Pretty Deadly

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Un mélange de western et de fantastique pour un chevauchée vengeresse ou le graphisme est époustouflant.


Image Comics La BD au féminin La Mort Le western fantastique Séries hélas abandonnées

Ginny est la fille de la mort, son visage est marqué par les stigmates qui lui a imposer son père. Son objectif, retrouver un certain maitre maçon pour lui faire payer ses fautes. Meurtres, massacres, rien n'arrête Ginny. Un nommé Fox, protecteur aveugle de la jeune Sissy aura fort a faire pour lui échapper. Combattre la mort n'est pas une chose aisée, pourtant la confrontation est inévitable.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Juin 2015
Statut histoire Série abandonnée (3 tomes parus en VO) 1 tome paru

Couverture de la série Pretty Deadly © Glénat 2015
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
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12/06/2015 | sloane
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Un western onirique et gothique, aux visions troublantes - Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de tout autre. Il contient les épisodes 1 à 5 de la série, initialement parus en 2013/2014, écrits par Kelly Sue DeConnick dessinés et encrés par Emma Rios, mis en couleurs par Jordie Bellaire. Un papillon volette juste au dessus des herbes d'une praire en s'adressant à un lapin, lui demandant s'il se souvient de leur première rencontre. Les images de la séquence montrent que le lapin a été tué d'une balle dans la tête par une petite fille à ce moment là. le papillon demande au lapin de lui raconter l'histoire, mais pas depuis le début. La seconde séquence se déroule Far West, dans un patelin aux rues en terre, alors qu'un aveugle (Fox) et une jeune fille (Sissy) donne un spectacle à la populace. Sissy déroule une toile comportant une douzaine de cases qui servent de support visuel à son récit. Elle narre un conte dans lequel un mari enferme sa femme dans une tour. Elle réussit à convoquer la mort qui l'enferme à son tour et elle accouche d'une enfant Deathface Ginny. Sissy et Fox font la quête et continuent leur chemin à travers le désert. Quelque temps plus tard, Alice arrive dans la même ville, va trouver le shérif Johnny Coyote au bordel, le blesse à la jambe et lui reproche d'avoir confié un sceau à Sissy. Le récit commence comme un conte pour enfant (le temps d'une page), puis il débouche sur une vision horrifique. Il repart ensuite sur un western, pour à nouveau virer dans le conte de nature surnaturelle et horrifique. le lecteur a intérêt a bien s'accrocher, tout en se laissant porter par les tours et les détours de la narration. L'aspect western repose sur quelques conventions bien établies du genre : pistolero, ville sommaire avec sa grand rue, grands espaces, longues chevauchées. Toutefois le scénario incorpore ces conventions en les amalgamant intégralement dans le reste de la narration, au point qu'elles perdent leur fadeur, en s'imprégnant des autres saveurs. C'est également vrai sur le plan visuel, Emma Rios ne reproduit pas des stéréotypes, elle utilise une esthétique à l'apparence spontanée, sans être esquissée, avec des tenues vestimentaires à la fois crédibles et variées. Une simple chevauchée (un cavalier approchant du lecteur dans quatre cases de la largeur de la page) n'a rien de banal. La silhouette est en partie mangée par la poussière soulevée par le vent. Il subsiste assez de détails pour la rendre unique. le lecteur peut suivre la trajectoire légèrement arquée du cavalier et de sa monture. Il scrute le dessin, distinguant de nouveaux détails à chaque case. Emma Rios se révèle également très habile à rendre compte des espaces avec des horizons plus ou moins proches. De la même manière, le trait un peu esquissé (parfois un peu confus) d'Emma Rios confère une étrangeté inconfortable aux éléments inattendus. Il peut s'agir de la moitié de la boîte crânienne du lapin, emportée par une balle, ou de la tête de corbeau (ou de vautour) qui sert de couvre-chef à Sissy. le trait un lâche des dessins, parfois un peu imprécis, oblige le lecteur à se concentrer (2 ou 3 cases difficiles à saisir du premier coup d'œil), mais il laisse également une part d'inconnu dans ce qui est représenté, ce qui en augmente l'étrangeté ou l'horreur (par exemple la personnification de la mort). DeConnick n'intègre pas énormément de scènes chocs dans sa narration (une automutilation, quelques blessures par balle, un duel à l'épée) ; il s'agit d'un niveau de violence très basique pour un comics américain. C'est bien le soin apporté aux costumes, aux environnements qui confère de la substance à ces actes, ainsi qu'une légère dimension onirique, teinté de gothique. Il faut un peu de temps pour s'adapter à cette esthétique plutôt européenne, un peu esquissée, avec ces motifs de nuées, et de volutes de papillons ou de pétales. Emma Rios expose au lecteur un environnement qui oscille entre réalisme et onirisme, sans frontière marquée, les glissements s'opérant naturellement, au gré des oscillations de la narration. Il y a une complémentarité naturelle et sophistiquée entre dessins et histoire. Rios et DeConnick avaient déjà collaboré ensemble pour Osborn: Evil Incarcerated. De la même manière que le lecteur est invité à se laisser porter par des images qui défient ses attentes, il doit aussi accepter de renoncer à ses idées préconçues sur le schéma narratif. DeConnick ne met pas en avant un fil narratif principal. Il n'y a pas d'exposé ou de dialogue explicatif pour présenter chaque personnage. de nouveaux personnages surgissent sans avoir été présentés. Ils accomplissent des actions sans explication de leur motivation, sans que le lecteur ne puisse appréhender les conséquences de ces actes. DeConnick n'a pas placé un personnage qui vient d'arriver, et qui pose des questions pour comprendre, dont les réponses constitueraient un exposé pratique pour le lecteur. Ce dernier est le témoin de scènes dont le sens n'apparaît qu'au détour d'une autre, séparée de la première par plusieurs séquences. Ce mode de narration (un peu dangereux car parfois sibyllin) a un effet déstabilisant parce qu'il ne met pas en évidence les liens de cause à effet. Il a aussi pour conséquence de nourrir cette sensation de rêve éveillé. À l'issue de ces 5 épisodes, le lecteur aura plongé dans un monde aussi envoûtant que personnel, dans une histoire de vengeance cruelle. Il aura obtenu une partie des réponses, mais pas toutes. Il aura souffert d'une violence cruelle et il aura souffert avec les personnages qui se débattent pris dans la nasse confectionnée par les actions de leurs parents. Son cartésianisme aura été soumis à rude épreuve, ce qui aura pu engendrer un sentiment diffus de frustration de ci de là.

