Swamp Thing
Jason Woodrue, un jeune et brillant chercheur, examine une créature d'apparence humanoïde trouvée dans les marais de Louisiane.
Alan Moore Auteurs britanniques BD adaptées en séries télévisées live DC Comics Swamp Thing Univers des super-héros DC Comics Vertigo
Jason Woodrue, un jeune et brillant chercheur, examine une créature d'apparence humanoïde trouvée dans les marais de Louisiane. Il découvre que ce "swamp thing" est un être végétal habité par la mémoire d'un savant victime d'un attentat. Une telle découverte ouvre des perspectives scientifiques stupéfiantes... dont l'employeur de Woodrue entend en tirer seul partie. Pour se venger, le chercheur décide de réveiller la créature...
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Date de parution | Mai 1998 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
Ma note ici correspond aux récits dessinés par un collectif de dessinateurs, car je n'ai pas du tout aimé le traitement opéré par Alan Moore sur la reprise de cette série légendaire. Pour moi, c'est comme le duo Lee/Kirby chez Marvel, ça ne vaut que par l'association Len Wein/Bernie Wrightson ; ce dernier est encore probablement le plus grand dessinateur de récits fantastiques, il a rencontré très jeune de grosses pointures du genre comme Jeff Jones, Mike Kaluta et Frank Frazetta qui l'influenceront. Alors qu'il est encreur de Neal Adams sur Green Lantern, il lance en 1972, "Swamp Thing" sur un scénario de Len Wein. Au départ, ce n'est qu'un petit récit complet de 8 pages à l'atmosphère gothique inspirée de Frankenstein, où le savant Alec Bolland lors de l'explosion de son labo, crée une créature monstrueuse à l'aspect fangeux et végétal ; la bande connaît un succès qui oblige les auteurs à poursuivre les aventures de leur monstre boueux sur une dizaine d'épisodes plus longs, en modifiant un peu leur idée d'origine, puisque la créature devient une sorte de justicier maudit par son apparence hideuse qui le fait rejeter. Traînant son désespoir, ses pensées morbides et sa laideur fascinante, quittant ses marais de Floride, il va écumer des décors dans la grande tradition du gothique macabre (châteaux en ruine, maisons glauques isolées, montagnes sombres et forêts lugubres) où il rencontre une galerie de monstres victimes d'une nature injuste. Le succès rejaillit sur Wrightson qui grâce à son trait réaliste hachuré, sa maîtrise du noir et blanc et son goût pour les cadrages cinématographiques, se hisse vite parmi les maîtres du fantastique, inspiré par Frazetta, Neal Adams et Graham Ingels. Mais lassé par le rythme imposé par la publication mensuelle du comics (qui possède son propre comic book), Wrightson la laisse à de nombreux autres dessinateurs. En France, la bande devient "la Créature du marais" dont les épisodes dessinés par Wrightson sont parus dans un album des Editions du Fromage en 1977, puis sous le titre de "Monstre des marais" dans les revues Artima-Arédit en 1983 (surtout le pocket Spectral) ; cet éditeur publie aussi des albums en couleurs. C'est cette version là qui m'a emballé par son côté désespéré et gothique, dans un esprit très comic book. Ma note serait donc de 4/5 pour la période Len Wein/Berni Wrightson, mais elle est ainsi à 2/5 pour les 2 ouvrages édités chez Panini en 2011 en raison des refontes effectuées par Moore et d'autres qui ont dénaturé le personnage même graphiquement avec un dessin très moyen, il faut bien différencier ces 2 périodes. A signaler que l'adaptation filmée par Wes Craven en 1982 (pourtant un maître du fantastique à l'écran), n'est guère à la hauteur de l'oeuvre dessinée par Wrightson.
