Zaï Zaï Zaï Zaï
Road-movie bédéaste. Grand prix de la critique ACBD 2016 Prix Ouest-France, Festival Quai des bulles, 2015 Prix Landerneau BD "Coup de cœur" 2015 Prix Album d'Or, Festival de Brignais 2015 BD RTL du mois Mai 2015 2016 : Prix des Libraires de bande dessinée
Absurde Auteurs complets BD à offrir BDs adaptées en film Best-of des 20 ans du site Bichromie Fabcaro Grands prix de la Critique ACBD Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée
Un auteur de bande dessinée, alors qu’il fait ses courses, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir. La police est alertée, s’engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles. Assez vite les médias s’emparent de l’affaire et le pays est en émoi. L’histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l’auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l’ensemble de la société. (texte : 6 pieds sous terre)
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Date de parution | 15 Mai 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Voici un véritable bijou d'humour absurde. Je suis déjà fan de Fabcaro, il m'arrive au final assez peu de relire des BD, mais là je dois être au moins à ma 3e ou 4e lecture et je n'avais toujours rien avisé. Tout part d'un incident déclencheur : un auteur de BD (tiens tiens) oublie sa carte de fidélité en faisant ses courses. Cet oubli déclenche une chasse à l'homme délirante, une véritable traque policière qui prend des proportions surréalistes. Ce qui frappe d'emblée, c'est la manière dont Fabcaro parvient à tirer du comique de l'absurde tout en gardant une critique subtile et acerbe de notre société. À travers des situations loufoques et des dialogues à la fois minimalistes et percutants, il expose les travers de notre quotidien, nos petites lâchetés, nos hypocrisies, et la manière dont la société peut s’emballer autour de rien. Les personnages, volontairement stéréotypés, sont autant de miroirs déformants de nos comportements. Que ce soit le vigile zélé, la caissière dépassée, ou encore les journalistes avides de sensationnel, tous sont pris dans cette spirale qui ne fait que renforcer l’humour du récit. Fabcaro joue avec les clichés, les détourne, et les pousse à l’extrême, créant ainsi un univers où le ridicule devient la norme. Le dessin, d’une sobriété apparente, sert parfaitement ce propos. Le trait est simple, presque dépouillé, ce qui laisse toute la place à l’humour des situations et des dialogues. Ce minimalisme graphique, loin d’affaiblir le récit, lui donne au contraire une force supplémentaire. Chaque case, chaque expression, même réduite à l’essentiel, participe à l’effet comique. Cette simplicité renforce le décalage entre la gravité apparente de la situation et l’absurdité de ce qui est raconté. Le rythme est également une des grandes forces de cet album. Fabcaro enchaîne les gags avec une fluidité déconcertante. Chaque page apporte son lot de surprises, et le lecteur est constamment tenu en haleine, à la fois par le fil conducteur de la traque et par les digressions humoristiques qui jalonnent le récit. Loin de s’essouffler, l’histoire gagne en intensité au fil des pages, avec des rebondissements toujours plus farfelus. Et puis, il y a ce ton unique, à la fois pince-sans-rire et désinvolte, qui caractérise l’écriture de Fabcaro. L’humour de Zaï Zaï Zaï Zaï est un savant mélange de non-sens et de satire sociale. On rit, souvent aux éclats, mais on ne peut s’empêcher de réfléchir aux petites absurdités de notre propre quotidien, aux contradictions de la société de consommation, aux dérives médiatiques. En fin de compte, c’est une œuvre qui, sous ses airs légers, porte un regard sur le monde moderne. C’est une BD qui se lit d’une traite, mais qui mérite d’être relue pour en savourer toute la profondeur. Fabcaro prouve ici qu’il est un maître dans l’art de l’humour absurde, capable de transformer le moindre détail du quotidien en une aventure hilarante et pleine de sens. C’est un album à recommander sans hésitation, que l’on soit fan du genre ou non, car il touche à quelque chose d’universel dans sa manière de capter l’essence du ridicule humain. J'ai hésité entre le 4 et le 5 mais c'est pour moi un incontestable album culte de ce genre que je double d'un coup de coeur.