10/09/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Cacal69

C'est en fouinant sur ce merveilleux site que j'ai découvert ce petit bijou. Une couverture à couper le souffle. L'intérieur de l'album n'est pas en reste, de la dynamite. Emma Rios nous offre des planches de toute beauté, un trait fin, gracieux et fluide. Un découpage dynamique, de superbes couleurs et une inventivité omniprésente. Graphiquement c'est une tuerie. Kelly Sue Deconnick nous livre un western fantastique avec un scénario dense et complexe. Il faut rester concentré tout le long de la lecture. Chaque chapitre commence par une planche où un lapin et un papillon échangent sur nos héros. Leur conversation continue en voix off tout le long du récit sans alourdir celui-ci. Même si le tome deux n'est pas encore publié en France, je ne peux qu'en conseiller la lecture. Ce premier opus peut se lire comme un one shot.

24/10/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce comics western me laisse dubitatif et je ne sais trop quoi en penser. Il s'agit d'une triste fable qui il faut le signaler, n'utilise pas un fantastique basé sur la magie ou les esprits amérindiens qui font l'objet de la majorité des westerns fantastiques que j'ai pu lire jusqu'ici. Sauf que j'ai trouvé justement que ça ne tenait pas la route ; cette histoire de la Mort éprise d'une pauvre fille d'où naît un bébé, me semble saugrenue et peu crédible. Le récit n'est pas vraiment passionnant à lire, c'est tiré par les cheveux, avec des personnages qui sortent d'on ne sait où, une narration approximative qui rend l'ensemble incohérent. Le récit est abstrait, un peu confus et laisse beaucoup trop de questions sans réponse, la lecture devenant de plus en plus compliquée au fil du récit, si bien qu'en arrivant à la fin, j'étais non seulement désarçonné par la façon dont les péripéties s'enchainent, mais je n'étais pas sûr de la direction qu'ont voulu donner les auteurs. Je ne me suis absolument pas intéressé aux personnages, pourtant l'héroïne Ginny est une vengeresse qui évolue dans un monde violent et masculin, en rencontrant plusieurs personnes comme la petite Sissy ou la redoutable Alice. Et ce récit est une création féminine puisqu'il est réalisé par 2 femmes sans pour autant qu'on sente un féminisme caché. Le plus curieux, c'est que chaque chapitre de ce comics introduit une double page où un papillon et un lapin dialoguent en amorçant le début du récit, ça donne un côté conte et une touche de poésie, mais je trouve que ça ne colle pas avec l'univers violent décrit par les auteurs. Là-dessus, le dessin rend bien l'atmosphère western avec plusieurs éléments classiques, mais le travail graphique reste pour moi approximatif, avec des scènes de combats peu lisibles et brouillonnes, c'est un dessin pas fignolé, étrange, agressif, pas du tout esthétique, il ne me plait pas, spécialement quand c'est du western. Je vais donc rendre bien sagement cet album à son propriétaire qui me l'a prêté, et sans regret, ou plutôt si, je regrette que ce western fantastique atypique à l'univers étrange, n'ait pas su me séduire comme je l'aurais voulu.

