Au coin d'une ride
George est vieux, malade. Éric a pris la décision de l'inscrire en maison de retraite. Et ce n'est pas facile à vivre. Vraiment pas facile.
Des Ronds dans L’O Gays et lesbiennes Les Maladies neurodégénératives Les petits éditeurs indépendants Troisième âge
Éric vient de laisser Georges, son compagnon, dans une maison de retraite. Georges a la maladie d'Alzheimer et n'est plus gérable au quotidien. Ce placement est donc pour Éric un ultime recours. Pourtant, cet acte qui devait lui redonner un peu d'oxygène produit tout le contraire. L'agitation qui régnait chez eux fait place au vide et au silence, lourd et oppressant maintenant que Georges ne vit plus dans leur appartement. Comme si ce sentiment n'était pas assez pesant, le directeur de la maison de retraite lui demande de ne pas afficher sa relation amoureuse avec Georges au grand jour, par peur des réactions des autres résidents. (texte éditeur)
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Date de parution | 11 Septembre 2014 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Cette histoire aborde un sujet grave, la maladie d’Alzheimer, sous le biais original de l’homosexualité. Après de nombreuses années de vie commune, les deux hommes s’aiment toujours d’un amour sincère et tendre (à la limite un peu fleur bleue), mais Eric, beaucoup plus jeune que son ami Georges, doit placer ce dernier dans une maison de retraite, de plus en plus inquiet de ses réactions violentes et imprévisibles. Georges va très mal réagir, persuadé que son compagnon veut l’abandonner, alors que la souffrance est totalement partagée. J’ignore si cela tient au format trop court (46 pages), mais j’avoue être resté sur ma faim. A peine est-on rentré dans l’histoire que la fin arrive, se voulant touchante, mais un peu trop abrupte. On ne peut pas nier non plus la tendresse et le spleen émanant du récit, mais là encore j’ai peiné à être vraiment ému, alors que les ingrédients étaient réunis pour cela. Certains éléments comme les vieilles commères sur leur banc viennent à point nommé pour dédramatiser la situation et apporter une touche humoristique. Pour ce qui est du dessin, simple sans être extraordinaire, tout comme la mise en couleurs, il convient au récit, et la couverture représentant les deux compagnons allongés dans un champ de coquelicots est d’ailleurs plutôt réussie. Néanmoins, le trait gras reste un rien rudimentaire, peut-être cela contribue-t-il à empêcher l’émotion d’affleurer. En résumé, « Au coin d’une ride » constitue une lecture agréable, mais malgré toute la sincérité de la démarche (et le culot il faut l’admettre), se révèle trop superficielle, trop courte pour être réellement marquante. De même les personnages ne sont pas assez creusés, avec une vague impression de naïveté dans l’évocation de leurs rapports, et encore une fois, le format y est sans doute pour quelque chose.
Alors que le dessin est d’aspect quelque peu naïf (pour ne pas dire maladroit), cet album aborde avec beaucoup de pudeur et de finesse une problématique complexe. Malheureusement, sorti de la présentation de ce cas délicat, j’ai trouvé ce récit touchant mais quelque peu anecdotique. Du point de vue technique, pas grand-chose à redire : le découpage est bon, les éléments sont amenés selon une progression bien orchestrée, les personnages sont bien typés, le dessin même si pas très précis est d’une qualité suffisante pour illustrer le propos. C’est donc une bonne bande dessinée, sur un sujet rare, mais une fois la situation présentée (et ses conséquences directes), il ne reste plus grand-chose. A lire ? Oui ! A posséder ? Je ne déconseillerais pas l’achat, en tous les cas.
Je viens de finir cet album, et j'en ai vraiment les larmes au bord des yeux. C'est extrêmement touchant. L'auteur rentre dans l'histoire très doucement, je ne voudrais pas gâcher son propos en en dévoilant trop ici (l'éditeur le fait, j'ai recopié son texte dans l'onglet histoire). C'est le récit d'une personne qui vieillit, des changements apportés par la vieillesse, et qui ne sont jamais facile à vivre. C'est aussi et avant tout une histoire d'amour, de cet amour qui se vit par de petits détails du quotidien, de petits gestes, des souvenirs aussi. Alors quand la vieillesse passe par là et détruit ces éléments sans considération, c'est vraiment dur. Des préjugés viennent encore compliquer la donne. Et l'auteur retranscrit tout cela avec beaucoup de réalisme, et une certaine pudeur. Des couleurs, des expressions de visage, des dialogues en quelques cases. Son style très simple de dessin n'empêche pas la profondeur et la crédibilité du propos. J'ai pris cet album en étant attirée par sa superbe couverture, je ne le regrette pas.
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