Soliman le Magnifique
Clotilde Bruneau et Esteban Mathieu, guidés par l’historien Julien Loiseau, nous font découvrir la nature et la complexité du pouvoir ottoman au XVIe siècle par le biais d’un récit enluminé par Cristian Pacurariu.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Biographies La BD au féminin Proche et Moyen-Orient
Eregli, 1553. Alors que les troupes ottomanes font le siège de la ville, Şehzade Mustafa, l’un des fils du Sultan Soliman, répond à une convocation de son père. Il souhaite lui montrer qu’il a toujours été loyal. A peine arrivé sous la tente, il est pris à partie par les eunuques du sultan et étranglé, sous les yeux de son père. Erzurum, Anatolie orientale, 1554. Soliman, surnommé Padishah, lance une attaque contre le Shah d’Iran qui menace l’orient de son Empire. Les Akinci ouvrent le chemin, les Azab préparent leurs arquebuses. À sa grande stupeur, Soliman s’aperçoit que la ville d’Erzurum est presque déserte. L’armée perse a mis les voiles car le Shah redoute l’artillerie de Soliman. Le Sultan Soliman continue sa progression avec son armée vers la ville de Tabriz, ville vide et ravagée par les Safavides. Deux ans plus tard, alors que Soliman est toujours à la poursuite de l’armée perse qui demeure invisible, il reçoit la visite d’un émissaire du Shah qui lui propose de signer un accord. Soliman accepte, il va enfin pouvoir retrouver Istanbul, son palais de Topkapi et surtout sa compagne Hürrem.
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Date de parution | 07 Janvier 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est je pense ma plus grande déception après la lecture d’un album de cette collection. Pourtant le personnage m’intéressait a priori. Mais j’en suis sorti franchement déçu. L’aspect graphique tout d’abord. Dès les premières pages j’ai su que ça n’allait pas me convenir. Affaire de goût peut-être, le dessin possède des qualités. Mais ce n’est pas ce qui m’attire, je l’ai trouvé flou, pas toujours réussi (et la colorisation ne m’a pas non plus convaincu). Ensuite, traiter de ce règne primordial pour l’histoire de l’Europe – et pas seulement – en un album de 48 pages est forcément difficile, il faut faire des choix, renoncer. Les auteurs ont choisi de ne traiter que la dernière partie du règne, sa fin, alors que Soliman doit préparer sa succession, en stabilisant ses frontières et en éliminant ses fils pour qu’il n’en reste qu’un. Pourquoi pas ? Mais du coup impasse totale est faite sur des évènements majeurs du début de règne, le siège de Vienne, la rivalité avec Charles Quint, les rapprochements avec François 1er, les rapports avec Venise, etc. La grandeur de Soliman n’est ainsi montrée qu’à son acmé, lorsqu’elle se fragilise en même temps que sa santé. Il aurait fallu montrer davantage en quoi il a été un grand conquérant, comment il a consolidé son empire, le fonctionnement des Janissaires (souvent évoqués, mais jamais vraiment éclairés). Le lecteur qui ne connait pas bien cette période ou ce règne dans sa longue durée ne retirera de sa lecture qu’une vision partielle du côté « magnifique » de ce sultan, à la fois commandeur des croyants, donc sorte de successeur de Mahomet, et successeur des empereurs byzantins, dont il détenait la capitale et une bonne partie des territoires.
Je ne connais pas trop l'histoire de l'Empire Ottoman et un one shot sur le sultan Soliman (que je ne connaissais pas) m'intéressait vu que son règne est l'apogée de l'empire. Malheureusement, c'est le genre de récit biographie que je n'aime pas trop. Déjà il est clair que la vie de ce sultan a été riche en péripéties et donc il vaudrait mieux raconter sa vie dans une série et pas dans un album de 48 pages. Je n'ai ressenti aucune émotion durant ma lecture. Il se passe des choses intéressantes, mais c'est mal raconté. Parfois je trouvais le scénario confus car on n'expliquait pas clairement la situation et les personnages se ressemblent un peu trop. Le dessin est correct (sauf pour l'identification des personnages), mais je trouve ce style un peu froid.
