolution des médias d’information et des pratiques journalistiques. Des premières dérives de l’information sous l’empire romain jusqu’aux errements des médias américains au moment de l’entrée en guerre contre l’Irak, Brooke Gladstone s’interroge et livre une grande leçon de journalisme.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Avril 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Machine à influencer © Cà et Là 2014
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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12/02/2015 | Erik
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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L'information objective ? - Il s'agit d'un essai sur le journalisme et les informations en un tome, en bandes dessinées, récit indépendant de tout autre, paru initialement en 2011. le scénario est de Brooke Gladstone (une journaliste américaine animant une émission de radio régulière), et les illustrations de Josh Neufeld. L'ouvrage se compose de 15 chapitres, précédés d'une introduction d'une vingtaine de pages dans laquelle l'auteure se présente, explique la soif d'objectivité et précise le sens du titre. Ce dernier point permet d'introduire la notion qui donne son titre à l'ouvrage : la croyance qu'il existe une force extérieure capable d'influencer l'individu au point de lui dicter sa conduite (par exemple les médias). Puis Brooke Gladstone introduit quelques éléments historiques en partant de la civilisation maya, en passant par la diffusion des décisions du sénat romain par Jules César pour unifier l'empire, jusqu'à l'invention de l'imprimerie. À partir de là, elle aborde la question de la liberté de la presse, essentiellement au travers des l'histoire des États-Unis avec un développement conséquent sur les différents revirements au vingtième siècle. Elle passe ensuite à un profil du journaliste, à une analyse de son métier, et des collusions, des conflits d'intérêt. Au fil des pages, elle contraste la notion d'information objective, avec les convictions personnelles des journalistes, les intérêts des groupes de presse, la perception d'une information par le lecteur ou l'auditeur, la crédibilité qu'il lui accorde, et pour terminer les conséquences des nouvelles technologies de l'information. Dans l'introduction, Brooke Gladstone indique clairement qui elle est, son parcours professionnel et son intérêt dans les médias. La dernière page de l'introduction propose une vision très éclairante de la fonction de journaliste (une citation de 1922 de Walter Lippman), ainsi que le rappel d'un aphorisme cher à un journaliste de fiction (With great powers, comme great responsability, Peter Parker, alias Spider-Man). Son essai se décompose en 16 chapitres clairement identifiés. Les dessins de Josh Neufeld sont uniquement là pour illustrer de manière fonctionnelle les développements, sans effet de style. Il effectue son travail dans un style réaliste, un peu simplifié. Dans les deux tiers des pages, Brooke Gladstone est dessinée comme si elle donnait une conférence pour apporter un personnage vivant dans ces pages, désignant des représentations historiques, des graphiques, des journalistes célèbres et leurs citations. de page en page, il est possible d'apprécier la capacité de Neufeld à trouver les caractéristiques graphiques qui évoqueront avec conviction telle figure historique, ou telle époque. du fait de la nature de l'ouvrage, il est souvent amené à représenter le buste d'individus en train de parler, qu'il s'agisse d'un dialogue entre hommes politiques, de facsimilé de journal télévisé, ou de Gladstone elle-même en train d'énoncer une idée, ou d'effectuer une transition entre deux idées. De part la fonction attribuée aux dessins, il est possible de ne voir en Neufeld, qu'un simple exécutant dessinant servilement des images qui ne forment une bande dessinée parce qu'elles sont juxtaposées et qu'il existe un lien temporel ou logique entre elles. Néanmoins, en y prêtant attention, le lecteur constate qu'il a trouvé des solutions graphiques pour représenter des concepts qui n'ont rien de visuel. Bien que Gladstone ait tendance à souvent répéter dans ces cellules de texte des informations qui sont déjà représentées visuellement, il est indéniable que Neufeld réussit à rendre la narration plus fluide, à représenter le stéréotype évoqué dans l'analyse, et à trouver quelques images saisissantes, telles les âmes des journalistes errant dans le Purgatoire décrit par Dante. L'usage de la couleur est limité à l'emploi d'une seule teinte bleu-vert assez pâle. Au fil de la lecture, le choix de la bande dessinée s'impose comme une solution logique. Elle permet à l'auteure d'évoquer tous les individus réels de manière visuelle, sans avoir à gérer un stock de photographies, de