Buzz-moi
Dessiné par une débutante et publié à un tirage d’abord modeste, le premier volume de Fraise et Chocolat connaît un succès aussi rapide qu’inattendu. Au centre du « buzz », Chenda – alias Aurélia Aurita – est en quelques semaines l’objet de toutes les attentions mais aussi de nombreuses attaques, et tente de faire face. Buzz-moi retrace la carrière de ses ouvrages, telle que l’a vécue l’auteure au fil des mois.
Autobiographie Ecole Jean Trubert Institut Saint-Luc, Liège La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste
Des coulisses des médias généralistes (de Elle à Libé, d’Europe 1 au Grand Journal de Canal Plus) à celles du milieu de la bande dessinée (éditeurs, festivals, lectrices et lecteurs). Le livre raconte de manière vive et souvent drôle comment le tourbillon suscité par Fraise et Chocolat a été vécu par celle qui en est à la fois le créateur, le témoin et l’analyste.
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Date de parution | 21 Août 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Dans la foulé de ma lecture de Fraise et Chocolat, j’ai enchainé avec Buzz-moi, dans laquelle l’auteure relate son quotidien suite au succès rencontré par, justement, Fraise et Chocolat (une sorte d’autobiographie sexuellement explicite). Quelque part, le sujet de cet album m’intéressait plus que celui de Fraise et Chocolat mais cela m’aurait paru bizarre de le lire sans connaître l’origine et la nature du buzz et de ses conséquences décrits ici. Et c’est un fait que j’ai trouvé l’album plutôt intéressant mais, comme pour Fraise et Chocolat, non dépourvu de certaines longueurs et redites. Aurélia Aurita fait à nouveau montre d’un réel savoir-faire pour nous décrire son quotidien avec légèreté et joie de vivre. Son style caricatural et dépouillé fonctionne bien tandis que sa narration sonne d’une manière très naturelle. Dans la manière dont elle se met en scène dans ses bd, l’auteure parait être quelqu’un de simple, d’accessible. C’est, je pense, une des grandes raisons de son succès auprès de certains lecteurs. Le livre s’attarde surtout sur sa relation avec les médias de presse. Les questions inintéressantes de journalistes ne s’étant même pas donné la peine de lire le livre, la répétition des mêmes interrogations, le déplaisir à devoir se dévoiler face à un(e) inconnu(e) alors que « Fraise et Chocolat » lui avait justement permis de parler de son intimité tout en gardant une distance avec son public : tout cela est abordé avec naturel et humour. J’ai trouvé amusante sa description des séances de dédicaces lors de divers festivals (files interminables, nombreuses sollicitations) alors qu’elle et Benoit Peeters étaient plus souvent qu’à leur tour laissés pour compte lors du festival d’Angoulême 2018. Il y avait là vraiment une image forte du phénomène de buzz, qui fait qu’un jour vous êtes au centre de l’intérêt général et, le lendemain, vous retrouvez une totale intimité qui ressemble à l’oubli. Un album plaisant à lire, donc, mais qui, une fois encore, est plus un témoignage qu’une analyse. Aurélia Aurita ne semble pas tirer de leçons de ses expériences et nous en donne encore moins. Le résultat est que les albums que j’ai lus d’elle en tant que scénariste me semblent un peu léger, fugaces, anodins. Pas déplaisant mais vite oubliés.
En 2006, une auteure presque inconnue d'origine asiatique sort Fraise et Chocolat, une bd érotique. Il s'en suit un énorme buzz. Il s'agit d'une bd où une femme ose parler de sexe sans aucune gène. Même les plus gros machos seront choqués et feront preuve d'une certaine pudibonderie mal placée. Quelle hypocrisie misogyne ! Je l'ai lu et j'ai trouvé que cet ouvrage était une voix originale dans la bande dessinée contemporaine, intelligente, drôle, toujours surprenante, à mille lieux d'une bande dessinée à papa ou convenue que je déteste. Cela inverse les polarités traditionnelles ! L'auteure a voulu raconter les coulisses de son succès ou plutôt qu'est-ce que cela fait d'être au centre d'un buzz. Certes, cela a permit aux ventes de décoller véritablement mais il y a eu également d'autres déboires. Pour certains, Aurélia Aurita est une petite bourgeoise sans talent, étalant ses petits problèmes sans gravité pour continuer à être une petite bourgeoise. Pour d'autres, c'est un véritable phénomène qui apporte un certain vent de fraîcheur à la bande dessinée. En ce qui me concerne, j'ai été totalement conquis car elle est réellement douée et elle s'assume. Certes, elle est au centre d'une diffusion d’un contre-discours au féminin sur la libération sexuelle. Pourtant, elle le rappelle Fraise et Chocolat était une histoire pour dire je t'aime à son célèbre compagnon. Bref, elle restitue les choses dans une sorte de droit de réponse. En même temps, on apprend bien des choses sur la manipulation des médias, sur le comportement de certaines stars du petit écran, et même sur Mazarine Pingeot ou Alain Souchon ! Les anecdotes sont assez sympathiques. Au fond, c'est une véritable critique du sexisme par de nombreux exemples comme quand une journaliste s'oppose à la féminisation des noms de métier lors d'une interview avec Chenda. Je ne me suis pas ennuyé à cette lecture qui est totalement sincère (à savoir la culture du tout-dire). Pour terminer une petite blague : Buzz-me et Buzz-moi sont sur un bateau. Buzz-me tombe à l'eau. Qu'est-ce qui reste?...
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