Une bonne série débutée voici plus de 40 ans... et qui n’a pas vieilli. Hé oui… c’est en 1971 qu’elle débute aux Etats-Unis dans le n° 92 de « House of secrets ». Ses créateurs ?… Berni Wrightson (faudrait peut-être pas l’oublier !..) est au dessin, Len Wein s’occupe des textes. Je l’aimais bien, cette créature du marais, ce pauvre Alec Holland transformé en une chose mi-végétale, mi-humaine à la recherche d’un antidote. Je croyais que tout allait « s’arranger ». Ben non… suite à la mort de sa femme Linda –qui l’aidait dans ses recherches- il errera dans le marais en perdant ce qui lui restait d’humanité. Tout compte fait, le scénario de base est quand même simple ; mais les développements de l’histoire seront accrocheurs, et le resteront alors que repris par d’autres auteurs. Bien sûr, je pense à Alan Moore qui donnera ses sortes de « lettres de noblesse » à la série. Outre le graphisme général, j’ai surtout apprécié l’ambiance générale car –l’air de rien- tout tourne autour du marais, point central –et de référence- aux événements qui vont se passer dans les divers opus. Créativité, bon graphisme, ambiances souvent glauques créent ainsi un ensemble cohérent, agréable de lecture autant qu’attractif. Une bonne série.
C'est quand même assez énorme. Moore débarque sur la série pour reprendre la suite de Martin Pasko. A l'époque, la série avait été relancée pour la sortie du film, et l'auteur avait enchainé 19 numéros avant de passer le relais. C'est alors que Moore débarque. Il clôt une partie de subplot laissé en jachère par Pasko, et pose déjà les jalons vers sa propre histoire, qui commence véritablement au #21. Et là, c'est un peu la folie. En effet, Moore va complètement redéfinir le personnage et même la nature même du personnage rien que dans cet épisode. Fini le Alec Hallond transformé en plante. Exit l'être humain. D'ailleurs, c'est exactement de que l'auteur fait, il dépouille son personnage de toute humanité. S'en suit un premier arc où le Swamp Thing va venir affronter Jason Woodrue, un autre être lié aux plantes. Et là, Moore va faire encore très fort. Il va utiliser la dualité entre les deux personnages pour continuer à redéfinir ce qui est désormais son perso. Il va jouer sur le lien entre les deux personnages, ce qui les lie, la nature, leur inhumanité et pousser cela jusqu'à l'extrême pour Woodrue. C'est juste de la folie. C'est d'ailleurs grâce à cette folie qu'il va rendre un peu d'humanité au Swamp Thing. Lors de l'arc qui clôt ce tome, le Swamp Thing affrontera un démon qui se nourri de la peur. Il y fera équipe avec Etrigan. Ici l'arc est bien plus posé que le précédent, même s'il comporte des scènes de folie, comme celle ou l'on comprend pourquoi l'enfant à moitié fou veut toujours tout épeler. Dans le même temps, il utilise aussi le cast de la série pour poser d'autres intrigues ou montrer différentes facettes de son héros. Il y a Abby, dont la relation avec le Swamp Thing est de plus en plus ambigüe. Ou son mari, Matt, qui sombre et sombre jusqu'à l'irréparable. A travers la galerie de personnages de ce premier volume, on se rend compte d'une chose assez frappante. Après en avoir fait un pur monstre et l'avoir dépouillé de toute humanité, Moore fait de son personnage celui qui a l'air le plus humain de tous. Que ce soit Woodrue qui finira par fondre un fusible et rejeter violemment son humanité, la JLA qui lors de sa courte apparition semble jauger les humains de très haut dans leur satellite tels des Dieux, ou même Matt, ses visions et son alcoolisme, Swamp Thing apparait clairement comme le plus humain de tous. Au dessin, Stephen Bissette et John Totleben, c'est beau. Évidemment, c'est très spécial, j'en convient (presque). Mais qu'est-ce-que c'est beau et plein de cadrages, de pages, assez expérimentales, de splash ou tout est fondu en un dessin pour une séquence. D'ailleurs, les pages avec le titre intégré au dessin sont très souvent excellentes. Le Swamp Thing est fort, massif et plein d'humanité dans le regard (juste la couv' bordel, regardez ses yeux !). Et Abby est belle. Et encore une fois, ce dessin très particulier colle parfaitement au scénario de Moore et à la folie qui s'en dégage. Un petit mot vite fait sur l'édition. Donc comme dit plus haut, c'est apparemment la première édition à intégrer cette épisode 20 où Moore finit le taf de Pasko. Même si le livre s'ouvre donc en pleine bataille, ça reste hyper compréhensible. Il y a deux introductions, l'une de Len Wein qui raconte un peu l'histoire de la série et du perso (l'anecdote sur sa création est très sympa, l'autre est de Ramsey Campbell.) L'édition est vraiment très belle, papier de bonne qualité, traduction soignée. Pour finir, que dire, sinon lisez ce truc. Moore qui s'est un peu fait spécialiste de la reprise de perso nous livre ici un récit fort sur tous les points, et qui ne comporte pas encore cette manie qu'a l'auteur a de vouloir en faire le plus possible et des fois trop. Ça reste simple, posé et très accessible. Et pourtant, très fort, dense et magnifique. Ajoutez à cela les dessins absolument magnifiques de Bissette et Totleben et vous aurez un ouvrage incontournable à mon goût.