reproduction de tableaux historiques, ou d'instantanés extraits d'émissions de télévision (et les questions de propriété intellectuelle qui vont avec). Pour un lecteur n'étant pas journaliste, cette forme est également beaucoup plus attractive qu'un essai d'une pagination équivalente. La narration de Brooke Gladstone alterne citations piquantes, faits historiques et arguments pour développer sa thèse. Il est probable que la majeure partie des points développés semblera classique pour un journaliste, il est sûr que pour un néophyte la réflexion de Gladstone ne se contente pas d'enfiler les idées superficielles et prédigérées. La lecture de cet essai est plutôt facile et même distrayante de part sa forme (bande dessinée) et la verve de Gladstone qui entrelace ses interventions avec des points d'humour qui font mouche. de manière tout à fait logique, après une brève évocation historique qui passe par l'Europe, son propos se cantonne aux États-Unis. Dans la mesure où elle prend soin de contextualiser chacune de ses idées, cet aspect n'a pas d'incidence sur la validité de sa thèse. Tout au plus le lecteur pourra ne pas reconnaître certains journalistes dont la notoriété est cantonné à ce pays. Par rapport à une sensibilité européenne, il est également possible que Gladstone accorde plus de valeur à la notion de vérité absolue et objective qu'un européen. Il est d'ailleurs étonnant qu'elle ne parle pas d'Hunter Thompson et de son concept de journalisme subjectif. Pour le reste, son propos met habilement en évidence l'absence d'absolu au fil des siècles (pas de liberté de la presse assurée), l'incidence de la subjectivité du journaliste, et de la subjectivité du consommateur d'informations (avec des études universitaires aussi pointues que pragmatiques et édifiantes), les conséquences économiques du modèle capitaliste sur la vente d'informations (quel que soit le support), les diverses formes d'utilisation des canaux d'information pour un intérêt, et l'absence de complot mondial de maîtrise de l'information. Elle met également en évidence l'incidence des avancées technologiques sur le métier de journaliste et sur la nature de l'information, sur la demande et l'attente des lecteurs. Ce dernier point décortique le phénomène de chambre d'écho généré par les tribus se développant par internet, et le changement même de mode de lecture (préférence de lecture d'articles brefs et concis, à des lectures plus longues et plus ardues, une analyse sous l'angle de la lecture superficielle opposée à la lecture en profondeur). Alors que le lecteur peut s'interroger sur la pertinence d'un essai sur le journalisme sous la forme d'une bande dessinée, la lecture de La machine à influencer permet de découvrir deux auteurs qui ont utilisé au mieux les capacités de ce média pour réaliser un essai plutôt vivant, bien documenté, et très intéressant.

18/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album qui nécessite d’investir du temps, ce n’est pas une lecture détente. Mais c’est une lecture intéressante, qui donne à réfléchir, sur un sujet on ne peut plus important et toujours d’actualité : le rôle des médias, des journalistes, et leurs effets sur « l’opinion publique » de cette « machine à influencer ». J’ai trouvé la lecture intéressante, donc, même si certains passages sont un peu indigestes. En tout cas c’est un bon point de départ pour se poser de bonnes questions. De très nombreuses sources sont citées. Même si ces sujets ont été évoqués, je regrette quand même qu’aient été passés un peu trop rapidement certains thèmes. Comme la « fabrication du consentement : cf Bernays (dont rôle et la pensée sont évoqués, mais trop rapidement à mon goût) à partir de la première guerre mondiale et les analyses postérieures et toujours très bien faites (et très simples à lire) de Chomsky (voir les travaux de Pierre Bourdieu aussi en France). Le contrôle des médias par les multinationales aurait mérité d’être peut-être plus développé, comme la précarisation de beaucoup de ceux qui « nourrissent l’information », contrairement aux grands journalistes de connivence (comme l’écrit Serge Halimi qui, dans « Les nouveaux chiens de garde », regrette que les grands médias cherchent à rendre important ce qui est intéressant (l’accessoire, le people, etc.), alors qu’ils devraient rendre intéressant ce qui est important. Une info nouvel opium du peuple (voir « L’opinion ça se travaille » à propos de la guerre dans les Balkans). Quant aux lanceurs d’alerte, comme Assange et Wikileaks, leur traitement par les médias et les journalistes, cela aurait aussi mérité un développement. Ceci étant dit, la lecture de cet album se révèle instructive, didactique, et est à recommander, malgré quelques faiblesses parfois. A lire, et à compléter ensuite.