La lecture d'hier de Faut pas prendre les cons pour des gens m'a rappelé le style de Fabcaro, et voilà ! Il fallait enfin que je lise cette BD tant réputée ! Oh oui, c'est très bon, très très bon. C'est le premier auteur dans ce genre qui a réussi à me surprendre à chaque page. Vraiment, le scénario est ingénieux, c'est hilarant, bravo. Le dessin minimaliste colle parfaitement au ton de la BD, et j'ai beaucoup aimé ce jeu de contraste entre les trois couleurs qui apporte une réelle force aux gags, au trait et à la mise en page. Une pépite d'originalité. Dans le genre de l'humour absurde, ça mérite largement sa place dans la catégorie culte.
Les pierres n'ont pas toujours la même ombre. - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. le premier tirage date de 2015. Il a été réalisé par Fabcaro (Fabrice Caro) scénario et les dessins. L'ouvrage comporte 66 pages de bande dessinée, en noir & blanc, avec une unique teinte supplémentaire, du vert olive. Dans un hypermarché, Fabrice se présente à la caisse. L'hôtesse de caisse Roselyne lui annonce le montant : trente-sept euros et cinquante centimes, et lui demande s'il a la carte du magasin. Il cherche dans ses poches et ne la trouve pas. Il se retrouve contraint de lui avouer qu'il est désolé car il croit qu'elle restée dans son autre pantalon. le responsable arrive immédiatement, demande à Roselyne s'il y a un problème. Elle répond que le monsieur n'a pas sa carte du magasin. le responsable demande à Fabrice de le suivre. le client redonne l'explication : elle est restée dans son autre pantalon. le responsable ironise : comme par hasard Fabrice a changé de pantalon. le client se saisit d'un poireau dans son chariot de course pour menacer son interlocuteur qui le menace à son tour de faire une roulade arrière. Fabrice lui tourne le dos et s'enfuit en courant, le poireau toujours dans la main. Un peu plus tard un policier en civil prend la déposition du responsable : signes particuliers, vêtements, couleur ? À chaque fois, le responsable répond comme si la question portait sur sa propre personne. Dans les locaux du personnel, une collègue rassure Roselyne. Elle lui propose un déca, lui indique que si elle a besoin de parler, elle et ses collègues sont là, que ce qui lui est arrivé est un événement grave et qui faut qu'elle essaye d'oublier. Sa collègue lui répond qu'elle envisage d'aller en poissonnerie quelque temps, ce qui horrifie son interlocutrice. Fabrice continue de courir jusqu'à temps qu'il estime s'être assez éloigné pour être momentanément en sécurité. Au commissariat, un policier informe son collègue qu'il a envoyé le poireau à la police scientifique pour les prélèvements et analyses ADN. L'autre répond que c'est inutile car le suspect a été reconnu par plusieurs témoins dans le magasin. Voilà qui est embêtant : que dire à la police scientifique maintenant ? Sur les conseils de son collègue, il les appelle et invente un truc : il leur signale que des jeunes de quartiers sensibles s'amusent à envoyer des poireaux aux gens, et que s'ils en reçoivent et bien ça ne provient pas du commissariat. Un rédacteur en chef informe un de ses journalistes que le coupable vit à Bédarieux dans l'Hérault, et qu'il doit partir tout de suite sur place en reportage. Il prend l'avion, puis une voiture, puis un train à vapeur, puis une carriole tirée par un cheval, et enfin à pied à travers la jungle avec trois indigènes pour porter ses ballots. Fabrice continue de marcher, puis il fait du stop sur le bord de la route. Dans le commissariat, un policier demande à ses collègues si le type à un casier. L'un d'eux demande : un casier pour mettre ses affaires ? le premier demande s'il dit ça parce qu'il a l'air d'un homosexuel refoulé ? La scène d'introduction dure trois pages et tout est posé. Fabrice se retrouve fugitif et coupable parce qu'il n'avait pas sa carte de fidélité du magasin sur lui : situation absurde. Il s'agit d'un récit humoristique dont le comique fonctionne sur l'absurdité des situations, de la réaction des uns et des autres. L'auteur sait jouer sur les attentes du lecteur, les automatismes de réaction pour une situation donnée, en montrant des comportements transgressant la normalité, tout en conservant, pour son récit, une logique interne très cohérente. Arrivé à la caisse de son supermarché, tout citoyen banal et ordinaire à l'habitude de présenter sa carte de fidélité pour engranger des points lui permettant d'obtenir une ristourne plutôt moins conséquente que plus, à plus ou moins long terme. Il s'agit d'un comportement ordinaire implicite. le décalage se produit avec la