Southern Bastards

Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)

Will Eisner Award 2016 : Best Continuing Series De retour à Craw County, Earl Tubb n'a qu'une chose en tête : vider la maison du vieil oncle Buhl et repartir au plus vite de cette petite ville d'Alabama qu'il a quittée voilà 40 ans.


Image Comics Séries hélas abandonnées Will Eisner Awards [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Il suffira d'une altercation avec quelques locaux au diner du coin pour transformer ce séjour en descente aux enfers. Un enfer taillé sur mesure par Euless Boss, coach de l'équipe de football local et ennemi juré de feu le shérif Tubb, paternel d'Earl.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mars 2015
Statut histoire Série abandonnée (situation personnelle compliquée pour Jason Latour) 4 tomes parus

Couverture de la série Southern Bastards © Urban Comics 2015
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)
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23/03/2015 | Jetjet
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Par Alix
Note: 4/5
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Jason Aaron est de retour avec sa nouvelle série après le gros succès de Scalped. Le contexte est diffèrent (village paumé en Alabama) mais le ton reste similaire : un héros « dur à cuire », des brutes sanglantes, un parrain local, et une bonne dose de testostérone. L’histoire est bien construite, même si le personnage principal ne m’a pas convaincu à 100%. J’ai un peu de mal à comprendre le fait qu’il tienne à tout prix à se mêler à des affaires qui vont clairement lui exploser à la gueule. Le dénouement est vraiment bien vu, et m’a beaucoup touché. Cet album est numéroté 1, mais il se lit comme un one shot, ce qui est une bonne nouvelle après le tirage sur la corde de Scalped (voir mon avis sur cette série). Le dessin de Jason Latour (qui avait déjà officié sur un comics de la série Scalped) est maitrisé et parfaitement adapté au récit. Une valeur sure si vous aimez les histoires « couillues ». MAJ après lecture du tome 2 La qualité est toujours en rendez-vous (la série a d’ailleurs gagné l’Eisner Award de la meilleure série en cours). Le format de l’histoire se rapproche de celui de Scalped : l’intrigue ralentit, et le scenario se concentre sur la personnalité et le passé d’un personnage clé (le coach). C’est intéressant, mais espérons que ça ne dure pas trop, j’avais trouvé Scalped trop long. A suivre !

21/05/2015 (MAJ le 19/08/2016) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Ça calme ! Mais qu'est-ce qui fait que dans l'imaginaire collectif, du moins de ce côté de l'Atlantique, nous ayons cette image du sud des États Unis? Sweet Home Alabama qu'il chantait. De "Delivrance" à Southern Bastards la boucle est bouclée. Comme le dit le scénariste Jason Aaron dans la préface : "J'adore le Sud, mais le Sud me colle aussi une peur bleue". Tu m'étonnes Jason ! Déjà auteur d'une remarquable série Scalped, il nous refait ici le coup du scénario qui t'en file une grosse dans la poire. Et le pire, c'est qu'on se doute bien, en voyant revenir le vieux fils du shérif, que ça va envoyer du lourd. Lentement, sûrement, les éléments se mettent en place d'une manière telle que l'on se croirait presque dans une tragédie grecque. Le dessin de Jason Latour n'y est pas pour rien qui vous scotche les yeux sur ses cases magnifiées par des couleurs où le rouge domine. Les plages de calme succèdent à celles où la violence éclate de manière brutale, irréfléchie et sans motif apparent. Avec son héros granitique mais pétri de contradictions, les auteurs nous proposent un héros un peu malgré lui, mais charismatique ô combien. J'ai véritablement hâte de lire la suite, cette série offrant un potentiel évident et le cliffhanger de la fin me laisse envisager des déploiements de l'intrigue qui me mettent l'eau à la bouche. Encore un bon cru de Mr Aaron qui se déguste, on en redemande !!