26/04/2020 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Les grands médias d’information vous horripilent à tel point que vous vous sentez parfois séduit par les thèses complotistes ? Ce passionnant essai va vous aider à vous ressaisir ! A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, la prédominance des journaux traditionnels (imprimés ou télévisés) semble de plus en plus menacée, de même que s’accroît une certaine défiance vis-à-vis de ces derniers de la part d’une partie croissante du lectorat et des auditeurs, persuadés d’être manipulés, sans parler des thèses complotistes qui font florès. Alors, qui influence qui, qui tire les ficelles ? Fantasme ou réalité ? Brooke Gladstone démonte pour nous les rouages de cette prétendue « machine à influencer » pour tenter de connaître l’origine de ses composants… A la simple lecture du titre, on pourrait s’attendre à un démontage en règle du système médiatique. Rien de tout cela, et ceux qui aiment à conspuer le quatrième pouvoir et les « journalistes à la solde des puissants » en seront pour leurs frais. Journaliste de profession, Brooke Gladstone a pour le coup effectué ici un vrai travail de journaliste, se bornant à produire une analyse fouillée à partir de faits concrets. Et pour que les choses soient bien claires, elle envoie d’emblée les complotistes de tous poils dans les cordes en cassant le mythe, affirmant que les journalistes des médias grand public ne sont pas des conspirateurs, mais, et « c’est déjà moins drôle, des lâches. » Selon elle, « les médias n’ont pas peur du gouvernement. Ils ont peur de leur public et de leurs annonceurs. Les médias ne vous contrôlent pas. Ils se plient à vos envies. » En introduction, l’auteur revient sur cette fameuse « machine à influencer » en rappelant qu’avec l’ère industrielle est né ce fantasme récurrent selon lequel nos esprits seraient contrôlés par des machines. Rien à voir ici avec les médias, Brooke Gladstone se contente de souligner la paranoïa naturelle de l’être humain. Elle retrace ensuite l’histoire de ces médias depuis l’Antiquité à nos jours, expliquant que l’information est née avec l’invention de l’écriture et le besoin des puissants de communiquer avec le peuple via leurs scribes, puis s’est muée en propagande dès que certains empereurs romains comprirent l’intérêt d’une actualité manipulée, ne serait-ce que pour cimenter un empire aux régions éparpillées. Puis au XVIIe siècle fut inventée l’imprimerie qui facilita la diffusion de l’information et des premiers journaux, suscitant parallèlement la méfiance des puissants qui n’hésitaient pas à fermer les imprimeries. C’est ainsi que naquit en Angleterre le concept de liberté de la presse et d’expression, repris un siècle et demi plus tard dans le Premier Amendement de la Constitution américaine… De nos jours, avec Internet, l’information est passée à un stade supérieur, évoluant de façon radicale par rapport à tout ce qui s’est fait auparavant. Aujourd’hui, tout citoyen disposant d’un ordinateur est capable à son tour de communiquer à des milliers de personnes sur tout le globe. Ce faisant, il devient à son tour une sorte de journaliste, communiquant, transférant et disséminant l’information, la contestant ou l’approuvant, susceptible d’influencer autrui autant que d’être influencé lui-même. Car c’est bien à une telle question que nous sommes amenés à nous poser par cette lecture. En effet, au final, qui influence qui, qui manipule qui ? Si nous disposons grâce à la technologie actuelle de tant de pouvoir, alors dans ce cas nous avons médias que nous méritons, comme l’affirme hardiment Gladstone en conclusion. Autrement dit, si nous déplorons la qualité de l’information dans notre pays, peut-être ne devons-nous nous en prendre à nous-mêmes. Quant à l’avenir, que nous réserve-t-il ? Nos cerveaux seront-ils truffés de nano-implants nous transformant en êtres hybrides dans un monde où réel et virtuel ne feront plus qu’un ? Des perspectives inquiétantes pour l’homme d’aujourd’hui redoutant la perte des aspects vitaux de notre humanité. Ce à quoi répond l’inventeur visionnaire Ray Kurzweil : « Pour moi, l’essence de notre humanité ne réside pas dans nos limites. C’est notre capacité à dépasser nos limites… » Pour renforcer le poids des propos de l’ouvrage, l’auteure s’est adjoint les services et le talent de Josh Neufeld, qui semble avoir parfaitement potassé son petit McCloud illustré. Son trait schématique sait servir le contenu efficacement, sans ostentation. Et il fallait bien ça pour donner une tournure ludique à un ouvrage, très dense textuellement parlant, qui sinon aurait pu en décourager plus d’un. Cela aurait été bien dommage, tant cet essai est passionnant non seulement parce qu’il est richement documenté mais parce qu’il soulève beaucoup de questions, sans pour autant essayer d’orienter le lecteur. Et à tous les pessimistes, Brooke Gladstone rappelle que de tous temps, chaque découverte technologique a suscité peur et méfiance, et conclut que « c’est aux hommes de décider si leurs machines font plus de mal que de bien. ». En somme, nous dit-elle, nos vrais ennemis sont nous-mêmes, lorsque nous laissons libre cours à « ces pulsions neuronales animant nos cerveaux reptiliens », des cerveaux avides de sensationnalisme. Une lecture enthousiasmante et enrichissante qui tente à sa manière d’éclairer notre époque déboussolée avec une certaine objectivité teintée d’un optimisme bienvenu.

