Comment naissent les araignées
4 personnages, 4 destins croisés, 4 vies enchaînées
La BD au féminin
Alice, jeune blonde fraîche et séduisante se cherche dans une ville banale de l’Amérique des années 90. Elle cherche l’amour, elle cherche un sens à sa vie.Isadora, la clocharde, alcoolique… qui se cache derrière cette façade, y avait-il une femme avant l’épave ? Billie, est l’amie d’Alice. Elle ne va plus au cours de danse. Billie est noire.Billie est amoureuse d’un blanc. Barack Obama n’est pas encore président.Dwight aurait bien pu s’appeler Kurt. Artiste dans l’âme, il dessine.Il aime dessiner Alice… Texte éditeur
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Date de parution | 25 Mars 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce titre peut apparaître comme assez étrange. Il s’agira d’une anecdote qui est racontée par un des personnages sur le fait qu’à leur naissance, les petites araignées qui viennent de naître dévorent vivante leur mère. Pour ma part, on ne peut être heureux de notre condition d’être humain et ne pas terminer comme cela après avoir donné la vie. On va suivre le parcours de plusieurs personnages dont trois féminins et un masculin. J’ai beaucoup aimé la première histoire d’amour mais qui se termine de manière assez confuse. C’est un récit choral dont les destins des différents personnages vont se croiser pour se terminer en apothéose. La fin sera d’ailleurs assez poignante. J’aurais aimé que les choses se passent différemment mais c’est le choix de l’auteur qu’il faut respecter (à moins de faire des pétitions pour protester contre par exemple la fin de Game of Thrones). C’est une bd sur les relations humaines qui peut être par moment assez captivante. Cependant, c’est quand même triste.
Une BD qui j'ai lue d'une traite, je ne peux donc pas mettre une mauvaise note. L'histoire est en effet prenante et intéressante, mais, au final, il s'agit d'une tranche de vie, plus que d'une histoire en tant que telle avec une morale ou un twist qui la rendrait surprenante, ou qui donnerait envie de la relire. J'ajoute en plus qu'au niveau crédibilité, c'est quand même un peu juste...Ce road-trip improvisé entre 2 filles qui se connaissent assez mal, et une clocharde, qui partagent certes toutes les trois une vie difficile gâchée par une mère envahissante et despotique. Graphiquement ça n'est pas dans le style que j'affectionne le plus, mais ça n'est pas désagréable pour autant à regarder. On est dans des couleurs oranges, mauves, roses, une impression d'aube ou de soleil couchant. J'ai parfois trouvé que les personnages manquaient aussi d'expressivité. Au final, pas un mauvais moment avec cette BD, mais pas envie de la relire. Après avoir écrit mon avis, je lis celui de pol, et c'est tout à fait ce que je ressens.
Voila une BD qui m'a semblé passer inaperçue, et qui a pourtant d'indéniables qualités forçant le respect ! Au point que j'aurais envie de partager cette BD au plus grand nombre, ne serait-ce que pour découvrir le travail de l'auteure. Cette BD est une histoire faite autour des femmes, et plus exactement de trois d'entre elles. C'est une histoire sur les rapports complexes entre les mères et les filles, mais vu sous toutes les coutures. On aura le droit à différent aspects de cette relation, entre la difficulté à supporter ses parents, mais aussi de la difficulté à l'être. Et c'est ce que j'aime dans cette BD : elle ne tombe pas dans le manichéisme et se contente de montrer que ce n'est jamais simple une relation familiale. En fait, une relation sociale tout court (quand on voit que d'autres relations sont aussi très compliquées ...). La BD est servie par un dessin qui fait mouche, à la fois épurée dans le trait, colorée mais avec une identité de couleur forte, et une expression graphique qui rajoute à toute l'atmosphère de la BD. On est dans ces relations conflictuelles, ces relations fortes et douloureuses que vivent ces jeunes filles. Le découpage en chapitre permet de vraiment se prendre d'intérêt pour chacune d'entre elle avant que toutes ne soient réunies dans ce petit road-movie initiatique. Et la conclusion n'est pas en reste : rien de facile ou d'heureux, juste une réalité parfois très dure. La vie n'est toujours pas simple. J'ai vraiment beaucoup aimé cette BD, qui a des belles réflexions et un message vraiment fort. C'est le genre de BD qu'on peut relire plusieurs fois pour retrouver autre chose à en tirer, et vu l'effet qu'elle a fait à des amies à qui j'ai prêté la BD, c'est une BD qui parle aux gens. Si vous n'avez pas encore découvert, je vous la recommande !
