La Favorite
La favorite raconte l'histoire d'un enfant éduqué à la dure, dans un manoir, par des personnes prétendant être ses grands parents.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs complets Les prix lecteurs BDTheque 2015 One-shots, le best-of Région parisienne Travestissement
La favorite raconte l'histoire d'un enfant éduqué à la dur, dans un manoir, par des personnes prétendant être ses grands parents. Dès les premières pages ont peut sentir l'ambiance pesante et sombre qui va se dégager. L'ambiance cruelle se confirme. Qu’adviendra t-il de Constance ?
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Date de parution | 15 Avril 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
La lecture de cette BD était une expérience intense. L’histoire de Constance, un enfant élevé dans un manoir par des grands-parents cruels, m’a vraiment touché. La grand-mère est particulièrement odieuse, et le grand-père, bien que lâche, est aussi une victime de cette situation. Le dessin en noir et blanc, avec ses hachures, crée une atmosphère oppressante qui colle parfaitement à l’histoire. Chaque page est remplie de détails qui rendent le récit encore plus réaliste et poignant. Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les révélations surprenantes tout au long de l’histoire. Elles ajoutent une profondeur et une complexité qui m’ont vraiment impressionné. Malgré la noirceur du sujet, il y a aussi des moments d’humour qui allègent un peu l’ambiance.
Mais que c'est glauque ! Ma lecture fut éprouvante par le ton du récit, glaçant de noirceur dans le traitement de cette pauvre enfant. Et pourtant, l'auteur manie si habilement le récit que j'ai été scotché tout du long jusqu'au final plein de retournements que je n'avais pas vu venir. Quelle horreur, tout de même ! Comme beaucoup d'autres, de ce que j'ai lu, la part du réel dans le récit reste en suspens, mais je trouve que le récit sonne si juste et si vraisemblable dans ses détails qu'il est logique de le penser vrai. Si c'est une adaptation d'un fait divers, le travail est remarquable. Si c'est une pure invention, il l'est encore plus ! Tout s'emboite parfaitement, au fur et à mesure, pour avancer dans l'horreur de cette situation : la famille bourgeoise vieillissante, le château et les manières aristocratiques, les employés portugais, le développement des questions du lecteur et de Constance, jusqu'à la première révélation. Une révélation qui surprend déjà et nous fait comprendre que d'autres arrivent. Et franchement, je ne peux que recommander la lecture de ce récit qui étonne. C'est la véritable force du récit : la surprise qui arrive à chaque révélation et la compréhension de ce que tout cela implique. Les personnages sont attachants par leur faiblesse, mention spéciale au grand-père qui est franchement touchant dans sa lâcheté. Et en même temps il reste victime de tout ce qui s'est passé, comme Constance. En ajoutant le dessin à la carte à gratter qui fait ressortir à merveille les figures grotesques et les corps étranges, faisant ressortir l'atmosphère oppressante de la maison dans laquelle tout se joue, on arrive à une BD qui se joue du fond et de la forme. Sans doute une des BD les plus bizarres que j'ai lues cette année, à la fois dingue dans son scénario mais aussi terriblement réaliste. Elle dépote, il n'y a pas à dire.
Je ne sais pas ce qu’il peut y avoir d’autobiographique dans cette histoire (j’espère le minimum pour Lehmann), mais en tout cas il y a pas mal de glauque, de noirceur, dans ce qui arrive à cette « Constance », martyrisé(e) par son improbable grand-mère (personnage à la fois odieux et pathétique, névrosée, raciste, bigotte, égoïste, sorte de madame Bovary déséquilibrée). Une méchante très réussie donc (il n’y a qu’à voir les réactions de Constance et de son « grand-père » - qui lui se révèle être, au fil des informations distillées, encore plus victime que Constance de la folie de sa femme – lorsqu’elle est malade et presque mourante !). Autant le dire tout de suite, j’ai tout aimé de cette histoire triste. Les grandes lignes et les détails, la construction, la façon dont Lehmann introduit des touches historiques, la culture populaire (l’inénarrable Max Pécas) au milieu de l’intrigue. Le dessin aussi m’a tout à fait convenu, simple, évacuant souvent cases et gaufrier, usant d’un Noir et Blanc épuré. Le personnage principal, Constance donc, est à l’âge des découvertes, et là, en peu de temps, elle va en faire des maousses ! Chouette lecture, pleine de vie, sur un sujet pourtant pas réjouissant. A lire donc !