réaction démesurée de l'hôte de caisse et du responsable, assimilant l'absence de carte à un délit, voire à un crime. le lecteur ajuste son mode lecture à ce point de divergence, et du coup assimile le coup du poireau comme une arme pour menacer. C'est tout aussi absurde que le crime de ne pas avoir sa carte de fidélité, tout en participant de la même logique. de ce point de vue, c'est à la fois évident, et très surprenant en même temps car le lecteur n'a aucun moyen d'anticiper quelle sera la nature de la prochaine sortie absurde, du fait de l'immensité des possibles. Dans un premier temps, il est possible que le lecteur ait également besoin d'un temps pour s'adapter aux dessins. La narration visuelle de l'artiste s'inscrit dans un registre descriptif et réaliste, avec une impression de dessins un peu lâches, pas tout à fait finis parce qu'ils n'ont pas été peaufinés. Les traits de contour donnent l'impression d'être un peu imprécis, comme s'ils auraient mérité d'être repassés pour faire disparaître les irrégularités, pour bien faire attention à ce qu'il n'y ait pas de traits non jointifs, ou de variation dans l'épaisseur d'un même trait, et en arrondissant certaines portions. de la même manière, les zones noircies semblent l'avoir été avec un marqueur ou un pinceau vite posé, sans se préoccuper d'obtenir une surface proprement délimitée. Dans le même ordre d'idée, les visages ne sont pas très détaillés : un trait pour chaque œil, un trait pour les sourcils masculins, un ovale irrégulier pour la bouche un arc de courbe pour la base du nez, et une zone de cheveux à la forme plus travaillée pour les femmes que pour les hommes. Les décors sont traités avec la même impression d'esquisse précise, mais pas terminée. L'artiste se contente régulièrement d'un fond vide avec uniquement les personnages lors des séquences de dialogue. Et pourtant… Pourtant, le lecteur n'éprouve pas la sensation de lire une bande dessinée pauvre en informations visuelles, ou exécutée à la va-vite faute d'un savoir-faire suffisant pour dessiner. Même s'il n'y prête pas d'attention particulière, il se rend compte que les personnages présentent tous une apparence différente, une tenue vestimentaire différente, et des postures en phase avec leur activité, leur âge et leur condition sociale. Lorsqu'un journaliste interroge les voisins âgés de Fabrice, le lecteur voit bien des personnes du troisième âge, un peu voutées, ne disposant pas de l'énergie de la jeunesse. Les uniformes et tenues de travail sont aisément reconnaissable : que ce soit celui d'un policier, ou celle d'une hôtesse de caisse. Même s'il peut ressentir une économie de moyen dans les décors, le lecteur constate qu'il voit où se déroule chaque scène : caisse d'un hypermarché, bureaux d'un commissariat, habitacle d'une voiture, bar, plateau de télé, terrasse d'un café, hémicycle de l'assemblée nationale, cuisine d'appartement, marché découvert d'un village de Lozère. Il suffit parfois de quelques traits à l'artiste pour installer ses personnages dans ces lieux et permettre au lecteur de s'y projeter avec un degré d'immersion satisfaisant. Alors que la monochromie donne une impression d'uniformité à toutes les pages, la lecture s'avère beaucoup plus riche et variée. Il suffit que le lecteur s'arrête un instant pour considérer l'une des quatre pages muettes du récit pour se rendre compte que l'auteur raconte beaucoup avec les dessins. Fabcaro a opté pour un découpage par défaut en 3 bandes de 2 cases chacune, avec des variations allant de deux cases fusionnées, jusqu'à un dessin en pleine page. La plupart des scènes occupe une page, plus rarement deux, créant ainsi une unité de lecture très rigoureuse. Certaines scènes de dialogue sont en plan fixe, comme une émission débat de télévision, une discussion où le lecteur serait assis à la même table que les interlocuteurs. D'autres séquences présentent un plan de prise de vue plus élaboré : Fabrice marchant au bord de la route, la suite de tonneaux d'une voiture de marque Renault. le lecteur remarque que l'absurde ne se limite pas au dialogue, mais qu'il peut également prendre une forme visuelle, par exemple quand Fabrice s'est assis par terre dans la forêt et parle à haute voix, avec un lapin qui se place devant lui pour l'écouter, puis une biche, puis un cerf, et enfin une autruche, un rhinocéros, un dauphin. Sous réserve qu'il ne soit pas allergique à l'absurde, le lecteur se délecte de se faire prendre par surprise par l'inventivité de l'auteur. Il se rend compte que ce dernier joue sur de nombreuses références culturelles. Fabrice parlant aux animaux