Tseu Hi - La Dame dragon
Au XIXème siècle, en Chine une jeune courtisane rêve d'un autre avenir et grâce à son ambition deviendra la première impératrice chinoise.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Auteurs italiens Chine Les meilleures séries terminées en 2018
1848. Une belle et jeune fille Mandchoue au caractère bien trempé rêve d'échapper à sa condition et souhaite devenir une des premières concubines de l'empereur. Dans le même temps un enfant des rues imagine un avenir meilleur, notamment lorsqu'il voit le cortège du grand eunuque de la cour. Pour accéder à son rêve il décide de se faire castrer afin d'être engagé dans la Cité Interdite. Un pacte s'établit entre la jeune fille ambitieuse, finalement admise au sein du gynécée impérial et le jeune mendiant nouvellement admis à la cour, afin de parvenir au plus haut de leurs ambitions. Chacun de leur côté tisse leur toile; la jeune fille qui par ruse s'est invitée dans la couche impériale et le jeune eunuque qui intrigue pour parvenir à ses fins. Peu à peu ils se rendent tous deux indispensables et le pouvoir est à leurs mains. Pendant ce temps les puissances coloniales, par le biais de l'opium, tentent d'asservir le pays.
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Date de parution | 01 Avril 2015 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Ma première incursion dans la collection "les reines de sang". Je n'ai pas choisi Tseu Hi - La Dame dragon par hasard, j'ai un faible pour l'empire du milieu. Un récit historique qui respecte dans les grandes lignes l'ascension de cette femme avide de pouvoir. Un premier tome bien construit qui prend son temps, il développe admirablement sa conquête du pouvoir, bien aidé par ses talents au lit et surtout par un eunuque qui restera un allié fidèle toute sa vie, et même beaucoup plus, il a les mêmes ambitions que la future impératrice. La société chinoise, dans toute sa complexité, ses ethnies différentes, ses codes et les conspirations de palais, est très bien retranscrite. Un second tome qui commence sur les mêmes bases que le premier, par contre la fin de son règne est expédié à vitesse grand V ce qui gâche un peu l'ensemble. Un troisième opus aurait été le bienvenu pour développer plus en profondeur la période de 1881 à sa mort en 1908. A la mort de l'empereur Xianfeng, son épouse légitime aura pour titre Ci'an alors que celle que l'on nomme Tseu Hi est plus communément appelée Cixi, des souvenirs Lanfeustiens me reviennent en mémoire. Visuellement, le dépaysement est total, j'ai été transporté dans cette Chine fin XIX° siècle. Des paysages aux personnages, tout est parfait. Du très beau travail. Une délicieuse lecture. Je recommande vivement. Note réelle : 3,5. Il manque un troisième tome.
La civilisation chinoise est séculaire et très riche, mais il faut vraiment être passionné pour bien l'approcher, car elle compte de nombreuses subtilités propres à la culture asiatique, aussi il n'est pas toujours aisé pour un Occidental de bien la comprendre. De la cour impériale chinoise, je n'ai que de vagues connaissances apportées d'abord par le cinéma et quelques lectures de ci, de là sur cette impératrice Tseu Hi au moment de la guerre des Boxers. A ce titre, le film les 55 Jours de Pekin donne une vision certes hollywoodienne de cette souveraine, mais la direction artistique et le soin apporté par la production, peuvent séduire.. Cette Bd ne m'attirait donc pas outre mesure, n'étant pas passionné par cette civilisation chinoise, mais je la préfère à celle du Japon médiéval. Je me suis lancé sans trop de conviction, et une fois entré dedans, j'étais conquis. Dans ce tome 1, on suit le parcours presque initiatique de la toute jeune héroïne alors qu'elle est une concubine mandchoue : son accession dans la Cité interdite, son initiation aux rudiments du plaisir, son statut de favorite de l'empereur Hien-Fong, ses joies et ses humiliations... C'est encore une belle jeune fille qui sait jouer de ses charmes et de sa séduction, d'où un érotisme raffiné qui envahit cet album, c'était inévitable je crois ; la couverture d'ailleurs est explicite. De même qu'elle n'est pas véritablement encore une reine de sang, ou plus exactement une concubine de sang, elle le sera lorsqu'elle accédera au trône et qu'elle deviendra