Che

Je suis généralement très réservé face aux biopics, qui alternent souvent entre l'hagiographie béate et l'enjolivement plus ou moins désintéressé des événements. Et le personnages du Che, emblématique de certaines idées et d'une certaine époque, a déjà donné lieu à quelques ratages. Par rapport à mes appréhensions, cet album s'en sort plutôt bien, évitant les écueils évoqués plus haut, alors même que l'album a été écrit à chaud, par quelqu'un qui visiblement était acquis aux idées du Commandante Guevara. Mais voilà, je ressort tout de même déçu de cette lecture, et je vous recommande plus un emprunt qu'un achat, même si vous vous passionnez pour ce leader des insurrections des années 1950-1960. Comme le précise un court texte de présentation, le livre, publié à la fin des années 1960, a rapidement été interdit et détruit (et accessoirement son scénariste, Oesterheld a été éliminé par la dictature !). C'est semble-t-il à partir de certaines planches originales et/ou de rares exemplaires de l'édition d'origine préservés qu'une nouvelle édition a pu être réalisée. Ceci explique peut-être la très mauvaise qualité de mon point de vue de la reproduction des dessins. Ceux-ci, dans un Noir et Blanc épuré, sont plutôt bons, mais très souvent illisibles ! La difficulté de la lecture est encore accentuée par un découpage haché de l'histoire, alternant les passages relatant les dernières semaines du Che et de ses ultimes compagnons de guérilla avec une biographie d'Ernesto Guevara de son enfance jusqu'à ce qu'il devienne une icône révolutionnaire (quelques passages intéressants sur les atermoiements de la politique américaine sous JFK). Ce n'est pas forcément bien fichu. Bref, si je salue l'œuvre militante, et le courage d'Oesterheld, je pense qu'il n'a pas bien servi la cause qu'il voulait défendre, et que le Che ne trouvera pas forcément de nouveaux zélateurs grâce à cet album, bien décevant. Note réelle 2,5/5.

06/04/2016 (modifier)

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D'emblée, le style graphique de cet album m'a totalement plombé. L'entrée en matière a été dès lors assez difficile. Par la suite, cela ne s'arrange pas avec le propos. Le sujet avait l'air intéressant puisqu'il s'agissait de retracer la vie de ce célèbre révolutionnaire très à la mode à savoir Che Guevara qui est devenu une icône. Non, on ne retrouve pas l'aspect romantique de ce personnage adulé dans le monde entier. Bref, cette bd est censée lui rendre hommage. Je crois qu'il y a bien mieux sur le même sujet.

29/05/2015 (modifier)

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Œuvre fortement teintée de politique. Déjà ses auteurs d'Amérique du sud évoluaient dans un milieu de dictature répressive, dont fit les frais le scénariste argentin Oesterheld. Ensuite ils évoquent Che Guevara, icône de la révolution cubaine. Comme nous l'explique la quatrième de couverture, cette bande dessinée a donc été cachée, puis a fini par parvenir jusqu'à nous sous le manteau. Je ne ferai pas de commentaire sur le personnage principal de cette biographie, son combat, ses idées ou ses actes. La narration est très particulière, la rendant difficile à suivre car les textes sont mal conçus. On dirait qu'ils sont hachés et il faut parfois relire pour comprendre le sens. Je me suis demandé s'il ne s'agissait pas d'un problème de traduction mais je pense que Delcourt a fait avec ce qu'il avait de l'œuvre originale. Il y a néanmoins des passages un peu moins pénibles et plus fluides. Pour autant ce n'est pas un album conseillé pour bien appréhender la vie du personnage et son contexte historique si on ne les connaît pas déjà un petit peu. Reste le dessin, c'est vrai inégal car réalisé à 4 mains mais certains passages sont superbes avec des visages en clair-obscur de toute beauté.

17/07/2010 (modifier)

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J’ai eu un peu de mal au début de cet album. Les passages boliviens me paraissaient un peu trop abstraits, et la narration au style presque télégraphique des autres pages m’embrouillait assez. Mais après lecture, j’estime que cela venait du fait que je l’avais entamé de but en blanc, sans lire la préface, et il me manquait des informations pour bien situer le tout. Première information, cette BD date de 1968, juste après la mort du Che. Les auteurs étaient donc totalement dans l’ambiance du moment et poussés par une véritable fièvre politique. A tel point que l’album a failli disparaître dans la répression qui a suivi, 5 ans plus tard. Seconde information, au scénariste s’ajoutent deux dessinateurs, Alberto Breccia et son fils Enrique. D’où la différence de style que j’avais ressentie entre les passages boliviens et le reste. Mais l’un et l’autre s’intègrent bien, je croyais vraiment ressentir une simple différence dans la manière de raconter, pas une différence graphique qui est pourtant manifeste au second coup d’œil. Ces dessins, cependant, ne me plaisent pas vraiment. Pas toujours clairs, ils sont en outre souvent simplement illustratifs, accompagnant un texte narratif dense. En cela, cet album tient souvent plus du roman illustré que de la BD. Le talent, la technique et la personnalité sont pourtant bien présentes, mais je ne suis pas tellement amateur du genre. Quant au récit, comme dit au départ, il a mis un certain temps à m’accrocher notamment du fait de la narration très présente et pourtant très concise dans ses mots. Un style presque télégraphique qui permet à l’auteur d’en raconter beaucoup en quelques lignes à chaque fois. Tant et si bien que si on ne connaît pas toutes les références historiques, géographiques et politiques citées, on manque rapidement une bonne partie du contenu. Par chance, une fois l’action arrivée à Cuba, le récit se fait plus linéaire, plus facile à appréhender. Et j’ai alors pu réaliser à quel point le message m’avait été bien passé : j’ai pu comprendre les origines d’Ernesto Guevara, comprendre son chemin de vie, comprendre pourquoi il en était venu à se battre et surtout voir à quel point son combat était sincère et déterminant. Je ressens nettement mieux désormais en quoi cet homme et le symbole qu’il représente ont pu être adulés et fasciner encore tant de gens. En cela, cette BD a atteint son objectif avec succès. C’est donc une BD qui ne m’a donc pas tellement plu sous la forme et la narration mais c’est aussi un véritable témoignage historique sincère, réussi et très instructif.

