Clan
Une histoire de yakuza.
Yakuzas
Saburo est un jeune loup d'une famille de yakuza, il ne connait pas son père, mais sent le moment de devenir calife à la place du calife, en fait Oyabun à la place de l'Oyabun. L'oyabun titulaire, Kodama, n'a pas l'intention de se laisser déposséder sans broncher. Il ressort de prison un vieil aveugle, Shi, qui est un dieu du shikomizue (canne-épée traditionnelle)...
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Date de parution | Mars 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Clan est une pure histoire de yakuzas, avec guerre de clans, trahisons, combats au pistolet mais aussi au sabre. C'est aussi une tragédie familiale se jouant sur trois générations, avec secrets et vengeances. Le graphisme est à la hauteur du défi, avec une mise en scène inspirée et variée, un trait réaliste, sobre mais percutant comme il convient. L'histoire est suffisamment forte et complexe pour tenir en haleine, comportant un panel de bons personnages qui sortent un peu des sentiers battus et dont les interactions donnent vie au récit. L'ennui, c'est que cette histoire ne se dévoile complètement qu'en lisant les textes de l'auteur en fin d'album où il raconte la genèse de sa BD. On y apprend qu'elle mûrit dans son esprit depuis de nombreuses années, qu'il a imaginés un récit sur 4 époques, autant de générations, et que l'album que nous venons de lire est la 3e de ces époques. Elle comporte donc les conséquences des 2 époques précédentes sans que celles-ci ne nous soient racontées dans la BD et le lecteur qui n'est pas au fait de ce que l'auteur avait en tête va manquer d'éléments pour bien comprendre et apprécier ce qu'il est en train de lire. En outre, il y a un élément qui apparaît rapidement comme une évidence sur la relation entre le tueur au sabre, Shi, et le jeune chef Yakuza, Saburo, et autant j'ai cru un long moment que Saburo l'avait comprise lui aussi, autant j'ai été déçu d'apprendre en fin d'album qu'il avait continué à l'ignorer alors que ça sautait aux yeux - enfin aux oreilles - au vu des discussions qu'il avait écoutées en secret. A ce sujet, je n'ai compris le choix de se taire de la part d'Eiko. La mise en scène à la manière d'une tragédie intense et sombre prend donc le pas sur la clarté du récit et sur cet élément clé indiqué ci-dessus que les deux personnages principaux auraient dû apprendre ou comprendre plus facilement. Cela m'empêche d'apprécier pleinement ce récit malgré toute la passion que l'auteur y a visiblement mise.
Je n’ai jamais trop aimé les clans. Cela se forme un peu partout à commencer dans les cours de récréation puis on les retrouve après dans les bureaux de travail. Il y a également une autre forme de clan : celui qui dirige la mafia japonaise à savoir les yakuzas. C’est dont il s’agit en l’occurrence. J’ai beaucoup apprécié l’aspect moderne même si on retrouve les travers de la violence du passé avec les règlements de compte. On se croirait dans Le Parrain. Cependant, on aura droit au combat de sabre qui est une spécificité locale. Le point fort est la narration et le découpage. Le scénario est assez bien bâti puisqu’il y a également un secret familial à la Cyrano de Bergerac ou aux "7 vies de l’épervier" si vous voyez ce que je veux dire. Pour le reste, on peut dire que l’auteur semble avoir un attrait pour les gangsters au vu de sa bibliographie. C’est vrai que leur vie est trépidante et loin du citoyen moyen qui se lève pour aller bosser chaque matin.
Le japon du crime dans une ombre sanguinolente. L'auteur réussit assez bien à satisfaire aux passages obligés du genre (assassinats, calculs tactiques, trahisons, dialogues fleuris, place peu enviable des femmes...) mais en donnant par son graphisme sec une saveur nouvelle, assez proche du poisson cru. Mais il faut reconnaître que l'histoire du jeune loup qui veut devenir calife à la place du calife et qui en même temps cherche l'identité de son père n'a rien d'originale. Donc je pense que même si c'est parfaitement ficelé, cela ne laissera pas un souvenir impérissable. Un petit bonus pour le personnage de Shi, le manieur de sabre aveugle , en couverture, qui accomplit le drame, guidé par ses voix (un petit coté shakespearien qui ne gâte rien) Bref une bonne petite étape pour les amateurs de drames antiques, de Japon ou de combats des chefs, qui ne craignent pas la vue du sang (même s'il est presque toujours représenté en noir)
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