Monika
Monika, vidéaste et plasticienne, accepte de cacher Théo, génial inventeur sur le point de construire un androïde convoité. Avec l'aide de son ami hacker, Monika enquête sur sa soeur disparue. Elle est alors entraînée dans le monde interlope des "bals masqués"...
Auteurs espagnols La BD au féminin
Monika, vidéaste et plasticienne, accepte de cacher Théo, génial inventeur sur le point de construire un androïde convoité. Avec l'aide de son ami hacker, Monika enquête sur sa soeur disparue. Elle est alors entraînée dans le monde interlope des "bals masqués"... Elle rencontre et séduit Christian Epson, le dernier homme à avoir vu Erika. Charismatique, Epson est un politique et est en voie d'accéder aux plus hautes marches du pouvoir. Mais des attentats éclatent et viennent troubler le jeu voluptueux de la performeuse. Guillem March allie le goût du détail d'un Philippe Francq à la sensualité d'un Enrico Marini. Ses pages sont spectaculaires et flamboyantes. Thilde Barboni, écrivaine et dramaturge, a écrit un suspense érotique, une histoire de femme sensuelle qui cherche dans ses propres reflets à saisir le monde qui l'entoure. Ils ont composé un splendide thriller en deux parties, évoquant "Cinquante nuances de Grey", "Eyes Wide Shut" ou "Ghost in the Shell".
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Date de parution | 07 Mai 2015 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Monika tente inlassablement de transformer le plomb d’un passé fragmentaire en or. Elle explore ses blessures et ses failles. Elle se met en danger et se frotte inlassablement à l’obscurité d’un secret qui entrave son envol. Elle se déguise, elle se travestit jusqu’au vertige pour mieux débusquer les pièces du puzzle de son enfance et les recomposer à sa manière. Monika se bat, elle crée, elle invente, elle aime. Lorsqu’une envie de douceur l’envahit, elle se blottit dans les bras d’un androïde à la peau douce. Mais le monde est violent, les souvenirs hostiles et l’amour des hommes dangereux. Face à elle, Erika sa sœur, son contraire, son double maléfique. Un être sous influence subissant une empreinte mentale sectaire. Une victime aussi, une femme aliénée à une idéologie toxique. Deux femmes, deux sœurs, deux destins qui tentent de protéger leur âme. L’une emprunte la voie de la liberté et de l’art, l’autre celle de la subversion et du chaos. Côté graphisme, c’est juste hallucinant. Un trait très réaliste avec une colorisation type aquarelle. Les courbes féminines sont très sensuelles et lascives. Nous sommes presque dans le genre érotique soft avec ces deux albums. Visuellement c’est magnifique. Le rythme est soutenu. L’intrigue est palpitante. Le suspens monte crescendo. Le ton ne s’essouffle pas. L’atmosphère reste sordide et noire même si les couleurs utilisées sont plutôt délavées. C’est un séduisant érotico fantastico thriller.
Ce diptyque nous propose une histoire assez alambiquée, quoi que tournant autour de thèmes déjà souvent vus ailleurs : intrigue policière et terroriste, mêlée à la campagne électorale d’un jeune loup à la Kennedy, ce dernier fréquentant les milieux libertins. Avec un informaticien traqué par des multinationales qu’il a volé (pour construire un humanoïde) comme ami de l’héroïne pour corser le tout. C’est l’occasion pour March – dont je découvre ici le travail – de nous livrer un dessin d’une grande beauté. En particulier pour les courbes féminines, l’ambiance érotique étant plus que sous-jacente, avec des accents sado-masochistes parfois. Ce très beau dessin est nuancé par un ton très froid, glaçant, qui renforce un peu le côté vain et superficiel de certains protagonistes (nous sommes là aux limites de la Jet set et de l’upper class, matinée de bobos). Comme les aviseurs précédents, j’ai ressenti un léger manque au niveau de la transition entre les deux tomes. En effet, la fin du premier, adoptait des cadrages de plus en plus serrés, en multipliant les sources potentielles de rebondissement, et en nous livrant certains débuts de piste. Or ce second tome débute comme si quelques pages manquaient, le lien avec ce qui se passait en fin de premier album n’étant pas clair : une rupture violente, comme un coup de ciseaux brutal dans le scénario. Une fois franchi ce « trou », la lecture redevient fluide. Et Monika est toujours aussi agréable à regarder ! La fin est plus classique et conclut bien cette aventure (même si c’est une sorte de happy end trop facile je trouve). Des défauts de construction donc, et une colorisation un peu trop froide, mais c’est une lecture que je vous recommande. Note réelle 3,5/5.