17/06/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Violent, c’est le moins que l’on puisse dire ! D’une violence bestiale, primaire, digne d’un western italien. D’ailleurs, du western, le synopsis récupère quelques idées, comme ce vieux loup solitaire qui retourne dans la ville de son enfance, comme ce ‘Boss’ omnipotent roi de la même ville, comme ce faux rythme lancinant. Dans ces conditions, le snack-restaurant prend naturellement des allures de saloon et la grand rue devient tout aussi naturellement le théâtre du duel. La confrontation entre les deux hommes est inévitable. Et les seconds couteaux, grâce au talent de Jason Latour, se voient gratifiés de têtes de l’emploi (l’ombre de Klaus Kinski plane sur les pires d’entre eux). Mais de western, il ne sera pas question. Cet album nous parle d’une époque contemporaine, dans un bled perdu du Sud des Etats-Unis où le football américain fait loi. A un point tel que tout le monde s’écrase face au maître des lieux, entraineur à succès de l’équipe locale. Ce premier tome (qui pourrait se lire comme un one-shot) nous raconte le retour au bercail d’une ancienne légende du coin. Son lourd passé nous est dévoilé au compte-goutte. Son rapport au Sud, très contradictoire, fait la force et la faiblesse du personnage. Entre haine et attachement, il s’embarquera dans une croisade que l’on imagine perdue d’avance. Le héros classique, fêlé de l’intérieur mais paraissant invulnérable de l’extérieur. Je n’ai pu m’empêcher de penser à Clint Eastwood dans Gran Torino en lisant cet album, mais un Clint Eastwood qui aurait épousé les traits de Hulk Hogan. Le mélange est étonnant mais, plus étonnant encore, fait de Earl Tubb un être attachant, un juste, un héros malgré lui. La narration, comme je le disais, épouse un faux rythme, comme accablée par la chaleur des lieux. La haine et la violence se déchainent par courtes vagues, puis revient le calme… avant la prochaine vague. Jason Aaron (déjà auteur du controversé « Scalped ») connait son métier. Ses personnages, pourtant souvent très stéréotypés, interpellent et happent le lecteur. Les zones d’ombre sont nombreuses et titillent incessamment notre curiosité. Le poids du passé pèse sur la ville. Avant même les premières rencontres, on sait qu’il y aura drame. Et lorsqu’il survient, si l’on est surpris, c’est par sa violence, par sa bestialité. Je n’ai qu’une seule hâte : découvrir la suite.

26/03/2015 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Chez Mignola, seule la couleur rouge est utilisée pour représenter Hellboy, le « diable ». Chez Latour et Aaron c’est exactement l’inverse pour décrire le monde poisseux et sordide de ce petit bled d’Alabam, le rouge dépeint tout l’environnement. Ce bled est donc le mal absolu, typiquement le genre de petite bourgade tenue de main de chef par un « baron » local et où on n’apprécie guère les étrangers. Earl Tubb en est un à présent. Ce sexagénaire à la stature robuste a tout fait, même la guerre du Vietnam pour sortir de l’emprise de son père, héros local et shérif réputé pour avoir botté le cul à la faune locale à l’aide d’un gourdin. Mais Earl revient ici par dépit, pour vider et mettre en vente la baraque isolée de son oncle et régler ses comptes sur la tombe de son père. Mais tout a changé, tout est régi par un mystérieux « Boss » et Earl Tubb va enfin revivre en reprenant les armes et mener la justice, gourdin au poing, envers et contre tous. Poussez-vous de là, ça va saigner et les os vont se briser… Après le feuilleton « Scalped » déjà sans concessions et sur un thème similaire, Jason Aaron reprend les bribes d’une nouvelle histoire similaire en s’octroyant les talents de Jason Latour. Son trait gras et dynamique, Latour le met au service d’une histoire certes convenue mais haute en couleurs et en action. L’ensemble peut paraître linéaire et sans fioritures mais Aaron se permet de disséminer ici et là des éléments qui seront surement développés dans les arcs à venir car Southern Bastards possède tous les attraits d’une bombe à retardement et ça va faire très mal ! Entre les flashbacks et certains personnages mystérieux, ce comics s’avale d’un trait sans temps morts. Les méchants semblent être très méchants et on s’offre une bonne tranche de plaisir coupable tout ce qu’il y a de plus jouissif. Me rappelant à la fois la série Banshee ou le fameux arc « Salvation » de Preacher officiant dans une petite ville à jouer les redresseurs de tort contre un industriel mafieux de la viande, l’environnement est juste parfait avec ce qu’il faut d’histoire et d’action dans un environnement anxyogène. Rien de bien original me direz-vous mais suffisamment de tensions et de plaisir sans prise de tête pour avoir envie d’en lire davantage sans tenir compte du cliffhanger final qui va relancer la donne ! Décidément ce Jason Aaron est très fort et n’a pas son pareil entre deux histoires Marvel pour raconter un western moderne violent faisant appel à nos plus bas instincts. Vite la suite, vraiment !

23/03/2015 (modifier)