Alice, mal dans sa peau, déprimée par le départ brutal de son petit ami... Isadora, SDF quadragénaire, une vie cabossée par l’alcool …Billie, camarade de classe d’Alice, victime d’une mère poule et d’un frère dominateur. Trois femmes, trois vies en souffrance qui vont se rejoindre le temps d’un voyage aux allures d’errance, comme une quête. La première chose que voient les bébés araignées, c’est leur mère, comme le raconte Alice à sa copine Billie qui cherche le sommeil dans le froid nocturne. Et comme les bébés ont faim, alors ils la grimpent et se mettent à la bouffer, vivante… « Comment naissent les araignées », un titre réussi, pour une histoire en forme de toile. Trois portraits touchants, trois fils reliés par un autre fil, celui d’une aventure commune sur la route, hors des murs, comme une tentative d’ébranler l’inertie d’un cauchemar. « Comment naissent les araignées » aurait pu s’appeler « comment naissent les névroses ». Car qui dit « naissance » dit « mère ». Et qui dit mère dit transmission, transmission du bon comme du moins bon. Et quand le moins bon ressemble à la méchanceté ou la possessivité, les dégâts sont immenses pour la victime et la folie n’est jamais bien loin. Faut-il alors bouffer sa mère pour s’en sortir ? C'est très exactement de cela dont il est question ici. La Française Marion Laurent nous propose donc là un beau roman graphique estampillé « USA in the nineties », une histoire de femmes américaines à la dérive. Si ce sont principalement les rapports mère-fille qui sont abordés, à l’exception de l’épilogue dédié au petit ami d’Alice, lui-même rejeton d'un géniteur absent, la thématique a trait à la filiation en général et aux bonnes vieilles casseroles familiales que chacun, homme ou femme, traîne avec soi des années durant, avec quelques pistes pour les larguer avant d’être cuit dedans. C’est aussi une « love story » impossible et désespérée entre Dwight et Alice, jeune et jolie Barbarella sous le pinceau de son « boyfriend », impossible parce que la tête et le cœur du jeune homme refusent de s’accorder. En plus d’un scénario très bien construit, le dessin de Marion Laurent invoque l’urgence avec son trait gras et son absence de fioritures, exprimant à la fois la sensibilité de l’auteure et l’âpreté de ces vies déchirées, que les couleurs obstinément rosâtres tentent peut-être d’apaiser. Les dialogues sonnent juste, les paroles font mal mais libèrent aussi, et quand il n’y en a pas, ce sont les regards, les attitudes, les gestes qui parlent. C’est ainsi qu’en alternant les séquences avec et sans textes, Marion Laurent sait faire respirer son récit avec talent, nous captivant jusqu’à la dernière image, sublime, alors que Dwight vient d’avoir un accident, de cette biche hagarde en pleine forêt au milieu des croquis flottant dans les airs. « Comment naissent les araignées », un des coups de cœur de l’année ? On dirait bien que oui…
Ça me plait beaucoup beaucoup. Du beau drame comme je les aime! Peu de traits mais une grande sensualité dans les visages, donnée par les ombres très nuancées. Ce sont les paupières qui me font dresser les poils sur les bras. Et en règle générale le haut du corps qui est vraiment réussi; alors que le bas reste encombré dans une sorte de glaise grossière. Ce contraste contribue à maintenir l'attention sur les visages et donc sur les sentiments. Pour les couleurs: le tour de force de rester dans le rose et le violet sans tomber dans le mièvre est réussi. Le vert n'apparait que comme une ombre vert de gris, sauf à la fin pour éclairer d'un peu d'espoir deux destins épargnés. Les décors sont très stylisés mais pas inexistants, avec une sorte d'ambiance américaine pas assez convaincante à mon goût (genre, je suis française et je me la joue comics) Les dialogues sont très justes, peu bavards et au service de cette histoire à 4 personnages. Je ne reviens pas sur le dispositif narratif décrit par mes prédécesseurs: il est efficace et les points de vues différents sont juste assez redondants pour qu'on reconnaisse les scènes, sans que ce ne soit jamais lourdingue. Une construction dramatique parfaitement ourlée. Je ne connaissais pas cette Marion Laurent mais je l'ai à l’œil désormais!
Ah, ça faisait un moment qu'on n'avait pas vu le nom de Marion Laurent sur la couverture d'une BD. Et pour un retour, ma foi, sans être tonitruant, il est assez convaincant. Bien sûr, il s'agit d'une histoire à la technique narrative déjà vue, avec ces quatre personnages qui vont se croiser et proposer chacun un point de vue différent sur une suite d'évènements. Mais j'avoue que la partie "centrale", lorsque les trois héroïnes que l'on voit sur la couverture, est ma partie préférée, car elle rassemble, et de façon assez solide, les caractères et les évolutions de chacune. Le récit de Dwight vient en contrepoint, sans grande surprise, même si j'ai trouvé la profondeur psychologique du personnage plus fouillée que ce à quoi je m'attendais. Le fruit sans doute de nombreuses réécritures de la part de l'auteure pour que tout cadre bien. Côté dessin, Marion Laurent a musclé certaines parties de son trait, mais gagnerait encore sur les traits des visages de ses personnages. Mais l'essentiel est là.
Ce roman graphique retrace la destinée de 3 jeunes femmes dans l’Amérique des années 90. Evidemment les histoires vont se croiser pour connaître une conclusion commune. Le principe est loin d’être nouveau mais il est bien utilisé ici. Chaque chapitre narre la vie d’un des protagonistes et en plus il apporte des éléments supplémentaires qui donnent parfois une autre vision de ce qu’on croit déjà savoir. Ca fonctionne bien, les caractères des personnages sont bien travaillés et on comprend plutôt bien les réactions des unes et des autres. Le point de vue de Dwight, seul protagoniste masculin à avoir droit à son chapitre dédié, est également pas mal car il apporte encore un autre éclairage. Cela dit, en dehors de cette narration sans faute, l’histoire n’est pas franchement marquante. C’est celles de jeunes femmes paumées, mal dans leur peau, qui vont faire un bout de route ensemble. L’histoire manque de surprise pour espérer rester en mémoire après avoir refermé l’album.
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