Les Mers perdues

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Quand un grand écrivain/poète rencontre un grand illustrateur/poète... Une aventure de rêve...


Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Les petits éditeurs indépendants Schuiten Séries avec un unique avis

Un milliardaire recrute pour une expédition mystérieuse une jeune géologue, un dessinateur, un écrivain et un guide. Nul ne sait leur destination. Sont-ils en quête d'un trésor ? De rivages ignorés ? Ou d'une aventure intérieure ?

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Août 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Mers perdues © Attila 2010
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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12/02/2015 | Noirdésir
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Jacques Abeille est un grand "écrivain", un grand poète, qui a participé au mouvement surréaliste des années 1970 à nos jours. Il est l'auteur d'une œuvre importante et assez méconnue, avec des pans érotiques, mais surtout d'une œuvre romanesque s'articulant autour des "Jardins Statuaires", ouvrage absolument envoûtant. C'est à l'occasion de la réédition des "Jardins Statuaires" que les éditions Attila ont contacté François Schuiten pour illustrer la couverture, et sa rencontre avec Abeille et son œuvre ont donné naissance à ces "Mers perdues", qui s'inscrivent tout à fait dans le cycle des Contrées d'abeille. Il faut dire que les préoccupations d'Abeille rejoignent celles de Schuiten dans certaines de ses "Cités obscures" (je pense en particulier à "La frontière invisible"), et cette complémentarité, voire surtout cette complicité entre les deux hommes, les deux univers, sont évidents pour qui connaît les deux œuvres. Et cela donne ici un ouvrage superbe, dans une maquette proche de certains Futuropolis. C'est un récit d'aventure, en partie intérieure d'ailleurs, en grande partie épistolaire. La prose d'Abeille (proche de Gracq parfois) fait merveille, tandis que les dessins de Schuiten renforcent l'onirisme, le côté un peu désespéré et nostalgique du récit. Des planches superbes (parfois proches du peintre Malkine, que Jacques Abeille, lui aussi peintre aime beaucoup). Alors, c'est sûr, on n'est pas dans Indiana Jones, et ce "roman graphique" (dans tous les sens du terme) se laisse apprécier si l'on n'est pas rétif à la poésie, au lyrisme éperdu d'une quête sans but. Grand amateur de Jacques Abeille, je ne peux que vous recommander cette lecture pour entrer dans son univers (et lisez ensuite son roman "Les jardins statuaires" !). Sinon, on est à la limite de la Bande Dessinée. Ce n'est pas non plus qu'un simple roman illustré. C'est en fait une porte d'entrée vers le rêve. Ouvrez les yeux, et laissez vous guider par les mots d'Abeille et les images de Schuiten !

12/02/2015 (modifier)