Les Chemins de Compostelle

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie.


Marche et randonnée Séries peut-être abandonnées Servais Spiritualité et religion

Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie. Dépositaire d'un savoir précieux auquel son grand-père alchimiste l'a initiée, Blanche part de Belgique sur ses traces, après qu'il eut été retrouvé sans vie sur une plage près de Compostelle. Le point de départ de Céline se situe au Mont-Saint-Michel, où elle a commencé son noviciat. Quant à Alexandre, guide de montagne dans les Alpes suisses, c'est le décès de Margaux qui va le jeter, lui aussi, sur cette route pleine de questions, mais peut-être aussi de réponses. Au fil de ces voyages initiatiques et de ces destins croisés, Jean-Claude Servais nous emmène avec lui, pour un récit en sept albums, sur les chemins de France et nous fait découvrir des paysages sublimes et des lieux nourris de culture, d'histoire et de mystères.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2014
Statut histoire Série en cours (prévue en 7 albums) 4 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Les Chemins de Compostelle © Dupuis 2014
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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12/03/2015 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

C'est quand même rude d'attribuer une aussi médiocre note à une série aussi érudite et au dessin si bien travaillé. Mais voilà je me retrouve dans l'avis d'Agecanonix sur de nombreux points. Quand on parle des chemins de Compostelle on pense surtout à Vézelay, Le Puy en Velay ou Conques. L'idée de départ de Servais de faire découvrir d'autres chemins comme ceux de Bretagne ou des Ardennes est originale et intéressante. Las ! l'auteur nous propose une sorte de Guide Bleu érudit certes, mais au ton professoral si monotone et encyclopédique à l'ancienne que l'ennui prend vite toute la place. De plus Servais s'éparpille sur un nombre important de sujets culturels ou sociétaux. Ainsi on passe d'une leçon sur la bière, à la ligne Maginot puis à la fabrication du champagne sans que l'on sache le rapport avec l'axe narratif de la série. Pour introduire un brin de tension dramatique, Servais nous propose trois destins de JF sans réel connexion ( au moins jusqu'au T3).Cela produit une narration lourde, hachée et manquant de cohérence. On a l'impression que ces personnages ne sont que prétexte pour introduire de façon très superficielle des thématiques sociétales ( racisme, néo nazis, industriels capitalistes). Le pire est que la série s'enfonce dans une romance rocambolesque d'un présumé assassin bien voleur qui frise le ridicule. Le graphisme sur un mode réaliste est très soigné surtout pour les monuments et les paysages. Malheureusement la multiplication des portraits de face ( surtout le papounet) casse la dynamique et donne des personnages peu expressifs. Avec ce vacarme de paroles tout du long des planches, j'ai le sentiment que Servais est passé complétement à côté de ce qui fait le sel de la marche : silence et introspection. On en est très loin. Je note à 2 pour le travail de documentation et le graphisme des monuments sinon...