01/08/2020 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Pour moi cet album fut avant tout un coup de cœur graphique, en particulier avec sa couverture enchanteresse. A ce titre je ne comprends pas ce changement de couverture sur la VF, les éditions Glénat avaient-elles peur que le rose rebute les mâles français ? (voir la couverture VO ici) La beauté du dessin se retrouve à l’intérieur de l’album, on en prend plein les mirettes : trait précis, compositions de toute beauté, et couleurs parfaitement adaptées au récit. Ce dessin dégage une poésie qui m’a vraiment enchanté. L’intrigue est originale (la Mort qui succombe aux charmes d’une humaine, qui se retrouve enceinte), et si le déroulement est globalement assez violent, les textes dégagent eux-aussi une poésie qu’on voit rarement dans ce genre d’histoire. Par contre je vois que je ne suis pas le seul à trouver que cette dernière est un poil difficile à suivre, surtout sur la deuxième moitié de l’album (qui se lit comme un one-shot, même si une suite est prévue). Un coup de cœur !

24/06/2015 (modifier)
Par KiwiToast
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Ce livre est très riche : Graphiquement : Les dessins sont très détaillés. Il n'y a pas autant de traits que dans le style de western traditionnel (Blueberry), mais c'est quand même dense, et certaines pages doivent être lues plusieurs fois. Scénaristiqument : L'intrigue est elle aussi très dense. Après deux lectures, certains points (un en particulier) me semblent encore plutôt obscures. Je ne sais pas si je les comprendrai lors d'une future lecture, ou s'ils seront éclaircis dans les tomes suivants. Background : Ce far west mêle de l'amerindien fantastique, saupoudré de nuances de vaudou, le tout sur un aire de drame greco-romain. Le résultat est très original et intéressant.

14/06/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur sloane

Voilà ce que j'appelle une baffe visuelle. Alors certes nous sommes dans le trait un peu habituel du comics mais avec un souci du détail comme je l'ai rarement vu ailleurs. Des inspirations, il y en a certainement, mais disons plutôt que Emma Rios, c'est elle qui tient les pinceaux, à une originalité qui devrait marquer les esprits. Ses personnages un peu allongés ne sombrent pas pour autant dans la caricature et si je devais lui faire un seul petit reproche c'est la pose de certains dans quelques cases. Ses dessins de combats sont hyper dynamiques mais c'est la qualité du visuel qui remporte mon adhésion. Tout cela serait bien sûr impossible s'il n'y avait une excellente colorisation. Rendons à César ce qui lui est dû, il s'agit de Jordie Bellaire. Chaque chapitre, il y en a cinq, débute par une ou deux pages d'aspect très bucolique ou un lapin et un papillon se racontent les événements qui vont suivre. Ce procédé qui n'alourdit en rien le propos est l'occasion pour la dessinatrice de faire montre de tout son talent en ce qui concerne son trait pour représenter la faune. Dans une petite ville de l'ouest américain dans la deuxième moitié du XIXème siècle, un homme arrive, accompagné d'une jeune fille revêtue d'une grande cape en plumes de vautour. Installés sur des tréteaux, ils nous racontent l'histoire de Ginny-face-de-mort. Un jour un maître maçon épousa une splendide jeune femme, mais rapidement il sombra dans la démence et en vint à traiter sa femme comme un objet. Envahi par la peur de la perdre, il lui construisit une prison de pierre. Seule abandonnée elle pria la mort de venir la chercher. C'est le dieu de la mort en personne qui vint à elle et s'en éprit. La jeune femme mourut en donnant naissance à une petite fille que la mort baptisa Ginny. A charge pour elle de poursuivre dans le monde des vivants les âmes des pêcheurs. Avouons-le, à partir de ce point, l'histoire se complexifie un peu et il faut toute l'attention du lecteur pour bien comprendre les tenants et les aboutissements entre les personnages et les situations. Au fil des chapitres, les événements prennent tout leur sens et proposent finalement une histoire assez originale. La mise en page et le découpage ne sont pas novateurs mais rendent l'ensemble dynamique et très plaisant, ne gênant en rien le plaisir de lecture. Un deuxième tome est en préparation et nul doute que je ferai partie des acquéreurs. Une bonne histoire mêlant habilement western et fantastique, ce n'est pas si courant, et je le répète le trait est virtuose voir magnifique le tout sans esbroufe.

12/06/2015 (modifier)