De Swamp Thing, je n’ai lu que les deux tomes signés Moore et publiés par Delcourt dans les années 90. Ils peuvent se suffire à eux-mêmes vu qu’il s’agit d’histoires courtes (sous forme de chapitres) et que le premier opus revient sur l’origine de cette bête des marais (on ne perd donc rien). Je ne sais comment était cette série avant Moore mais nul doute que son arrivée a dû la rebooster comme c’est précisé en préface. Car Moore apporte sans conteste du corps et de la profondeur à ce personnage vert et visqueux. Il détourne de manière surprenante et intelligente le cliché classique du comics qui veut qu’une expérience ratée d’un chercheur le transforme en un être doué de pouvoirs exceptionnels. Et c’est effectivement le cas avec Alec qui se transforme en cette bête des marais suite à une explosion dans son laboratoire. Mais, comme vous le verrez, ce n’est pas aussi basique et une subtilité de taille viendra se greffer sur ce personnage boueux. J’ai donc beaucoup apprécié le début de ma lecture. Toutefois, la suite est plus classique avec une trame ou un gentil défend la veuve et l’orphelin contre un méchant. Les scénarii sont pourtant bien ficelés mais ne m’ont pas vraiment captivé. Le dessin est très précis et richement détaillé sans pour autant nuire à la lisibilité des planches. Cependant, le découpage est celui d’un comics et peut dérouter un moment le lecteur habitué au standard de la bd européenne. Voici donc un comics de qualité mais je ne pense pas m’y replonger de si tôt.
Tout comme Doña Hermine, c'est mon premier comics mixant horreur et super-héros. L'introduction promettait pourtant un récit dense et plein d'aventures rythmées en évitant les longueurs. Alors oui on a des aventures mais elles deviennent redondantes (je parle de la première intégrale, histoires réalisées par Len Wein). On évite malgré tout le cliché du super-héros qui va secourir la veuve et l'orphelin. Non, ici c'est le super-végétal qui va secourir la veuve et l'orphelin. Cependant, le personnage n'en est pas négligé pour autant et Len Wein amène notre super-végétal à vouloir retrouver sa part d'humanité perdue, ce qui le conduira dans ses péripéties redondantes (oui je me répète). Avec la reprise d'Allan Moore, Swamp Thing est redéfini avec brio. A partir de là, les aventures de notre pot-au-feu ambulant préféré prendront un nouvel essor et se placeront un cran au dessus des histoires originelles, tant sur le plan des péripéties que celui de la réflexion. Les personnages feront l'objet d'une refonte psychologique légère mais bienvenue, les dessins, malgré le changement légèrement perceptible de dessinateur, restent au niveau malgré l'édition en N&B qui renforce l'ambiance mais me lasse quelque peu. Malheureusement (pour moi surtout) le genre ne m'a pas réellement convaincu, l'horreur n'étant manifestement pas ma tasse de thé. A noter que je me suis arrêté au deuxième volume de l'intégrale, en pleine période Allan Moore. Mais si vous aimez le genre, cette série possède d'indéniables qualités qui valent le détour.