27/08/2007 (modifier)

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Mon avis rejoindra sensiblement celui de Don Lope. C'est pas mal de vouloir faire une BD sur la vie d'un "grand" homme, ça permet à ceux qui ne s'instruisent que par ce biais d'en apprendre un peu plus. Mais malheureusement, concernant cet album-là, le courant n'est pas passé, je me suis très vite ennuyé. Déjà, le style graphique ne m'accroche pas du tout, et le reste m'a semblé vraiment anecdotique...

22/01/2005 (modifier)

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"Che" est un bouquin formellement intéressant et très novateur pour l'époque (superposition de styles, des dessins presque photographiques parfois). Mais le tout est difficile à lire, presque sale parfois, un peu ennuyeux pour quelqu'un qui connait assez bien l'histoire du Che. Le sujet fort mais hyper convenu: la part d'ombre du personnage est un peu absente et on parle peu de la déception et du fait que sa révolution s'est faite bouffer par le pouvoir. Je comprends que cette BD soit considérée comme culte vu le sujet, la date de parution, le sort tragique du scénariste et la portée politique du bouquin. Mais il y a quelque chose qui ne passe pas: je me suis ennuyé et je n'ai pas eu l'impression d'apprendre quoi que ce soit.

23/06/2004 (modifier)

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Comment ne pas qualifier ce tome unique d'oeuvre culte ?! Cette BD est incroyablement actuelle dans sa conception alors qu'elle a été réalisée il y a plus de 30 ans ! C'est véritablement impressionnant. J'avoue avoir eu du mal à m'immerger dans le récit, juste le temps d'accepter ce dessin si particulier. Le léger changement de style graphique entre le fils et le père ne gêne pas, au contraire, il place immédiatement les acteurs à l'époque voulue. Pour l'histoire, rien de très nouveau pour moi, vu que je me suis toujours beaucoup intéréssé au "Che" et que je connaissais déjà les grandes lignes de sa vie, de ses Guerillas. Je remarque juste la fidélité du récit, copiant même parfois fidèlement des images d'époque, comme Guevara sur un tracteur, ou Guevara après son exécution (son assassinat est le mot juste selon moi). Toute l'aventure du "Che" est retracée, sans trop de détails. Ici, c'est surtout l'homme que l'on regarde, moins son aventure. J'avoue pourtant avoir frissonné de la tête aux pieds quand j'ai lu les dernières pages... Le "Che" est mort... Avez-vous déjà remarqué comme les photos prises juste après sa mort sont fortes ? Ernesto "Che" Guevara, gisant sur une table d'école (il me semble) ressemble à s'y méprendre à Jésus comme on nous l'a toujours montré sur sa croix. C'est assez troublant comme image...

23/10/2003 (modifier)

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Culte ? Qu'est ce que cela veut dire ? Indispensable aux yeux de son lecteur ou incontournable dans l'histoire de la BD ? Car la "vie" de cette BD est une véritable épopée à elle seule : parue peu après la mort du Che, cette BD a fait l'objet d'une censure toute particulière durant la période de la dictature argentine (pressions sur les auteurs, interdiction de publication, planches détruites, BD existantes détruites...). Puis, réédition à partir d'un exemplaire qui avait été enterré dans un jardin par l'un des auteurs (Breccia, si je ne m'abuse). Le contenu : la genèse, le succès et la mort de l'icône du révolutionnaire romantique, inapte au compromis, le plus médiatisé de la moitié du 20ème siècle (n'en déplaise au sous-commandant Marcos). Histoire intéressante mais qui manque néanmoins de relief/détails (résumé synthétique de la vie du personnage) et se rapproche un peu trop de la biographie officielle (ex : la BD présentant le Che comme un formidable ministre de l'industrie et gouverneur du Trésor, alors que les historiens d'aujourd'hui s'accordent dans leur ensemble, pour affirmer qu'il était un piètre économiste...). L'histoire est traitée de façon originale (surtout pour l'époque à mon avis), racontée sous forme de chapitres qui alternent le présent (dernière opération en Colombie) et le passé du Che (de son enfance à sa consécration). Les planches sont magnifiques : Breccia père et fils respectivement pour le présent et le passé du Che (à moins que ce soit l'inverse? à vérifier), le style "noir et blanc" se veut incisif par moment, nostalgique ou mystérieux/onirique à d'autre. Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur le personnage, je vous recommande la biographie du Che par Pierre Kalfon.

02/10/2003 (modifier)

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Ce livre a été un choc pour moi. J'ai découvert un côté du CHE que je ne connaissais pas. J'ai aussi appris que le scénariste Hector Oesterheld a été assassiné pour avoir écrit ce livre. La lecture de ce livre est exigente, mais cela vaut la peine de s'y consacrer. Les dessins de Breccia père et fils sont saisissants de réalisme.

22/09/2002 (modifier)

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