L'Ère de l'égoïsme (Supercrash, How to Hijack the Global Economy)
Pamphlet contre le néolibéralisme.
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Après la science (« Fables Scientifiques ») et la maladie mentale (« Fables Psychiatriques »), Darryl Cunningham se penche sur les relations entre la politique et l’économie, et plus précisément sur l’évolution des doctrines libérales et leur rôle dans le déclenchement de la crise de 2008, puis de la montée des extrêmes droites en Europe. Dans un premier temps, Cunningham brosse le portrait d’Ayn Rand, auteure américaine, - notamment de « La Grève » - relativement peu connue en France mais qui a été extraordinairement influente aux États-Unis. Ayn Rand est à l’origine de la doctrine de l’objectivisme et a influencé de très nombreux hommes politiques américains, dont les libertariens, mais aussi des personnes clés de l’administration qui jouèrent un rôle prédominant au moment de la crise de 2008. Cunningham décrit également dans le détail les mécanismes en cause dans cette crise et les ravages qu’elle a causés, parallèlement à un nouvel essor des politiques libérales et à la montée de l’individualisme dans nos sociétés. Son engagement est sans équivoque et il annonce clairement la couleur dans sa préface : "Dans des États démocratiques, où le droit de vote existe, nous sommes responsables d’avoir donné le pouvoir à ceux qui estiment vertueux de privilégier l’amoncellement d’argent au lieu de l’égalité de tous." Texte: L'éditeur
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Date de parution | 21 Octobre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'ère de l'égoïsme où comment le néolibéralisme l'a emporté. Warren Buffet (3ème fortune mondiale) ne disait-il pas que la lutte des classes existe toujours et que c'est sa classe qui l'a emporté. Darryl Cunningham s'est livré à un excellent travail d'analyse qu'il a découpé en trois parties. La première partie nous décrit la vie d'Ayn Rand que je ne connaissais pas et qui pourtant a profondément marqué la pensée de la droite américaine à commencer par son disciple Alan Greenspan. Elle prône l'individualisme sur le collectivisme. En effet, l'altruisme ne serait qu'un outil utilisé par le collectif pour soumettre les individus. A ses yeux, l'égoïsme qui est habituellement considéré comme un vice est en réalité une vertu car cela favorise l'esprit créatif et le talent loin de toute médiocrité. Par ailleurs, les impôts sont du vol. Le marché doit être entièrement libre sans intervention étatique. Elle s'opposa à la guerre du Viet-Nam, mais également à la loi contre l'avortement et était profondément athéiste ce qui tranchait au sein d'une droite dominée par la religion. Bref, elle établira toute une philosophie qui nous sera savamment décortiquée. La conclusion de l'auteur sur l'oeuvre d'Ayn Rand mérite sans doute le détour et je vous en laisserais la surprise. La seconde partie nous décrit la crise de 2008 qui serait la conséquence de la pensée d'Ayn Rand bien qu'il y eut différents facteurs à commencer par l'absence de réglementation voulue par les politiques pour laisser-faire les banques d'affaires. On apprendra que ce fut la cupidité des hommes d'affaire qui allait conduire à la catastrophe sans compter sur la fameuse baisse des taux décidée en 2001 par Alan Greenspan à la tête de la réserve fédérale depuis que Ronald Reagan l'a nommé en 1987. Ce dernier croyait dur comme fer que c'était l'avidité des hommes d'affaire qui protégeait le consommateur au travers de la réputation d'une entreprise. Comme il se trompait ! La dernière partie est un résumé de la situation que nous connaissons aujourd'hui. L'auteur va étudier toute la psychologie des pensées conservatrices contre les progressistes. Dans la préface, il nous prévenait en écrivant : dans les états démocratiques où le droit de vote existe, nous sommes responsables d'avoir donné le pouvoir à ceux qui estiment vertueux de privilégier l'amoncellement de l'argent au lieu de l'égalité pour tous. Il constate l'indignation des masses populaires mais celles-ci se trompent d'ennemis. On raille ainsi les plus défavorisés en ne faisant plus la différence entre le profiteur et celui réellement dans le besoin. les chômeurs et les immigrés sont les premières victimes de la montée de l'extrême droite. Son analyse ne concerne que les Etats-unis et le Royaume-Uni, je tiens à le préciser pour éviter tout amalgame. En gros, Ayn Rand avait tort en privilégiant l'égoïsme. L'impôt serait le prix à payer pour maintenir la civilisation. Oui, il faut payer encore plus d'impôts et faire confiance au gouvernement pour établir des règles de régulation. Libre à chacun de se faire une opinion. En tout cas, l'auteur fait une formidable démonstration tout à fait compréhensible pour le simple esprit que je suis. L'achat de cette oeuvre me paraît indispensable pour comprendre les enjeux économiques actuels. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
Deuxième documentaire de cet auteur que je lis et c'est toujours aussi bon. Ce qui est formidable avec ce livre c'est qu'il raconte plusieurs choses que je savais déjà, mais cela ne m'a pas empêché de trouver cet album captivant car l'auteur a du talent pour la vulgarisation et sa narration est passionnante. Cet album contient trois parties. La première est une biographie d'Ayn Rand, une auteure influente aux États-Unis qui avait placé l’égoïsme comme vertu. Je la connaissais un peu et je ne l'aimais pas trop et cette biographie n'a pas changé mon jugement car Rand est montrée comme un être égoïste qui a passé sa vie à justifier son défaut et qui en plus se révèle être une hypocrite. Notamment, elle plaçait l’individualisme au-dessus du collectivisme, mais elle détestait quand quelqu'un ne pensait pas comme elle et la manière dont elle agit avec son club fait penser à un dirigeant communiste qui fait des purges tout le temps (bon, au moins Rand ne tuait pas les gens). La deuxième partie raconte comment est arrivée le krash boursier de 2008 et on retrouve l'idéologie de Rand à travers l'ancien président de la banque centrale des États-Unis Alan Greenspan qui a été influencé par elle. L'auteur décrit très bien les dérives de l'économie sous l'idéologie néolibérale et comment cela s'est terminé par un krash. La troisième partie se porte sur la situation actuelle en occident où l’égoïsme semble avoir triomphé, surtout avec les politiciens. L'auteur parle surtout de la situation aux États-Unis, mais aussi un peu de la situation en Angleterre. C'est vraiment un ouvrage intéressant, mais aussi partisan donc vous risquez d'aimer ou de détester selon vos opinions politiques. Quoique l'auteur semble resté objectif même s'il est de gauche (il montre notamment les excès de la révolte des jeunes dans les années 60).
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