Pour un 700ème avis, il me fallait une série exceptionnelle. Ça sera 'Swamp Thing' de l'excellent Alan Moore. Je précise que je n'ai lu que les intégrales 2 et 3 parus dans les années 2004-2005. Tout d'abord, je dois avouer que je n'avais pas très bien compris le début. Il faut dire que je ne connaissais pas Jason Woodrue et ses motivations (à la relecture, je me suis rendu compte qu'on nous l'expliquait, mais j'ai dû zapper ça pendant ma première lecture). Heureusement, dès que je les ai comprises, tout m'a paru clair et j'ai pu enfin savourer les histoires de cette plante. Alan Moore a vraiment du talent pour exploiter le potentiel de ses personnages. Bien sur, la plupart des auteurs savent bien exploiter leurs personnages, mais selon moi Moore fait partie de ces rares auteurs qui savent bien exploiter à 100 % le potentiel de leurs créations (bien qu'ici il s'agisse d'un héros créé par un autre). Cela se voit très bien dans les pouvoirs qu'a le Swamp Thing. De plus, les différentes histoires que contiennent les deux intégrales sont un pur régal. J'adore surtout la mise en scène. Elle est exceptionnelle. Il suffit de lire les histoires 'Rite de printemps' et 'Manne céleste' pour s'en rendre compte. Que s'est beau ! Ça serait d'ailleurs encore plus beau si c'était en couleur. Je n'ai rien contre le noir et blanc, mais dans certaines cases je ne distingue pas parfaitement ce qui se passe. Il faut que je regarde attentivement pour bien voir. De plus, même si j'aime les proses de Moore, je trouve que dans certains cas c'est un peu lourd. Heureusement, globalement, les proses sont absolument géniales ! Je me demande ce que cela donne en VO. Surement des proses encore plus extraordinaires !
Culte ? Sans problème ! De tous les travaux d’ Alan Moore, Swamp Thing est ce que je préfère le plus après les Watchmen en terme d’émotions procurées. Culte, mais achat non conseillé ? Je m’explique : Delcourt appuie sa publication sur la réédition américaine de Swamp Thing en N&B. Et je trouve ce choix très discutable. Si Swamp thing est paru à l’origine en couleur (coloriste Tajana Wood) à une période ou la qualité de papier et d’impression des comics laissait franchement à désirer, la réédition de qualité en paperback couleur du run de Moore en 6 tomes aurait pu servir de base à la parution française. Sachant que la mise en couleur a été pensée par les auteurs, on perd une bonne partie de leurs intentions et surtout une bonne partie de l’ambiance. Je vais donner quelques exemples pour bien illustrer mon propos : - prenons la page d’ouverture du tome 2 de Delcourt : Woodrue y imagine un personnage martelant une vitre, en évoquant une quantité extraordinaire de sang. C’est une page qui à l’origine, en couleur, utilise des teintes bleutées dans toutes les cases, mettant en évidence le rouge du sang qui s’étale sur les vitres (et celui du vin dans le verre que tient Woodrue). Ce contraste clairement voulu par les auteurs, a quasiment disparu de la version N&B. - la page 73 de ce même tome, illustre le contraste permanent qu’il y a entre la couleur verte de Swamp Thing (et de son environnement naturel) et le fait que ses yeux soient rouges ainsi que le fond de ses onomatopées. Swamp Thing parle peu, mais lorsqu’il parle, ce fond rouge accentue systématiquement la puissance que dégage le personnage. - page 96 et 258 : on assiste à 2 couchers d’un Soleil rouge primaire, avec à nouveau dans la version d’origine, un contraste vert/rouge saisissant. Sans compter que page 258, ce Soleil, son reflet ainsi que les dégradés du ciel ont complètement disparus dans la version N&B. - pour finir d’enfoncer le coup avec cet aspect, il y a un numéro entier de Swamp Thing (« My Blue Heaven ») où ce dernier se retrouve sur une planète bleue, au sens littéral du terme (le sol, la végétation, lui-même, tout est bleu). Que va-t-il rester de cette idée dans la version Delcourt ? J’ai aussi détecté par hasard un soucis dans la pagination : les planches des pages 237 et 238 de la version Delcourt ont été conçues à l’origine pour se faire face (c’est une seule et même planche). Un saut de page aurait été le bienvenu (ce qui est fait dans les paperback américains) Les anglophones avertis savent ce qui leur reste à faire … Je débuterais (enfin) mon avis, en rectifiant l’avis précédent par rapport aux dessinateurs. En fait, les aventures de la créature du marais ne sont pas alternativement dessinées par Totleben et Bissette : Stephen Bissette est le dessinateur, John Totleben est l’encreur. Le remplacement de Bissette est souvent assuré par Rick Veitch (plus rarement par Shawn Mac Manus), et celui de Totleben