29/05/2016 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Avec cette BD, j'espérais un juste milieu entre l'excellent Economix, bible instructive et didactique sur le thème de l'économie au sens large, et Le Monde des Images, traité un peu trop enfantin et superficiel sur le thème des médias. Alors, oui, la Machine à influencer aborde de manière très fouillée le thème des médias, du journalisme et de leur lien avec la politique. Et non, ce n'est pas enfantin ni superficiel. Hélas, c'est également assez pénible à lire et l'information ne passe vraiment pas bien. Car autant ce qu'a à dire Brooke Gladstone est très intéressant, documenté et érudit, autant la façon dont elle le présente est rébarbative et lourde à lire. Son récit n'est pas structuré du tout. Là où Michael Goodwin avait construit pour Economix une architecture très claire de son discours, commençant par les éléments de base puis se basant sur eux pour complexifier peu à peu ses explications, on dirait ici dans la Machine à influencer que Brooke Gladstone saute d'un sujet à l'autre, au fur et à mesure qu'ils lui viennent à l'esprit. Et comme l'album est très dense et épais, on est rapidement noyé sous les informations. C'est d'autant plus ardu à digérer que la majorité des personnages et anecdotes présentées sont très américains et ne parlent pas forcément aux lecteurs d'autres pays. Du coup, quand j'ai lu l'album à petites doses, une dizaine de pages par-ci par-là, j'ai trouvé le discours de l'auteure très instructif et parfois édifiant. Mais si j'essayais d'en lire davantage, je me retrouvais très vite perdu dans les circonvolutions de ses explications et des différents sujets qu'elle aborde dont la succession manque de logique et de pédagogie. Bref, c'est du gâchis. Car dans le contenu, il y a de quoi faire un album passionnant. Mais dans la forme, c'est rébarbatif et il faut se forcer ou être vraiment totalement passionné par le thème du journalisme pour le lire sans être saturé d'informations indigestes.

26/01/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Les médias et la presse représentent le quatrième pouvoir car ils peuvent servir de contre-pouvoir aux trois autres (exécutif, législatif et judiciaire). On a déjà vu dans l’histoire un ou plusieurs journalistes qui ont fait tomber des gouvernements, voir l’homme le plus puissant au monde à savoir Nixon en 1974 par la célèbre affaire du Watergate. Autre exemple célèbre : les journaux de Randolph Hearst ont contribué, par des articles allant au-delà du simple rapport de la politique étrangère de Washington, à la déclaration de guerre des Etats-Unis contre l’Espagne qui mena à la prise de contrôle de l’île de Cuba en 1898. L’auteur Brooke Gladstone qui a travaillé pour de nombreux médias (journaux, radios et TV) a mené une redoutable enquête sur les médias à travers l’histoire de son pays les USA. Il en ressort une analyse à la fois passionnante mais également très effrayante. On a tous à l’esprit le rôle joué par les médias dans ce qui a conduit à la guerre contre l’Irak en 2003. Cependant, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les médias exercent une influence importante. Ils peuvent mettre l’accent sur des faits divers conduisant à un sentiment général d’insécurité visant à faire tomber un premier ministre voulant devenir président. Ils peuvent nous présenter une blanche colombe à la présidence de la République ou faire qu’un Monsieur 3% le devienne. Oui, leur influence est plus que déterminante. Au nom de la démocratie et de la liberté de la presse (nous sommes tous Charlie), ils peuvent nous conduire à faire des choses insensées. J’ai rarement vu un reportage d’une telle charge bien constructive et assez argumentée. Mon reproche sera que c’est extrêmement bavard et que les démonstrations sont plutôt destinées à des élèves de dernière année de journalisme. Ce n’est pas réellement accessible même si l’auteur tente de l’être. J’ai bien aimé les exemples pris comme la guerre de Sécession ou du Viêt-Nam. Là encore, c’est assez tourné vers les USA comme s’il n’y avait qu’eux. Il y a également une réflexion sur une projection dans l’avenir avec le numérique. On sait par exemple que les forums sur Internet ont été bloqués sur les sites d’actualité au moment des attentats de janvier 2015 en France afin de contenir le flot de haine. Cependant, il est également montré que le pouvoir politique a longtemps combattu (la censure) ou essayer de manipuler les médias (voir guerre d’Irak et les fameuses armes de destruction massive de Saddam Hussein). Par ailleurs, l’opinion publique peut s’affranchir des médias. Sélection Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage 2015, ce documentaire est à découvrir pour se faire une véritable idée des mécanismes complexes qui influencent. C’est certes une critique des médias mais également de ceux qui les suivent ! En effet, nous avons soif de sensationnalisme et nous sommes des voyeurs surtout quand il se passe quelque chose de terrifiant dans le pays.

12/02/2015 (modifier)