renvoie à Blanche Neige parlant aux animaux dans la forêt. Lorsque Fabrice appelle ses filles, il se lance dans une longue explication entremêlée d'excuses pour que son interlocuteur finisse par lui dire qu'il s'est trompé de numéro car il s'agit d'un restaurant de vente à emporter de type kebab. le lecteur fait automatiquement le lien avec la boucherie Sanzot dans Tintin. Au fil de la cavale de Fabrice, Fabcaro met en scène la réaction du public, sous de nombreuses facettes : journal télévisée, interviews des voisins, discussion au boulot, discussion entre bédéastes car c'est la profession du fuyard. En plus des réactions et des logiques absurdes, l'auteur brosse un portrait critique de toute l'industrie se nourrissant des informations, en les rendant plus croustillantes avec une couche manipulatrice de sensationnalisme. En fonction de sa sensibilité, le lecteur relève plutôt tel ou tel forme de dérision : la traversée de la jungle, la critique de la créativité (Sans compter que ces derniers temps, scénaristiquement, il commençait à tourner en rond. Un certain systématisme dans ses schémas de narration), les théories du complot, la blessure de footballeur, l'égocentrisme, la difficulté au karaoké de la chanson Mon fils, ma bataille, de Daniel Balavoine, etc. Le lecteur ressort de cette bande dessinée avec un énorme sourire grâce à l'inventivité de l'auteur et sa maîtrise de la dérision, autant que de l'absurde. Il a lu une histoire avec une intrigue facile à suivre, à la structure simple et solide, avec une narration visuelle beaucoup plus riche qu'il n'y paraît et un humour protéiforme à la logique interne sans faille.
J'ai emprunté ce petit ouvrage qui ne paye pas de mine sans savoir où je mettais les pieds. C'est un des plaisirs de mes lacunes immenses dans le domaine de la BD : s'émerveiller ou râler sur des "vieilles" séries que tout le monde connait. Dès les premières pages (la 2 ou 3) j'ai été intrigué puis déboussolé et enfin enchanté par l'exploitation à l'extrême de l'absurde des situations ou des dialogues que propose Fabcaro. C'est un humour d'une grande intelligence qui ne fait jamais appel à la vulgarité ni à la méchanceté pour sonner au plus juste. Derrière des situations qui renvoient à Alfred Jarry ou à Kafka cela reste une satire virulente de la société consumériste à outrance qui utilise un prêt-à-penser et des phrases toutes faites. A travers la pertinence et l'insolence de ses gags, l'auteur demande de réfléchir à la banalisation de l'indicible (pédophilie, suicide des jeunes, ouverture de façade...) Dans cet exercice Fabcaro approche en quelques pages la maîtrise des maîtres de l'absurde d'il y a 60 ans. Ces quelques pages sont bourrées d'un talent rare de grand alchimiste qui sait transformer la rouille qui nous entoure en or de l'esprit. Le graphisme est en harmonie avec la petite musique du récit. Le trait va à l'essentiel de l'expression verbale ou gestuelle. C'est simple et dépouillé de tout artifice superflu mais c'est fluide et cristallin. Une formidable découverte qui m'a fait passer un excellent moment de rire et de réflexion.
Alors là oui ! Triple oui. Je suis ressorti déçu de ma première lecture de Fabcaro avec Open Bar. En gros, je trouvais que ça sentait un peu le réchauffé. Mais là, quel plaisir j'ai pris à lire ce road-movie absurde. Tellement absurde. Et même si j'ai retrouvé quelques gags un peu convenus, du moins déjà entendus/lus ailleurs, je dois dire que la plupart font mouche. C'est acide, c'est débile, c'est bien senti. Bravo Monsieur Fabcaro. Vous m'avez happé. Pas la peine de résumer l'histoire, tout est dit dans le mini résumé ci-dessus. Et ça ne va pas plus loin. Mais c'est justement ça la force de l'ouvrage. A partir de rien, ou plutôt à partir d'un évènement d'une absurdité abyssale et auquel on a tous été confronté au moins une fois, Fabcaro déroule 64 planches dans lesquels ses thèmes de prédilection sont passés au crible. La débilité des chaînes d'infos en tête. Certaines scènes sont délicieuses et ce dessin austère relève leur impact. Ça fonctionne à merveille. Une de mes préférées : - Alors les enfants, qui peut m'expliquer ce qu'est la tolérance ? ... Non pas toi Malek. ... - Et maintenant, qui peut me dire ce que c'est la République ? ... Non pas toi Malek. C'est peut-être un peu facile mais dans le contexte du bouquin présent, ça passe beaucoup mieux que dans Open Bar. Je ne saurais dire pourquoi, est-ce que le format aide (gags inclus dans une histoire complète plutôt que dans un recueil) ? Sûrement. A recommander fortement à tous ceux qui se gargarisent d'absurde. Foncez !