très vieille et très moche, cachant sa laideur sous d'épais maquillages, car elle vivra jusqu'après 70 ans ; sa cruauté sera à ce moment légendaire. Cependant, certaines pages sont quand même sanglantes car les coutumes barbares et parfois brutales de ce peuple ne sont pas épargnées au lecteur, on y voit pas mal de tranchages de têtes et autres mutilations, en général les sabres ne chômaient pas en ce temps là. Cet aspect de la civilisation chinoise devait aussi être montré, et les auteurs le font avec justesse. Ce qui est remarquable justement, c'est la description précise de tout un cérémonial qui nimbe cette cour impériale, d'abord grâce à un texte assez verbeux et riche, puis grâce à un dessin évocateur magnifique, au trait assez épais ; j'aime bien ce type de dessin qui convient très bien au sujet et qui sait reproduire la splendeur et les fastes architecturaux de la cour impériale tels qu'on a pu les apercevoir dans des films comme le Dernier empereur ou la Cité interdite ; sans oublier la richesse du mobilier et des costumes. Je suppose que le tome 2 montrera le gouvernement de Tseu Hi, usant d'un pouvoir absolu, laissant se développer une large corruption, et on y verra sûrement sa démagogie xénophobe qui conduira à cette fameuse révolte des Boxers... cette femme aura eu 2 visages, on assiste ici à celui qui est le plus gracieux et le plus séduisant, mais on devine son caractère bien trempé sous cette défroque sexy. Pour l'instant, c'est donc très plaisant et très soigné ; si les auteurs abordent les détails que j'ai cité plus haut, ça promet du bel ouvrage et une nouvelle réussite dans cette collection. Après lecture du tome 2 : pas grand chose à ajouter si ce n'est que c'est aussi passionnant, toujours aussi verbeux, donc assez long à lire mais sans ennui, à condition de s'intéresser à la Chine impériale et au personnage, c'est toujours aussi bon graphiquement, et comme je l'annonçais en 2015, ce tome 2 suit la progression historique, on y voit en effet les fameux 55 jours de Pékin avec la politique anti-étrangère de Tseu Hi et ses manoeuvres déloyales envers les légations étrangères. Tout ceci est traité avec encore pas mal d'érotisme, mais un détail surprend : le dessinateur se refuse à montrer les personnages vieillis, surtout Tseu Hi qui normalement est devenue très laide quelques années avant sa mort, ici, elle est très avantagée physiquement et on ne dirait pas qu'elle meurt avec un physique de 70 ans. Mis à part ce petit défaut, on est face à un excellent diptyque sur un personnage peu connu du monde occidental.
C’est la première fois que j’ai l’occasion de lire une série de cette collection. Et, paradoxalement, je l’inaugure avec sans doute la reine que je connaissais le moins (que je ne connaissais pas du tout en fait !). C’est donc une découverte, à tous points de vue. Je ne sais pas jusqu’où les choix faits par les auteurs les ont conduits à respecter la réalité. Mais en tout cas ils nous dépeignent ici une trajectoire quasi linéaire d’une self made woman qui a tout fait pour assouvir ses envies, et aller même au-delà de ses ambitions (en fait c’est presque le portrait de l’ambition d’un duo, Tseu Hi étant ici accompagnée par un jeune homme, eunuque lui aussi très ambitieux). Un eunuque et une concubine : une grande partie de l’intrigue se déroule donc dans certaines alcôves, le sexe jouant un rôle (pour souder les deux alliés, et pour défendre ses ambitions). Et l’on découvre qu’une fois arrivée au sommet du pouvoir, Tseu Hi poursuit sur sa lancée, cette fois-ci pour conserver le pouvoir : le personnage débordant d’ambition se révèle alors froid calculateur, n’hésitant pas à éliminer ceux qui pourraient devenir des obstacles, fussent-ils de sa chair. Intrigante, sans scrupules ni morale, Tseu Hi est un personnage finalement peu sympathique (même si ses débuts nous la rendaient plus attachante, victime de son père et de décisions qui n’en faisaient qu’un objet). La société impériale de l’époque est bien rendue (par la narration et le dessin), comme les politiques hypocrites et agressives des Européens, Américains et Japonais, qui menaient dans cette Chine affaiblie et déchirée des guerres de conquêtes. Dont Tseu Hi sut se servir pour se maintenir au pouvoir face aux révoltes populaires. Note réelle 3,5/5.