Je n'ai pas trouvé grand chose dans cette Bd pour m'attirer, et pourtant, l'allure un peu hypnotique et cet érotisme esthétisant avaient sans doute de quoi me séduire, bien que ce genre d'érotisme trop maniéré ne soit pas dans mes préférences, ça me rappelle certaines bandes de Crepax qui évoluaient dans ces milieux troubles avec un raffinement poussé à l'extrême, et ça m'ennuyait beaucoup. Ce suspense érotique est certes assez envoûtant je veux bien l'admettre, mais aussi un peu creux, trop artificiel et visant avant tout une esthétique à outrance ; on dirait plus une succession de très belles images mise bout à bout dans le but de magnifier la beauté féminine et des corps trop parfaits plutôt qu'une véritable bande dessinée avec un scénario consistant. Le dessin est superbe, le trait très fin imprime une sensualité constante , bref c'est du beau travail, mais que tout ça est froid, sans âme, sans chaleur et sans passion, j'ai envie de voir des êtres de chair et de sang rugir de plaisir, pas des sortes de poupées mécaniques sexuées se frôler et prendre la pose...
Une bien étrange BD que celle-ci. Flirtant avec un érotisme glacé où Manara aurait décidé de ne pas montrer de scènes de sexe explicites, où G. Bergman et Serpieri auraient gommé des rondeurs et des chairs trop pulpeuses. L'héroïne, Monika, si elle se dévêt souvent, n'en reste pas moins à mes yeux une 'créature' de papier glacé, et si au final il n'y a rien à redire sur ses formes, il en va tout autrement quant à ce qu'elle dégage. Tout est affaire de goût me direz-vous, il n'empêche que tout au long de cet album j'ai ressenti comme une impression de froideur, d'irréalité. A la lecture de cette histoire, je n'ai pu m’empêcher de penser au chef-d’œuvre testamentaire de Kubrick qu'est Eyes Wide Shut, se déroulant dans un monde où la laideur est proscrite, où seuls les puissants participent au jeu et où de subtils et ténébreux jeux de pouvoirs sont à l’œuvre. Ici aussi l'on navigue dans des milieux qui ont fait de la décadence un art de vivre et où les femmes, si elles ne sont pas totalement soumises, ne peuvent résister aux attraits de l'autre sexe. C'est un peu facile mais peut éventuellement produire son petit effet. Les lectrices en jugeront, pas sûr qu'elles soient d'accord avec le postulat ici mis en avant. Au fond ce qui sauve l'ouvrage, qui sans cela n'aurait été qu'une bande de plus dans le genre érotique soft, c'est la trame, l'intrigue policière qui nous propose une enquête sur une disparition mystérieuse. Sans être d'une originalité extrême, on se laisse prendre d'autant qu'un ami de l'héroïne joue un rôle non encore éclairci mais intrigant au possible puisqu'il construit un androïde dont on se doute qu'il aura une fonction importante dans la suite de l'histoire. J'ai utilisé ce mot plus haut et je m'aperçois qu'il définit bien cette BD : intrigant. Atmosphère délétère, un brin décadente, une lecture en bibliothèque s'impose à mon avis à voir pour l'achat. En tout état de cause j'irai voir la suite, ne serait-ce que pour le dessin qui possède des qualités indéniables. Majoration après parution du tome 2: Esthétiquement c'est à nouveau parfait, visuellement nous sommes toujours dans une atmosphère glacée avec cette pointe d'érotisme sado-maso, de clubs interlopes et échangistes. Mais attention nous sommes ici dans le haut de gamme et non la prostitution de bas étage. C'est d'ailleurs l'un des reproches que l'on pourrait faire à ce diptyque à savoir: Ce genre de mœurs ne sont-ils pas "so chic" lorsque ça se passe dans des milieux "huppés" et avec des individus dont la plastique est quasi parfaite. Si l'on fait l'impasse sur ce point reste une histoire policière qui est plutôt bien menée, même s'il est exact qu'un petit temps d'adaptation est nécessaire pour raccrocher les wagons entre le tome 1 et le tome 2. Une lecture à conseiller pour les amoureux du bel ouvrage, d'un trait puissant et sensuel ainsi que d'un polar de bonne facture bien non exempt de quelques facilités scénaristiques.
