Le Teckel
Prix Landerneau de la BD 2014 Deux représentants d’une entreprise pharmaceutique vont devoir se supporter pour aller chercher de nouveaux clients à travers la France. Un récit intelligent et prenant qui alterne brillamment humour, psychologie et suspense.
Académie des Beaux-Arts de Tournai Gays et lesbiennes Prix Landerneau Road movie
L’industrie pharmaceutique Duprat a décidé de mettre le paquet pour sa nouvelle campagne : un spot publicitaire montre un soldat qui est en train de soigner les enfants noirs malades avec les médicaments Marshall 2, dits M2. L’objectif est de faire oublier le fiasco du Marshall 1 qui a posé de nombreux problèmes à cause de sa dangerosité. Au siège à la Défense, tout le monde s’affaire. Le patron, monsieur Merchon, convoque Jérémy Labionda pour s’entretenir avec lui. Au même instant, un homme irascible entre dans le bureau. Il s’agit du visiteur médical Guy Farkas, dit « le Teckel ». Monsieur Merchon leur propose de sillonner la France pour prospecter et regagner la confiance d’anciens clients. Jérémy est furieux et n’a aucune envie de se plier à cet ordre. Le lendemain, son patron l’appelle chez lui. Il lui explique le véritable objectif de cette escapade : le Teckel semble ne plus rien faire depuis longtemps et il coûte cher à la boîte. Jérémy doit le surveiller constamment pour faire un rapport quotidien et détaillé sur son attitude. Le voyage s’annonce encore plus pesant que prévu ! D’autant que le Teckel est un rustre et ne supporte pas l’idée de voyager avec un bleu…
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Date de parution | 27 Août 2014 |
Statut histoire | Une histoire par tome 3 tomes parus |
Les avis
Une série sympathique. Inégale mais sympathique. Le personnage du Teckel gagne en profondeur au fil des trois histoires, mais il garde à chaque fois ce qui fait le charme de cette série et de ce personnage : un côté vintage, comme si tout s’était arrêté aux années 1970, les années Pompidou/Giscard. Visuellement il ressemble à Jean-Pierre Marielle (le visage un chouia plus ovale). Il en a même les mimiques, les râleries que l’on retrouve dans certains rôles (je pense au marquis de Pontcallec dans « Que la fête commence »). Il m’a aussi fait penser par certains aspects au Jean Rochefort de « Les éléphants ça trompe énormément » (un personnage au aussi les traits de Michael Lonsdale). Bref, Bourhis a su créer un personnage typé, original, et franchement décalé – has been au possible. Autour de ce personnage improbable mais qu’il a su rendre crédible, Bourhis a développé plusieurs intrigues. Si tout se suit, chaque album raconte une histoire différente, dans laquelle on reconnait personnages célèbres et faits d’actualité. Dans le premier album, notre héros, Farkas, alias « Le Teckel », représentant en produits pharmaceutiques, nous introduit dans les magouilles d’un laboratoire qui n’est pas sans rappeler le scandale Servier. La fin tourne d’ailleurs un peu au polar. L’album suivant, penche encore plus vers le thriller plus ou moins humoristique. Quant au dernier tome, il voit Farkas devenir candidat aux élections présidentielles, marionnette échappant à son maître, dans une dénonciation des méthodes des communicants en politiques (on reconnait Hollande, Sarkozy entre autres) et autres magouilles politiciennes. Ce troisième album m’a fait penser à l’album Le Candidat de Louarn. Toujours aussi vieille France, Farkas se retrouve presque involontairement « à la mode ». Mais il est temps je pense de laisser Farkas, car là on atteint ses limites. Le voir donner le ton, c’est un peu l’utiliser à contre-emploi, lui qui n’est jamais aussi captivant que lorsqu’il incarne le passé qui ne veut pas disparaitre. Le dessin de Bourhis est intéressant, dynamique, simple et fluide. Je ne suis pas fan du changement de dessinateur en cours de série, et l’arrivée de Mardon dans le troisième album m’a un temps décontenancé. Mais son dessin est aussi adapté à ce genre de récit, et il est souvent très bon pour dessiner les gens ordinaires. Au final, une série originale, que j’ai eu plaisir à lire.
Voici un road-trip à la française plutôt agréable à lire. Vous accompagnerez ainsi deux visiteurs médicaux, un expérimenté et un junior, qui doivent prescrire aux médecins une nouvelle version d’un médicament suspecté d’avoir été la cause de nombreux décès. Pas sûr que cette satire décapante ait reçu un écho positif au sein de l’industrie pharmaceutique. Hervé Bourhis se moque et dénonce ouvertement ces sociétés médicamenteuses sans foi ni loi qui manœuvrent l’opinion et les politiques en mettant sur le marché des médicaments quelques fois dangereux pour l’homme mais source d'un revenu confortable pour les actionnaires. C’est cynique et amoral mais vous vous régalerez des péripéties du Teckel – Guy Farkas – et du jeune Jérémy Labionda, des individus hauts en couleurs attachants. La cohabitation forcée est prenante et brillamment dessinée. Le tout avec un poil de poésie et de psychologie. Voilà donc un récit original réussi avec des personnages truculents.