par Alfredo Alcala, et c’est cela qui explique les changements de style pendant le run de Moore. En tout cas, Swamp Thing n’est jamais aussi beau que lorsqu’il est pris en charge par le duo principal, et ce, principalement du fait d’un encrage d’une grande finesse dans les détails. Swamp Thing constitue le premier travail (et le plus long de sa carrière) de Moore pour un éditeur de comics américain. C’est avec cette œuvre, et bien avant Watchmen, qu’il va d’ailleurs se faire un nom dans le domaine, et montrer qu’il est un auteur « bankable » (au moment où il reprend la série, les ventes sont moribondes, il va en faire un best seller, couronnés d’Awards en tout genre). Pour correctement appréhender cette BD, il faut quand même avoir à l’esprit que Swamp Thing est avant tout un comics « d’horreur », pas de Super Héros (même s’il vit dans le même monde que Batman ou Superman) et que c’est sous cet angle que Moore va aborder le personnage. Ce qui fait la grande réussite de l’approche de Moore, ce sera surtout de mélanger horreur et poésie, pour produire des images qui imprègneront la mémoire du lecteur pour de longues années. En ce qui me concerne, la planche de la page 298 du tome 2 (qui fait écho à celle de la page 258 ), me hante depuis la première fois où je l’ai lu, et me met quasiment à chaque fois dans le même état émotionnel que le héros (il pleure). De plus, c’est avec ce personnage que Moore va commencer à expérimenter au niveau des techniques narratives. C'est donc très souvent innovant et surprenant (comme d’habitude jamais au détriment de l’histoire qu’il raconte) mais toujours dans le but de mieux transmettre des sensations aux lecteurs (« Rite de printemps » et son orgasme végétal, « Loving the Alien » qui nous unie à la psyché d’une entité extraterrestre). Quand au coté « horreur », il est très réussi, et quand c’est glauque, c’est vraiment glauque (et dérangeant ! J’ai à l’esprit un duel éternel entre 2 pistoleros fantomatiques, dont les chairs sont arrachées petit à petit par chaque balle tirée). En résumé, que du bonheur de lecture, et ce, sur près de 1000 pages quand même ! Ps : c’est aussi dans cette BD que sera créé le personnage de John Constantine avant qu’il ait sa propre série.
Difficile de juger « Swamp Thing » dans son ensemble. La série est très longue, et de nombreux auteurs se sont succédés sur plusieurs décennies et ont imposé leur style respectif, avec plus ou moins de réussite. Intéressons-nous donc aux tomes écrits par Len Wein et Alan Moore, les seuls traduits en français pour le moment. Len Wein (Intégrale Delcourt tome 1) Il est l’inventeur (dans les années 70) de « Swamp Thing », et à ce titre peut être fier d’avoir crée une figure emblématique du comics américain. Plus de 30 ans après le 1er épisode, la publication continue, le succès est toujours là. Pourtant, ces 1er tomes ont vieilli, et paraissent un peu désuets de nos jours. Les scénarios sont linéaires, la mise en scène un peu facile et naïve, et les couleurs dans le plus pur style « couleur flashy des premiers comics en couleur ». A éviter donc ? Non, tout simplement parce que ces épisodes présentent la « Swamp Thing », montrent sa création, ses origines. Hors de question selon moi de lire le reste sans s’intéresser à au moins quelques épisodes écrits par Len Wein. Alan Moore (Intégrale Delcourt tome 2 et 3) La série s’arrête en 1976, mais redémarre en 1982 avec Marty Pasko aux commandes. Au bout de 20 tomes, le grand Alan Moore prend le relais, et redéfinit considérablement le personnage des marais. Le ton devient beaucoup plus adulte, les histoires impressionnent, et le style littéraire de Moore colle parfaitement à l’univers existant. Certains épisodes sont incroyables (celui ou le héros descend en enfer récupérer l’âme de Abigail par exemple), d’autres interpellent et surprennent (celui ou les petits extra-terrestres débarquent sur Terre dans l’espoir d’avoir trouvé la planète idéale), et d’autre (plus rares) laissent indifférent. On ne se lasse jamais car les différentes histoires sont très variées ; certaines sont très portées sur l’action, alors que d’autres se penchent sur les réflexions intérieures de la créature. Le dessin (en noir et blanc, ouf, pas de couleur flashy) est magnifique. Bref, j’ai pris énormément de plaisir à lire toute la période « Alan Moore » (certes, je suis un fan de l’auteur). Conclusion Je vous encourage vraiment à découvrir cette superbe série. Commencez par quelques tomes de Len Wein, pour bien comprendre les origines de la créature, puis lisez tous les tomes de Alan Moore ! Un grand merci à Delcourt pour la réédition en intégrale.