Cette série détonne un peu dans la parution habituelle des éditions Dupuis. Nous sommes en effet ici face à un récit très adulte, un thriller érotique et sombre, avec une ambiance graphique sensuelle et dure issue de l'école espagnole de bande dessinée pour adultes. Corps nus et sculpturaux, ambiance interlope d'artistes et d'hommes puissants, de femmes séduisantes et de soirées libertines, et en toile de fond la menace d'un terrorisme violent et implacable. Il m'a fallu passer outre un certain rejet de cette ambiance artificielle et de ces scènes qu'on peut facilement estimer racoleuses à première vue. Les couvertures donnent le ton, notamment la première avec cette superbe héroïne quasiment nue, alanguie et arrogante. Les planches sont emplies de mises en scène esthétisantes de femmes et d'hommes aux corps parfaits et dénudés. Nous sommes clairement à la limite de l'érotisme dans une ambiance insidieusement sado-maso. Et pourtant, c'est bien le récit policier qui prend le dessus et m'a fait apprécier ce récit qui tient la route. C'est l'histoire d'une femme qui cherche sa sœur disparue et qui, pour cela, va se rapprocher trop près d'un homme politique visé par de mystérieuses attaques terroristes. Romance compliquée, complot énigmatique, troubles relations fraternelles, secrets d'enfance enfouis et psychologies complexes. A cela s'ajoute la construction d'un androïde dont la présence parait un peu incongrue au départ mais prend davantage de consistance dans le second tome. La transition entre les tomes 1 et 2 est assez étrange. On dirait qu'il manque des pages entre l'une et l'autre. La toute fin du premier tome semble apporter un rebondissement assez inattendu qui aurait pu bouleverser la donne. Et puis dans le tome 2, on se retrouve d'un coup plus de 6 mois plus tard, sans savoir bien de quelle manière on en est arrivé là et sans rien qui explique clairement ce qu'on voit en fin de tome 1. J'ai l'impression d'avoir manqué quelque chose. Heureusement, cela ne gêne pas trop la lecture du second tome qui, hormis cet aspect intrigant, se révèle presque plus linéaire et plus porté sur l'enquête policière que le premier. L'ensemble pêche par quelques facilités et clichés mais le scénario se révèle intéressant et assez prenant, d'autant qu'il possède indéniablement une atmosphère bien personnelle, qu'on l'apprécie ou non. Le graphisme soigné et esthétique de Guillem March la met bien en valeur même si on peut lui reprocher de s'attarder un peu trop sur les corps féminins offerts aux yeux des lecteurs. Certaines scènes d'érotisme soft paraissent gratuites mais finalement s'intègrent bien au récit et sont bien joliment dessinées. Une lecture puissante sur le plan graphique et intéressante sur le plan scénaristique.
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