Je pensais innocemment que la collection sur les reines de sang chez Delcourt ne concernait que les souveraines françaises. Il est vrai que nous avons eu droit à Aliénor, Isabelle et plus récemment Frégonde (que je n'ai pas encore lu). Ma surprise vient du fait qu'on va se situer en Chine pour découvrir la dame dragon dans les années 1848. Je dois dire que c'est une grande réussite à tous les niveaux. Le dessin est sublime dans la reconstition de cette époque avec ses décors colorés. Par ailleurs, ce récit est passionnant. C'est une histoire peu connue qui se situe pendant les guerres de l'Opium dans l'Empire du milieu. On peut parfois accéder au pouvoir par accident ou par chance. Nous avons en effet une femme prête à tous les sacrifices. On rencontrera également son alter égo masculin qui perdra d'ailleurs ses attributs pour réussir derrière les murs de la cité interdite. Il y aura beaucoup de violence et également de passion. Le cocktail est d'ailleurs explosif d'autant que la base historique est solide. Comme dit, j'aime cette collection qui met en valeur des reines pas forcément connues mais qui ont pu marquer le cours de l'Histoire. Bref, c'est l'un des meilleurs titres de cette collection à suivre de près.
Après Aliénor, Isabelle et Frédégonde, la collection Reines de Sang s'expatrie aux confins de l'Empire céleste à l'époque de l'ascension au pouvoir de Tseu Hi corollaire de la reine Victoria mais en plus sanglante, certains diraient radicale. D'emblée, rendons hommage à un grand écrivain français : Lucien Bodard, fils de consul, élevé en Chine et qui nous a laissé de nombreux écrits sur ses années passées dans ce pays. L'écrit qui nous concerne est "La vallée des Roses", qui justement nous narre l'accession au pouvoir de Xhingzen, future Tseu Hi, quinze ans, belle, orgueilleuse et surtout ambitieuse jeune fille de l'ethnie Mandchoue. A cette époque la condition des femmes est tout simplement une horreur, quand elles ne sont pas noyées à la naissance elles subissent les désidératas de leurs pères qui les marient contre leur gré. Xhingzen, sans éducation particulière est une jeune fille hors de son temps, ou plutôt en avance sur celui-ci. Une seule solution s'offre à elle, devenir une des multiples concubines de l'empereur, et surtout être remarquée par lui. En effet, et cela est véridique, à l'âge de 25 ans si elles n'avaient jamais été convoquées par l'empereur elles étaient jetées à la rue et devenaient de simples prostituées. Dans le roman de Bodard on suit tout le calvaire de cette très jeune fille qui doit apprendre d'un eunuque tous les arts de l'amour et mettre sa vallée des roses à la disposition de son amant. Dans le roman, le lien intime mais obligatoirement chaste entre les deux jeunes gens est parfaitement rendu, ici dans la BD il est forcément édulcoré (nombre de page oblige). Et puis la future Tseu Hi rencontre l'empereur. Là aussi un petit souci historique, il se trouve que le grand empereur préférait chez les femmes "la porte de derrière", aussi pour les concubines qui trouvaient le summum de leurs pouvoir dans le fait d'être enceintes, la difficulté était grande de faire croire à leur impérial amant qu'il s'aventurait au bon endroit. C'est par un subterfuge que la véritable Tseu Hi parvint finalement à donner un héritier mâle à la Chine. Alors cette adaptation, qu'en penser? Pour les néophytes qui ne connaissent pas l'histoire de la Chine je dirais que c'est une excellente première approche. Pour les autres qui sont plus au fait des évènements de cette période, je dirais que c'est une bonne lecture des évènements de l'époque quoique un peu rapide. Dans ce premier tome, commencent à être évoquées les puissances étrangères, la France et l'Angleterre qui inondaient littéralement la Chine d'opium en vue d'asservir le peuple et déstabiliser le pouvoir en place. Mon avis final est que nous avons là un bien bel ouvrage, dessiné de belle manière dans un style réaliste, mais je ne pourrais que conseiller l'ouvrage de Mr Bodard, dans un style à nul autre pareil, qui se lit comme un roman d'aventure.
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