De l’humour que j’aime. C’est le premier Fabcaro que j’ai lu et j’ai tout de suite accroché. J’aime l’humour absurde et j’aime cette satire qui transperce en filigrane. On est bien dans l’absurde de nos modes de vie, qu’on ne remarque même plus. Des gags-réflexions en une page, tous liés par la trame générale de cette traque ridicule du gars qui a commis le crime d’oublier sa carte de fidélité du magasin. Très réussi pour ma part. Bon nombre de nos défauts y passent. Comme ce couple chez qui le héros se réfugie, qui s’estime ouvert et assure que chacun fait ce qu’il veut de sa vie… affligeant de condescendance mais tellement réel. Dessin simple, esquissé, mais très efficace pour mettre en valeur les situations. Bien vu. C’est pour l’instant mon Fabcaro préféré, mais je n’en ai lu que deux, impatiente d’en découvrir d’autres.
L’album de la révélation ! Décrochant un prix certes mérité, mais on est tout de même en droit de se demander pourquoi la révélation n’a pas eu lieu avant cet ouvrage, qui inaugure un style graphique très différent de ce que Fabcaro avait fait précédemment, même s’il émergeait déjà dans Carnet du Pérou, un journal de bord témoignant de l’irruption d’un certain réalisme. Fabcaro va en effet opter pour un dessin plus réaliste tout en conservant le même minimalisme, un dessin plus froid aussi, où les personnages apparaissent quasiment dépourvus d’expressions. Seul l’humour des textes demeure, produisant un décalage encore plus grand et renforçant l’absurdité des situations. Et pour ce qui est de l’absurdité, on est servis avec « Zaï Zaï Zaï Zaï » ! Fabcaro se met en scène dans une sorte de thriller improbable, prenant comme point de départ l’oubli par notre héros de sa carte de fidélité au moment de régler ses courses. De là va s’ensuivre une course poursuite effrénée entre la police et le « délinquant », car dans ce monde fictif qui ressemble beaucoup au nôtre, ne pas avoir sa carte de fidélité constitue un crime impardonnable ! Autant l’avouer, le trait n’a pas le même charme que le dessin des débuts, il est même difficile de le trouver remarquable. De plus, Fabcaro use et abuse de l’itération iconique, même si heureusement son sens de la punchline et sa façon particulière de glisser ses états d’âme et ses préoccupations d’auteur de BD compensent avec drôlerie cette tournure graphique un peu revêche. Fort logiquement, l’auteur va reprendre cette formule qui lui a réussi pour la suite de sa production (Et si l'amour c'était aimer ?, Open Bar, jusqu’au récent Moon River…) mais on ne peut s’empêcher de regretter les petits mickeys d’avant et leur puissance comique.
Ne connaissant pas Fabcaro et voulant élargir ma palette bd, je viens de me procurer cet album. Le titre m'intriguait et je l'ai compris à la fin de ma lecture. Lecture d'une seule traite. Un road movie complètement absurde qui met en scène un auteur de bd. Tout part d'une carte de fidélité qu'il ne peut pas présenter à l'hôtesse de caisse et à partir de ce moment on entre dans une autre dimension. Sous cette absurdité, il dépeint notre société et ses travers. La presse et la police ne sont pas épargnées entre autres. Le sarcasme poussé à outrance. L'appel téléphonique qui tombe par erreur chez le vendeur de Kebab, une référence à la boucherie sanzot ? La narration ne m'a pas convaincu, certaines planches semblent sortir de nulle part juste pour faire passer un message, un gag. Dommage. Pas le dessin que j'apprécie le plus mais je l'ai vite adopté au fur et à mesure de ma lecture. Expérience à renouveler.
Un bon album de Fabcaro, on y retrouve son humour incongru et complètement débile. J’ai juste moins ri que lors de ma lecture de Et si l'amour c'était aimer ?... je ne saurais trop expliquer pourquoi. Peut-être est-ce dû au format (une collection de scénettes distinctes) ou au fait que j’ai lu cet album peu de temps après Et si l'amour c'était aimer ? Un bon Fabcaro, mais pas le meilleur selon moi.
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