Cet album est vraiment surprenant. A la première lecture je me suis demandé pourquoi je lisais cette BD. Referme donc ce bouquin... A la deuxième lecture, j'ai eu la révélation ! Si le fond est intéressant, c'est surtout dans la forme que l'objet est saisissant. Jean-Pierre Marielle est dans la place !! Oui vous avez bien lu, notre chère Guy est tout à fait ce genre de personnage, brut, bourrin, caractériel, matcho, bref, un ancien légionnaire... De prime abord complétement méprisable... Au fil des pages, on surprend notre anti-héros à citer de la poésie, à faire preuve d'une "grande" culture (particulière), à s’émouvoir, à pleurer, vomir également. Le traitement qui est fait autour de ce personnage fonctionne totalement. Le Teckel est imprévisible et impulsif, cela rend la lecture d'autant plus intéressante. Pour avoir lu les 3 tomes, c'est un vrai coup de cœur. Cette série reste toutefois à aborder en connaissance de cause (l'humour est totalement caustique, décapant) sans quoi vous risqueriez de passer à côté de ce petit bijoux.
Deux visiteurs médicaux, que tout oppose, parcourent la France pour tenter de promouvoir chez les généralistes la nouvelle version d’un médicament très controversé, le « M2 ». Guy Farkas, dit le Teckel, est un véritable loup blanc dans le milieu. Bagarreur, alcoolo, séducteur, cet ancien légionnaire en costume des années 70 qui récite régulièrement du Rimbaud, est un personnage charismatique à la fois fascinant et repoussant qui donne beaucoup d’intérêt au récit. Cette tournée commerciale est un véritable supplice pour son collègue Jérémy, le jeune et candide novice gay, qui va progressivement perdre ses illusions. Hervé Bourhis s’inspire très librement de l’affaire du Mediator pour proposer une histoire originale qui oscille entre le thriller médical et le roman graphique pamphlétaire. Le ton de l’album est très particulier, à la fois cynique et décalé mais toujours teinté d’humour. La lecture est en tout cas agréable, d’autant que l’improbable duo Jérémy / Teckel fonctionne à merveille. Petit bémol, j’ai malheureusement trouvé la fin un peu rapide et convenue… dommage. Le Teckel est une BD intéressante et originale. A découvrir assurément.
Voilà un récit original prenant pour cadre le milieu de la "force de vente itinérante" en milieu pharmaceutique : pour être clair, les commerciaux d'une grosse entreprise en médicaments qui font le tour des médecins d'une région pour les inciter à préconiser leurs produits à leurs patients. C'est original car l'histoire prend un tour à mi-chemin entre roman graphique et humour, avec même une touche petite touche de thriller sur la fin. Roman graphique car c'est un récit réaliste mettant en scène des situations crédibles et intéressantes. Humour car c'est aussi la rencontre entre deux personnages très opposés, un jeune cadre gay et propre sur lui face à un vieux briscard, ancien légionnaire, au comportement très brusque et rétrograde. Et enfin thriller car il y a une histoire de manipulation et de gros sous derrière tout ça. Ce personnage du Teckel est assez édifiant, caricatural sans jamais pourtant tomber dans l'invraisemblance. On pourrait y croire. Il est intéressant et bien construit et il finit par se rendre presque attachant. La mise en scène du bout de chemin réalisé par les deux héros de ce récit est agréable et on se demande où l'auteur veut en venir. La fin manque un tout petit peu de clarté pour moi, au moment de la révélation clé, mais elle apporte son lot de surprise et tient bien la route. Une bonne lecture, bien racontée et qui sort des sentiers battus.
Le graphisme en bichromie au trait nerveux ne reflète pas mon genre de prédilection. Pour autant, j'ai apprécié cette BD qui est une sorte de thriller dans le monde du médicament pharmaceutique. On va s'intéresser aux cercles de ce qu'on appelle les visiteurs médicaux. Il s'agit certes de dénoncer une sombre manipulation mais c'est l'histoire d'un duo improbable entre un jeune homme naïf et un ancien légionnaire dur à cuire. Le Teckel est un sinistre personnage mais qu'on va apprendre à connaître. Il va dévoiler tout ses secrets au cours d'un récit d'initiation. On ne s'ennuie pas au cours de ce road-movie. Jérémy va perdre ses illusions. Et le teckel qui n'est pas qu'un chien de chasse va nous surprendre. Il a de la répartie à la façon Rimbaud ou Rambo selon les cas. Des gens meurent à cause de la consommation de certains médicaments dangereux et qui sont sur le marché. Le lobby puissant du médicament aura-t-il le dernier mot ? Vous le saurez en lisant le Teckel qui a obtenu le prix Landerneau 2014.
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