C'est grâce à bdtheque que j'ai lu cette bd qui ne m'aurait pas attiré en temps normal. La faute à son dessin, qui n'est pas celui que j'affectionne naturellement, enfin au 1er abord. Non c'est surtout le scénario qui m'a interpellé. Un enfant brimé et séquestré dans un vieux manoir familial. Travesti en fille par une grand mère à moitié folle, méchante et acariâtre. Un grand père faible et lâche qui laisse faire, en buvant et écoutant ses disques classiques, perdu dans la mélancolie d'une vie ratée... Malgré cela, le gosse vit tout de même comme un enfant de son âge, enfin essaye... Dans son monde clos et coupé de l'extérieur, rythmé par les leçons et punitions de l'odieuse grand-mère. Le grand jardin où il joue avec les animaux et les livres, très présents dans la grande maison, qu'il dévore avec avidité, chose normale quand on est enfermé et ne voyant aucun autre enfant... Tout en maudissant, tout comme le grand père, cette terrible femme. Ces 2 là aimeraient bien qu'elle meure. De ses parents, l'enfant n'a aucun souvenir, et se demande bien à quoi ils pourraient ressembler. Puis un jour une famille de Portugais embauchée par l'odieuse grand mère s'installe dans la maison du gardien, et Constance (c'est le prénom de l'enfant, enfin celui qui lui est imposé) fait la connaissance des terribles enfants de ces derniers. S'ensuit une espèce d'attirance-rejet entre ces mômes complètement différents. Des petits jeux sadiques, chose classique dans le monde cruel de l'enfance. Constance s’efforçant de cacher son secret (un garçon avec des habits de fille) face à la terrible benjamine de ces nouveaux voisins, dont il commence à tomber secrètement amoureux. Le récit m'a tellement passionné que je me suis tout de suite adapté au dessin assez particulier mais finalement idéal pour raconter cette histoire. J'ai été extrêmement touché du début à la fin, car j'adore ces récits tourmentés de familles dysfonctionnelle et "tarées". L'imagination étant le seul moyen de survie pour ce gamin. De plus cette ambiance de manoir perdu dans un coin de campagne, au milieu des livres poussiéreux, avec la marâtre vociférant telle une sorcière, c'est quasiment du fantastique de conte de fée. Avec la question de l'identité sexuelle en plus. Constance ne se questionnant pas plus que ça sur ses habits de fille, du moins au début car n'ayant pas de point de comparaison avec d'autres enfants. C'est la rencontre avec ceux des voisins (et plus particulièrement la grande) qui va faire s'affirmer, assez difficilement, son statut de garçon et non de fille. Je rapprocherais cette bd d’œuvres comme Graines de Paradis de Makyo, La Saison des anguilles, ou le roman "Vipère au poing" mais avec un trait plus caricatural, + stylisé et presque amateur par moments. Enfin plus proche des romans graphiques où le dessinateur ne s’arrête pas sur de petites faiblesses au dessin et fonce tête baissée dans son récit avec une ambition telle que cela devient vraiment passionnant. Chapeau l'artiste ! 5/5 (quand je parle de la spécificité du dessin, c'est surtout en ce qui concerne les visages. Les décors et la très belle ambiance à la carte à gratter sont extrêmement réussis)
C'est un bien curieux bouquin que voilà, qu'une amie m'a chaudement recommandé en me prêtant son exemplaire et qui a du patienter plus d'un an avant de le récupérer. Quelle grave erreur ! Car si j'avais eu connaissance de son contenu, surement n'aurais-je pas repoussé autant cette lecture aussi surprenante que divertissante sur un sujet rarement abordé et grave de conséquences : la maltraitance des enfants. Pourtant il est fortement recommandé d'en savoir le moins possible afin d'en garder tout l'intérêt de la découverte. Constance, une gamine de 10 ans vit reclue dans une grand chateau isolé avec ses grand-parents, une riche famille de notables à l'aube des années 70 en Champagne. La grand mère stricte et sévère punit régulièrement l'enfant et lui assène une éducation scolaire à domicile loin de tout autre contact humain. Le Grand Père se contente d'acquiescer lâchement aux requètes farfelues de son épouse pour conserver ses activités oisives entre regrets, alcool et musique classique. Le récit est vu par les yeux de l'enfant qui cherche un peu d'humanité et de réconfort à travers les jeux que lui offre les animaux et la nature. Privé de tout autre contact avec le monde extérieur, un espoir renait avec l'arrivée d'une famille portugaise au service des grand parents et surtout de leurs deux enfants. En dire davantage serait dommage, Matthias Lehmann brouille les pistes dès le départ par une narration simple mais enrichie par les possibilités du support bd avec une insertion de doubles pages, de strips ou de petits épisodes entrelacés dans la trame générale. La lecture devient ainsi rythmée par le quotidien de Constance qui subit diverses brimades et humiliations de ses aïeuls comme de ses voisins dans un noir et blanc hachuré façon carte à gratter de toute beauté. Les révélations se font de façon progressive et presque naturellement, sans jugement. Le premier choc narratif arrive très vite, délivrant suffisamment de clés pour la poursuite de la lecture jusqu'aux dernières pages sous forme de flashbacks si riches en détails qu'on pourrait presque croire à une histoire vraie. La force de ce récit hors norme est bien de raconter un triste fait divers mais Lehmann évite facilement la carte du glauque et de la morosité par petites touches d'humour très enlevées allant des réflexions d'enfants à l'apparition surprise et fantasmée d'un célèbre Président français :) La Favorite dont le titre prend également son sens après lecture est un ouvrage hautement recommandable, une adaptation contemporaine de Vipère au Poing de Hervé Bazin avec un soupçon de poésie, d'humour et de séquences chocs qui amènent une belle réflexion sans se vouloir traumatisantes. Vraiment très recommandé.