31/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Depuis plus de 1000 ans, les pélerins du monde occidental traversent l'Europe et surtout la France pour se rendre à Compostelle en Galice où se trouvent les reliques de l'Apôtre Jacques. Au-delà de l'acte de foi, c'est devenu de nos jours un formidable voyage initiatique plus tourné vers le défi de refaire ce parcours à pied, et vers une optique historique, dans le but de visiter les nombreux sanctuaires et monuments qui le jalonnent. Servais propose cette balade à la rencontre d'un patrimoine d'exception, mais aussi avec un aspect intériorisé, où la conscience des personnes qui font ce parcours peut les aider à trouver leur voie. Je me réjouissais donc de lire une Bd sur ces lieux emblématiques que j'ai découverts (surtout sur la via Turonensis et sa voie parallèle par Angoulême) et photographiés plusieurs fois ; je précise que j'ai fait ces balades en voiture, je suis passionné par le patrimoine architectural mais pas pour marcher... Hélas, Servais me déçoit profondément. D'abord, c'est long à démarrer, et surtout parce que la relation de Blanche et de son papounet est certes touchante, mais bien trop rébarbative et ennuyeuse ; entre les secrets alchimiques et la bière artisanale livrée aux multinationales (c'est triste mais hélas trop courant de nos jours), l'auteur s'égare trop du sujet, ou alors il ne faut pas titrer "les Chemins de Compostelle". Tout ce tome 1 est plombé par des dialogues pesants et difficilement supportables en rapport avec une quête intérieure, ce qui a pour effet de noyer complètement le vrai sujet qui encore une fois donne son titre à la série. Le parcours est ainsi dilué dans trop de diversions qui n'ont rien à voir avec le chemin de Compostelle. Le tome 2 aborde une direction un peu similaire, sauf qu'il s'égare en Bretagne autour de l'Ankou qui n'est pas vraiment approprié ; c'est encore un peu hors-sujet. Sinon Servais offre de belles images dans son style illustratif, avec des monuments bien reproduits et que j'ai pris plaisir à reconnaître (hormis la Grand'Place de Bruxelles que je n'ai pas vue) tels le Mont Saint-Michel, la basilique ND d'Avioth, la place Ducale à Charleville, le calvaire de Guimiliau, la pointe Saint-Mathieu et son abbaye, le chaos de Huelgoat, la fontaine de Barenton en Brocéliande, ou la lande de Saint-Just... Je suis toujours content quand je vois un auteur dessiner à la perfection des lieux que je connais parfaitement, mais ça ne suffit pas, et honnêtement je m'attendais à autre chose, à un vrai parcours vécu en temps et en heure avec une vision de notre monde moderne sur ces routes de Compostelle, un peu à la manière de Campus Stellae, sur les chemins de Compostelle. Et dire qu'il reste 5 tomes à paraître... ce sera certainement sans moi, désolé.