Je connaissais Soliman, je savais qu'il avait marqué l'apogée de l'empire ottoman, je savais même que François Ier désireux de contrer Charles Quint avait tenté de s'en faire un allié. En effet, en 1536 fut signé un traité favorable à la France qui consacrait non seulement un accord commercial mais aussi une alliance militaire, alliance entre un roi chrétien et le sultan ottoman qui scandalisa l'Europe, mais le Turc était un allié précieux pour François Ier, car son empire pourtant vaste était mieux administré que celui de Charles Quint ; il est fait allusion à cette alliance au détour d'un dialogue. Je savais donc tout cela, mais je connaissais mal le souverain que fut Soliman et ses actes. J'en sais un peu plus, même si j'ai eu des difficultés à la lecture pour tout capter. Son règne s'écrira dans le sang, à commencer par celui de sa famille puisqu'il devra affronter les luttes fratricides relatives aux ambitions de ses fils avides de pouvoir. Beaucoup d'actions sont évoquées plus par dialogues que par l'image qui rassemble surtout des batailles et des manoeuvres politiques, mais l'ensemble n'est pas toujours très clair, un peu décousu. Pour éviter de cerner l'ensemble d'un règne trop long et bien rempli, les auteurs centrent leur narration sur la dernière partie du règne, entre 1553 et 1566, alors que Soliman doit penser à sa succession. Ce sentiment de léger flou est accentué par le dessinateur qui représente tous ces visages barbus et enturbannés peu aisés à identifier ; sinon j'aime bien ce trait musclé et solide qui adopte une sorte de flou travaillé, mais les gros plans de visages sont bien rendus, et il y a de belles images, dont la pleine page grandiose de la mosquée d'Istanbul. Un bon album que je suis content d'avoir lu, alors que je ne pensais pas le lire au départ dans cette collection, mais que je n'ai pas spécialement envie d'acheter, l'emprunt en bibliothèque me suffit...
Alors que le dessin de cette BD est plutôt bon, j'ai été déçu par sa narration. J'étais pourtant intéressé car je connaissais très mal le personnage de Soliman le Magnifique et en apprendre davantage sur lui par le biais d'une BD historique au ton et au graphisme moderne avait tout pour me plaire. Mais j'ai été très vite noyé dans un récit confus et trop haché. Les auteurs ont fait le choix de ne pas inclure de texte narratif ni d'introduction. Seules les pages d'accompagnement, en texte et illustrations, expliquent en détail la situation historique et la complexe biographie de Soliman. Mais la BD elle-même, qui se lit avant ce texte, n'apporte aucune description du contexte, des lieux et des personnages. Il faut tout deviner, essayer de comprendre. Et même si le dessin rend très bien, il n'aide pas à s'y retrouver avec des personnages visuellement proches, en turbans, barbes et moustaches, qu'on en vient rapidement à confondre. Au final, j'ai eu l'impression d'observer une succession hachée de passages de la dernière partie du règne de Soliman, déchiffrant par-ci par-là des bribes de ce qu'il se passe et de l'état d'esprit du protagonistes, mais à aucun moment je n'ai été plongé dans l'histoire de Soliman. Et je crois bien que je ne retiendrai pas grand chose de cette lecture qui m'a été parfois légèrement pénible quand j'en avais marre de sauter d'une époque à une autre sans transition.
Magnifique ! Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier l'impitoyable Soliman ! Bon, il a fait assassiner ses propres enfants en les décapitant par peur de perdre le trône de cet empire qu'il a si difficilement bâti. Il a quand même pris soin d'épargner le plus bête de ses fils, un ivrogne notoire. C'était un grand conquérant qui se faisait respecter en mettant les villes à feu et à sang. Il savait également faire des alliances notamment avec le Shah d'Iran ou avec les Habsbourg. Quelque fois, il ne respectait pas les traités de paix en envahissant l'Occident pour prendre Vienne par exemple. Magnifique, je vous dis ! N'a t'il pas construit un magnifique mausolée pour la femme qu'il aimait et qu'il a perdue ? Les dessins sont parfois également magnifiques. On pourra admirer la mosquée de Süleymaniye dans toute sa splendeur. Fort heureusement, l'architecte a échappé au châtiment divin. Sa puissance et ses richesses au point que les princes européens le surnommaient le Magnifique. Ses ennemis reconnaissaient l’ordre et la justice qu’il faisait régner dans ses états grâce à l’instauration du kanun, un code civil, qui lui valut le surnom de Législateur en Orient. Il faut dire que son empire s'étirait de la Hongrie à l'Irak, de la mer rouge à Tunis, de la mer Noire à la Méditerranée. Il était incontournable. Bref, cette bd est utile pour faire connaissance avec ce sultan de l'Empire Ottoman.
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