Sargasses
Trente ans après "Le Cimetière des fous", le tandem Rodolphe et Coutelis replonge les lecteurs au cœur d'une belle et grande aventure maritime. Le mystère de la mer des Sargasses sera t'il enfin résolu ? Refonte de l'ancienne série abandonnée des mêmes auteurs : Le Cimetière des Fous (Dampierre et Morrisson)
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Les petits éditeurs indépendants Marine moderne Reprises / Refontes Rodolphe
Paul Dampierre et Morrisson dérivent à bord d'un yacht à la suite d'un choc en mer. Ils ne tardent pas à se trouver englués dans une mer d'algues où les épaves du passé, arrimées entre elles, constituent comme une terre inconnue. Une civilisation s'est développée dans ce nulle part... inquiétante et violente : ils n'ont qu'une idée s'évader. Mais... s'évade-t-on de la Cité des Sargasses ?
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Juin 2014 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Comme le signalent mes 2 camarades précédents, la préface d'Uderzo s'en prend au dessin moderne des Bd actuelles ; on peut le traiter de vieux rétrograde, mais il n'a pas tout à fait tort dans le sens où moi aussi je n'aime guère certaines Bd modernes prétentieuses au dessin ni fait ni à faire. D'un autre côté, je ne lui donne pas raison de taper sur ce métier, ou alors faut le faire avec plus de tact et plus de discernement ; je suis d'accord pour reconnaitre que certains dessins anciens sont horribles, mais c'est un peu plus rare, surtout en BD humoristique. Le dessin de Coutelis, je le connais, il a bossé un peu dans Pif-Gadget vers 1976, puis dans Fluide Glacial, et il a dessiné 1 épisode de Tanguy et Laverdure en 1988. Je suis donc habitué à ce genre de graphisme, mais il n'est pas vraiment dans mes préférences, preuve que je n'apprécie pas toujours tous les dessinateurs anciens ; son dessin ne me rebute pas ici, mais je ne le trouve pas joli, on dirait que c'est bâclé dans certaines cases. Au niveau de l'histoire, je dirais que je n'ai pas été si emballé que ça, même s'il y a des originalités intéressantes. Le début ne perd pas de temps en présentation de personnages vu qu'ils vont quasiment tous y rester, la catastrophe survient vite, et le récit avance bien. L'aspect fantastique s'installe rapidement, les auteurs faisant monter la tension d'abord sur mer avec ces algues mystérieuses, puis sur cette île constituée d'épaves de naufrages abritant une communauté ayant recrée un mode de vie impitoyable, avec ses règles et ses lois un peu totalitaires. Bref, la narration est rapide, ça avance vite, et le retournement final est assez bien trouvé. Si l'on occulte certaines incohérences et un peu de naïveté, on peut trouver ce récit satisfaisant.
Commençons par un petit mot sur la préface sur le préface de Mr Uderzo. Bigre, voilà un homme qui cogne aussi fort que son gaulois, là ce n'est pas sur les romains mais sur la BD et les auteurs dits modernes. Ça veut dire quoi? Avec tout le respect que je dois à cet auteur, il me semble bon de lui dire que lorsqu'on dessine, quelque part on s'ouvre à l'autre et logiquement l'on doit être ouvert aux autres. Dans la massive production actuelle de BD tout n'est pas bon, mais est ce une raison pour descendre un mec qui en a chié pour imaginer, dessiner une histoire. Le fait d'avoir un nom dans ce milieu ne permet pas de tenir des propos aussi radicaux. Sargasses, déjà le nom est un appel à notre imaginaire collectif. Pour peu que l'on ait lu quelques romans d'aventures et maritimes qui plus est, on ne peut ignorer ce nom synonyme de moiteur, de navires encalminés, de créatures mystérieuse enfouies sous ses algues qui s'étendent à perte de vue et promptes à surgir de ce magma pour engloutir les pauvres marins. Ce climat est-il bien rendu dans cette histoire?, oui et non. Oui au niveau du dessin par ailleurs fort correct avec des planches très travaillées dans un style il est vrai un peu ancien mais pas franchement vieillot tout de même. Non et là je pense que le principal défaut se sont les dialogues qui sonnent parfois un peu too much. Seul le personnage du marin rescapé sauve l'ensemble et arrive à créer un certaine tension narrative, peu après l'arrivée à la cité des sargasses nous offre des pages véritablement grandioses. Si je note cette BD ainsi c'est parce qu'elle possède ce petit soupçon de parfum d'aventure maritime dont je suis friand. Mettez moi des bateaux, à voiles de préférence, et d'emblée ma note s'envole. Plus sérieusement je sais rester objectif mais il n'empêche qu'ici j'ai trouvé un récit bien troussé, empreint de mystère et il me tarde de voir la suite.
La préface est signée d'Albert Uderzo. C'est un violent pamphlet contre la bd moderne que j'aime et une ode au style vieillot et démodé de façon revendicative. Les vieux et les jeunes vieux seront aux anges. Il y a bien longtemps que je suis passé à autre chose qu'Astérix. Il est vrai que quand on dit dans son milieu professionnel qu'on est amateur de bd, automatiquement cela se ramène qu'à ce gaulois fier de l'être. C'est typiquement assez réducteur de ce qu'est la bande dessinée. Mais passons ! Rodolphe arrive encore à ressusciter le mythe de la mer des Sargasses. C'est une aventure maritime comme on n'en fait plus dans la droite lignée de celle des romans de Jules Verne. Bien entendu, on aura droit à des dialogues insipides tenus par des personnages sans charisme ou psychologie propre. Pire encore, notre héros sait danser sur la passerelle du bateau avec une charmante demoiselle puis à la fin de l'album, il demande à Queen de lui apprendre à danser en ayant d'ailleurs très vite oublié que sa dulcinée s'est noyée. Heu, excusez-moi; vous vous êtes relu ? Vous avez fait attention à ce genre de détail ? Mais bon, passons encore l'éponge ! Alors, oui, il y a de bonnes idées comme le cimetière de navires. A vrai dire, les auteurs avaient déjà imaginé cette bd en 1984 mais en un seul tome. C'était paru dans un magazine intitulé Charlie Mensuel pour les connaisseurs. Les auteurs ont refait une nouvelle version en 2014 soit 30 ans plus tard. Bref, on retrouve le souffle des aventures à l'ancienne avec ce crabe géant qui apparaît seulement à la fin. Ce n'est pas foncièrement de la mauvaise bd car c'est à l'ancienne. Cela plaira sans nul doute à un certain public nostalgique d'une certaine époque de la bande dessinée. Ceux qui apprécie une bd plus moderne pourront toutefois essayer d'apprécier certaines idées.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site