05/04/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Pas facile… Pas facile de traduire en quelques mots les sentiments particuliers que cet album a fait naître en moi. Des sentiments étranges et parfois contradictoires qui rendent totalement subjective mon opinion quant à ce premier tome. Tout d’abord, il y a l’auteur. Jean-Claude Servais fait partie de ceux qui m’ont ouvert à la bande dessinée réaliste. Je l’ai découvert avec « La Tchalette » il y a bien longtemps, il me parlait d’un monde qui m’est proche puisque nous sommes tous deux voisins et attachés à « notre » terre d’Ardennes, terre de légendes, terre de culture… Je suis donc toujours resté attentif à la sortie de ses albums mais ses dernières productions m’ont déçu. Je pense devoir remonter à « L'Assassin qui parle aux oiseaux » pour retrouver une œuvre de l’auteur dont le scénario me semblait réellement prenant. De ses talents d’illustrateur, par contre, je n’ai jamais douté et chacune de ses productions m’a toujours séduit de ce point de vue. Et pourtant, avec ce premier tome, Jean-Claude Servais m’a touché avant tout par ses propos. Non que le scénario soit d’une grande originalité, et il demeure dans un univers proche de celui de ses autres œuvres, mais il y a dans toute la construction de cette œuvre une volonté de parler de transmission. Transmission de savoir entre un grand-père brasseur autant qu’alchimiste et sa petite-fille, surtout. Transmission de relai entre cette même jeune femme et Tendre Violette, l’œuvre phare de l’auteur, dont elle suit le chemin. Ce récit cherche donc à relier le passé et le présent. Même la visite de la Grand’Place de Bruxelles est l’occasion pour l’auteur de nous montrer combien le passé de la ville marque encore ses bâtiments d’un empreinte matérielle mais aussi, et surtout (pour certains initiés) spirituelle. Spirituel, le mot est lâché. Et il fait peur tant il est aujourd’hui rattaché à la religion. Et de religion, il en sera question via cette pèlerine débutant son voyage depuis le Mont Saint-Michel ! Mais par-delà un attachement à l’une ou l’autre église, la spiritualité qui se dégage de l’album tient plus de l’attachement à la terre, du devoir d’humilité de l’homme face à celle-ci. Le discours se veut écologique et moral, il peut irriter par son côté académique. Il m’a plu par sa sincérité, par cette volonté profonde de l’auteur de nous transmettre un savoir, une vision, par cette envie de nous faire partager ce qui, à ses yeux, constitue le sens profond de la vie. De notre propre vie mais aussi et surtout de la Vie en général. La volonté de transmettre du grand-père à sa fille devient alors écho de cette même volonté de l’auteur envers ses lecteurs. Et les interventions de Violette provoquent une mise en abyme propice au questionnement. Et si cette série était la dernière œuvre de l’auteur ? Et s’il s’agissait pour lui de nous léguer un peu de sa sagesse ? Un peu de son amour pour la terre et les gens simples ? Beaucoup de promesses donc, avec ce premier tome. J’espère vraiment que la suite du récit continuera dans cette lignée, avec une recherche introspective de l’auteur mais aussi une volonté de plonger le lecteur dans une démarche similaire, par-delà les péripéties du voyage. Surtout, je serais déçu si ce récit devait basculer dans une intrigue policière digne d’un fait divers. Jean-Claude Servais m’a ici fait entrevoir un fil narratif bien plus philosophique et personnel, et le fait que la série soit prévue en 7 tomes ne fait qu’accentuer mon sentiment qu’il s’agit d’une quête spirituelle de sa part. J’attends la suite avec autant d’appréhension que d’impatience. PS : côté dessin, c’est toujours aussi académiquement bon. Les représentations de la Grand’Place de Bruxelles sont superbes, tout comme celles du Mont Saint-Michel. Et le début de pèlerinage depuis la Gaume donne une fois de plus l’occasion à l’auteur d’illustrer sa région tel un immense jardin ouvert sur le monde. Petite mise à jour après la lecture du deuxième tome : Jean-Claude Servais conserve une certaine cohérence dans sa démarche et cet album est en lien direct avec l'oeuvre au noir (première phase de la transmutation alchimique). La notion de mort est très présente au travers du destin des personnages les plus présents et on sent chez chacun d'eux une évolution, une transmutation en devenir. Par contre, l'auteur apporte au récit un aspect fantastique qui ne m'a pas spécialement convaincu. Je trouve que là, par rapport à ce que je pensais être sa démarche initiale, il s'égare et ne peut empêcher son amour des légendes et des univers fantasmagoriques de prendre le dessus. Un petit bémol, donc, pour ce deuxième tome. Mais le récit me plait toujours et l'accent mis ici sur l'étrange lien qui unit Bretagne et Ardennes m'a beaucoup plu. A suivre...

12/03/2015 (MAJ le 02/12/2015) (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

L'avis touchant de Mac Arthur m'a donné envie de lire la dernière série de Servais qui ne fait pas partie de mes auteurs préférés, mais qui m'a parfois donné de bons moments de lecture. Le trait de Servais est toujours le même. J'aime bien ses décors qui sont souvent magnifiques à regarder, mais hormis cela je dois dire que le début de ce voyage spirituel pour le personnage principal (enfin, cette fille et son histoire sont le centre du premier tome, mais vu qu'il y a aussi trois autres personnages qui partent en pèlerinage et qu'il y a 6 autres tomes prévus, j'imagine que les 3 tomes suivants vont être axés sur un autre personnage) ne m'a pas franchement touché. Il faut dire que la situation de cette fille n'est pas franchement originale et qu'en plus son grand-père qui passe son temps à parler m'a ennuyé. Je vois que l'auteur voulait partager ses connaissances sauf que lui et moi n'avons pas les mêmes centres d'intérêt. Je pense notamment à la bière qui est un breuvage qui ne m'intéresse pas et c'est marrant vu que je vis dans la province canadienne où la prohibition a duré le moins longtemps et où la bière est la moins chère. Quel salaud je suis quand même.

04/10/2015 (modifier)