Un jeune garçon, élevé comme une fille par des grands-parents bourgeois et misanthropes, vit cloitré dans le manoir familial, caché du monde. Derrière ce script un peu « fait-divers », se cache un roman graphique magnifiquement orchestré par Matthias Lehmann. Dès le début de la lecture de ce volumineux album, on est immédiatement accroché par la vivacité de la mise en page, la puissance du récit et la grande maitrise narrative de l’auteur. L’histoire est absolument passionnante de bout en bout, portée par des personnages soignés, à la psychologie complexe. Le trait de Lehmann, original et inspiré, donne parfaitement le change à l’intrigue sombre et un brin claustrophobique. La Favorite est très, très bel album qui deviendra sans aucun doute l’un des immanquables du site. Et un très grand bravo à l’auteur !
La favorite nous conte le récit douloureux d'une enfance martyre. Un enfant vit avec une grand-mère acariâtre et un grand-père au caractère insignifiant. Ils sont reclus dans un bâtisse cossue isolée, ultime témoin d'un mode de vie bourgeois. Il ne peut jamais sortir, son éducation est faite par sa grand-mère. Mais quel secret cache cette étrange maisonnée ? Malgré un dessin en apparence austère, c'est un récit d'une vibrante humanité que nous propose Matthias Lehmann, dans cet album sensible qui était mon favori de la sélection d'Angoulême 2016.
Je rajoute un 4/5 de rigueur aux avis existants. L’histoire est prenante, tout simplement. Le sujet et l’ambiance sont glauques, mais sans devenir trop malsains, malgré des faits finalement assez horribles (je n’ai dirai pas plus). La narration est habile et captive le lecteur à coup de révélations qui nous en apprennent de plus en plus sur une galerie de personnages décidément surprenants. Le dessin en noir et blanc tout en hachures est superbe et détaillé, et colle parfaitement à l’histoire. Je lis dans les autres avis qu’il a été effectué à la « carte à gratter », je ne m’en étais même pas rendu compte lors de ma lecture. Je ne suis habituellement pas spécialement fan de cette technique, mais sur le coup, j’adore. Une chouette découverte.
Les avis de ce site m'ont donné envie de lire cet album et je ne suis pas déçu. Le sujet de la maltraitance des enfants est un sujet grave et lorsque c'est le principal sujet d'une oeuvre de fiction, c'est un peu dur de faire un truc qui ne soit pas trop malsain et qui ne donne pas envie de lire la suite. Ici, ce qui arrive à la pauvre Constance est triste et il y a des moments glauques, mais l'auteur maîtrise bien son sujet et j'ai trouvé l'histoire captivante, surtout après la première révélation qui m'a donné envie de continuer davantage afin de voir s'il y avait d'autres révélations et je ne fus pas déçu. La petite Constance est attachante et le personnage du Pépé est intéressant. Il montre comment on cautionne la violence en ne faisant rien. La plupart du temps il est plutôt gentil (enfin, comparé à la grand-mère) et contre les abus faits par sa femme, mais il est trop lâche et pathétique pour faire quelque chose. L'auteur réussit le tour de force de glisser 2-3 passages drôles sans que cela gêne le récit. La construction de ce récit est d'ailleurs particulière et très bien maîtrisée. Le dessin est vraiment superbe. Décidément j'aime bien la technique de la carte à gratter.
Mon avis va rejoindre ce concert de louanges. Ce nouvel album de Mathias Lehmann est vraiment un bel objet. Non pas parce qu'il est beau visuellement parlant, mais bel et bien par sa qualité d'écriture. Car en effet la maltraitance des enfants est un sujet casse-gueule, et il n'est vraiment pas évident d'en parler sans tomber dans le pathos, la complaisance ou même le malsain. Lehmann réussit à éviter tous ces écueils, et à nous livrer un album à la fois profond et presque passionnant, qui montre une montée en puissance loin d'être négligeable, avec une première révélation -que personnellement je n'ai pas senti venir- puis une suite d'explications qui permettent de "comprendre" l'histoire de cette petite Constance. Son dessin, réalisé à la carte à gratter se montre d'une sobriété remarquable, presque en retrait par rapport au sujet. Vraiment un très bon album.
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