C'est par la lecture des albums souples Delcourt reprenant les scénarios d'Alan Moore que j'ai découvert Swamp Thing. Avant cela, je ne le connaissais que pour l'avoir brièvement vu dans Black Orchid, une autre BD de l'univers DC Comics sur le thème du végétal. Tout d'abord, je fus très satisfait par la découverte du dessin noir et blanc de John Tottlebon, le dessinateur de la majorité des planches de ces récits. Fin, précis et très détaillé, il offre des belles à l'aspect à la fois rétro et techniquement impressionnantes. On sent un véritable soin et un travail approfondi des détails sur les visions de Swamp Thing et de la végétation environnante. Un peu vieillot dans le style, parfois pas très clair, mais très beau à mes yeux. Le dessin de Steve Bissette me plait moins mais il reste tout à fait correct. Les scénarios ensuite, m'ont relativement plu sans jamais vraiment me captiver. Le personnage de Swamp Thing et sa découverte de "qui il n'est pas" (comme le dit Spooky) sont intéressants, mais les intrigues qui se forgent autour de lui ne sont pas des plus passionnantes. L'aspect "récit d'horreur" ne passe pas du tout pour moi, ça ne reste que de l'action avec un poil de violence mais aucun frisson pour moi. Les quelques scènes un peu oniriques où la créature ressent la nature, rêve son passé disparu, etc, me lassent très vite. En outre, la BD est tout de même très bavarde, avec des dialogues relativement bien écrits mais qui alourdissent nettement le rythme de lecture. Malgré ces reproches, j'ai lu ces histoires avec intérêt car la narration est bonne et l'idée des intrigues plutôt originales et intéressantes. C'est donc une lecture et un achat que je ne regrette pas, mais qui ne marquera pas plus que cela mon esprit.
Je ne connaissais pas vraiment "Swamp Thing", même s'il m'est arrivé de feuilleter des "art-of" consacrés à Berni Wrightson, l'immense auteur qui l'a créé graphiquement. L'arrivée impromptue de tomes Delcourt (merci pierig !) m'a permis de combler cette lacune, bien qu'il s'agisse d'histoires scénarisées par Alan Moore et non par Len Wein, auteur originel. Qu'importe, puisque cette lecture a été bien agréable, et que cette (ré)édition Delcourt permet de lire un épisode-clé de la série, celui où le personnage-titre découvre qui il est, ou plutôt qui il n'est pas. Un pari audacieux, mais réussi, puisque la conscience de la créature va s'en trouver chamboulée, et que cette prise de conscience va changer son comportement. J'avoue que j'ai été un peu dubitatif après la lecture du tome 1, qui me semblait un peu inabouti. Mais le tome 2 a balayé mes doutes, en proposant un récit plus classique, ainsi qu'un épisode final assez poignant. Les personnages sont assez intéressants, le trait de Steve Bissette est plutôt impressionnant, surtout lorsqu'il dessine la créature, et le découpage est très particulier. Cependant, je ne peux pas dire que cela soulève outre mesure mon enthousiasme, dans la mesure où Swamp Thing n'est pas, comparativement aux X-Men par exemple, un personnage que j'aurai découvert jeune. Le charme n'opère pas au même niveau, et du coup j'aime moins. Mais cela reste une série très recommandable, si vous êtes amateur/trice du genre.
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