La Maison aux Insectes (Mushitachi no Ie)

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Dans ces récits pleins de noirceur, que l'on peut classer sans aucun doute dans la catégorie « manga d'horreur », Umezu met en scène des personnages dont le quotidien se trouve bouleversé du jour au lendemain, tandis que l'angoisse les fait peu à peu sombrer dans la folie.


L'horreur en bande dessinée Les petits éditeurs indépendants Seinen Shogakukan

Dans ces récits pleins de noirceur, que l'on peut classer sans aucun doute dans la catégorie « manga d'horreur », Umezu met en scène des personnages dont le quotidien se trouve bouleversé du jour au lendemain, tandis que l'angoisse les fait peu à peu sombrer dans la folie. L'auteur raconte ainsi l'histoire d'une femme qui, pour fuir son mari violent, se prend soudain pour un insecte ; celle d'une épouse dévouée vivant dans la terreur après avoir été surprise en train de tromper son mari ; celle d'un homme, accusé à tort du meurtre de sa femme et de sa fille, qui fait une étrange expérience à la veille de son exécution ; ou encore le parcours d'une jeune fille dont le destin bascule lorsqu'elle rencontre deux hommes sur une plage...

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mai 2015
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série La Maison aux Insectes © Le Lezard Noir 2015
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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02/06/2015 | cac
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je découvre cet auteur avec ce recueil d’histoires courtes (publiées en revue entre 1968 et 1973). Une certaine esthétique, et certains détails – comme l’évocation du développement du Shinkansen, datent un peu ces récits (voir aussi en particulier le rôle et la situation de la femme, ici très franchement soumise et inférieure), qui ont parfois quelque chose de naïf. Le dessin est généralement bon, assez fin. Seule la première histoire, qui donne son titre au recueil (portant la moins ancienne de l’ensemble) m’est apparu pleine de défauts : les visages sont beaux, mais les corps, certaines proportions, et des perspectives lorsqu’il y a des mouvements ne sont pas heureux. C’est aussi l’histoire où les onomatopées, certains cris occupent trop de place dans les cases (ces défauts sont beaucoup moins visibles dans les autres histoires). Si les histoires sont inégales, l’ensemble est intéressant et globalement réussi. Ça joue le plus souvent sur des atmosphères dérangeantes, plus que sur de l’horreur pure. Umezu utilise plusieurs fois le même genre de twist scénaristiques (inversion des personnages en cours d’intrigue), quasiment chaque histoire tournant autour d’une histoire d’amour (souvent malheureuse !). En lisant ce recueil, j’ai eu l’impression de lire un précurseur de Junji Ito, tant Ito jouera plus tard sur certains ressors identiques (en accentuant l’horreur sans doute). Une découverte plaisante en tout cas.

26/03/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Je continue mon exploration de l'oeuvre de Kazuo Umezu et pour l'instant ses histoires courtes m'ont plus convaincu que les deux séries en plusieurs tomes que j'ai lu de lui ! Il faut dire que le comportement des personnages sont la plupart du temps crédible et il y a rien qui m'a vraiment fait sourciller et fait perdre mon intérêt pour une histoire. Il y a tout de même une histoire dont je ne comprends pas trop l’intérêt du twist scénaristique (Le Lien). J'ai apprécié la majorité des histoires et ma préféré est Les Yeux. Pour un manga d'horreur, il y a pas beaucoup d'horreur ou plutôt c'est de l'horreur qui est souvent psychologique avec des personnages qui deviennent fous ou sont sur le bord de la folie. On retrouve l'horreur de la nature humaine, notamment dans la dernière histoire qui est tragique. On est loin des mangas de Junji Ito où il y a pratiquement une créature surnaturelle qui apparaît dans chaque histoire. Il y aussi un coté poétique dans certaines histoires. Un bon album qui fait découvrir un maître du manga un peu méconnu en dehors du Japon.

18/05/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Là encore, je ne connaissais pas ce mangaka à savoir Kazuo Umezu qui aurait d’ailleurs suspendu sa carrière de dessinateur et dont l’œuvre n’est pas encore très répandue en France. Son style est proche du maître de l’horreur à savoir Junji Ito. Cependant, c’est un cran plus mâture, plus réaliste avec juste ce qu’il faut comme touche de fantastique. On ne sera pas dans l’outrance ou l’invraisemblable. Cela m’a finalement assez plu de découvrir qu’il n’y a pas que Junji Ito sur ce créneau. Cela permet de voir des traitements différents. Au niveau du dessin, c’est assez austère avec une grande raideur du trait. Les cases sont petites et les pages nombreuses. Je pense que c’est sans doute une question de mise en page et de forme. Il n’y a pas une bonne mise en valeur graphique. Cela se ressent. Par ailleurs, le noir semble être la couleur prédominante en jouant sur toutes ses nuances. La lisibilité ne sera pas affectée pour autant. La première histoire qui donne le titre au récit est la seule qui est réellement horrifique. J’ai bien aimé car la chute est bien trouvée. La bougie est également une nouvelle assez bien construite. Ma préférée est le dernier récit sur le temps d’un été où une femme avait le choix entre deux hommes. Il est beaucoup question de la relation de couple et des tromperies qui se payent au prix cher. Les moralisateurs trouveront certainement leur bonheur. Une fois n’est pas coutume, je vais mettre 4 étoiles pour une découverte. Ce manga sur le thème de la relation amoureuse est surprenant dans le bon sens du terme. Ces sept histoires sont parues entre 1968 et 1973 mais comme le thème est intemporel, on ne ressent pas le poids des années.

09/10/2015 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

J'avais bien aimé L'Ecole emportée, un classique du manga également réalisé par Kazuo Umezu en six tomes. Connaissant déjà les autres ouvrages de qualité édités par la maison du Lézard noir, je me suis laissé tenté par ce volume unique qui s'avère être composé de plusieurs histoires indépendantes. Néanmoins toutes les histoires ont en commun une noirceur sublimée par le dessin très sombre de l'auteur. il s'agit dans la majorité d'histoires de dépit amoureux, de tromperies entre un mari et sa femme, avec des personnages souvent torturés par leurs choix ou leurs actes passés et qui dérivent lentement vers la folie pure. Je ne qualifierai pas le genre d'horreur comme peut l'être ce que fait junji Ito avec un graphisme exubérant ; ici c'est plutôt du roman graphique mâtiné d'un gentil frisson, avec un style de dessin un peu daté de nos jours mais très efficace. Voilà du bon manga pour adulte aussi bien sur la forme que sur le fond et de plus dans une édition de très bonne qualité.

02/06/2015 (modifier)